[Golgoth] Retour au bercail

~ —Action précédente sur les routes de Norgod— ~

Post N°66 de <Golgoth>

La bâtisse se tenait un peu à l'écart des autres habitations, près de l'endroit où le lac des Songes se transformait en rivière. C'était là l'emplacement idéal pour installer une forge, et celle-ci datait de la construction du village il y avait déjà quelques siècles, mais bien sûr il y avait eu plusieurs réaménagements depuis. Et cette forge était le legs de l'aîné dans la famille de Golgoth depuis plusieurs générations. Le forgeron savait que son collègue frère devait y être en train de travailler à cette heure-ci. Il serait sûrement aidé soit de Lendsthat, soit de Golgoth, tandis que l'autre tiendrait la boutique sur la place du village. Ce dernier était encore trop jeune pour aller à la forge quand son oncle homonyme l'avait vu pour la dernière fois mais le temps avait passé depuis. Prenant sa décision, l'ex hors-la-loi toqua à la porte avec le lourd battant en métal qui l'ornait. Ce fut Lendsthat, son frère, lui-même qui ouvrit la porte :

- P'tin, Golgoth ! Y a deux jours, un gars est passé pour nous dire qu't'étais plus r'cherché. T'sais qu'avant ça on était pas sûr qu'tu sois pas mort ? Ah, j'savais qu'tu viendrais ! Ça fait plaisir d'te revoir frérot ! Avec toutes les embrouilles dans lesquelles tu t'fourres, j'me d'mande comment tu fais. dit-il, ému mais le rire aux lèvres.

- Ah... bah comme tu dis... Et toi, ça va ? J'vois qu'Golgoth a grandi ajouta le forgeron d'armes en regardant dans la direction de son neveu, pleinement concentré sur son œuvre. Et Ludwinna, maman, Lendsthat, et la ptite dernière, vont bien ?

- Ah ouais, t'connais pas la dernière nouvelle, la ptite dernière le s'ra bientôt plus, Ludwinna est enceinte. Et comme le bébé a l'air d'aller bien, on va tous bien, héhé. 'Fin, t'sais d'jà qu'maman n'a pas toujours toute sa tête, mais ça va. Rah attends, j'ai pas mal de choses à t'raconter tu sais, j'te paye une bière, ça t'dérange pas ?

Puis sans attendre la réponse de son frère, Lendsthat se tourna vers son fils :

- Golgoth, fiston, j'te confie la forge, ferme la bien à clé et va chercher ton frère, dis lui d'fermer la boutique, vous allez aider vot'mère. dites-lui d'ajouter un couvert pour ce soir et d'préparer une chambre pour ce soir, on a d'la famille qui nous rend visite !

Le jeune garçon hocha la tête et sur ce les deux frères retrouvés partirent en direction de l'auberge du village. Ils ne s'étaient pas vus depuis longtemps mais au bout de dix minutes, ils avaient déjà retrouvés leur complicité. Ils parlèrent donc de ce dont deux frères peuvent parler, puis arrivèrent à leur destination.

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Prochain post à l'auberge ^^
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~ Post précédent à l'auberge de Tristerive ~

Post N°68 de <Golgoth>

La maison où habitait la famille répondant depuis peu au nom de Marrtelforg se trouvait à quelque pas à peine de la forge. C'était une belle bâtisse de deux étages (rez de chaussée + 1er) aux murs épais permettant une bonne isolation. Quand Golgoth et son frère la virent, la cheminée fumait déjà, indiquant que Ludwinna faisait chauffer le chaudron. Lendsthat ouvrit la porte et un délicieux fumet leur parvint :

- Hého, c'est nous, chérie ! lança gaiement le forgeron à sa femme en allant l'embrasser. Ça sent vraiment bon c'que tu nous fais dis donc.

- T'jours aussi excellente cuisinière à c'que j'vois, Ludwinna. ajouta Golgoth, souriant dans sa barbe.

- Golgoth ! Les enfants m'ont dit que tu venais, je t'ai préparé la chambre d'amis que tu connais déjà en haut. Ils seront bientôt là mais ils ont du aller chercher du bois... Sinon, Lendsthat t'a mis au courant ?

Ludwinna affichait un visage vraiment serein et heureux, et elle était toujours aussi belle malgré ses grossesses succesives. Golgoth était content de savoir que son frère avait fondé une famille qui s'en sortait si bien.

