{-= L'Histoire de Gloire et Honneur =-}

Les Ages Sombres

Peu de choses nous restent des Ages Sombres, l’Aube de l’humanité. En ces périodes les textes n’existaient point, et seules quelques légendes retracent l’histoire des débuts de l’humanité. Il est dit que cette période dura 1000 ans. La vie existait depuis un temps indéfini, et l’homme n’était qu’un animal parmi tant d’autres, quand les dieux, pressentant qu’il manquait quelque chose à l’univers, et dans leur ennui, décidèrent de prendre la plus évoluée de leur créature, l’Homme, et de lui apporter la connaissance de ce qu’il était. Ils lui offrirent la Conscience, et l’homme s’éveilla. Il regarda alors avec émerveillement la terre qui l’entourait, et commença à se développer. Jesta lui donna le feu qui réchauffe les âmes et fait fuir les ombres, Polixis la conscience du temps qui passe, Agrath la connaissance du métal et de ses usages. Chaque Dieu fit un cadeau à l’être nouveau, mais nous ne nous souvenons plus de ce que furent exactement les autres présents.

Dès lors, l’homme put croître sur le monde, construisit des navires et alla conquérir les autres continents. Bien que tous se targuent d’avoir été le berceau de l’Humanité, il semble qu’Amresia soit réellement le point de départ. Selon les légendes, en l’an 200 des Ages Obscurs, l’Homme mit le pied en Norgod sur des navires taillés dans des troncs d’arbres. En l’an 300 il découvrit Djel’Fa, en l’an 400 les premiers villages se formèrent, en l’an 500 les premiers Royaumes firent leur apparition, simples villages plus riches, menés par un homme plus influent et régnant sur les quelques lieues alentours. Des années qui suivront nous n’avons guère de trace, sinon que durant ces 1000 Années Obscures l’Humanité passera du statut de Barbare à celui de Civilisé, construisant peu à peu des civilisations puissantes depuis longtemps oubliées.

Notre calendrier débute après 1000 de ces Années Sombres, durant lesquelles, comme nous le disions plus haut, nous ne savons pas ce qu’il advint. Des vestiges restent par endroits, des ruines depuis longtemps oubliées que seuls les animaux solitaires arpentent encore. Ces Ages Obscurs s’arrêteront avec le début de notre calendrier et l’entrée du Monde dans les Ages Primes. En l’an - 1, de puissantes civilisations avaient vu le jour. Les Hommes dans leur grande vanité, avaient établi en Djel’Fa sur l’Ile de la Tour Noire un terrible château, un immense bastion dont les légendes racontent que 100.000 habitants y vivaient à l’année. Ce palais de légende serait l’ancêtre lointain de la Tour Noire, don on raconte qu’elle fut bâtie sur des ruines maudites. Les rois de cette antique capitale-bâtiment, dans leur orgueil, et pour nourrir tant de populace, creusèrent de plus en plus profond leurs caves dans le roc, en un véritable labyrinthe souterrain. Ils s’affairèrent tant et si bien, qu’un jour ils atteignirent le royaume de Nethfer, et insouciants ils s’aventurèrent dans les galeries étranges du territoire alors vide. Le Dieu y cachait son immonde visage de la vue de quiconque. Un ouvrier eut le tort de regarder la face du Démiurge venu voir ce qui faisait tant de vacarme dans son royaume vide. Avant que le mortel meure d’horreur, Nethfer aurait entre-aperçu son propre reflet dans les pupilles luisantes de l’importun. Entrant dans une rage folle, ses pensées sombres se muèrent en démons qui rasèrent la ville désormais maudite. Ses habitants furent les premières âmes à entrer dans ce qui venait de devenir le Royaume des Morts, suppliciées éternellement pour apaiser la colère du Dieu. Comme cela ne suffisait pas, Nethfer fit surgir dans le lointain Ouest, au Nord-Ouest des côtes d’Amresia selon le mythe, un gouffre de feu qui cracha sa Géhenne durant une année entière. Les entrailles de la terre en se répandant dans la mer, obscurcirent les cieux de leur fumée malodorante ; la Nuit tomba définitivement sur le monde.

Les hommes tombés dans la décadence, ayant oublié peu à peu les Dieux et les Règles, eurent alors grande peur. Les royaumes s’écroulèrent, 9 hommes sur 10 moururent dans le Grand Cataclysme tel qu’on le nommerait plus tard. Les survivants implorèrent le Dieu. Les anciens cultes oubliés revinrent en mémoire des anciens, et Nethfer l’Oublié dont le culte avait été très peu célébré, se vit offrir nombre sanctuaires et sacrifices pour tenter d’apaiser son courroux. Les Dieux avaient vu avec tristesse Leur créature oublier ses créateurs et sombrer dans la luxure et la dépravation. Devant leur retour à plus de raison, ils intercédèrent en la faveur des Humains auprès de Nethfer, qui daigna calmer sa colère. Les cieux redevinrent purs, Miren fit tomber une pluie bienfaisante sur le monde. Le volcan devint île. Miren et Morken la verdirent et la peuplèrent de nombreux animaux ainsi ses côtes de nombreux poissons. Agrath façonna, aidé par Sikeh, un peuple mythique, dont nous connaissons seulement le nom, les « Yrkios » ; ils seraient des Hommes-Tigres, farouches, vénérant un dieu mêlant Agrath et Nethfer en une seule entité sous le nom de Sycion et gardant le Lieu du Renouveau.

