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| Plaie d'argent n'est pas mortelle (?) | |
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Aspar Fendor Désigné volontaire
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| Sujet: Plaie d'argent n'est pas mortelle (?) Sam 7 Juin - 16:54 | |
| Aspar FendorPost N° 14Post précédent : iciPlaie d’argent n’est pas mortelle (?)Fendor poussa la porte de la Taverne qui grouillait de monde.
Quand on a vécu toute son existence dans les remparts de son Clan, et que chaque regard porté autour de soi n’a jamais renvoyé que l’image de l’un de ses semblables, on ne peut qu’être éberlué par la créativité des Dieux lorsque l’on entre dans la salle commune du tripot d’un port aussi fameux de Port-Pergas ! Fendor qui, parmi les Nains de Garadgar, comptait parmi les plus grands et les plus élancés, dut rapidement apprendre à garer ses bottes. Nul ne semblait l’apercevoir. Comme une balle de chiffon, il volait d’une épaule à un coude, d’un coude à une bedaine, sauf lorsqu’un pied gigantesque venait le clouer sur les planches sales du bouge. A la première bousculade, Fendor, victime de son intime nature, avait vivement protesté, l’œil injecté de sang, et la bave aux lèvres. Mais le quidam qui l’avait presque broyé le long d’un autre convive, charpenté comme un buffle des marais, ne l’avait pas vu, et n’avait rien saisi de ses protestations, accaparé qu’il était par sa soif inextinguible de cervoise mousseuse. Le Nabot avait alors compris qu’être bousculé ici ne relevait pas de l’injure suprême et de l’atteinte à l’honneur : c’était une fatalité inhérente à la promiscuité comme à l’exiguïté des lieux. Partout, des hommes et des femmes, en majorité des Humains, mais aussi quelques Nains, et dans un coin de la taverne, mangeant seul, un Elfe encapuchonné, d’une beauté déconcertante, confisquant toutes les œillades du sexe dit faible à son seul profit. Un seul sourire de lui, et les belles pâmaient. Certains Hommes aussi à ce que Fendor put constater, preuve que son Père avait raison lorsqu’il prétendait que certains Humains ne répugnaient pas à l’occasion à caresser des yeux, - voire plus si affinités -, les personnes du même sexe.
Fendor se fraya un passage dans une forêt de jambes, entre fesses et aisselles, jusqu’au comptoir où professait une matrone colossale, au teint et au parfum de rose. Son visage aux traits harmonieux pétillait de bonne humeur, sympathique et mobile comme celui d’une enfant, réveillait la joie de vivre chez les plus dépressifs. Accaparé par sa grouillante et bruyante clientèle, elle jonglait avec les chopes, les bols, les écuelles et les gobelets avec plus d’agilité qu’un bouffon jonglant avec des œufs sur les genoux d’un Roi. La femme était plus que corpulente. Sa tête sans cou paraissait posée sur des amas successifs de chair rose, enveloppée dans des arpents de cotonnade. Fendor aurait bien pu être sculpté de pied en cap dans un seul de ses bras, terminés par des mains de petite fille. Une belle enfant aux boucles blondes avalées par une chenille géante ! Voilà ce qu’elle évoquait pour Aspar Fendor.
Tous les mâles jouaient de leurs charmes envers l’ogresse qui roucoulait comme une colombe à la saison des amours. Et à tous, elle répondait de sa voix flûtée, comme s’ils avaient tous leur chance, comme si chacun savait la subjuguer. Un vrai don ! Même les femmes babillaient et plaisantaient avec elle, sans cette toile de fond de la jalousie qui souvent se dresse derrière les propos des filles entre elles. Pourtant, en observateur finaud, Fendor nota bien vite que la fée obèse savait piéger le galant dans ses filets. Un grand gars en chemise, une chaîne en or ornée de pièces du même métal étincelant sur son poil noir et laineux, surveillait le manège d’un œil acéré qui s’illuminait lorsque la matrone lui jetait un demi-sourire, comme on lance une piécette dans un tronc pour une obole. Il n’échappa pas à Fendor que le gaillard gardait une main posée sur le manche en os d’un coutelas de chasse qui aurait pu servir d’épée courte au Demi Nain tant la lame d’acier mate était longue.
