Epigone

Epigone-Suite

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En chemin, Krov ne cessait de triturer le précieux collier des Gol. Au premier abord il avait tout ce que le plus banal des collier pouvait avoir, mais en regardant de très près, il put s'apercevoir que ce collier, qui était épais et lourd, était percé en de multiples endroits de serrures contenant sûrement des objets de valeurs inestimables. Le bijou que Krov tenait entre ses mains le rendait nerveux, ses mains devinrent moites, la simple idée d'échouer dans cette expédition lui coûterait bien plus que le vie. Pour se rassurer il se cramponna à son épée. Par commodité, il rangea le collier dans sa poche et dégaina son arme de son fourreau; avant de se remettre à marcher. Cela lui procurait une certaine aisance et ses craintes furent quelque peu apaisées. Il était parti sans vivres. Ce n'était pourtant pas ce qui manquait dans son village mais il ne s'était pas autorisé à se servir librement et sans scrupules. Le bien fondé de cette action allait lui coûter cher, autant en pièces qu'en moments de disette. Une étape au prochain village qu'il rencontrerait sur sa route lui permettrait de refaire le plein. La campagne environnante avait tout ce qu'il y avait de plus charmant : le chant des oiseaux brisaient la dure monotonie du voyage, le lent balancement des arbres, la vie animale, tout cela rendait le voyage on ne peut plus plaisant.
Aux alentours de midi, Krov put enfin apercevoir avec soulagement un panneau indiqua un village proche : Molhabor. La route se prolongea pendant plusieurs centaines de mètres et finalement il arriva dans une sympathique bourgade fleurie, aux rues propres et dégagées où s'affairaient la populace, qui était nombreuse. Il erra pendant plusieurs minutes avant de trouver ce qu'il voulait : une auberge. A l'intérieur, il découvrit une salle remplie de gens joyeux qui mangeaient à leur faim. Tous semblaient en bonne santé et heureux de vivre, satisfait de l'existence qu'ils menaient. Il se dirigea donc vers le comptoir, où un vendeur hilare vint le servir.

"Qu'est 'ce sera pour vous, mon bon m'ssieur?" demanda cet homme enjoué.

"Une bonne baguette fera l'affaire alors" répondit t'il, un sourire rayonnant couvrant son visage.

"Et vous l'aurez! J'vous l'apporte tout d'suite!" s'exclama le serveur en ouvrant grand les bras, avant de repartir dans un grand éclat de rire à la recherche du pain.

Il revint avec une grande baguette, un sourire édenté et une grande chope de bière. Intéressé, Krov lui dit :

"Tenez, tant qu'à faire, amenez m'en une comme ça" annonça t'il d'une voix forte, en montrant la bière du doigt.

"J'vous la donne! Allez, deux pièces d'or s'i'ouplaît!" répondit le barman, avant d'éclater de rire une fois de plus.

"Cet homme est bien plaisant", se dit Krov, tout en sirotant sa bière en regardant les autres personnes attablés. Toutes étaient bruyantes, et la joie qui l'entourait gagna bientôt Krov qui s'attabla avec d'autres paysans à la limite de l'ivresse mais qui n'avait rien perdu de leur côtés agréables.

[Hrp : merci de m'enlever 2 PO pour mon casse dalle SVP]
[S : Or retiré.]

Tard dans l'après midi, Krov se remit en route, légèrement saoul. Il avait gaspillé du temps précieux avec des soûlards, qui, bien qu'ils fussent fort sympathiques, l'avait écarter de son but. C'est pourquoi il se pressa sur lew routes. Le bleu céruléen du ciel ne souffrait aucune tâche blanche due aux nuages et le soleil brillait intensément dans la voûte céleste. L'air chaud et lourd était contrebalancée par une brise légère venant du Nord-Ouest. En somme, une journée idéale pour le voyageur. Soudain un bruit de chute se fit entendre, suivi par un juron cru : Krov avait encore fait tomber la baguette de pain qu'il transportait en vue de son voyage. Il s'arrêta alors et la replaça dans sa toge auprès de la bière, de la pomme, de la saucisse et du gruyère qu'il avait acheter dans la bourgade, le jour même.

