Escorter le neveu du tavernier ; Moach

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Post numéro 4 :

Je sentis son ombre filiforme me suivre et exécuter le moindre de mes gestes. J'avais grand peine à le supporter mais je ne pouvais rien dire si j'eusse espérer recevoir ma paye. Et puis, ce n'était qu'un court moment désagréable à passer au côté de cette erreur de la nature, alors je pensais pouvoir retenir mon envie folle de le tuer illico presto afin d'éradiquer de telle immondice, de telle déjection de la surface du globe. Il ne méritait pas de vivre. Par ailleurs, en vue de ses difformités, je doutais réellement qu'il ne le sache lui-même. Mais soit, la fin justifie les moyens, je m'agenouillerai à son bon-vouloir -bien que cela me répugne- et repousserai tous préjugés me venant à l'esprit.

*Et puis, comme dirais les sages, la douleur de l'âme pèse plus que la souffrance du corps. J'espère pour lui que son âme ne souffre pas autant que son corps de ses malformations. *

Pourquoi qualifiais-je des faiblesses physique en souffrances héréditaires ? Sûrement à cause de cet orgueil exaspérant tant par son caractère extravagant que par sa ténacité à voiler toute vision objective du monde dans sa globalité. Mais je n'y prêtai aucune considération et poursuivi mon chemin jusqu'à ce que j'atteigne les portes de la taverne. Je poussai les frêles battants et sortis au-dehors, respirant goulûment cet air si doux et si parfumé. Ce n'est pas que dans cette auberge on respirait une odeur fétide mais tout de même, rien ne valait cette pureté, cette volupté. Après avoir apprécié à sa juste valeur, je me retournai et déclarai sereinement.

« Bien..je ne connais pas le chemin. Alors passe devant mais ne t'inquiète pas, je reste juste derrière, la main sur la garde de mon épée.

Quelque peu apeuré par cette idée nouvelle, mon compagnon d'infortune se renfrogna et répondit d'une voix fluette qui grimpait dans l'aigu au fil de son laïus.

-Comme il vous plaira. Je me soumet à votre bon vouloir et fais confiance en votre talent de stratège. »

*Tsss. Qu'espère-t-il avec de telles éloges ? Que je me rétracte et que je change d'avis ? C'est bien mal me connaître. M'enfin.. Passons. *

Sur ce, il passa devant moi et entama notre voyage, aussi petit soit-il. Pour ma part, je me contentai de le suivre, sans réelles soupçons, craintes ou doutes. Non, je ne pris même pas la peine de dégainer mon épée. Après tout, rien ne m'indiquait, hormis peut être la terreur proche de l'hystérie de mon interlocuteur que quelque chose se tramait sans que j'en sois informé. Peut être aurais-je du poser plus ample question au tavernier et oncle de mon « protégé » afin de prendre en compte tous ce qui pourraient s'avérer utile. Cependant, je ne l'avais pas fait et puis c'est tout.

*Cesse donc de tergiverser pour un oui ou pour un non. Agis et garde l'oeil ouvert, on ne sait jamais, l'imprévue pourrait bien être de concours.*

Malgré et envers tout, nous parvînmes au marché sans encombre et alors, je sentis les traits de mon compagnon se détendre quelque peu. Bon signe. Il ne me restait plus qu'à attendre que les transactions s'effectuent et j'en aurais terminé.