La grosse aperçut le Nabot et, tout en servant dix bières à deux rustres qui approvisionnaient la tablée d’un équipage louche fraîchement débarqué, elle lui lança, souligné par un œil de velours :- Joli Nain que voilà ! Et nouveau dans le coin si je ne m’abuse ! Comment aurais-je pu oublier un aussi mignon petit homme ? Et bien bâti, ma Fée ! Ne voudrais-tu pas me servir de collier un de ces jours ?Fendor rougit jusqu’à la racine des cheveux devant tant de hardiesse, et ne put s’empêcher de lancer un regard rapide au gaillard à la chaîne en or. Il ne fut pas déçu : l’autre le fixait, tout de sa physionomie hurlant au crime passionnel, et caressant de son battoir de main le fer de son arme.- Pourquoi une beauté aussi resplendissante que la tienne se contenterait-elle d’un collier si fruste alors qu’elle a loisir de s’offrir des statues en or et en diamant ?La matrone éclata d’un rire enfantin, comme un filet d’eau cristalline glissant sur un lit de pierres.- Tu sais parler aux femmes, mon bichon ! Je t’offre le verre de la bienvenue !Elle sortit de sous le comptoir un gobelet d’étain et une bouteille bien entamée pleine d’un liquide aux reflets de l’ambre, et servit à Fendor une double rasade. - Qu’est-ce qui t’amène à Port-Pergas, joli cœur ?Fendor remercia d’un salut appuyé de la tête et trempa ses lèvres dans le gobelet en étain. L’alcool lui brûla la bouche et lui cautérisa au fer rouge le bout de la langue. Bien heureusement, il n’avait pas lampé une entière gorgée, et il n’eut pas à souffrir du ridicule de tomber à la renverse en crachant son estomac. Pourtant, dans sa bouche, le liquide explosa en mille saveurs subtiles et sucrées. La Grosse éclata de rire.- Ce n’est pas de la liqueur pour les damoiselles, ça mon petiot, hein ? C’est un alcool que je fabrique dans l’arrière boutique avec des tiges à sucre ! J’en raffole !Les cordes vocales brûlées par la mixture, Fendor se contenta de lever son verre en direction de son hôtesse, comme pour porter un toast. Et lorsqu’il eut recouvrer sa voix, quoique plus que légèrement éraillée, il répondit en toussotant :- Je cherche un travail ! Un travail honnête !En débarquant en Norgod, Fendor s’était rendu compte que sa fortune, cousue dans les ourlets de ses vêtements, fondait comme la graisse sur les braises. Sa situation n’était pas encore inquiétante, mais lui qui n’avait jamais manqué de rien, la fortune de son Père le plaçant au dessus de toute contingence matérielle, posséder cinquante et quelques pièces d’or n’était pas sans distiller certaines inquiétudes.Sur les quais, il avait eu deux propositions, l’une plus stupéfiante que l’autre. Une bonne femme l’avait invité, pour une poignée de pièces, à infiltrer une certaine Garde Rouge afin de lui vendre des informations. Quant à l’homme sautant de son navire sur le quai à son passage, il voulait qu’Aspar endigue le vol des cargaisons du port par une troupe de malandrins. Belles alternatives ! La peste contre le choléra ! Et il ne parlait même pas de celle qui lui avait susurré à l’oreille qu’elle avait quelqu’un à tuer. Comme si, sur les ports, il n’y avait rien d’autre à faire qu’à assassiner ou espionner son prochain.D’ailleurs, il ne s’était pas éternisé. Le départ précipité des Négociants ne lui disait rien qui vaille. Il puait la dénonciation des événements tragiques de la traversée sur le « Fils d’Esope », et qui sait ce que ces deux là allaient raconter. D’ailleurs, n’avaient-ils pas intérêt à entraîner Ibaoron dans une sombre affaire pour l’empêcher de charger sa cargaison de céréales, et négocier ladite cargaison à vil prix pour leur seul bénéfice ? Fendor s’était réfugié sous un ponton et avait pris un bon bain d’eau de mer. Il arborait son poil rouge comme un trophée retrouvé, même si le sel cristallisé dans son poil lui collait de grosses démangeaisons. - Je dois descendre vers le sud, et je cherche pécunes ![Requête MDJs : que va proposer la Matrone à Fendor ?] [ Eliz : Elle te propose une manière de gagner de l'argent, mais qui n'est pas honnête : Un trafic illégal d'armes d'un côté, pouvant te rapporter entre 20 et 50 or si tu ne te fait pas choper, et l'assassinat d'un vieil ennemi ( tu pourras prendre ce qu'il y a chez lui si tu ne te fais pas avoir ) ] | |
| | | Salta Désigné volontaire
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| Sujet: Re: Plaie d'argent n'est pas mortelle (?) Sam 7 Juin - 17:45 | |
| Post n°10 Salta Devant la Taverne, Salta s’immobilise. Une boucle. La vanité de chacun de ses gestes depuis qu’elle avait pénétré à nouveau cette ville prend sa gorge dans un étau bouillant. Elle manque de hurler, serre encore plus, jusqu’à la douleur, son bras contre son flanc, et ravale des larmes de fureur avec peine. Ne perd pas cet objectif ! Objectif ? Mais qu’est-ce que tu racontes ! Tu pourrais tout autant suivre cet ivrogne qui vient de vomir rouge dans le coin ! Elle se secoue. Tais-toi maudite ! Tais-toi ! Si il t’a intéressée, c’est pour quelque chose. Tu trouveras plus tard. Elle pénètre contre toute sa répugnance, dans l’antre surchauffée et surpeuplée. Des grognements, vagissements, raclements de chaises, de métal, de verre. Des bruits de coups sourds, des insultes, des rugissements tonnants, des rires gras… Sa panique remonte d’un coup, butte contre ses dents serrées : elle a perdu de vue celui qu’elle suivait. Elle continue, progresse, se glisse, entre tables et dos, et fesses, et visages rouges et suants. Elle se fraie un passage à coups d’épaule, elle aboie sèchement, on lui laisse un espace étroit, elle s’y presse, on l’y bloque. Comme un furie, elle plante ses doigts dans la nuque épaisse qui la nargue. Elle passe. Un semblant de passage qui est offert, et puis on la compresse contre un autre corps chaud et moite. Elle