Suite à cette année de Terreur, les Hommes survivants de toutes les contrées décidèrent de créer un conclave de Prêtres, respecté dans tous les royaumes, et qui aurait pour but d’adresser des excuses rituelles à Nethfer, à travers les Ages et pour l’Eternité. Pour ne pas froisser les autres divinités, peu après les autres cultes furent mis en place, ainsi que les accords assurant le respect des Dieux dans les 3 continents. Les Hommes se dotèrent également d’un calendrier, et Polixis leur offrit l’écriture pour ne jamais oublier les évènements et ne pas reproduire la même erreur. Ainsi commença l’Histoire du Monde avec l’entrée dans l’age Prime.


La Reconstruction

La reconstruction fut une période faste que les historiens s’accordent pour faire durer un peu plus d’un siècle. On s’accorde généralement pour la faire se terminer dans les années 122. durant les 50 premières années, les hommes industrieux reconstruisirent leurs cités dévastées, les Dieux pour leur permettre de consacrer leurs ressources à construire leurs temples et non à la survie, leurs offrirent d’exceptionnelles récoltes. On dit de ce temps la que même les rats mangeaient à leur faim, sans qu’on jugeât utile de les chasser… Une fois leurs cités reconstruites, on s’attaqua aux temples. On bâtit des monastères pour que les religieux puissent se vouer à la méditation, et on y accola des temples, pour que les profanes puissent eux aussi rendre hommage aux Dieux. Des cités rentrant peu à peu en concurrence, on vit se reformer peu à peu des centres de pouvoir. Plusieurs villes, avec à leur tête des sages ou des tyrans, se développèrent et annexèrent les villages alentours. De ces premiers royaumes de l’Age Prime, nous ne gardons qu’un souvenir confus, et les emplacements de quelques temples dont le passé se perd dans l’éternité.

Les Années de Reconstruction ainsi qu’on les appellera s’achèveront en l’an 122. Cette date mythique nous provient d’un antique texte où il est question d’une puissante cité, Arkel-Ion, qui aurait été défaite lors d’un combat contre les Nains du Nord-Ouest des Monts du Nord, en cette année 122. Ceci sonne la fin des Années de reconstruction et le début du Siècle de Fer.


Le Siècle de Fer

Le siècle de Fer est assez bien documenté dans l’Histoire Ecrite. Suite à la destruction d’Arkel-Ion par les Nains, ceux-ci partirent en croisade contre l’espèce humaine qui peu à peu annexait les franges de leur territoire. Un roi du centre de Norgod, le roi Thelrik, possédait un royaume étiré en longueur qui s’étendait alors des bords du lac de Tristerive jusqu’aux franges des Monts du Nord. Les combats furent sanglants, et durèrent plusieurs années. Ils se soldèrent en 134 par le siège de la capitale de Thelrik, Ishir, qui tombera après 3 années de siège. Les nains ne la rasèrent pas comme pour Arkel-Ion, mais firent sortir la population et s’y retranchèrent, affirmant leur domination sur la moitié Nord de Norgod. Le prince Algior, qui régnait sur les côtes Nord-Est, sentait venir sa fin. Il dressa alors une vaste contre-attaque en alliance avec les Cités Libres du Sud. Ce fut son principal acte héroïque : parvenir à fédérer pour une cause commune cette quinzaine de cité-états en guerre perpétuelle. En 138, sous son égide, les légions retournèrent à Ishir, à la tête d’une armée de 75.000 hommes. Les 12.000 nains de la ville ne tinrent pas longtemps malgré une défense héroïque. Le premier assaut sera meurtrier, mais les Nains plieront sous le nombre. Ils seront tous massacrés et leurs têtes fichées sur des piquets, en une forêt macabre. Dès lors, les Nains se replieront vers les Monts du Nord et n’en sortiront plus, mais ils avaient obtenu ce qu’ils désiraient : les franges des Monts du Nord étaient à nouveau sous leur contrôle. A ce moment, les Cités Libres, revendiquant les territoires conquis, se retournèrent les unes contre les autres. Algior annexa une bonne moitié du royaume d’Ishir, et installa un prince fantoche dans la capitale et les lambeaux de ce qu’il restait du royaume du roi Thelrik.

C’est à ce moment qu’un prince d’Arkel-Ion, fils de la sœur du précédent monarque, ayant assassiné ses cousins, se déclara envoyé par Agrath sur terre, remonta une armée, fit établir sa capitale sur le petit village de Vieilletombe qui s’appelait alors Regsield. Ce roi, nommé dans les textes le Loup, marcha avec sa petite armée sur le royaume d’Ishir, dont il annexa la seconde moitié en 145, faisant tomber le roi installé par Algior, dont le règne n’aura duré que 5 ans. Ce sera à partir de ce moment une guerre sans relache entre l’Empire de regsield nouvellement formé et le Royaume des Côtes du roi Algior. La lutte sera sanglante et sans relache, totale. Elle durera près de 40 ans, accompagnée de destructions, de pillages, de raids des nains, d’invasions diverses. Les cité-états prendront parti pour l’un ou l’autre des deux belligérants, en un jeu d’alliances tournantes dont il nous est impossible de suivre les tenants et les aboutissants. Ce que l’on sait, c’est qu’en l’an 184, la capitale d’Algior tomba, ce dernier obligé de battre en retraite vers le Sud. Le Loup vieillissant, montant alors sur les marches menant au Palais de son ennemi, pris d’une crise de délire, aurait alors hurlé : « J’ai vaincu Algior ! Je suis le Seigneur de la Guerre ! Je suis Agrath réincarné ! » Au moment où il prononçait ces mots, il fut frappé par la foudre, et périt sur le coup. Il fut enterré peu après par son peuple dans sa capitale, Regsield, qu’on appellera bien plus tard Vieilletombe. L faut croire que le Loup avait l’âme bien chevillée au corps, car depuis lors le caveau est hanté par de sombres créatures... Suite à cela, le roi Algior, qui avait dans les 80 ans, transporté de joie à l’annonce de la mort de son ennemi, s’écroulera, mort. On dit qu’il souriait quand on le mena au tombeau, et que depuis une minuscule étoile de plus brille au firmament, juste à la droite de Neïs…