Il aperçut alors de son regard flegmatique et paresseux un panneau indiquant que la demeure des Gol n'était plus loin: seulement 2 kilomètres! Krov s'en réjouit et pressa le pas : le plus tôt il aurait fini sa mission le plus tôt il pourrait enchaîner sur une autre aventure. Il avait finalement décider que, comme l'avait prédit et expérimenté son père, qu'il ne rentrerait au village que bien plus tard, quand il serait enfin et justement renommé. Il releva sa tête et la secoua afin de se débarrasser de ses pensées : la demeure des Gol, une énorme bâtisse aux murs blancs flanquée de tours imposantes se dressait dans son champ de vision…

Premier succès-suite

Krov se retrouva devant un portail massif entièrement recouvert de feuille d'or. Un énorme jardin oblong menait à une riche demeure flanquée de tours de gardes menaçantes et impressionnantes. D'immenses sapins centenaires bordaient la route qui y menait. Une herbe verte abondante et taillée à la perfection recouvrait le reste du parc sur lequel s'avançait un homme. Celui ci n'avait rien d'impressionnant, hormis sa carrure musculeuse et redoutable. Il marchait d'un pas déterminé et rapide vers Krov. Quant il fut devant lui il lui demanda :

"Que voulez vous? Que faites vous ici? Si c'est pour mendier vous pouvez aller vous…" annonça l'homme fermement

"Non, je ne fais rien de tout cela, je veux simplement rendre un bien qui, j'imagine, est d'une valeur précieuse. Quoiqu'il en soit, le voici" coupa Krov, qui, tout en se répandant en explication, sortit le collier des Gol de sa poche. L'homme se figea dans une expression d'abasourdissement en contemplant le bijou.

"C'est bien ce que je me disais" repris le guérisseur. "A présent, je vous prie de bien vouloir m'autoriser l'accès et de me présenter le plus rapidement à votre seigneur.Sans un mot, il lui ouvrit le portail et Krov put ainsi traverser le parc. Arriver devant la porte, l'autre, qui était sans nul doute un serviteur, fit jouer une clé dans la serrure. Cette porte était constituée d'un bois noir, à l'apparence très ancienne, et des clous ornait sa façade extérieure. Soudain, un déclic se fit entendre et Krov put pénétrer à l'intérieur de la demeure féodale. Celle ci était somptueuse à l'extrême : des colonnes et un escalier en marbre ornait la pièce, des tableaux, majoritairement de la famille Gol, recouvrait les murs et des armures en fer se tenaient droites contre les murs.

"Qu'y a t'il, Morgan?" questionna un homme, apparu soudainement au balcon à l'étage supérieur. Cet homme là était vêtu d'une énorme cape rouge doublé de fourrure d'hermine et une tortil ornait sa tête pâle et mince, put voir Krov après s'être retourné brusquement. Se tenait là haut sans nul doute le seigneur de ces lieux…

[Je vous prie de bien vouloir me rajouter une bière, une baguette, une pomme, un gruyère et une saucisse et donc de me retirer 5 PO s'iou'plaît, m'ssieurs 'dames les MDJ]
[LL : Je m'en charge. Je ne te rajoute pas la bière car c'est pas quelque chose que tu peux mettre dans ton sac. Tu dois la boire dans les RP qui viennent.]

"Mon seigneur, cet homme n'est autre que celui qui ramène l'inestimable collier des Gol!" s'exlama Morgan, en guise d'explication.

"LE collier des Gol? Donnez le moi!" ordonna le seigneur en dévalant les escaliers. Krov le lui tendit et il s'en empara comme si c'était la prunelle de ses yeux d'un marron sombre. Il le tint au dessus de sa tête, dans la lumière puis le rangea rapidement dans sa poche à l'abri des regards et poussa un soupir de soulagement intense. "Votre venue et ses raisons vous ont précédé, et je vous attendais avec une impatience qui croissait depuis le premier jour de votre départ. Mes éclaireurs vous ont garantis un voyage rapide et sans encombres. Toutefois, ma gratitude envers vous n'est autre que sans limites, que pourrais-je faire pour combler votre générosité? Ce collier est le bien le plus précieux de ma famille…

"Rien, voyons, je ne suis là que pour vous servir, je n'attends rien de vous. Votre reconnaissance me suffit amplement" ânonna Krov qui rougissait de plaisir et de satisfaction. "Vous assister me conviendra parfaitement comme forfaiture.