- Hé oui, félicitations ! Y aura bientôt plus de place pour moi dans la chambre d'ami à c'rhytme là, hin.

- Ah, mais non frérot, t'auras toujours une place dans le grenier, voyons.

À ce moment la porte de la deuxième pièce du rez-de-chaussée s'ouvrit, laissant paraître une mignonne petite fille aux cheveux blonds tirant par la main une petite vieille femme habillée d'une robe mauve foncé, et d'un châle beige en laine. Golgoth reconnut sa nièce Lil dont les yeux étaient exactement du même bleu que les siens. La dernière fois que son oncle l'avait vue, elle n'était encore qu'une toute jeune enfant qui commençait tout juste à faire des phrases. Et la vieille femme qu'elle tenait par la main était bien sûre sa grand-mère, la mère de Golgoth et Lendsthat. Wyrinne et sa petite fille dinaient plus tôt que le reste de la famille en raison de leurs horaires moins tardifs. Quand elle fut assise, le forgeron s'approcha de sa mère :

- Lendsthat ! C'est toi ?

- Non, c'est moi Golgoth, ton fils.

- Oh ! lança-t-elle en attrapant la main de Golgoth. Suis-je bête, pardonne-moi mon petit. Tu ressembles tellement à ton père, j'ai cru qu'il était revenu me chercher. Comment tu vas ? Ça faisait longtemps que tu n'étais pas venu voir ta pauvre petite mère.

- J'ai eu que'quz' ennuis mais tout va bien maintenant.

- Tout va bien ? En tout cas, je suis heureuse de te voir, mon fils.

- Moi aussi, m'man.

Puis Ludwinna servit la soupe dans des assiettes en terre cuite. La mère de Golgoth commença à manger mais Lil ne toucha pas tout de suite à son repas. Les yeux tout ronds, elle observait son oncle :

- C'est toi mon tonton alo's ?

- Hé oui.

- Tu l'sembles un peu à un ou's. Et dis pou'quoi t'as les cheveux sur le menton, hein tonton ? C'est pasqu't'es le f'è'e à papa ?

- Ah ça...

- Hé maline, est-ce que tes frères ont l'un des cheveux sur la tête et l'aut' d'la barbe, des cheveux sur l'menton comme tu dis ? Allez, mange, c'est pas le temps de parler, ta soupe va refroidir.

- D'acco'd, papa.

Lendsthat se tourna vers son frère : L'est adorable n'est-ce pas ?. Golgoth acquiesça. Puis quand sa mère et sa nièce eurent fini de manger, Ludwinna les ramena dans leur chambre. Les garçons venaient d'arriver après avoir mis le bois dans le garage et tout le monde dit bonne nuit aux deux partantes. Puis tout le monde s'attabla. On mangea vite et bien, sans oublier d'assaillir la cuisinière de compliment, ce qui la faisait rougir. Puis, les garçons allèrent se coucher et les adultes restèrent à parler un moment. Mais pas très longtemps car une longue journée de travail les attendait le lendemain...

Golgoth entra dans sa chambre. Le lit était fait, ça faisait du bien d'être de retour dans la maison de son enfance. Avec son frère et sa belle-soeur, il avait décidé de rester une semaine ici à Tristerive. Soudain, il vit un fer à cheval sur le mur. Il s'en approcha, toucha le clou.

*Toujours au même endroit, çui là*

Et d'un coup, comme un éclair qui traversait sa main au contact du clou, il ressentit la magie qui était en lui, celle que lui avant implanté l'esprit au milieu du lac des songes. Le fer à cheval s'était transformé en oméga dans sa perception du monde qui l'entourait. Puis, la magie disparut, il ne la sentit plus. À la place, le clou occupait tout son esprit, il ne voyait plus que lui. Sa perception du monde alentour s'était retirée. Le clou. Il ressentait le clou par tous ses sens, dans tout son corps. Le clou. Il sentait que s'il le voulait, il pouvait modifier sa structure. Sans y avoir réfléchi, il décida de le faire fondre. Petit à petit, la solidité du clou faiblit. Les liaisons entre les molécules se cassaient lentement. Il sentit le clou, devenu malléable, se plier.

'BAM !'