gronde, souffle. Claque des dents. Sa fureur augmente. Elle insulte, crache, montre le poing, hurle de plus en plus fort. Un colosse lui rit au nez. Un rachitique marin, aux yeux pendants et aux lèvres grasses lui présente un sourire grinçant. Elle ne les connaît que trop bien, ces regards vitreux. Salaud, siffle-t-elle bas. Sa main libre vient crocheter la gorge cagneuse du maigrelet, elle serre convulsivement, très brièvement. Les yeux globuleux se révulsent pendant une courte seconde. Elle retire son bras, le plaque à nouveau contre son coude et s'engouffre d’un bond de côté dans la masse compacte. Un peu calmée, sa rage ayant explosé une comme un jet, sa violence s’étant épanchée en partie dans ce geste vif, et dans l’orgueil de son impunité. Elle se heurte les reins au comptoir. Et s’y laisse un instant reposer. Elle respire, souffle des narines. Les deux coudes et le plat des mains sur la planche graisseuse, le front qui penche, ses mèches fades et sales qui dégringolent par paquet, elle se sent redescendre dans sa folie profonde. L’œil vide et fixe, sa respiration se régule. | |
| | | Aspar Fendor Désigné volontaire
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| Sujet: Re: Plaie d'argent n'est pas mortelle (?) Sam 7 Juin - 23:00 | |
| Aspar FendorPost N° 15Plaie d’argent n’est pas mortelle (suite)- Un travail honnête, hein ?La Sirène au corps de baleine s’abîma pour l’esbroufe dans la plus profonde des réflexions. Il n’échappa pas à Aspar Fendor qu’elle fixait le Gaillard à la chaîne en or d’un air complice. Comme il releva la présence de cette femme à la lippe méprisante, jupon jaune et chemise rouge, accoudée au comptoir : elle les observait déjà, Meriado et lui, sur les Quais toute à l’heure.- J’ai bien quelque chose pour toi, Petit Messire, mais encore faut-il que tu ais les tripes bien accrochées.Fendor soupira : décidément, rien ne lui serait épargné. Sa survie lui imposerait de frayer avec larrons et assassins, lui fils légitime de Chef de Clan dont tous les ancêtres avaient porté fièrement le casque à cornes. Certains mêmes avaient eu l’insigne privilège de planter sur leur chef des ramures entières de vieux cerfs : le suprême honneur. Il avait tout loisir d’écouter : après tout, pourquoi accepterait-il quelque chose qu’il trouverait indigne.- Dis toujours ma Commère… Chuchota-t-il en prenant une gorgée du liquide ambré.Avec une souplesse et une légèreté que rien ne pouvait laisser présager, la Matrone souleva le chapelet de bourrelets qui lui servaient de buste, projetant par-dessus le bois du comptoir une poitrine opulente qui aurait pu à elle seule faire office de chaloupe dans un naufrage. Il put humer ses effluves corporels, mélange délicat de savon à la vanille, de parfum de rose et de sueur aigrelette. Rien de désagréable, somme toute, bien au contraire.- Un ami de mes amis détient par devers lui quelques lames bien trempées mais non encore emmanchées qui cherchent forgeron pour être parées et aiguisées. Il faudrait convoyer le chargement jusqu’à un navire, le tout devant être embarqué pour Sipahan.- Ca, Ma Dame, c’est dans mes cordes ! Clama Fendor, satisfait. Après tout, le Capitaine Ibaoron devait charger son blé et son maïs : il ne serait pas contre un complément de fret. La chance lui souriait enfin.La Fée replète ne put réprimer un petit rire de gorge.- Mais vois-tu, mon tout beau, si cela était facile, mon ami d’ami ne chercherait pas un aventurier habile et sournois pour s’acquitter de cette tâche à sa place. La commission est à la hauteur des risques encourus : de 20 à cinquante pièces d’or pour tes minuscules poches !Fendor grogna.- Et quels sont les risques, Femme ?L’Otarie obèse se pencha plus encore sur son comptoir et fit signe à Fendor de se rapprocher d’elle. Le Nabot se retrouva le nez calé dans la naissance de la monstrueuse poitrine : jamais il n’aurait cru que des seins puissent atteindre de telles proportions !- Mon ami d’ami a eu par le passé quelques démêlés avec la justice pergasienne, et ses… opérations de commerce sont particulièrement surveillées par le Guet et les hommes de la Prévôté. Or, je crains que le Prévost n’apprécie pas follement que les armes en question quittent le territoire. Tout cela doit donc être organisé au nez et la barbe de nos soldats !Fendor fronça le sourcil.- Et tu appelles ça un travail honnête, Commère ?La Grosse se laissa choir de son coté du comptoir. Lorsqu’elle toucha terre, ses charmes ondulèrent, comme agités d’une houle violente.- Oh ! Je vois que le jeu n’est pas suffisamment chaud pour toi ! Alors, j’ai autre chose !Fendor secoua la tête, découragé. Mais la Matrone prit sa moue dépitée pour un encouragement.- Dans le Bourg, il y a une maison au toit de chaume, avec des colombages, peinte rouge sang. C’est la demeure de Björn Maltrek, un Homme qui doit se traîner du sang Gobelin tant il est immonde et malhonnête. Les gars d’ici l’appellent Maltrek la Bouche. Les yeux de la serveuse se voilèrent de larmes, et sa voix s’étrangla soudain. L’évocation du bonhomme la métamorphosait : tout ce qu’il y avait de gai et de bon en elle se figea et se dissipa pour laisser place aux stigmates de la haine. Elle haletait comme si le souffle lui manquait. Sa peau d’enfant se marbra de rougeurs, et elle se mit à parler entre ses dents, d’une voix dure.- Il y a deux lunes, ce bâtard a détourné une cargaison de peaux. Il a volé la cassette du Capitaine de «L’Espadon qui danse ». Et il est allé tout droit chez le Prévost. Il a témoigné qu’un petit gars d’à peine une dizaine d’années avait fait le coup. Et ils l’ont pendu…La Matrone réprima un sanglot. Le Gaillard à la chaîne d’or porta la main à la garde de son coutelas, prêt à se jeter sur Fendor, la rage peinte en lettres de sang sur sa figure. La Grosse leva une main potelée en sa direction, et le Gaillard se calma aussitôt.