"Mon honneur a été bafoué et cependant le meurtrier de mon frère est toujours au dehors, en liberté chez un vassal ennemi qui a orchestré son assassinat. Ma vengeance n'en sera que plus terrible! Que diriez vous de rejoindre mes rangs? Ma cause n'est point la vôtre, mais votre soif d'aventures n'en est point atténuée. Néanmoins je m'en vais mettre les choses au clair : ce sera à vos risques et périls; une âpre et violente algarade de ce genre pourrait bien être le théâtre de votre mort. Alors, Qu'en dites vous?"

Krov Bolvarag

Krov marqua une hésitation. Certes, son plus cher désir était de se forger une renommée à travers conquêtes et victoires, mais l'éventualité de sa mort le rebutait. Sa décision prise, il s'éclaircit la gorge et répondit du'ne voix posée, qui se voulait le plus naturelle possible.

"Je vous suivrai dans votre lutte contre votre ennemi, dusses-je mourir à vos côtés. Je n'attends aucun payement de votre part, l'expérience me satisfera, je vous le garantis."

"Très bien! Dans ce cas, Morgan, veuillez préparer une chambre pour…quelle est votre nom je vous prie?" s'enquit le seigneur.

"Krov, mon seigneur" s'empressa ce dernier de répondre.

"Bien, bien. Je disais donc, une chambre et le souper pour Krov, Morgan"

"Bien, mon seigneur." Répondit Morgan en s'inclinant respectueusement devant son seigneur.

Le seigneur se retourna alors et gravit les escaliers tandis que Morgan se dirigeait vers les cuisines du château, laissant Krov seul. Celui ci erra pour le reste de la journée dans le parc jusqu'à ce que l'on l'appelle pour le souper qu'il dégusta seul sur une table dans la chambre qui lui avait été allouée. Il s'endormit alors rapidement, le cœur battant la chamade à l'idée de l'escarmouche à venir. Il s'éveilla le lendemain au son du tambourinement effectué sur sa porte et de la voix qui lui disait :

"Allons, messire, il est grand temps de vous lever! Une dure journée vous attends!"

Sur le sentier de la guerre

Krov poussa un grognement sonore, signe manifeste de sa dépréciation vis à vis du réveil trop tôt à son goût. "Mais bon, qu'il en soit ainsi! L'avenir appartient à ceux qui se lèvent tôt" se dit il, en guise de réconfort. Il se leva prestement, et, ayant dormi habillé, se mit en route sans avoir besoin de se soumettre à l'étape de se vêtir vers le hall où l'attendait déjà le seigneur Gol et une troupe d'homme protégés par d'épaisses cuirasses arborant les armoiries du fief et armés jusqu'aux dents d'un assemblage hétéroclite d'armes telles que des poignards de lancers, des haches aux tailles démesurées et usées par tous les coups qu'elles avaient données et reçues, de fines épées scintillantes…. Dans le regard de chacun couvait une flamme de détermination étrange et redoutable au point de faire reculer Agramand même à tel point leur amour pour la vie et leur seigneur était sans failles. Tous semblaient être des guerriers émérites, adeptes et expert du combat. Krov remarqua néanmoins qu'aucun ne semblait pratiquant des arcanes de la magie, et cela le conforta quant à son idée d'avoir une place dans le groupe : il pressentait que ses talents de guérisseur ne seraient pas mis de côté dans cette lutte pour la justice.

"Bien le bonjour, Krov" le salua le seigneur, sa salutation aussitôt accompagné de celles de ses gardes.

"Bonjour à vous, grand seigneur, ainsi qu'à vous, fiers et nobles guerriers" adressa Krov à la troupe en réponse.

"Maintenant que nous sommes au complet, partons sans plus tarder. La brûlure de cet affront est encore trop cuisant pour que je puisse attendre ne serait ce qu'une seule journée de plus! En avant!" harangua le signeur Gol.

"En avant!" répondirent ses hommes en cœur.

