Post n°15
GarettGarett entra dans la chaumière.
Elle n'était composée que d'une seule pièce si on excluait le grenier du compte. Sur le même mur que la porte, deux minuscules fenêtres permettaient au soleil (ou à la lune) d'éclairer l'habitat. Contre le mur gauche, une paillasse bien rembourrée. Contre celui opposé, une vieille table au bois à moitié bouffé par les vers accompagné par un siège en même état. Face à l'entrée, un petit poêle à bois. Seul bien de valeur. Et là, posé dans un coin libre, divers outils de jardinage.
Il hésitait, que devait-il faire ? Continuer son travail ? Réfléchir plus intensément à cette étrange visite ? Préparer le repas ? Aller se coucher ?
Finalement, il se décida facilement. La nuit tombée, bien que la lune éclairait bien cette nuit, s'occuper du potager n'était pas une priorité. Manger, il venait de le faire moins d'une heure auparavant. Dormir, il n'en ressentait pas encore le besoin. Il ne lui restait plus qu'à réfléchir.
Ne voulant gaspiller une bougie et parce que la luminosité était quand même faible, il s'allongea quand même sur la paillasse.
Il se remémora l'étrange oiseau. Cela lui rappela une légende qu'on lui avait raconté durant son enfance. La légende d'une créature qui vivait si intensément que des flammes s'échappaient de son corps. Elle pouvait prendre de multiples formes. Chacune avait un point en commun, l'élément du feu. La même légende disait que ces êtres étaient rares et demeuraient pour la plupart loin de toute influence. Une autre histoire racontait, se souvint-il, que des oiseaux de feu avaient chassé les ombres primordiales et avaient permis aux hommes de vivre dans la lumière. Mais, un conte disait qu'il s'agit simplement d'oiseaux géants qui pour s'être trop approchés du soleil et auraient été maudits de leur imprudence en brûlant éternellement.
Bizarrement, Garett avait l'impression que cet oiseau n'était pas issu d'une légende quelconque. Ou alors, d'aucune qui avait été portée à sa connaissance. Et de toute façon, il se demandait ce que pourrait lui apporter le fait de réfléchir au sujet de ce volatile. Enfin, sur son origine.
Et pourtant, ces paroles le troublaient. Que voulait-il dire par :
« Quelqu'un que tu as libéré... » ? Il avait beau cherché, dans aucun de ces travaux, il n'avait eu à libérer qui que ce soit. Même en dehors. Que ce soit humain ou non.
D'autres mots lui posaient problème, ceux disant qu'il reviendrait lorsqu'il aurait besoin d'aide. Mais pourquoi faire ? Comment pourrait-il aider une telle créature ? En la libérant de sa nouvelle prison ?
Mais bon, cela ne servait finalement à rien de spéculer sur des choses pas encore arrivée. De plus, la fatigue l'empêchait de réfléchir correctement.
Il était déjà allongé et c'était ça de moins à faire. Il se repositionna plus confortablement et se couvrit d'une chaude couverture en laine bouffée par les mites.
Demain, la journée serait probablement longue et épuisante. Une journée normalement différente de la précédente.
Il s'endormit donc une nouvelle fois. Il rêva d'oiseau de feu, d'un enfant bavard, d'un vieil homme à l'humour douteux, de la chaleur d'un lieu convivial. Et aussi d'un autre lui, mais incapable de parler.
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