- C’était mon Fils… Mon petit…Fendor avait bon cœur, et la souffrance de la femme devenait communicative. Il ne put s’empêcher de poser sa main sur la sienne et de la serrer.- Je suis désolé, Ma Dame…La Femme sourit et ravala ses larmes. Comme le ciel retrouve sa splendeur après une pluie d’orage, elle redevint celle qu’elle montrait à tous.- Tu n’y es pour rien Messire le Gentil… Mais si tu n’avais rien d’autre à faire, peut-être pourrais-tu passer chez ce Maltrek et en finir avec lui… Oh ! Ne pense pas à recevoir la moindre récompense de ma part. Ce n’est pas en trimant ici du matin à l’aube que je pourrais rassasier ton appétit pour l’or. Mais, ce fourbe a du bien et tu pourrais refourguer facilement tout ce qu’il y a chez lui. Seulement, si tu prenais ce chemin, je te demanderai un service : si tu trouves la cassette de « L’Espadon qui danse », rapporte la moi.Fendor hocha la tête.- Pour mon histoire de Forgeron, mon homme se fait appeler Trois Pattes, rapport à… Oh ! Bêtise de marins saouls que cela ! Tu le trouveras dans une baraque non loin de la jetée. Frappe deux coups à la porte, puis trois autres, puis un seul. Précaution utile si tu ne veux pas nourrir les crabes.Le Nabot plissa les yeux pour marquer qu’il avait bien compris.- Et moi, je suis Mado.Elle l’abandonna et s’en fut rassurer le Gaillard, lui caressant la joue. L’autre se tourna vers Fendor, mais au lieu de regards assassins, il lui décocha un sourire et leva son gobelet, comme pour lui porter un toast silencieux. Fendor lui rendit son sourire et vida son verre.Lorsqu’il sortit de la Taverne, sa décision était prise.Mais il y avait cette fille à la chemise à lacets bien ouverte. Elle le suivait, il en était sûr. Il fallait d’abord régler cette affaire là avant de passer à des choses plus sérieuses. Profitant de sa taille, il se saisit de son arc, et se glissant entre caisses et tonneaux accotés au bâtiment de la taverne, il décida de l’attendre. Là où il se tenait, nul ne pouvait même imaginer qu’il pouvait y avoir quelqu’un. Le Chasseur ralentit sa respiration, et prit son mal en patience. [Requête MDJs : Salut à vous, Grands Déchiffreurs de l'Avenir ! Le Gaillard à la chaîne en or accompagnera-t-il Fendor chez Malrek la Bouche ? Dans l'hypothèse où il le ferait, quelles sont ses caractéristiques, et quelles sont celles de Malrek que je conçois plutôt comme un délinquant en col blanc ?] [S : Le gaillard à la chaîne en or ne t'accompagnera pas tant que tu ne lui auras pas demandé ^^ Sinon, il sait comment utiliser son coutelas. Il compte plus sur la rapidité d'action que sur la force brute. Sinon, Malrek est assez maigrelet et manie la dague avec agilité mais seulement dans le dos des gens. C'est un être veule et sournois. Donc, s'il voit qu'il est désavantagé, il fera semblant de se rendre pour mieux te poignarder en traître après.] | |
| | | Salta Désigné volontaire
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| Sujet: Re: Plaie d'argent n'est pas mortelle (?) Dim 8 Juin - 0:51 | |
| Post n°11 Salta Compressée entre deux gaillards, inégalement avinés, Salta reprend un souffle lent et lourd. Air vicié, chaud, puant et suintant l'humidité étouffante lui colle la peau, dessus et dessous les vêtements, lui englue la gorge, plombe ses poumons. Elle déglutit, s'humecte les lèvres avec difficulté. La tête vide se remplit lentement, Salta ressent la serre de la panique planer et descendre de plus en plus vite vers sa nuque, doublement puissante : ses terreurs agoraphobes et sa terreur de sa terreur... Elle ricane en grinçant de sa pensée. Elle lève un oeil, sa sauvegarde à barbe drue discute, l'air sérieux. La grosse Mado lui fait son numéro de gras tressautant. Salta lève un oeil au ciel, et crache derrière le comptoir lorsque leurs mains se joignent. Sauvegarde ? Ce nain niais ? Elle l'invective en silence, de son oeil noir vacillant. Mais lorsqu'il fait demi-tour pour s'enfoncer dans la mêlée des corps inhumains qui emplissent la taverne jusqu'au plafond, son coeur s'emballe comme un tambour de Crieur. Elle se propulse en arrière, les mains moites, l'oeil fixé entre les tables où elle l'a vu s'insérer. Diable de Nain de Putain sordide ! Y file plus vite qu'une pucelle devant son père !Elle grince des dents, et tout en se jetant dans sa trace, elle se morigène sans douceur. Pauvre crécerelle à cervelle de mouette ! Tu le suis ? Et pourquoi tu le suis hein ? Tu vas encore t'effondrer à ses pieds en grelottant de sanglots pathétique, lui raconte ta lamentable histoire et t'accrocher à sa ceinture aussi longtemps que son talon ne t'aura pas déboîté la mâchoire !! Mais elle a beau, elle s'extrait péniblement, mais avec un soulagement qui lui fait trembler le menton et la larme au coin de l'oeil, hors de la fournée sauvage. Elle reste là un instant, cherche à droite, à gauche, le nez haut et la poitrine haletante. Disparu. Elle souffle du mufle. Brusque décision de descendre à droite. Mais elle n'a pas fait trois pas que son coeur manque l'infarctus. | |
| | | Aspar Fendor Désigné volontaire
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| Sujet: Re: Plaie d'argent n'est pas mortelle (?) Lun 9 Juin - 1:06 | |
| Aspar Fendor Post N° 16
Plaie d’argent n’est pas mortelle (suite)
La fille à la chemise rouge sortit avec précipitation de la Taverne. Pour Fendor, le doute n’était plus permis : elle le poursuivait. Le souvenir douloureux de son exécution sommaire lui vrilla les tripes. Il se reprocha d’avoir abandonné trop vite la teinture de la Vieille, et d’avoir recouvré sa chevelure feu. On l’avait tracé. La fille à ses trousses se chargerait de lui planter un poignard dans le dos dans la première ruelle sombre qu’il emprunterait.