Krov observa alors qu'un curieux lien semblait lier tous ces hommes entre eux, un lien plus fort que l'amour et qui, Krov estimait, ne fléchirait jamais et ce même devant la mort incarnée. Le voyage fut relativement court et se fit à travers bois et champs jusqu'à qu'ils purent voir un château semblable à celui des Gol. Une tension soudaine envahit brusquement le groupe.

"On y est" murmura le seigneur, suffisamment fort pour que tout le monde puisse l'entendre.

A l'assaut!

Tous les hommes se raidirent à la nouvelle et tous dégainèrent leurs armes silencieusement et efficacement. Krov en fit de même puis le seigneur, qui supervisait les opérations, leur fit signe de se baisser. Leurs vues étaient occultées par des buissons mais la visibilité était suffisante pour avoir un œil sur le champ de bataille. La voie semblait clair; quelques gardes allaient et venaient au fur et à mesure que les minutes s'écoulaient selon le plan de tour de garde établie. L'ennemi n'avait pas l'air de se douter de l'attaque imminente, tout paraissait calme de leur côté se disait Krov.

"La voix est libre, on dirait" chuchota le guérisseur à son voisin.

En guise de réponse, celui ci pointa son index vers une partie du bâtiment. Malgré le reflet du soleil sur ses fenêtres était distinguable des archers et hommes d'armes aux aguets, préparés au combat. Krov n'avait pas envisagé cette éventualité et il en fut abasourdi : si l'ennemi les attendait déjà de pied ferme et apparemment en surnombre, les chances de réussite en étaient beaucoup plus réduites. Krov grimaça et son voisin, qui avait interprété son message silencieux, lui répondit par un geste de sa main qui signifiait en langage humain à l'expression familière "couci-couça" . Les deux camps protagonistes étaient donc de taille égale, avec chacun des avantages et des inconvénients. Krov avait un avis mitigé quant à la leur mais il faisait confiance à l'expérience guerrière de son collègue. Un message circula alors à travers les rangs. Le seigneur Gol leur donnait l'ordre de se lancer à l'assaut dès qu'il en donnerait le signal. Ils devraient alors se séparer en deux groupes : ceux qui auraient couru plus vite que les autres s'occuperaient des premiers gardes puis forceraient l'entrée du château par le côté et les autres s'en prendraient directement à l'entrée principale, encourant le risque de se faire flécher à vue par les gardes et de tomber sur un noyau de résistance solide et acharné. Les deux options étaient pareillement dangereuses : ceux qui seraient mêlés à la première risquerait de recevoir une grêle de flèche en plus d'avoir à occire les gardes. La suite était plus confortable pour eux s'il réussissait la première étape. En revanche, la lutte qui opposeraient les guerriers ennemis et ceux du deuxième cas de figure était beaucoup plus compliqué : la lutte féroce qui s'ensuivrait serait terrible et certains devraient, Krov n'avait aucun doute là dessus, y laisser leur vie ou du moins une grande partie. Tout à coup, les autres se levèrent brusquement et en silence avant de se mettre à courir comme des dératés : la bataille commençait.

A l'assaut!

Krov se retrouva rapidement dans les derniers : la course n'était pas son domaine de prédilection. Les premiers gardes à l'aspect fallacieux d'insoucieux furent rapidement tués par les premiers hommes Gol, bien meilleurs combattants qu'eux. Krov s'élança alors avec les autres à l'assaut de la grande porte principale sous quelques tirs étrangement et bien heureusement sporadiques, mais qui n'occasionnèrent aucun dégât. La porte résista au premier choc porté par Krov et les Gol mais céda finalement sous les coups et la pression. Derrière elle se trouvait une grande pièce carrée vide de toutes décorations; sans doutes en prévision du combat les avait on retirer pour ne pas qu'elles soient endommagées. Un grand escalier se trouvait devant lui mais celui ci représentait le premier obstacle à franchir : trois épéistes et un arbalétrier le protégeait. L'arbalétrier manqua sa cible de peu et la flèche alla s'enfonça dans une planche en bois au dessus de la porte. Dans un rugissement bestial, tous s'élancèrent les armes levés et la détermination inébranlable. "Quoiqu'il se passera, le choc sera terrible, j'en ai la certitude" se dit Krov. Krov brandit son épée et esquiva au dernier moment un coup porté par un des épéistes. Il porta alors un coup circulaire sans même avoir besoin de regarder son adversaire : il savait que celui ci se trouvait juste à côté de lui et que son élan l'avait emporté au point tel qu'ils se tournaient mutuellement le dos. Son épée arriva à bon port et fracassa le dos de son ennemi. Celui ci poussa un glapissement de douleur et, quand Krov se fut retourné, il le vit se faire achever par un allié qui se trouvait juste derrière lui. Il se retourna derechef et constata que la majorité du travail ici avait été dores et déjà accompli : l'arbalétrier, qui se trouvait tout au fond de la pièce, venait d'être décapité. Les Gol et Krov se rassemblèrent devant la porte qui menait à la pièce suivante. La tension était telle qu'ils purent entendre les voix de l'autre côté du mur. Ils se regardèrent simultanément et Krov dit alors à voix basse : "On y va?"