Le bruit le ramena soudain à la réalité. Le clou n'étant plus assez solide pour le retenir, le fer à cheval était tombé avec fracas. Le forgeron se tut et écouta, mais personne ne semblait avoir entendu le bruit. Il était assez étonné, ils ne pouvaient pas déjà dormir, et s'ils étaient réveillés, au moins quelqu'un avait entendu le bruit. Mais non, rien. Golgoth observa alors le clou, il était resté malléable. Il décida alors de le redresser, il verrait demain comment ça aurait évolué mais il était sûr il ne savait pourquoi que le clou serait redevenu solide. L'esprit inquiet de ce nouveau pouvoir, en proie à des méditations sur le rapport de ce dernier avec l'esprit du lac des Songes, repensant à ce que celui-ci lui avait dit, il se mit au lit. Là, alors qu'il s'apprêtait à souffler sa bougie, il remarqua qu'elle était presque finie. Alors que quand il l'avait allumée, ce qui lui semblait être un quart d'heure auparavant, quand il était entré dans sa chambre, elle était neuve. Il comprit alors que le temps qu'il avait passé à modifier le clou avait été beaucoup plus long que ce qu'il avait cru. Ce n'était pas sans rajouter aux interrogations du forgeron qui ne réussit à s'endormir qu'une heure avant le lever du soleil.

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Bon, encore post euh... pas super super, m'enfin découverte par mon personnage de sa technique de lvl 4 ^^

Post N°69 de

C'était une habitude à laquelle il lui était difficile de déroger. Golgoth se levait avec le soleil, même si ça signifiait n'avoir dormi qu'une heure cette nuit-là. Après être descendu dans la salle principale, où il retrouva son frère et ses deux neveux encore à moitié endormis, il prit juste triple dose de tisane vivifiante afin de remédier à sa fatigue puis il se proposa d'aider Lendsthat à la forge. Celui-ci accepta. Cela tombait bien, ils avaient beaucoup de minerai à faire fondre et à transformer en barres. Ce serait un travail de longue haleine car il fallait faire fondre les différents métaux séparément (sauf pour les alliages) et de plus la quantité de minerai était importante. Heureusement, la forge était grande et disposait de cinq hauts-fourneaux. À quatre, il pouvait achever une besogne conséquente. Ils enfilèrent leur gants et tabliers matelassés de forge. Tout d'abord, on déchargea les caisses de minerais puis on en vida le contenu dans les hauts-fourneaux. Golgoth reçut le privilège de s'occuper de la forge des barres de mithril, tandis que son frère s'occupait à la foi d'un fourneau d'or et d'un de fer. Les deux garçons, eux, s'occupait chacun d'un fourneau de fer. Il fallait utiliser beaucoup de charbon de bois (riche en carbone, c'était le combustible idéal pour obtenir un fer pur) afin de faire chauffer la forge suffisamment. Et c'est sous cette chaleur oppressante, concentré uniquement sur leur œuvre, que les forgerons commencèrent leur travail. Toujours ils devaient surveiller que la forge soit à la bonne température et vérifier l'état du métal. Grâce à l'énergie hydraulique fournie par la rivière proche qui actionnait de grands soufflets, il purent amener chaque métal à leur point de fusion. Sauf le mithril que Golgoth dut travailler un peu au marteau (il pensait en même temps à sa magie qu'il avait découvert mais il avait pris la résolution de ne pas l'utiliser sans s'être renseigné auprès d'un mage d'Hautesylve). A la fin, le métal pur sortait en barres. Les forgerons purent répéter l'opération quelques fois dans la journée et obtenir une quantité de barres appréciable pour chaque métal. Ils prenaient cependant plusieurs pauses pour se rafraîchir et se réhydrater. Le repas du soir qui suivit cette journée-là se passa dans un grand calme et chacun dormit d'un profond sommeil cette nuit. Ç'avait été une journée éprouvante mais nécessaire et l'opération n'aurait pas à être renouvelée avant quelque temps. De plus, Golgoth était très content d'avoir pour la première fois depuis longtemps éprouvé ses capacités de forgeron.

***

Golgoth avait passé un marché avec son frère. C'était ce dernier qui le lui avait aimablement proposé en le sachant un peu sans le sou. Lendsthat avançait les matières premières à son frère pour forger une arme, et celui-ci la lui revendait ensuite au prix standard moins le prix des matières premières, et moins la participation de Golgoth à l'achat de la nourriture.