Il la laissa donc déborder de quelques pas son refuge.
Il assura sa prise sur le bois de son arc, le tenant à deux mains à l’une de ses extrémités. Et à pas de loup, il s’extirpa sans un bruit de son trou à rat, retenant son souffle. Lorsqu’il fut à portée de sa poursuivante, il frappa. Le bois flexible de son arme déchira l’air dans un sifflement strident. Et l’impact fut fulgurant. L’arc frappa la fille à la racine du cou, juste sous l’oreille en dessous de la mâchoire. Mais la belle semblait dotée d’un sixième sens, - comme si, n’apercevant pas son gibier, elle s’était attendue à une attaque surprise -, et accompagnant la trajectoire de l’arc utilisé comme un vulgaire bâton, elle tenta désespérément de se soustraire à la violence du choc. Le coup aurait du l’occire à moitié. Grâce à sa tentative de parade, il ne la blessa même pas. Elle fut sonnée, au point d’en perdre connaissance : l’arme lui coupa l’afflux de sang irriguant le cerveau une fraction de seconde, et ce fut le trou noir. Elle fléchit les genoux, désarticulée somme une poupée de chiffon, et s’affala sur le pavé, dans le jus poisseux et puant souillant la ruelle.
La scène n’échappa pas à quelques marins en quête de beuveries et de plaisirs faciles. Mais ils ne s’en offusquèrent pas le moins du monde. Dans ces villes portuaires ouvertes à tous vents, qui s’offrent pour rien à tous les aventuriers de la création, il est urgent, pour survivre, de ne point s’occuper des affaires d’autrui. Et comme il ne s’agissait pas là à proprement parler d’un meurtre, ils tournèrent le nez dans une autre direction pendant que Fendor tirait le corps dans son antre, comme l’araignée avide la mouche entoilée. Comme pour s’excuser de la brutalité et de la félonie de son geste, le Nabot leur sourit exagérément et s’écria, gouailleur :
- Cette chienne putride m’a trompé ! Je m’en vais lui coller sa rouste !
Les gars glapirent de joie à l’idée de cette trempe conjugale, bien juste si c’était le cornard qui l’administrait à la pècheresse ! Et tous de se gausser de l’infortune du cocu. Il est bien rare sous ces latitudes que celui qui a croqué le fruit défendu ne se voit pas distribuer le beau rôle. Le trahi en est toujours quitte autant pour la souffrance de la trahison que pour les quolibets.
Fendor appréciait les Humaines, et plus que toutes les autres, les femmes brunes. Mais celle là ne lui plut guère. Oh ! Elle n’était pas désagréable à regarder, et était convenablement pourvue là où c’était nécessaire. Mais la fille avait l’air d’un chien perdu, et elle ne possédait pas cet éclat qui confère à l’autre sexe cet attrait incomparable.
Elle revenait lentement à elle, geignant, ses paupières papillonnant. Inconsciemment, elle se frottait le cou. Elle en serait quitte pour une ecchymose, bien bleue, presque noire. Et elle garderait un joli souvenir, tirant du violine au jaune, pendant au moins une lune !
Fendor tira une flèche de son carquois, et se plaçant à distance raisonnable, profitant d’une bulle entre deux caisses au bois pourri, il banda son arc en direction du cœur de la belle. Il se promit à lui-même qu’il la transpercerait sans pitié si par malheur elle esquissait l’ombre d’un mauvais geste. Elle se tourna, tentant de trouver son équilibre sur ses coudes, et le Nabot aperçut la lame. Il secoua la tête, furieux contre lui-même : pourquoi ne l’avait-il pas désarmée pendant qu’elle pionçait ?
Elle ouvrit enfin les yeux, stupéfaite et désorientée, regardant tout autour d’elle, cherchant à comprendre ce qui lui était survenu.
