/* La Cosmogonie *\

Approchez, Fidèles et étrangers. Approchez, badauds, athées et croyants. Approchez, vous qui percevez mes mots. Plus près, Amis, car voici le récit le plus essentiel de notre histoire, la Génèse de notre monde.


Au commencement... le Son. Stridulence innée, formatrice de toute chose. Durant des éons, le son seul existait. Puis, semblant vibrer autour de cette note ténue, approcha la Matière. Timidement, lentement. S'agglomérant, s'étirant , multiforme mais avant tout indisciplinée.

De cette danse de morceaux inertes se formèrent différents éléments. La Terre, docile et maléable pour peu qu'elle reste proche de l'Eau, souple et indocile. Puis vint la Pierre, se ramassant sur elle même, dure et inflexible. Ayant comme une volonté propre, certains éléments se formèrent d'eux mêmes, apparitions spontanées du Son.

D'abord, l'Ether, compagnon de route éternel de la matière, fut scindé. Se séparèrent de lui le Feu, puis l'Air. D'abord liés, ils s'éloignèrent lentement l'un de l'autre, donnant naissance au plus essentiel des Eléments, celui sans lequel je ne dirais ces mots : le Souffle de Vie.


La Stridence se faisait plus insistante, la Terre tournoyant alors sur elle même, fut projetée, puis peu à peu ralentit, disque lent mais stable, irrégulier sur sa surface mais régulier dans sa courbe. Suivirent son élan d'abord la Roche, s'amoncellant et s'incrustant, rigide et rude. Puis vint l'Eau, remplissant la moindre intercise, remplissant les creux de la Terre et les espaces de la Roche. Le Feu alla d'abord se nicher dans le sein de la Terre, son rôle était à venir. L'Air survola toute chose, tournoyant et instable, libre de forme, libre d'espace, sa vitesse n'étant pas liée à une quelconque inertie mais à sa forme - ou non-forme - même. Enfin, l'Ether recouvrit le tout, en un dôme protecteur du chaos et du vide extérieur ; nous le nommons désormais Ciel.

En retard, le Souffle de Vie s'immisça dans le Ciel, naquirent les oiseaux, insectes et papillons. Il survola la Terre, faisant apparaitre toutes formes de plantes, d'animaux, de monstres. Puis, s'engouffrant dans les toutes jeunes mers, du Souffle de Vie nacquirent les poissons et les créatures des eaux. Enfin, il se réfugia dans les tréfonds de la Terre, à la limite de chuter dans le Néant extérieur. Puis, dans sa forme éthérée qui lui est propre, le Souffle se mit à tournoyer, lente spirale sous le Monde. Il convient de le nommer désormais Magie.


Le Son, hors du dôme que pourtant il suscita, continuait d'exister. Sa stridence se muant peu à peu en mélodie, puis en mélopée. Ainsi devint il Harmonie, baignant toute chose.



Amis, ceci était le récit de la création de notre monde. Depuis des Ages, il survit à toutes les guerres, fléaux et désastres. Il en sera ainsi pour l'éternité.

Amis, vous avez déjà pris connaissance de la Génèse de notre monde. Mais sachez que les Eléments ne sont pas seuls régisseurs de toute vie, il n'en sont que l'origine. Les Dieux nous gouvernent, nous observent, nous aident et nous jugent. Voici l'histoire des premiers d'entre eux, les Ainés. Amis, écoutez avec attention qui sont ils, ils ont autant d'importance que la Vie même.

Les Ainés, pères des autres dieux, naquirent d'un cataclysme.

Le premier de tous fut Këgoh, l'Astre du jour. Il naquit du Feu enfermé dans la Terre. Ce dernier, comme l'air toujours mouvant, ne connaissait pas de limite à son expansion. Sauf ce qui l'entoure, la matière. Advint un jour où il se retrouva comprimé, oppressé dans la Terre. Une partie de lui s'échappa du sol, sous la forme d'une formidable explosion, et fut mélé dans le cataclysme à une part de Magie. Ainsi naquit le premier. Il fut projeté en direction du Ciel, dont il perça le dôme, et se retrouva immobile au dessus du monde, baignant de lumière toute chose. Une part de ce Feu ne fut point mélé de Magie. Elle fut éparpillée vers l'altitude, éclaboussant le Ciel sans le percer. Ce furent les étoiles, d'abord invisibles de par la radiance de Këgoh.