A l'assaut! - Suite

"Pour l'honneur du seigneur." dit Krov

"Pour lui et son honneur!" clamèrent tous en cœur les hommes.

"Yaaaaaaaaaah!" Krov enfonça la porte d'un grand coup de pied violent. Cet élément du décor n'offrit qu'une faible résistance et vola en éclats dès que Krov lui eut asséner son coup. Il passa devant et se jeta immédiatement sur le côté : il avait tout juste eut le temps d'éviter une flèche meurtrière qui lui était destiné. Celui qui le suivait eut pourtant moins de chance : son cri de douleur fut audible par tous et le cœur de Krov se serra; la mort venait de le frôler et un innocent avait iniquement payé pour lui. Il serra les dents et se jura de faire tout son possible pour réparer cette faute qu'il considérait comme indélébile avant de se ruer sur l'ennemi. Celui était en plus grand nombre et mieux armé, ce qui inquiéta Krov en plus du fait qu'il était le premier à se retrouver aux prises avec un adversaire. Le guerrier adverse qui le choisit comme sa première cible traversa le reste du couloir en quelques enjambées en maintenant son énorme masse à deux mains au dessus de sa tête. Krov n'eut même pas le temps de réfléchir, un excellent réflexe de sa part lui permit de s'échapper en se jetant sur le côté au dernier moment alors que son agresseur voyait son arme s'enfoncer dans le sol sous la puissance de son coup raté. Krov donna un nouveau de coup de pied dans l'arme que l'autre essayait de dégager du sol puis se recula. L'homme se leva en une fraction de seconde et dégaina un poignard dissimulé dans sa manche dans un large geste circulaire vif. Le poignard fendit les airs mais ne toucha pas Krov qui, très précautionneux, avait pris le soin de se reculer. Il frappa du plat de son épée sur l'épaule gauche de son ennemi avant d'enfoncer son épée dans son flanc droit avant qu'il ne puisse réagir. Il s'effondra dans un râle de douleur et un éclaboussement de sang. Krov, dénué de sadisme mais non d'un esprit aux pulsions meurtrières exacerbées, fit le choix rapide d'accorder une fin rapide et mérité à son adversaire vaincu en lui tranchant la nuque nettement un seul coup. Alors que la tête roulait sur le sol, il fit demi-tour et couru rejoindre le blessé tandis que les autres protagonistes poursuivaient leur œuvre de destruction. Le carnage était total mais Krov en fit abstraction et sa sensibilité habituelle ne lui joua aucun tour. Il s'agenouilla à côté de l'homme. Sa flèche s'était logé dans son épaule et le fait que sans soins immédiat, sa mort était évidente.

"Accroche toi, je vais te tirer d'affaire!" lui cria Krov; "au du moins si mon sort réussit pensa t'il. Tout reposait sur ses épaules désormais et ses doigts qu'il n'avait plus qu'à croiser.