- Alors donc, Ribaude ! Gronda Fendor, l’arme prête à tuer, comme ça tu me files à travers les rues ? J’espère que ton explication est convaincante ! Sinon, sur ma vie je le jure, tu es déjà morte ! | |
| | | Salta Désigné volontaire
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| Sujet: Re: Plaie d'argent n'est pas mortelle (?) Lun 9 Juin - 15:22 | |
| Post n°12 Salta Une douleur rugissante lui assourdit l'oreille. La souffrance envahit et broie son cerveau comme un pilon. Les coudes plantés dans la fange puante, la nuque ployante, des larmes creusent des sillons brûlants sur ses joues. Des étoiles crissantes tintent devant ses yeux, qu'elle tient pourtant fermés. Elle s'étouffe de douleur, perd sa respiration, la gorge resserée ne laissant filtrer qu'un filet rouillé d'air putride. Elle gémit à chaque inspiration, sans même l'entendre. Son oreille, toujours sourde, pulse avec violence, et toute la partie gauche de son front hurle, noircit, pèse. Elle se relève en plantant ses pieds et ses mains profondément dans la boue, vacille, les appuis instables. Elle ne répond pas. Debout, ivre de douleur, une pointe de rage vient dissiper son brouillard d'écorchée vive. Elle perce la bouillie noirâtre qui lui obscurcissait la vue et discerne à nouveau son agresseur. Sa barbe drue est immobile, son oeil bien droit derrière le fil tendu de son arc. Une haine rugissante s'enflamme comme une brute dans son esprit : une ivresse de violence et de souffrance trouble, étourdissante, s'est levée comme une tornade et souffle par son nez les forges de l'enfer. Elle veut répondre, mais un grincement rauque lui déchire la poitrine. Elle referme les lèvres, et ferme ses paupières, inspire profondément, pour se reprendre, se recentrer. Enfin, toujours derrière ses cils clos elle racle du fond de la gorge des jurons hargneux : Immonde rat suintant les glaires de Satan... Putride engeance de putain galeuse !Elle inspire rauque : Tu fais l'malin hein ! Tu l'fera moins quand l'Markus t'auras fait plonger le nez dans tes propres tripailles, le cul dans la vase ! La Mado hein ? J'parie elle t'as sorti les larmes hein ? Hein ?Un gémissement, Salta titube, les coins de sa vision s'assombrissent. Elle sent son équilibre se précariser, et s'effondrer vers l'arrière. Ses épaules heurtent le mur de la Taverne et elle gronde de douleur : son épaule luxée se réveille en rugissant. Sa tête roule contre le mur, elle sent ses genoux lâcher prise, se dérober sous son poids. Elle se raccroche en gémissant à des caisses râpeuses, toute une partie de la tête explosant de douleur, tente de se maintenir debout, au désespoir. Puis un violent coup de talons dans le sol, elle serre les dents et ravale un nouveau gémissement, elle se redresse d'un coup de rein, cligne des yeux pour les sécher des larmes, et raidit chaque muscle de son corps. Les mâchoires saillantes au possible, elle crache de dégoût. Elle le distingue à nouveau, après qu'il se fut troublé pour la seconde fois sous son regard dément. Il lui semble qu'une lueur perplexe est venue moduler sa tenue. Pourtant, il tire un peu plus sur son arc. Elle reprend : Ah ouais. Tu crois elle t'as choisis au hasard ? La Grosse Gracieuse là ? Pauv'crétin naïf ! Elle doit même savoir d'où tu viens la Mado !Irrégulièrement campée sur ses jambes, Salta siffle ses mots un par un, l'oeil vague et brouillé, et tanguant de côté sans aucune maitrise. Elle poursuit quand même, de toute la hargne de ses tripes. L'Markus, soit sûr qu'y t'videra de ton instestin dès qu't'auras fait c'qu'y veul' qu'tu fasses ! T'es fiché mon chéri. T'es suivis, fiché, noté. Pis si t'es efficace et bien largement stupide, tu peux même servir deux fois !Un ricanement s'arrache à sa gorge comme un râle, son menton tremble. T'es qu'un chien dans leur taverne chéri ! T'es là pour leur vider les lieux des sales rats qui leur grignotent les orteils la nuit ! 'Pis 'la bien vu qu'tu prenais à l'hameçon ! HA ! Une grimace de folle. Ouais... L'était ravie la Graisseuse. 'L'avait trouvé l'parfait crétin pour lui racler son auge ! C'est l'cul d'leur société la Mado. Et tout passe un jour par le cul ! Surtout les bouseux comme y z'en engagent trois par quinzaine !!!Sur "bouseux", elle a encore craché. Et puis ses genoux recommencent à s'entrechoquer, et des éclairs noirs ondulent sous ses yeux. Une seconde et elle est à genoux par terre, vomissant ses viscères, hoquetant lamentablement, mêlant larmes et bile à la boue de la rue. Un pied entre dans sa courte vision. Elle sort avec une vitesse sauvage sa petite lame de son fourreau et la dresse au hasard au dessus de sa tête, relevant brusquement le menton vers le ciel. L'explosion de douleur l'aveugle complètement, et elle s'effondre sur le dos, devant les chausses de Fendor. | |
| | | Aspar Fendor Désigné volontaire
Nombre de messages : 51 Age : 60 Age RP : A définir Fiche perso : (Non défini) Date d'inscription : 07/05/2008
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| Sujet: Re: Plaie d'argent n'est pas mortelle (?) Mer 11 Juin - 1:01 | |
| Aspar Fendor Post N° 17
Plaie d’argent n’est pas mortelle (suite)
Fendor contemplait la fille, l’œil terne, mâchoires crispées.
Le vide s’était emparé de son esprit, et il n’y avait plus que la tension de la corde de son arc marquant sa joue, sa flèche acérée et sa cible. Rien de plus. Rien de moins.
Elle se tortillait comme un animal blessé, vomissant sa bile et ses mauvaises paroles, sonnée, désorientée par ce coup à la tempe qu’il regrettait maintenant de lui avoir donné. Excès de prudence d’un ancien assassiné. Elle se roulait dans la fange de la ruelle, luttant pour rassembler ses forces dans un affrontement vain : un simple moment d’inattention, un relâchement de la tension de son bras, et elle crevait là, transpercée, sa dague à la main. Une mort bien inutile somme toute. Un châtiment disproportionné au regard du grief. Tout dans ses paroles suintait à la fois l’amertume, le mépris, la colère, mais aussi, paradoxalement, l’avertissement. Comme si la fille en savait plus que lui sur la Fée obèse et son chevalier servant, sur leurs pratiques et leurs jeux ignobles.
Si elle lui voulait du mal, pour quelles raisons s’entêterait-elle à proférer ces flots d’immondices, qui, pour insultant qu’ils étaient, n’avaient d’autre vertu que celle de le faire renoncer à ses plans ?
Le Nabot avait encore une conscience aigüe du bien et du mal.
Il avait immédiatement perçu l’horreur des missions que la Grosse lui avait refourguées. Et, bien que jeune encore, et toujours naïf malgré ses dernières épreuves, il ne pouvait s’empêcher de considérer qu’il allait rapidement devenir le dindon de la farce s’il s’engageait par le chat d’aiguille que lui avait présenté la Mado.