C’est son fils, Algior II, qui établira sa capitale à Ishir, avant de marcher sur Regsield et de l’annexer. L’heure de gloire de cette petite bourgade devenue par un coup du sort capitale s’arrêta là, et le village même s’il traversera les siècles, ne connaîtra plus d’actes héroïques en ses terres. Algior II régnait alors sur la moitié Nord de Norgod ; il fit la paix avec les nains, signant un traité qui leur accordait les franges des Monts du Nord, allant même jusqu’à commercer avec eux et leur accorder le libre passage sur ses terres. Il marcha ensuite sur les Cités ; la plupart se soumirent sans combattre, les rares qui oseront l’affronter seront défaites et devront signer la paix. Seule une cité résistera : la cité de Pergine, sur les rives Sud-Ouest de Norgod, qui luttera farouchement et avec acharnement. Les légendes racontent encore la vaillance de ses citoyens, qui à 2.000 contre 20.000 ennemis, repousseront durant 4 mois les assauts ennemis. L’Empereur Algior II, arrivant avec l’armée principale forte de 60.000 hommes, et voyant ces braves Perginiens refuser malgré tout de se rendre, salua leur courage et leur proposa la paix en échange de leur assurance qu’ils se livreraient au commerce plutôt qu’à la guerre. Ce fut la seule cité humaine à ne pas devoir jurer allégeance au nouvel Empereur, et le traité de paix fut signé. Ses citoyens restèrent libres de porter les armes et d’arborer leur blason. Les autres Cités Libres, si elles furent assurées de garder leur libre gestion de leurs affaires internes, durent afficher le blason impérial et ombattre dans les rangs de l’Empire de Norgod. Algior II fut sacré empereur dans le temple de Gilnis en 193. Débutera alors une période de commerce et de connaissance, que l’on nommera les Années Fastes.

De ces Années de Fer, on ne gardera pas trace de ce qu’il advint sur les autres continents. En Djel’Fa, de nombreuses tribus bédouines semblaient vivre une vie paisible entrecoupée de raids sur les tribus voisines. En Amresia, un peuple curieux commençait à construire sa civilisation dans le marais des Soupirs. Au Sud-Est, une ville humaine émergeait, avec une civilisation raffinée. Dans la forêt de Jade, les elfes éternels vaquaient à leurs mystérieuses occupations, tandis que dans les Montagnes Noires prospéraient les Gobelins et les Orcs…

Les Années Fastes

En l’an 193, débutent en Norgod les Années Fastes. C’est à peu près à cette période que Sipahan la Magnifique va commencer son développement. De Djel’Fa, nous reparlerons plus tard.

Une fois Algior II sacré, en Norgod une ère prospère débute. Le conflit entre Est et Ouest était terminé, les paysans pouvaient enfin recommencer à vivre au rythme des récoltes et non plus des pillages. S’appuyant sur une armée de métier très structurée, y intégrant les fils cadets des élites locales en tant qu’officiers, il s’était assuré, d’une part la fidélité de ceux-ci qui avaient la les perspectives d’un brillant avenir, eux les derniers-nés dans l’ombre de leurs aînés. D’autre part, les familles puissantes, dans leur crainte d’une vengeance en cas de rébellion, se voyaient obligés de collaborer avec le pouvoir en place. Cette période de faste durera 175 ans. Elle s’achèvera en 368, ceci après avoir vu tomber Algior VIII, mais ceci est une histoire que nous vous raconterons plus tard. Peu de faits viendront troubler cette époque en Norgod : en 244, Pergine fut renommée Port-Pergine au vu du développement prodigieux de sa marine marchande. En 267, au vu de l’accroissement de la piraterie, l’empire se munit d’une flotte de guerre, la première Marine impériale. Un immense regroupement de corsaires de tout bord s’opéra en 270, afin de contrer la Marine qui en 3 années avait coulé plus de 90 navires pirates. Elle donna lieu à la célèbre bataille des Deux-flots, au cours de laquelle après une lutte acharnée, les pirates inférieurs en nombre furent défaits, laissant les navires impériaux diminués de moitié. 270 marque la fin de l’Age d’Or de la piraterie, mais les pirates de tout poil s’en rappellent toujours comme un symbole de la liberté et d’une fraternité trop souvent laissée de côté dans ce genre de profession.