Krov Bolvarag

A l'assaut!- Suite

Krov entreprit son incantation. Malgré sa courte durée, il avait toujours été incertain et douteux quant au bon lancement de ce sort. Il se mit à murmurer sa formule que lui seul connaissait. Il sentit les volutes de magie l'entourer; des brumes magiques s'élevaient autour de lui et des arcs d'énergie faisaient apparition en surface de ses bras qui le picotaient déjà de l'intérieur. Il sentit sa voix plus puissante, il sentait qu'elle rebondissait contre les murs et que la lumière autour de lui baissait alors que ses mains se mettaient à luire. Un sentiment étrange - était-ce la nausée? – surgit en lui depuis ses entrailles dans un mouvement vers le haut jusqu'à son cerveau. Il ressentit un incroyable sentiment de félicité et de joie : il avait réussi. Fort de son succès, il poussa un cri de victoire tout en arrachant la flèche. Le sang, qui coulait déjà à flots, vit son flot s'accroître encore plus sous les cris de douleur de l'infortuné. Mais c'était sans compter Krov, qui après un passage de ses mains sur la plaie pu voir le sang cessa de s'écouler et de se répandre sur le sol. Ce soin magique offrait un véritable paradoxe aux yeux du spectateur : une plaie béante et sanguinolente, sans rien pour l'empêcher de saigner s'était incroyablement tarie en l'espace de quelques secondes! La respiration du blessé se fit moins haletante avant de se clamer totalement. Il n'était néanmoins pas conscient : l'épreuve infligée pour sa survie lui avait coûté trop d'énergie. Il était tout de même tiré d'affaire et son état n'était plus aussi inquiétant qu'il ne l'avait été. Krov poussa un soupir de soulagement qu'il n'entendit pas : il payait les effets du sort par une surdité totale. Celle ci ne durerait pas longtemps mais l'ouïe du guérisseur était hors service pour quelques minutes. Il se leva et ramassa son épée encore ruisselante de sang de sa toute première victime et l'essuya sans vergogne sur le dormeur après avoir vérifié que personne ne pouvait le voir. Effectivement, le combat occupait l'esprit des autres au point tel qu'ils faisaient une abstraction totale du monde qui les entourait. La lutte les enivraient tellement qu'ils ne remarquèrent pas la fuite furtive d'un homme dans les rangs. Celui ci revêtait une armure de fer complète dont le heaume était coiffé de la traditionnelle plume décorative affichant les prérogatives et la place dans la hiérarchie du domaine. Sans nul doute était-ce là un personnage influent dans le château si ce n'était le seigneur des lieux en personne. Krov se leva brusquement et inspecta le reste du champ de bataille : les hommes de Gol avaient une fois de plus nettement le dessus mais les survivants adverses se battaient avec l'énergie du désespoir et leur résistance farouche était un problème épineux dans la traversée du couloir. Ils furent bientôt submergés par le nombre et tous se virent affronter dos à dos avec un camarade une demi douzaine d'ennemis désireux de vengeance. L'habilité des Murdin, car tel était le nom du seigneur du château que Krov avait remarqué sur leurs couleurs et boucliers, était légendaire : deux d'entre eux suffisaient à contenir les efforts de six Gol! Krov soupira et empoigna son épée à deux mains et rejoignit la danse. Pas moins d'un quart d'heure de combats harassants et acharnés plus tard, l'ennemi du couloir avait été entièrement vaincu. Ce n'avait pas été une mince affaire et les hommes de Gol durent se reposer à même le sol tant leur fatigue était grande. Toutefois, le chevalier qui avait pris la fuite n'était visible nulle part dans les victimes que les Gol et les Murdin avaient à déplorer et Krov en fit part au capitaine du groupe.

"Ca n'a rien de bon, mais qu'il passe à travers les mailles du filet tendu par mon seigneur qui arrive de l'autre côté m'étonnerait vraiment. D'ailleurs, est-ce lui que l'on entend?" répondit le capitaine. Effectivement une clameur audible se rapprochait de plus en plus.

Krov Bolvarag

Le bruit de pas précipités que tous pouvaient entendre se rapprocher se fit encore plus fort avant de voir un Murdin débouler dans le couloir. Celui ci poussa un cri de terreur et prit ses jambes à son cou dans le sens inverse. Sans hésiter Krov le prit en chasse après avoir intimé aux hommes de rester ici sous le prétexte du repos et de la lâcheté de son adversaire. "C'est étrange, il m'avait pourtant semblé avoir entendu plus d'un homme…espérons que cela s'avérera faux, ou je serais dans de sales draps." L'homme, à bouts de souffle, respirait difficilement dans sa course effrénée pour la survie qu'il poursuivait néanmoins. "Est-ce vers un guet-apens qu'il m'amène?" se questionna Krov. Il n'obtint évidemment pas de réponse et continua sa poursuite dans les étages et couloirs déserts du château. Finalement, un cri de l'homme retentit et quand Krov déboula sur le lieu de sa mort il découvrit avec surprise et contentement le reste des hommes de Gol.