En tant que Nain toutefois, la vengeance comptait parmi les aspirations légitimes : la légende voulait que les Nains tiennent à jour le Livre des Rancunes, la liste manuscrite des créances d’honneur contractées par le Clan. Et si l’Obèse avait perdu son fils comme elle l’avait conté, quand bien même cette mort fût-elle dictée par la justice la plus implacable, sa rancune comme sa soif de vengeance comptaient parmi les aspirations les plus légitimes, presque sacrées. Le Dénonciateur devait périr. Et celui qui l’occirait, loin d’y perdre son âme, gagnerait en réputation parmi les siens, comme la Main froide et dure d’une justice ultime, plus pure que celle fabriquée par lois et édits. Ce qui était abject en revanche, et inqualifiable, c’était que justice soit rendue moyennant pécunes. Un acte noble et hautement justifié ne peut souffrir la salissure de l’or.
Les propos de la Garce, bien que trop crûs et trop vulgaires à son goût, l’avaient remis sur la Voie. En accord avec lui-même, il changea d’avis aussi vite qu’il avait pris la décision de porter assistance à la Grosse. Peut-être même devait-il maintenant partir loin de Port-Pergas pour n’avoir pas à nouer querelle avec ce… Markus ? Certainement, l’homme à la chaîne.
Dans le même temps, la fille avait réveillé son insatiable curiosité.
Comment connaissait-elle ce Markus, et que savait-elle sur ce couple infernal qui subjuguait les imbéciles au comptoir de la plus grande taverne de la plus grande ville du monde civilisé ?
Aspar Fendor débanda son arc.
Peut-être le regretterait-il plus tard. Mais il se sentait presque obscène de menacer de mort une femme bien mal en point. Le moindre de ses gestes arrachaient à la fille plaintes et larmes. La douleur lui faisait rendre tripes et boyaux. Elle resterait groguie un moment encore. Sûrement même jusqu’au lendemain, après un coup si ajusté. Et sil elle venait à s’entêter dans le projet de le tuer, il serait toujours temps de la clouer par terre à bout portant.
- Tu me sembles bien renseignée, Femme ? grommela-t-il entre ses dents, grondant comme une louve protégeant sa portée. Comment connais-tu ces gens et qu’as-tu à me raconter à leur sujet qui puisse me faire changer d’avis ?
La fille reprenait difficilement son souffle entre deux hoquets.
- Et pourquoi me suis-tu depuis le port ?
Il mit un pas supplémentaire entre la fille et lui.
Certaines bêtes blessées trouvent parfois l’énergie de vous sauter à la gorge lorsqu’elles sentent qu’il en va de leur survie. Et il ne voulait pas prendre ce risque avec cet animal là.
Car, plus que la douleur physique, ce que percevait Fendor de tout son être, c’était la douleur, plus intense, plus irradiante, d’une âme à la dérive. | |
| | | Salta Désigné volontaire
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| Sujet: Re: Plaie d'argent n'est pas mortelle (?) Mer 11 Juin - 21:47 | |
| Post n°13 Salta Sur le flanc, Salta ne daigne même plus ouvrir les yeux. Rentrée dans ses gonds, elle se concentre intensément sur sa respiration, calme son halètement, déploie toute sa volonté à ignorer les tambourinements furieux de son oreille. " Femme " Légère crispation des sourcils : j'enregistre chéri, tu perds rien pour attendre. A part cela, pas de réaction visible, elle sent encore son coeur trop prompt à l'affolement. Elle inspire, expire jusqu'à se vider totalement. Inspire, expire... pendant longtemps. Elle déglutit enfin, papillonne des paupières, bouge une main gluante, une jambe. Avec une détermination farouche et dense, elle rétracte ses genoux jusque sous elle, s'appuie sur son bras valide et redresse son torse avec lenteur. Sa peur s'est envolée sous la dernière explosion. Elle se reconnaît bien là et, le nez pointé au sol, les genoux rassemblés, elle s'accorde même un sourire amèrement cynique. Elle lance alors d'une voix sans timbre : " Femme... J'suis recroquevillée à tes pieds. Je geins, je pleure, je vomis devant tes chausses, et t'as encore besoin de marteler ta supériorité... hein... " Avec son souffle, la phrase se meurt en chuchotement. Avec une précieuse précaution, elle repousse des talons son corps endoloris vers les caisses dans son dos, près de la porte. Sur quelques mètres, avec une lenteur presque exprès, elle se traîne jusqu'à sentir une paroi verticale soutenir son dos. Là, elle relâche son souffle, exténuée, lasse de l'amertume de peur qui colle dans la bouche, usée de douleur et racornie comme un vélin brûlé. Elle relève le menton doucement, attentive au moindre tiraillement. Une grimace violente, une perte de deux centimètres, mais son oeil s'est fiché dans celui du Nain barbu. Malgré son regard trop haut sous son front, elle reste plantée dans ses prunelles à travers ses sourcils. Les deux mains au sol, l'épaule soulagée, Salta sent la pression s'effilocher en filandreux cordons de toile râpée. Provocation humble : je suis à ta merci, mais jamais je m'effondre. Je suis pas encore à bout... essaie voir...Un scintillement singulier. Salta se détourne très brièvement pour contempler sa lame, restée dans la boue, puis revient à lui. Sans avoir bougé la tête. Il suit son regard avec une once d'hésitation. Elle cille, une fois. Et puis, sans gravité, un peu rauque encore : " Oui je sais des choses. " Lâché comme à regret : " Je sais qu'tu finiras à hurler sous un porche en te tenant le ventre. Je sais qu'maint'nant que t'es engagé, t'en sortiras pas vivant. " Elle se retient de secouer la tête et serre les dents. " J'en ai vu passer une dizaine moi... " Et puis elle agrandit la pupille, glisse un coup d'oeil teinté de crainte hostile à l'entrée de la taverne. Ils ont pas dû m'entendre. Je suis pas une menace pour eux de toute manière. 'Peuvent pas savoir. Pourtant...Très léger mouvement de tête éloquent : " Maint'nant tu me laisses crever où tu m'emmènes. Donnant donnant. 'Pas besoin de te faire un dessin... " | |
| | | MDJ (Leelou Lovara) Maitre du Jeu
Nombre de messages : 2275 Age : 35 Age RP : Immortel Fiche perso : Est-ce que Chuck Norris en a une ? Date d'inscription : 16/11/2007
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| Sujet: Re: Plaie d'argent n'est pas mortelle (?) Lun 25 Aoû - 19:13 | |
| Avant qu'Aspar ai pu répondre quoi que ce soit, la porte de la taverne s'ouvrit brusquement. Deux hommes assez costaud en sortirent. Le premier avait le nez explosé et l'autre une arcade ouverte. Tous les deux saignaient de leur plaie respective abondamment. Le second à sortir envoya une droite vers le visage du premier qui l'encaissa violemment. Il fut projeté sur Aspar qui chuta au sol avec la brute, lachant son arc.