Puis vint Neïs, le Disque Nocturne. Suite au cataclysme de la naissance de Këgoh, la Terre se trouva ébranlée. Une partie de l'Eau fut éjectée par delà le bord du monde, recevant une part de Magie de l'explosion solaire et gelant dans le vide extérieur. Ainsi naquit la seconde. Immobile au delà du bord du monde, à l'extérieur du dôme céleste elle aussi, elle serait la gardienne de nuits qui n'existaient pas encore, répendant une douce lueur masquée par la lumière solaire.

Enfin naquit Sikeh, les Passions, sentiments violents et premiers. Lors de la naissance de Këgoh, furent mélés Air, Eau et Feu, liés par magie. L'explosion avait permis pareil improbable assemblage. Tournoyant, fusant, insaisissable, multiforme et libre, ainsi naquit le Troisième. Il attire les contraires l'un vers l'autre ou pousse aux plus répréhensibles actes. Ainsi Sikeh, dès son apparition, créa une irrésistible attirance entre Neïs et Këgoh, la flamme et la glace, figés dans le vide. Ils se déplacèrent, s'unirent, puis dansèrent au son de l'Harmonie, s'éloignant l'un de l'autre, autour du monde. Leur jeu continue aujourd'hui encore.


Ainsi, Amis, vous savez comment sont nés les Ainés, et quels sont leurs noms. Sikeh parcourt toujours le monde. Quant à Këgoh et Neïs, ils continuent toujours leur danse autour du monde, l'Astre du Jour laissant voir les étoiles et le Disque de Givre durant ce que nous appelons la Nuit.
Leur union donna naissance à d'autres Dieux, plus actifs dans la vie des hommes bien que moins visibles. Il arrive parfois qu'ils s'unissent à nouveau, donnant naissance à un nouveau Dieu. Mais tout ceci est une autre histoire.

Vous qui désormais connaissez les Ainés, sachez qu'ils furent source des premiers des dieux de ce monde, vivant auprès des hommes. Ce sont les Arpenteurs, issus de Neïs et Këgoh. Ecoutez le récit de leur naissance, à laquelle Sikeh ne fut point étrangère.


Le premier descendant des Ainés vint au monde grâce à l'amour suscité par l'ardente Sikeh. Gilnis l'Equité, celle qui maintient l'Equilibre entre les deux astres, naquit de la première union de Këgoh et de Neïs, dont la passion tendrement cultivée par Sikeh est l'origine.

Mais Sikeh la changeante, à la fois l'origine de tout amour et la proie d'une éternelle solitude, prit jalousie de l'amour des Astres. Colère et ressentiment elle déclencha entre eux, reflet de ses déchirures intérieures. Un combat terrible débuta, Këgoh et Neïs s'affrontèrent, bataille effroyable faisant trembler les fondations du monde. Ainsi naquit Agrath, celui qui Punit, le bras armé de Gilnis, de cette déchirure où un peu de l'essence de Këgoh fut mêlée à un peu de l'essence de Neïs. La Colère instaurée par Sikeh poussa sur ce terreau fertile. Le Dieu des guerres et des vengeances était né.

Ainsi passa le temps, l’éternel combat entre Këgoh et Neïs continuait, sous l'inspiration de Sikeh, si souvent détestée, si souvent désirée. Or les enfants issus du couple, Gilnis l'Equité et Agrath le Punisseur, ne pouvaient tolérer pareille rupture de l'Harmonie primordiale. Jesta fut mise au monde, le Foyer, déesse de l'Amour et de la Famille. Leur petite-fille réconcilia les Ainés, qui désormais, honteux, pris de remords, tournent l'un autour de l'autre en un ballet incessant, à nouveau rétabli. C’est depuis ce temps là que l’on voit dans nos cieux les deux astres sans cesse se suivre, se rejoindre, puis se fuir, en une incessante parade régulière et désespérée, poursuivis par les contraires sentiments que Sikeh leur avait inspirés.

Le foyer de Jesta était encore fragile quand Agrath, sous l'influence de la passion de Sikeh, se mit à la séduire.