En 284, fut créée suite à la découverte de très riches filons au Sud-est des Monts du Nord, la ville de Roc-Rétif, nommée ainsi à cause de la difficulté qu’eurent les premiers mineurs à tailler les bouches de mine. Cela rendit l’Empire immensément riche ; il se mit à commercer sur les 3 continents et Port-Pergine qui faisait office de convoyeur, y gagna également beaucoup de prestige et de richesse. De plus cela permit de faire un pied-de-nez aux Nains, qui se targuaient d’être les principaux fournisseurs de métal du Monde. Une dizaine d’années après, la ville fut fortifiée suite à divers raids opérés par les trolls qui prolifèrent dans les Monts du Nord.

Pendant ce temps en Amresia, la petite ville de Sipahan allait bientôt connaître des années glorieuses. Nous sommes en 242. La ville de Sipahan est une cité fortifiée indépendante ; son roi, Bashr, vient de mourir, et son fils aîné Merzik prend le pouvoir. A ce moment, un de ses proches voisins, la cité d’Arco, voulut profiter de l’occasion pour attaquer le jeune roi, espérant profiter de son inexpérience. Mais Merzik était un génie militaire hors-pair. Sachan que l’ennemi allait assiéger sa cité, il fit sortir avant son arrivée une partie de ses troupes qu’il cacha dans les bois. Une fois le siège bien entamé et l’ennemi mis en confiance, les troupes attaquèrent l’ennemi par derrière et le réduisirent en pièce. Merzik suite à cela prit la cité d’Arco. Il régnait désormais sur deux cités, ce que personne avant lui n’avait encore fait en Amresia. Après cette victoire éclatante, le jeune roi ne s’arrêta pas là. En 10 années il établit sa domination sur tout le sud-est d’Amresia. Puis il se rendit aux portes du Royaume de Kémir, dont la capitale, Adjir, abritait un vieux roi dont la fille unique n’était pas mariée. Pour éviter une guerre, celui-ci accepta de marier sa fille à l’empereur, sous condition qu’il la traiterait bien, qu’elle serait reine impériale, et que ses enfants monteraient sur le trône. Merzik accepta, car cela lui donnait une légitimité, et la fille était belle. Il tint parole, et on dit même que ce couple arrangé par les nécessités politiques, finit par tisser un amour solide, les années passant. Le roi de Kémir resta sur le trône jusqu’à sa mort, puis fut remplacé par un gouverneur, puis par le fils cadet de l’empereur ; même ralliée à l’empire, la Principauté reste autonome aujourd’hui encore pour ses affaires internes.

En 260, l’Empire d’Amresia contrôlait le Sud d’Amresia. En 280, suite à l’annexion du Royaume Doré, dont nous ne savons rien sauf qu’il se trouvait au centre, au Sud des rives du lac des Larmes, l’Empire était limité au Nord-Ouest par le pays des elfes, et au Nord-Est par le marais des Soupirs et la civilisation des Nil’Sirkeuh. En 286, l’Empereur Merzik, vieillissant, mourant, laissa derrière lui deux fils : Merzik II mont sur le trône de sipahan. Elgir Ier, sur celui d’Adjir, après avoir juré allégeance à son frère aîné. L’empire se développa alors rapidement. Son armée était forte, le pays connaissait de nombreux chantiers notamment pour améliorer le réseau routier. Les deux frères étaient liés par une amitié solide, et leur époque fut très brillante malgré de nombreux déboires militaires. C’est en 291, qu’une campagne de grande envergure fut menée en 291 pour s’emparer du royaume d’Akat, coincé entre la mer et le lac des Larmes et le marais des Soupirs. Les cavaliers sipahans et les et les fantassins Kémirates campèrent bientôt au pied des puissantes murailles marquant les frontières. Le combat fut long, la guerre totale. En 333, à la mort de Merzik II, seule la moitié de ce petit pays était pacifiée, et les mouvements de résistance étaient nombreux. Ce n’est que sous Garios, le 4ème Empereur de Sipahan, en 372, que la capitale akatoise céda. L’empire s’était encore étendu, et bientôt une guerre sanglante avec les races étrangères allait advenr, mais ceci vous sera conté plus tard, dans ce que nous appellerons les Ages Troubles.


Les Ages Troubles

Nous allons désormais revenir en Norgod ; nous sommes en 360 ; Algior VIII est empereur de Norgod depuis quelques années, il est brillant, aimé par ses sujets. Port-Pergine est une cité riche, qui entretient des rapports plus que cordiaux avec la famille impériale, et le comte était régulièrement invité à Ishir au palais impérial.