Les Aspar et celui qui venait de le renverser se relevèrent et avant qu'ils n'aient pu dire quoi que ce soit, le deuxième homme arma un second coup. Son adversaire l'esquiva et Aspar rammassa le tout. Il fut projeté en arrière à nouveau et s'écroula au sol non loin de Salta, le nez en sang.
Le premier homme avait entre temps dégainer son épée batarde et tentait de taillader le second qui esquiva. Les positions étaient inversé. Le second était placé du coté de Salta et d'Aspar tendit que le premier le menacait avec sa lame. Il chargea à nouveau et le second esquiva à nouveau. L'arme fracassa le sol juste à quelques dizaines de centimètres de la jeune femme.
[Aspar, un message pour débloquer Salta.] | |
| | | Salta Désigné volontaire
Nombre de messages : 72 Age : 33 Age RP : A définir Fiche perso : (Non défini) Date d'inscription : 17/04/2008
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| Sujet: Re: Plaie d'argent n'est pas mortelle (?) Lun 25 Aoû - 19:40 | |
| Post n°14 Salta Salta sursaute violemment. La lame n'est vraiment pas passée loin. Elle bondit sur ses talons, accroupie, les bras balants, et ses dents se heurtent avec un craquement morbide. La douleur l'assourdit, mais elle ne se permet pas une pause. Devant elle, les deux ivrognes se lacèrent avec force grongnements et râles maladroits. Le nain a perdu son arc, il est pris entre les gros bras ensanglatés et ses yeux ont quitté ceux de Salta. Pas le temps de réfléchir, elle tend une jambe, traîne avec une lenteur désespérante sa fine dague jusqu'à portée de sa main, la saisit par la lame sans même la regarder et se déplace le plus rapidement possible de biais, courbée, et en crispant furieusement la nuque pour éviter les chocs. L'un des hommes la heurte de plein fouet, dans le dos. Elle s'écroule en avant avec un arrachement de gorge furibond. Dans une torsion sifflante sa lame déchire le tendon de l'épaule qui lui écrase la hanche. L'homme hurle une floppée d'insultes décousues et ipâteuses. Salta se maudit : Crétine consanguine ! Tu pouvais pas faire autre chose qu'attirer l'attention sur toi non ?!La chance lui sourit enfin, l'autre aviné s'est dépêtré du nain à l'arc et se jette sur le blessé alors qu'il saisissait sa cheville. Elle l'arrache vivement, dents serrées et les yeux plissés pour anihiler le voile opaque qui commence à recouvrir sa vision. Elle se traîne à quatre pattes, sa lame dans une main, à travers la ruelle qui se remplit rapidement de curieux goguenards et avides. Elle rampe jusque dans l'ombre, près d'un tonneau, se recroqueville, bras enroulés autour de ses genoux, sur lesquels elle plaque son front et ferme les yeux. Elle se fond petit à petit dans le décor. Elle aspire de tout son être à conserver son impression de se diluer dans l'air ambiant. Devant ses yeux, un nuage blanc et sulfureux a remplacé le noir rougeâtre de ses paupières closes, ses oreilles s'assourdissent avec une douceur caressante. Elle se détend lentement, privée de toute sensation physique, alanguie dans le coton soyeux qui l'enveloppe lorsqu'elle use de son Affût. Elle concentre son attention sur le voile, le maintient jusqu'à ce que son front pulse avec violence, suffisament fort pour que la sensation atteigne sa conscience. Et le sentiment d'inexistance qui l'a si efficacement calmée se dissout. Elle sent à nouveau le mur contre son dos arrondit, elle sent son épaule battre contre sa joue, elle sent son cou enfler et monter à l'assaut de son oreille. Elle entend enfin les clameurs du public crasseux et survolté. Sno cerveau reprend sa marche frénétique : le Nain. Elle redresse la tête avec lenteur, la laisse aller contre le mur et la tourne lentement sur sa gauche pour glisser un oeil vers le seuil de la Taverne. Des jambes et des dos. Pas un visage qui lui fait face, elle n'accroche pas un regard. Elle soupire doucement, puis serre à nouveau les mâchoires et entreprend de se relever jusqu'à la stabilité, se déroulant avec lenteur et précaution, toujours plaquée dans l'ombre. Elle détourne le regard dans un mouvement étudié, contourne avec raideur le tonneau, et s'éloigne dans la ruelle tortueuse jusqu'au premier virage. Là, elle respire plus librement, mais la présence du nain lui est toujours trop proche. Elle s'esquive et se plonge avec joie dans le désert des venelles du plus grand Port du monde. Ici la Suite | |
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