De leur union naquit Meeliah, la beauté, douce et tendre, mais aussi guerrière et provocante.
Meeliah rendait certains dieux fous d’elles, tandis que d’autres la jalousaient. Sikeh était son compagnon attitré, déclenchant l’émoi chez tous ceux qui croisaient la Beauté, vivant à travers elle un bonheur qu’il ne pouvait pas connaître.

Alors qu'Agrath son père, étourdi par vengeance par Sikeh, épris d’un amour incontrôlé et contre-nature pour Meeliah voyait toutes ses avances refusées, Il décida de se venger.
Dans sa quête, Agrath s'allia à Jesta sa compagne, qui craignait pour son foyer, et était habitée d'une profonde jalousie envers Meeliah.
Ensemble, ils étudièrent des siècles durant, la magie qui les habitait et cherchèrent à l'apprivoiser.
C'est ainsi que Polixis, Dieu du temps, vit le jour.

Afin de remercier ses créateurs, Polixis jeta un sort à Meeliah, qui scinda en ce même corps deux divinités différentes.

Meeliah était, depuis ce jour, également Seeliah, la vieillesse. Le jour, Meeliah allait et venait, séduisante à souhait, car Agrath ne l'aurait pas voulu autrement pour sa fille; la nuit tombée, Seeliah prenait sa place, car Jesta jalousait également Meeliah.

Par colère, Sikeh insuffla à Polixis une passion mordante pour les études et l'alchimie, si bien que Polixis ne sortait presque plus jamais, toujours à étudier.
Ses études le portèrent de la magie et l'alchimie peu à peu vers la nécromancie. A force d'étude et d'essai, dans un geste maladroit, Polixis donna naissance à Nethfer, dieu de la mort, des cavernes et des endroits souterrains. D’apparence innommable et condamné par son père à ne point connaître le temps qui passe, il s’enterra dans un monde caché pour ne jamais en ressortir.

Le temps passa, les animosités se créaient et s'oubliaient. Polixis un jour céda aux charmes de Meeliah.
De leur amour, de leur passion la déesse de la Nature, apparut.

Seulement, Gilnis estimait que l'équilibre n'était pas conservé, avec cette dernière naissance. Elle prit donc le glaive d'Agrath et coupa en deux la déesse.

Chaque partie du corps reformèrent un corps entier. la première partie se nomma Miren l’exubérante, déesse des forêts, des eaux continentales et des arts.
La seconde partie devint Mörken l’insondable, dieu des océans, du commerce, des voyages et des voleurs.


Le temps passait, et chaque dieu s'ecartait des autres. Këgoh et Neïs toujours à se partager la vôute, imperturbablement l'un après l'autre.
Jesta se cacha dans toutes les chaumières et feux de camps.
Nethfer s'enfouit profondément dans le sol, dans un royaume immense de nécromancie et de putréfaction, cachant son horrible apparence au milieu d’horreurs plus grandes encore, dans l’espoir de passer inaperçu.
Miren établit domicile dans les forêts, les rivières, les pâturages, tandis que son frère Mörken se réfugia dans les eaux profondes, et le cœur des hommes ambitieux. Le frère et la soeur ne se côtoient que très rarement, mais à chaque fois qu'il le font, la nature et la volonté créent des merveilles.
Polixis Disparut définitivement, personne ne sachant où il a pu partir. Certains disent qu'il est parti avec Nethfer afin de pouvoir étudier en paix, d'autres affirment qu'il est parti en un lieu sous les océans prêté par Mörken.

Quant à Meeliah-Seeliah, Gilnis, Agrath et Sikeh ils errent tous, en solitaire, allant de lieux en lieux, vaquant à leurs passe temps respectifs, mais toujours invisibles aux yeux des mortels, bien qu’ils aiment parfois à susciter des miracles ou des prophéties…

Nombre de dieux mineurs naquirent des aventures ou mésaventures des uns ou des autres, mais ceci est une autre histoire...

Les Aînés :
Kegöh : le Soleil et le Jour
Neis : la Lune et la Nuit
Sikeh : la Passion, l'Amour sentimental, les Sentiments violents.

Les Arpenteurs :
Gilnis : l’Equité, la Justice.
Agrath : la Guerre
Jesta : l’Amour familial, le Foyer et la Famille. Par extension l'Elevage.

