[Ygdrasil Attalis] Insouciance et naïveté

Ygdrasil Attalis
Post N°1

Douce clarté rayonnante. Un fin rayon de soleil me caresse le visage tandis que je voyage à travers une plaine gigantesque. Devant moi, un horizon incertain. Derrière moi, un passé à oublier mais qui ne cesse de me rattraper. Au moindre bruit, à la moindre image qui s'impose à mon esprit, un souvenir revient. Tranchant, lourd et inévitable. Fendant, ébréchant ma résolution au fur et à mesure de mon chemin.

Marcher devient une contrainte. Pied droit, pied gauche. Ne pas pencher la tête en avant. Rester droit. Tant de contraintes alors qu'il serait si simple de courir à quatre pattes ! Non. Je secoue la tête. Je ne suis plus un animal.

Soudain, débouchant sur un virage, j'aperçois des personnes attroupées. N'écoutant que ma curiosité, je m'approche du groupe et me fraye un passage entre les badauds. Peu à peu je m'extraie de cette masse inextricable et pose mon regard sur l'objet qui rassemble tant de monde.
Un seul regard suffit. C'est un homme. Ou alors ce qu'il reste d'un homme. Il est totalement nu et les nombreuses plaies qui orne son dos alors que son corps est posé sur le ventre me font tout de suite comprendre à quoi j'ai à faire. Un mort. Encore et toujours ...
Je m'avance doucement vers le cadavre et je m'accroupis à son côté. Tandis que la foule retient son souffle, je pose ma main sur l'homme et le retourne. Devant l'horreur qui se présent à moi, je ne peux retenir un hoquet et déjà des femmes derrières moi se mettent à hurler. Il ne reste plus un pouce de peau sur le corps décharné. Je me lève et me dirige vers un buisson plus loin où je me déleste rapidement de mon repas passé. Ensuite, je reviens vers le cadavre et tente de comprendre qui cet homme peut-être. Un éclat brillant attire mon regard. J'attrape la main de l'homme et la retourne de façon à apercevoir la paume. A l'intérieur se trouve une chevalière ornée d'un motif compliqué qui ressemble à une sorte d'épée avec des ailes en V. Un souvenir me traverse alors l'esprit et, sous les yeux des gens, des larmes de rage m'ornent les yeux et je donne un coup de pied ravageur dans le corps.

Ygdrasil Attalis
Post N°2

La rage obscurcit mon jugement. La colère. Le sentiment d''avoir encore perdu. Le fait que mes souvenirs m'aient rattrapé. La foule me jette un regard circonspect et chargé de terreur. Comme une haie d'honneur, il s'écarte sur mon passage tout en chuchotant.

- C'est lui le tueur ?

- Non il est trop chétif !

- Et alors moi, j'ai vu ...

Je tente de ne plus y prêter attention. Ce genre de chose peuvent devenir très rapidement dangereuse ... Je commence à accélérer le pas. Je suis sortis de la foule. Mon cœur palpite. Je respire de plus en plus vite alors que nombres de personnes au regard mauvais commencent à me suivre. Je ne cesse de me retourner. Ma respiration continue d'accélérer et mon palpitant suit le mouvement. Non, non, pas ça ! Mon regard se voile. J'ai changé. Je me retourne face aux hommes. Mon coeur a ralentit. Je respire plus lentement. Il semblerait que mon corps n'ait plus besoin d'oxygène. Je ne suis plus tout à fait homme. Mes iris se sont allongés. Je lance un sourire carnassier à mes poursuivants et je bondis vers l'ouest et ce qui semble être une forêt de pins.

Ygdrasil Attalis
Post N°3

Mélange de joie et de colère. Haine infinie. Je ne cours pas, je flotte. Mon corps est chargé d'électricité. Energie terrestre qui se répand en lui par la plante de mes pieds. J'ai faim. Une faime beaucoup plus grande que si elle ne venait que de mon estomac.

Je zigzag entre les arbres. Les hommes me courent toujours après en hurlant. Je continue de sourire. Une joie indescriptible continue d'envahir progressivement mon corps. Je suis libre !

La chasse peut commencer.

Ygdrasil Attalis
Post N°4

Je suis entré dans la forêt. Les hommes se sont arrêtés. Ils ont peur.
Qui de l'homme ou de la bête chasse-t-on dans ces bois ? Les paysans et autres badaus possédant ne serait-ce qu'un soupçon de courage s'avance entre les épicéas et autres conifères. Un sourire carnassier orne mes lèvres. La faim me tiraille l'estomac faisant de moi un pantin. Je dois me nourrir. Pas de nourriture... Non... Je dois me nourrir de vie. J'ai besoin de les tuer ! Comme une drogue qui se répand dans mes veines l'Envie ne cesse de s'acharner sur moi. Je la sens qui s'écarte, feint de s'en aller puis reviens encore plus forte et plus dangereuse. Dans ces moments là, il ne me reste plus qu'une solution... Caché derrière un bosquet je jette un regard à travers les fougères et de nouveau jette un regard sur mes proies. Je ne peux pas tous les prendre. Je dois en choisir un. Cela suffira à me maintenir quelques temps. J'embrasse du regard la troupe et m'arrête sur une jeune home fougueux et qui semble inexpérimenté. Il sera parfait.

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