Cependant à Roc-Rétif, le complot se préparait. Cette ville, créée 80 ans auparavant, s’était vu confiée à une famille influente, qui, à force d’intrigues, avait réussi à acquérir la baronnie de Roc-Rétif en plus des terres qu’elle possédait déjà au Nord. Durant près d’un demi-siècle, elle complota, mit au point un plan machiavélique. Son premier travail consista à chasser les tribus de trolls qui pullulaient dans les monts du Nord, vers les clans nains qui contrôlaient la majeure partie des montagnes. De grands dégâts furent occasionnés par ces créatures peu malignes mais très puissantes, et facilement manipulables. Le grand complot eut lieu 8 ans plus tard. Les Nains fortement occupés par les tribus de trolls qui par un acte incompréhensible avaient migré vers les territoires nains, une partie de l’armée impériale était allée en renforts pour aider ceux-ci. Bromor II, Baron de Roc-Rétif, invita l’empereur et sa famille à venir visiter leur fief au Nord-Est. Une fois l’empereur et sa suite dans les murs, accompagnés d’une faible escorte car l’empire de Norgod ne connaissait plus d’ennemis en son sein, les troupes de Roc-Rétif massacrèrent tout le monde. Au même instant, le baron Bromor II, parti en secret, s’immisçait en secret dans le palais impérial à la tête d’une armée de 200 guerriers d’élite, massacrait tous les membres de la famille royale à l’exception de l’impératrice et de ses deux jeunes enfants. Sous la menace de les torturer sous ses yeux, et après avoir crevé un œil au plus jeune, lacéré son bras, puis menacé de faire violer sa fillette de 5 ans par tout un régiment, la pauvre femme céda. Elle signa un édit conférant à son bourreau les pleins pouvoirs, ainsi qu’une liasse d’ordres en blanc cachetés du sceau impérial. Bromor II s’auto-proclama régent de l’Empire. Un traitre avait suffi pour mettre à bas presque 2 siècles de dynastie impériale… Puis il ordonna à la partie de l’armée partie combattre contre les trolls, de se retourner contre les nains. Si bien des hommes se hérissèrent contre cet ordre inique qui leur exigeait de massacrer leurs alliés d’hier, les soldats sont formés pour obéir. Le massacre des 50 resta dans les mémoires, 50 braves, les meilleurs parmi les meilleurs, qui refusèrent de continuer à servir, et jetèrent leurs armes au pied de leur commandant. Ils furent immolés pour désobéissance et pour servir d’exemple… Les Nains furent pris au dépourvu par cette attaque soudaine et imprévue. Attaqués par les trolls, ils virent les troupes humaines cantonnées en renfort dans leurs cités, se retourner contre eux et massacrer la population. Le carnage fut total, mais les survivants ivres de colère se regroupèrent et lors de la célèbre bataille du mont Kesho, écrasèrent les troupes impériales et ne firent aucun prisonnier, comme on peut s’en douter.

Suite à cela, Port-Pergine apprenant la nouvelle quelques semaines plus tard, rejeta la prise de pouvoir par le baron de Roc-Rétif et le déclara criminel. Elle monta une armée avec la volonté de libérer le reste de la famille impériale que Bromor II gardait en otage. Elle rallia à elle quelques Provinces, qui par rébellion se dressèrent contre le Tortionnaire, tel fut son surnom. D’autres en profitèrent pour déclarer leur indépendance. Mais dans l’ensemble, l’armée suivit aveuglement le roi de Roc-Rétif, déclaré officiellement régent de l’Empire : les ordres émanant de l’impératrice et de son fils ainé, étaient bien valides au sens strict du Droit. Le premier combat du baron après la défaite face aux Nains, fut d’aller mater Regsield dont le gouverneur, lointain parent du Loup, s’était déclaré roi indépendant. Bromor II suite à cela s’était rendu maître de tout le Nord, jusqu’au deux-tiers ; la différence de puissance entre l’armée impériale quasi-complète et l’armée de Port-Pergine nouvellement formée était énorme. Heureusement deux provinces du Sud rallièrent la cause de la cité. Une grande partie de la flotte de guerre impériale étant casernée à Port-Pergine, c’est par la mer que le nouveau Comte de Port-Pergine attaqua. Il se rendit à Regsield qu’il prit, tandis que l’armée terrestre de la cité du Sud était vaincue au Centre-est de Norgod. Mais le talent du comte Ourom le Rusé, tel qu’on le surnomma, ne connaissait pas de limite. Il contre-attaqua sur les côtes, désorganisant et enclavant les Provinces du Nord. De plus les Nains s’étaient reformés, et bien que fortement affaiblis, ils mirent en place un vaste plan de guérilla contre l’usurpateur. Bromor II fut obligé de dépêcher une part de ses troupes pour les contrer.

C’est à peu près à cette époque que Hautesylve fut créée. Certains sages du pays, alliés à des mages et à des forestiers, se replièrent dans la Sombreforêt et y créèrent un village utopique, en 375. Ourom accepta cela et reconnut leur souveraineté sur toute la forêt, car il peinait à défendre tous les territoires contrôlés et avait besoin d’alliés. En échange Hautesylve et sa première Archimage, Eldie, surnommée la Mère des vents, lui apportèrent leur soutien inconditionnel, malgré leur faible puissance militaire.

Les Nains, Hautesylve et Port-Pergine contre l’armée impériale, la lutte devenait presque égale. Malheureusement les Nains enchaînaient défaite sur défaite, devant leur petit nombre face à ‘ennemi. Ils luttèrent vigoureusement et permirent à leurs alliés de respirer un peu. Mais la dernière forteresse naine tomba en 383, après avoir tenu en échec des troupes 8 fois plus nombreuses durant 2 longues années. Des survivants, nul ne sait ce qu’il advint, mais une légende court sur une superbe cité naine enfouie sous un des nombreux pics des Monts du Nord, se cachant des Humains pour vivre en paix… quoi qu’il en soit, une partie parvint à fuir par la mer, et s’installa dans les Montagnes Noires… La montagne retourna donc à l’état sauvage, faute de soldats pour la défendre, et retomba entre les crocs des tribus trolles. La deuxième armée impériale descendit des montagnes, et prit Regsield en 388. Par un formidable coup d’éclat, Port-Pergis comme on l’appelait désormais réussit à prendre Ishir en 424, en faisant passer la Marine par la rivière puis le lac. La ville fut rasée, et un avant-poste fut construit sur l’autre rive du lac, qui fut nommé Tristerive en souvenir de ce jour. En effet les 3 enfants vieillissants de la défunte impératrice, furent massacrés avant la prise de la ville, pour ne pas redonner une légitimité aux ennemis de Roc-Rétif et risquer la guerre civile dans le Nord. C’en fut fini de l’espoir de restaurer l’ancienne lignée impériale désormais éteinte.