Les Dernier-nés :
Meeliah : la Beauté
Seeliah : la Vieillesse
Polixis : le Temps, la Magie, l’Alchimie, l'Enchantement.
Nethfer : la Mort, les lieux souterrains, la Nécromancie.
Miren : la Foret, les Eaux Continentales et l’Art. Par extension l'Agriculture
Morken : l’Ocean, le Commerce, les Voleurs et le Voyage

Dans le monde de Gloire et honneur les Mois sont donnés en honneur aux divinités, chacune d'elle incarnant un mois de l'année ; le premier de chaque mois est l'occasion de festivités ou rituels particuliers en l'honneur de chaque Dieu ...

Cego (de Kegoh) : Un mois froid et qui pourtant peut brûler, et qui paraît toujours lointain à celui qui l'attend, mais trop proche pour celui qui le fuit, à l'image du Dieu qui l'incarne
Gelni (de Gilnis) : La Justice a hérité du plus fort de l'Hiver, qui précède pourtant de si peu le Printemps
Agate (de Agrath) : Les giboulées de Grêle et les pluies puissantes issues de la Colère du Dieu de la Guerre
Mila (de Meeliah) : Le 4ème mois de l'année est celui du renouveau de la nature jeune, patronné par la déesse de la Beauté
Sekai (de Sikeh) : Un mois capricieux, pour une déesse de la Passion inconstante
Mogen (de Morken) : Le milieu de l'année est dédié à ce dieu des Profondeurs insondables
Mirenne (de Miren ) : Le mois suivant est pour son frère, la nature dans toute sa puissance exprime son exubérance
Sila (de Seeliah) : La déesse de la Beauté devient déesse de la Vieillesse tandis que les plantes sous l'action de Këgoh commencent à se flétrir
Jestarin (de Jesta ) : La saison des vendanges et des moissons, incarnée par la douce déesse du foyer et de l'agriculture
Polix (de Polixis) : le Temps exigea un mois à son nom ; on lui donna Octobre, à la transition de tout, mois hors du temps
Neter (de Nethfer) : Le 11ème mois de l'année qui sonne le glas de la vie végétale, est incarné par le Dieu de la Mort
Nais (de Neis) : Le crépuscule de l'année, tandis que la Nuit tombe

Les Jours quant à eux sont dédiés aux Eléments Premiers responsables de la Genèse du Monde, dans l'ordre de leur apparition. Chaque jour commence par le substantif "Ké", un dérivatif de l'Elfique ancien "Keh", signifiant "jour", tout simplement...

Kesson (le Son)
Kétera (la Terre)
Kéoh (l’Eau)
Képerre (la Pierre)
Kéfoué (le Feu)
Kéer (l’Air)
Kévi (la Vie)

*-*-* LES ATTRIBUTS DES DIEUX *-*-*

Chaque Dieu a un attribut qui lui est propre, symbolisé par un objet magique. Parfois, l'élu d'un Dieu se voit offrir par celui-ci un de ces objets pour mener une Mission a bien ...

Les Aînés :
Kegöh : le Soleil et le Jour --------------------------------------------------------> Le Fragment Solaire
Neis : la Lune et la Nuit-------------------------------------------------------------> Le Fragment Lunaire
Sikeh : la Passion, l'Amour sentimental, les Sentiments violents.--------------> La Rose Eternelle

Les Arpenteurs :
Gilnis : l’Equité, la Justice.----------------------------------------------------------> L'épée du Juste
Agrath : la Guerre ------------------------------------------------------------------> La Hache qui Punit
Jesta : l’Amour familial, le Foyer et la Famille. Par extension l'Elevage. ------> la Lampe de l'Espoir

Les Dernier-nés :
Meeliah : la Beauté-----------------------------------------------------------------> Le Miroir des Désirs
Seeliah : la Vieillesse---------------------------------------------------------------> Le Miroir des Désirs
Polixis : le Temps, la Magie, l’Alchimie, l'Enchantement.------------------------> le sablier du Temps
Nethfer : la Mort, les lieux souterrains, la Nécromancie.------------------------> La Clé universelle
Miren : la Foret, les Eaux Continentales et l’Art, de l'Agriculture---------------> La Lyre d'Abondance
Morken : l’Ocean, le Commerce, les Voleurs et le Voyage----------------------> Le Sac sans Fond