[Saega] Arrivée avec le mort

Post n°95
Saega

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Pendant quatre jours, quatre longs jours, Anhiya, Franel et Jovaris avaient marché vers la ville de Hek’Adir. Le trajet n’avait pas été une partie de plaisir. Mais, bizarrement la mort de Saega avait quelque peu détendu l’atmosphère.

Le chasseur de primes comme voulant expier une faute transportait toujours le corps sans vie de l’explorateur. Sa chemise était maculée par le sang à présent sec du jeune homme. Il se révéla être cependant un bon compagnon. Il avait une sorte de talent pour la chasse, aussi le groupe ne manqua-t-il pas de viande. Son humour noir égaya un peu les longues périodes de marche lorsqu’il ne chassait pas. Les deux autres étaient étonnés par la capacité de l’homme à courir avec le poids supplémentaire de Saega sur le dos. Pour plaisanter, ils le surnommèrent l’éclair bleu.

Anhiya avait, elle, mit un peu de temps avant de comprendre que l’explorateur avait vraiment sacrifié sa vie pour elle. Elle se demandait pourquoi il avait fait une chose comme celle-ci, mais elle allait profiter de cette deuxième vie qui s’offrait à elle. La jeune femme aida le groupe dans la mesure de ces capacités. Son rôle consistait surtout à obtenir l’aide des paysans qui vivaient à proximité de la route qu’ils empruntaient. Le charisme naturel dont elle disposait et l’aura d’autorité qui émanait d’elle faisait que rares étaient ceux qui refusait de leur porter assistance.

Franel participait à maintenir la cohésion du groupe. De plus, c’était souvent lui qui montait la garde la nuit au cas où le loup-garou ou une autre créature voulait les déranger. Les nuits courtes semblaient être ce qui lui convenait le mieux. Il était le membre le plus énergétique des trois, bien qu’il soit celui qui dorme le moins. Le prêtre était aussi celui qui en contrepartie mangeait le plus. Le soir, autour du feu, ou d’un petit cercle de pierre lorsqu’ils n’avaient pas de combustible, Franel racontait quelques unes des aventures qu’il avait vécues lors de sa jeunesse.

En somme, le voyage bien que long se passa sans aucune anicroche si ce n’est l’arrivée à destination. Le premier problème qui se posa à eux fut lorsqu’ils voulurent entrer dans la ville. Malheureusement pour eux, la nuit était déjà tombée. De plus, le garde de faction n’était pas un tendre, et ne voulut rien entendre. Même lorsqu’Anhiya se mit de la partie et le menaça puis l’insulta. Le soldat avait la consigne de ne laisser entrer personne après le coucher du soleil, et il comptait bien l’appliquer à la lettre.

Les trois compères furent donc forcés de coucher à quelques pas des portes de la ville. La jeune femme promit de nombreux accidents au garde, mais Jovaris en riant la convainquit de laisser tomber et de profiter de cela pour économiser le prix d’une chambre dans une auberge ou une taverne. Finalement, la petite compagnie s’endormit bien vite à l’exception bien sur du prêtre. Ce dernier aucunement fatigué scrutait l’horizon dans l’attente de l’arrivée salvatrice du soleil. Il eut aussi l’immense privilège de pouvoir assister à la relève de la garde.

Dès qu’un rayon pointa le bout de son nez, Franel se leva et réveilla les autres. Le réveil ne fut pas très facile, mais Anhiya et Jovaris obtempérèrent. Les soldats qui amusés avaient assistés à la scène, qui changeait un peu la monotonie de leur travail, les laissèrent enfin entrer dans Hek’Adir.

La première chose qu’ils firent fut de se rendre sur le port pour prendre un bateau vers Port-Pergas. Ils auraient largement le temps après de penser à la nourriture.

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