"Messire Krov, vous voilà enfin. Voyez ce félon de Murdin qui nous est tombé dessus à bras ouverts! Comment ont été les choses pour vous?" interrogea le seigneur Gol en assénant un grand coup de pied à son prisonnier enchaîné, qui n'était autre que le chevalier que Krov avait vu s'enfuir. Son hypothèse quant au fait que l'homme était le seigneur Murdin s'avérait exact et la victoire était clair à présent.

"Fort bien, malgré la mort de deux de vos hommes dans un combat épique et glorieux. L'ennemi semble avoir été totalement éradiqué. Dois-je aller quérir les hommes?"

"Oui, faites, faites, je vous prie. Je vous demande simplement de ne pas traîner en chemin, l'ehure de ma vengeance me presse."

"Soyez sans crainte!" lui répondit Krov, le sourire aux lèvres.

C'était sur le champ de la victoire que Krov festoyait avec le reste des hommes de Gol des maigres provisions dont ils avaient fait l'achat à Molhabor. Pas tous c'étaient joints aux fêtards et pleuraient la mort de leurs compagnons défunts. Leurs morts n'avait pas été vaine même si elles étaient affligeantes : dans leurs morts les Murdin avaient emportés deux valeureux et habiles guerriers de renoms.

"Que cette bière que je tiens haut dans la main puisse enflammer les lettres de leurs noms sacrés sur leurs tombes où ils reposeront en paix jusqu'à la fin des temps! Gloire à eux" proclama Krov.

"Gloire à eux!" rugirent en réponse les autres. Ils burent et mangèrent à satiété, se restaurant de ce qu'ils avaient pu trouver et piller dans la demeure du seigneur vaincu mais non pas mort : il avait conclu un accord dispendieux avec les seigneur Gol où il s'engageait à réparer tous les dommages causés. En retour, le seigneur Gol lui laissait la vie sauve. Krov avait néanmoins fait le choix de ne piocher que dans sa propre réserve de nourriture, le pillage lui était synonyme de vol et de faute irréparable et immorale. Il dégusta son repas avec appétit, car il avait eu grand faim dans la journée à présent écoulée aux deux tiers. L'après midi tirait à sa fin et le temps des adieux se faisait sentir. Krov se leva en même temps que les autres hommes et le seigneur Gol pour leur serrer la main et leur jurer une amitié indéfectible.

"Votre geste ne sera pas oublié de sitôt, vous faites désormais parti des chroniques de l'histoire de Gol et vous et vos descendants trouverez toujours ici un refuge, aussi longtemps que nous pourrons leur en procurer un. Adieu, Krov. Adieu, mon bel ami." Le salua le seigneur, une pointe de tristesse percevable dans ses paroles.

"Mon geste ne fut vain, et je n'ai agis que dans l'amour pour votre honneur. Puisse t'il ne jamais faillir! Mais ne apitoyez pas ainsi, je serai de retour un jour, j'en fais le serment. Adieu à vous, mon bon seigneur, et à vous aussi, braves et fies guerriers. Puisse le jour de nos retrouvailles être proche!" répondit Krov en s'éloignant des hommes qui lui souhaitaient un bon voyage et d'être de retour un jour. Ses adieux attristèrent Krov, car il s'était lié d'une amitié indéfectible avec ses hommes qui lui étaient si semblables. "Je les reverrai un jour, je le jure" se promit Krov. Et, à la faveur de la nuit, il reprit son long périple qui n'était désormais plus qu'une errance; car sans but, il allait devoir se mettre en quête de quelque chose de nouveau à présent sans quoi ses marches seraient vides de sens et d'intérêt.

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[Amis MDJ, je vous prie de bien vouloir me retirer le gruyère, la baguette, la saucisse, le fruit et le collier des Gol contenu dans mon inventaire s'il vous plaît ]
[LL : Je te fais ça.]