La suite des Ages Troubles n’est qu’escarmouches et batailles constantes ; le principal fait de cette période est la mise en déroute de l’armée de Roc-Rétif désormais capitale de son Royaume, aux franges de la Sombreforêt, après plusieurs victoires brillantes, en 512. Eldie la Mère des vents, mourut d’épuisement lors de cette bataille. Elle avait 192 ans, fut le plus vieil humain à avoir jamais vécu, et certainement également la plus grande mage humaine de tous les temps. Suite à cela et à l’anéantissement quasi-complet des armées des deux royaumes, la guerre se calma et il n’y eut plus que des incidents de frontière durant les 60 années suivantes. En 578, la paix fut signée définitivement entre les deux royaumes, tandis que s’annonçait le temps de la Grande Détente en Norgod, après plus de 2 siècles de guerre sans pitié.

La situation en Amresia :

Revenons désormais à ce qui se passe en Amresia. Nous sommes en 372. L’Empire contrôle plus de la moitié du continent. Cependant le Royaume des Elfes et le Marais des Soupirs limitaient encore leur expansion. Dans un premier temps, l’empereur Garios voulut conquérir les Marais des Soupirs, qui disposés au milieu du continent le gênaient dans ses rêves de conquête. Mais les armées se perdaient dans le brouillard, et la civilisation des Marais, les Nil’sirkeuh, appelés aussi les Diables des Brumes, massacraient leurs ennemis sans que jamais on ne les voie. L’empereur Garios mourut d’ailleurs au combat, en 377. Cela choqua profondément les Sipahans. Son neveu, Bugred, prit sa suite. Il mena une guerre totale contre les Nil’Sirkeuh, mais les Diables étaient parfaitement adaptés à leur milieu et leurs techniques de combat également. De ces créatures mythique les descriptions varient à tel point, qu’on ne sait d’eux qu’une chose, ils existent ou ont existé. Etaient-ce des humains grimés et déguisés, ou une race différente, ou les deux ? Nul ne saurait le dire… Ils emportaient les corps de leurs camarades morts au combat… La guerre contre les Nil’sirkeuh s’arrêta en 409, avec la mort au combat de Bugred. Son fils, Garios II, fit pénétrer des hérauts arborant le drapeau blanc, énonçant que l’Empire demandait la paix, que les Nil’Sirkeuh seraient désormais respectés et leurs frontières évitées. Aucun mal ne fut fait aux parlementaires, et des ululements leur furent envoyés pour leur faire comprendre que le message était passé. Le seul messager qui trouva la mort fut attaqué par un crocodile, et son corps fut retrouvé aux marges du marais, couronné de lis blanc en signe de paix. Ce fut la seule guerre que l’Empire perdit aussi lamentablement. Suite à cela, la défaite démoralisa l’Empire qui ne mena plus de guerre durant une génération. C’est en 434 que la guerre fut déclarée avec les Elfes. Sipahan signa un pacte d’alliance avec les Nains, installés depuis peu dans l’Ouest des Montagnes Noires, et qui connaissaient des tensions avec les « Oreilles-pointues ». Les combats furent terribles et sanglants. Ils s’achevèrent en 522 par l’annexion des territoires elfes jusqu’au Sud des Montagnes Noires, soit toute la partie Nord-Ouest du continent. Les Elfes se retranchèrent dans la Forêt de Jade, où leur magie était la plus forte. De nouveaux combats furent entamés en 532 et 536 avec le concours des nains. Mais ils se soldèrent par un bain de sang. Depuis ce jour, les Elfes ne laissent plus entrer quiconque sur leur territoire, et abhorrent les nains, plus encore que les humains. Quelques Elfes dissidents, une tribu des collines, refusant de se terrer dans la forêt, quittèrent leur royaume et disparurent dans les tréfonds des Montagnes Noires, vers l’Est que les nains ne contrôlaient pas. Leur peau était plu foncée que celle de leurs cousins, adaptation à la vie en altitude, et c’est pourquoi on les appela les elfes noirs…


L’émergence du Royaume de Djel’Fa

Pendant ce temps, en Djel’Fa, allait bientôt émerger la civilisation Sryamnite qui allait gouverner le continent. En 545, un terrible dragon, « Ecailles Luisantes », décida de s’installer dans les ruines antiques d’une ville maudite, sur l’île que nous nommons désormais « Ile de la tour Noire ». Les dragons sont friands de richesses, mais également de bétail et de chair humaine. Celui-ci ne dérogea pas à la règle : une fois installé, il attaqua les quelques bergers de l’île, qu’il mit 10 années à déguster. Une fois que plus rien de comestible ne vivait sur l’île, il s’en prit au continent de Djel’Fa, bien plus vaste et peuplé. Les tribus bédouines en furent tétanisées ; chaque jour le dragon emportait une cinquantaine d’entre eux minimum, plus deux ou trois troupeaux de chèvres et de moutons. Alors que tous fuyaient le Sud, poursuivis par le dragon qui s’éloignait de plus en plus de son antre vers le centre des terres, un homme se dressa ; Il s’appelait Sekba. Il fédéra les tribus bédouines, et après des années de traque meurtrière et furieuse, qui coûta la vie à des milliers d’hommes, il terrassa la bête en 570. Il monta lui-même sur la tête d’ »Ecailles Luisantes »mourant, pour enfoncer son épée dans son œil rescapé des combats.D'ailleurs, il n'y a pas longtemps, la Forteresse noire fut prise par une armée d'Orc, et cette armée ne compte pas s'arreter à une bête forteresse...

Suite à cet exploit, les bédouins l’appelèrent Al-Sekba, marque de respect signifiant à la fois « Chef » et « Honoré ». Toutes les tribus lui jurèrent fidélité, à l’exception des Lanceurs de Feu, une tribu farouche qui vivait dans le désert Akranikas, et que personne ne revit jamais une fois le Serpent mis bas. Al-Sekba fut couronné premier roi de Djel’Fa en son fief, Sryam, tandis que tous lui rendaient hommage. Ce fut un roi sage et aimé. Il laissa leur autonomie aux tribus qui lui apportèrent un soutien inconditionnel. Il fit bâtir dans l’Antre du Dragon, une immense tour-ville en basalte noir comme la nuit, pour rappeler à tous le souffle destructeur du Dragon. Sa construction débuta en 572 et fut achevée en 653, même si les premières pièces furent terminées et habitées dès les premières années (d’où le fait qu’on dise de la tour qu’elle a deux siècles). Ce fut le seul évènement réellement important dans l’Histoire de Djel’Fa durant deux siècles. De même en Norgod, la Grande détente battait son plein et dura jusqu’à nos jours. Rien ne troubla la paix en dehors de quelques escarmouches, et le commerce fleurit de plus en plus, les continents communiquant entre eux comme jamais ils ne l’avaient fait…

Jusqu’en l’an 749, l’empire de Djel’Fa vivait tranquillement, les combats entre tribus furent peu nombreux, même presque inexistants. Le roi Al-Tarik était encore jeune à l’époque et son fils était encore un nourrisson, il n’y avait pas beaucoup de problèmes politiques avec Norgod, les tribus ne menaient que quelques pillages de temps à autre, le commerce battait tous les records de rentabilité, les hommes vivaient encore tranquillement. Seul les Orcs, qui étaient pourtant doués d’une certaine intelligence, ne voulaient aucun compromis ; ils tuaient les messagers et les mangeaient ensuite. Les tribus ne pouvaient plus trop supporter cette attitude barbare. Le 18 Neter, (le roi choisit ce mois pour son dieu Nethfer), pour montrer aux Orcs que leur fin était proche, le Royaume de Djel’Fa monta une offensive pour nettoyer les collines de ses clans orcs. Une armée de 1850 hommes fut réunie et ils avancèrent vers les collines occupées par les ennemis. On raconte qu’ils marchèrent pendant deux jours, harcelés par les archers Orcs invisibles, sans compter les nombreuses embuscades qui ralentirent la marche. Quand ils arrivèrent devant le campement Orc, il restait 1150 hommes. Les armées se lancèrent à l’assaut des palissades et rasèrent le village ; la bataille dura quinze jours, le chef Orc de cette ville s’appelait Ugrum Tarc Nog, il fut capturé et pendu huit jours plus tard, quand ils revinrent à Sryam, il ne restait plus que 435 hommes, cette bataille fut une des plus sanglantes de Djel’Fa, et d’ailleurs, encore aujourd’hui, beaucoup d’habitants s’en souviennent encore. Après cette victoire décisive et l’annihilation de tous les clans Orcs, la vie redevint calme et sereine. Les affaires de commerce rebattirent des records, les temples érigés en l’honneur des Dieux furent améliorés en signe de reconnaissance pour la victoire. Ce que ne savait pas le roi, c’est que quelques Orcs étaient encore en vie et, n’ayant d’autre ressource, prirent place sur un radeau de fortune et s’éloignèrent vers l’inconnu, vers la Haute Mer du Sud. Ils moururent bientôt de déshydratation, mais continuèrent à dériver ; un navire explorateur venu d’Outre-Mer tomba par hasard sur lui ; il en déduisit que des terres devaient exister au Nord, et à force de recherches, les hommes venus des terres du Sud, finirent par atteindre les côtes de Djel’Fa. Les Sryamnites aperçurent bien des vaisseaux étrangers et étranges durant les années 750 et 751, mais jamais ils n’auraient pu se douter de ce qui allait arriver… L’Empire d’Outre-Mer désirait s’étendre de l’autre côté de la Mer, vers ces terres inconnues et signes de richesses ; il mit à flot une flotte de guerre transportant une armée. Cette armée était dirigée par le Général Goldur Juli, un homme ambitieux assoiffé de pouvoir. Les hommes d’Outre-mer débarquèrent sur l’Ile de la Tour Noire et sur le Sud de Djel’Fa en 752. Ils profitèrent de l’effet de surprise pour attaquer Sryam et montrer leur puissance. Le premier assaut fut lancé sur Sryam elle-même. La bataille dura pendant 26 jours. La ville fut assiégée et coupée de tout contact avec l’extérieur. L’armée royale et la milice luttèrent pour que les ennemis n’enfoncent pas les portes de la ville. Les villageois prirent les armes pour renforcer les forces de l’armée qui furent grandement affaiblies, et par la stupeur générale, l’ennemi enfonça les portes dans un court instant de relâchement. Mais les hommes d’Outre-mer ne purent pas tenir longtemps face à la fureur du peuple qui les repoussa dans leurs navires. Les hommes d’Outre-mer furent tellement vexé par cette défaite qu’il tuèrent leur chef, Goldur Juli ; en effet, l’Honneur est très important dans leur culture et un Général n’a pas le droit d’être humilié. C’est donc un autre chef qui fut élu, Yorukn Ernit, un des meilleurs stratèges mais également des plus stricts généraux qui soit. Il réfléchit à un plan et ensuite le dévoila à son armée. Il allait prendre le plus grand joyau de Djel’Fa, La tour noire. Les vestiges de l’Armée ayant attaqué Djel’Fa rejoignit les troupes retranchées sur les côtes de l’Ile de la tour Noire. Ils firent un assaut de masse sur la Tour noire, la guerre fut sans merci, les deux camps se battaient admirablement bien. Les hommes d’Outre-mer, qui étaient plus nombreux que les soldats qui défendaient la tour, la prirent le 26 Nais 752, après avoir dû la conquérir pièce par pièce ; aucun des Chevaliers de la Tour Noire ne se rendit. Quand le roi entendit ça, il dépêcha ses armées sur la tour, pour lui venir en aide, mais l’attaque récente sur Sryam l’avait empêché de contre-attaquer rapidement ; il fut repoussé par les forces d’Outre-mer. Les combats sur l’Ile durèrent 3 années de plus. Les Djel’Fiens reprenaient peu à peu du terrain, quand les Hommes d’Outre-Mer reçurent des renforts massifs. L’armée d’Al-Tarik fut décimée : le roi fut obligé de céder l’Ile de la Tour Noire aux assaillants. Depuis cette époque, depuis 25 années, les hommes d’Outre-mer tentent de prendre Sryam et de montrer leur force. Jusque maintenant, le roi sryamnite les a tenus en échec… Mais pour combien de temps encore ?


Amresia : la fin de la Conquête

Après 532 et 536 et la défaite des campagnes militaires en forêt de Jade, Sipahan ne connut plus que des victoires. Seul le Nord-est (en dehors des Montagnes Noires) n’avait pas encore été conquis ; il était occupé par des tribus nomades de rudes hommes du Nord. Il fallut près de 70 années de combats pour en venir à bout, non pas que ces tribus désorganisées représentent une menace pour l’immense armée impériale, mais ils étaient difficiles à trouver. En 603, la dernière tribu se soumit, tandis que le corps de son chef était traîné derrière le cheval de l’Empereur… La quasi-totalité d’Amresia était désormais entre les mains de l’Empereur.

Les siècles suivants furent passés en luttes contre les nombreuses créatures qui se terraient dans les Montagnes. Lorsqu’elles osaient sortir à découvert, elles se faisaient massacrer. Néanmoins cachées dans les montagnes, elles étaient redoutables, et l’Empire ne parvint pas à pacifier ce territoire hostile sur plus de quelques lieues. De même, les Nains étaient en butte à de nombreux raids inexpliqués ; ces créatures, orcs, gobelins et autres, qui avant ne cessaient de s’entre-déchirer en luttes sanglantes, désormais semblaient faire front commun, guidées par on ne sait quelle main manipulatrice. En 722, eut lieu la plus épouvantable offensive de ces créatures que le monde eut jamais connu, 200 ans exactement après l’annexion des territoires elfes. Les elfes noirs, disparus depuis si longtemps, avaient en fait trouvé refuge chez les Orcs, et les avaient guidés, éduqués, organisés pour la guerre et la destruction des nains. Une horde sauvage, préparée depuis si longtemps, jaillit en un flot continu des entrailles de la terre où elle attendait son jour. Les Nains n’avaient jamais été très nombreux dans cette partie du monde ; ils furent submergés ; de plus, ces créatures étaient rompues à l’art de combattre dans les profondeurs du roc, et les Nains n’avaient plus cet avantage pour eux. Ils furent obligés de se replier lentement, malgré le soutien des troupes impériales. Ils finirent en 748, par être obligés de quitter les montagnes. Mais les Orcs ne devaient pas être si bêtes que ça, car une fois les nains vaincus et l’armée impériale repoussée, ils sacrifièrent les quelques centaines d’elfes noirs qui vivaient avec eux. Un chef orc prit le pouvoir après avoir vaincu en duel à mort tous les autres. On le surnomma Rgath’ N’shtor, ce qui signifie dans sa langue, « Briseur d’Echine », car il avait pour habitude lors des duels à main nue, d’enserrer son ennemi entre ses bras puissants, et de le briser en deux comme une brindille. Il s’instala dans la puissante citadelle que les elfes Noirs avaient bâti pour eux même : la Forteresse Noire, et y régna sur un conglomérat de tribus plus agressives les unes que les autres… C’est ce que l’on nomma le Calvaire des Elfes Noirs, et il semble qu’ils aient tous été exterminés. Les Nains se replièrent à Garadgar et y construisirent un village, suite à l’offre généreuse de ces terres par l’Empereur Elycaste. Les réfugiés de Garadgar y résident depuis, sous l’œil malveillant des elfes tout proches, mais qui ne se risqueront jamais à déclarer la guerre à Sipahan …