Le forgeron avait cependant décider de ne fabriquer qu'une arme par jour, sauf pour le premier où il comptait faire une épée et une dague en tant qu'armes les plus faciles à forger. Ainsi, il pourrait aussi profiter de la compagnie de sa famille. Usant d'une certaine faculté à cacher dans un coin de son esprit ce qui devrait le préoccuper, il pensait rarement à son pouvoir qui ne s'était pas remanifesté ou à son départ proche pour la guerre, à Hautesylve. Il s'appropria donc un coin de la forge où il pouvait travailler tranquillement sans gêner les autres. Son frère lui avait conseillé de privilégier les armes en acier trempé car ni trop chères, ni trop fragiles, c'était celles qui se vendaient le mieux. Et Golgoth, sachant aussi quels types d'armes partaient le plus, ne comptait forger que des épées (ou des dagues), ainsi que des haches.

Un fil d'argent, un bocal de petites gemmes broyées en une sorte de très fin gravier, dix barres de fer. Il y avait tout ce qu'il fallait pour forger une épée digne de ce nom. Golgoth commença par faire fondre sept barres dans le fourneau alimenté en charbon de bois. L'utilisation du charbon de bois était très importante pour transformer le fer en acier. Quand le fer finit par être liquide, le forgeron incrusta les éclats de gemme taillée. Puis, le fer redevint solide mais encore malléable. Golgoth commença à le travailler au marteau. Il aplatissait le plus possible la barre puis la repliait sur elle-même jusqu'à ce qu'elle ait la taille qu'il fallait et une bonne solidité. Il se mit alors à lui donner forme petit à petit en la frottant contre les braises composées de charbon de bois. Ainsi, le fer devenait acier en même temps qu'il prenait la forme d'une épée. Enfin, après un long travail, le forgeron obtint une lame chauffée à blanc qu'il se mit à frotter avec une corne de bœuf. Et enfin, il plongea la lame dans l'eau. Il se retrouvait avec une lame en acier trempé. Puis avec les trois barres restantes, il forgea la garde, la poignée et le pommeau. Et enfin, il souda ensemble les trois parties.

Il refit la même opération pour forger la dague.

Les deux jours qui suivirent, il forgea aussi des épées mais équilibrant le poids différemment, il les rendit plus puissantes mais un peu moins maniables. Et chaque fois, utilisant une de ses pierres à aiguiser, il rendait le fil de la lame encore plus tranchant.

Les trois jours suivants, il décida de se mettre aux haches. Il procéda à peu près comme pour l'épée mais bien sûr la lame n'avait pas la même forme. Il forgea deux lames puis les souda autour de la hampe de bois. Ceci trois fois (une par jour), la première était peu équilibrée, de manière à causer un maximum de dégâts, tandis que les deux autres étaient moins puissantes mais plus équilibrée, et des gouttières de métal le long du manche les rendaient idéales pour la parade.

Lendsthat était très content de ces sept armes et il louait le talent de son frère. Suivant leur marché, il lui donna 222 or.
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AUX MDJs —> Vente des 7 armes à 80 % - matières premières à 110 % = 222, donc il faudrait m'ajouter cet or ^^
[LL : Je te rajoute ça.]

Post N°70 de <Golgoth>

Golgoth en aurait presque ri : 250 or dans sa bourse ! Ça faisait bien longtemps qu'il n'avait pas été si riche. Et pourtant la somme était assez misérable. Il avait de quoi sans sortir aussi bien que son frère en faisant un métier qui lui plaisait, mais pour exploiter la mine d'or qui se trouvait au bout de ses doigts, il fallait une forge. Enfin, en attendant il gagnerait de l'argent en combattant les troupes d'Agramand. La guerre était un moyen, comportant ses propres risques, de se faire une petite fortune quand on était dans le camp des vainqueurs.

Il ne restait que ce jour à notre homme barbu pour profiter de la présence de sa famille, il partirait le lendemain pour Hautesylve. Depuis quelque temps, Lendsthat avait l'air sombre, il redoutait pour la vie de son frère mais celui-ci lui avait fait comprendre qu'il ne changerait pas d'avis et qu'il valait mieux ne pas en parler s'ils voulaient se quitter en amis.

Pour leur dernière après-midi, les Marrtelforg (Golgoth avait finalement signé le papier pour changer son nom) allèrent assister à un spectacle de saltimbanques. Quand ils arrivèrent, un spectacle de marionnettes, surtout destiné aux enfants, illustrait l'épopée comique que chantait un barde. Puis il fut remplacé par le spectacle des jongleurs en tout genre, certains faisaient danser entre leurs mains des torches enflammées ou des poignées de balles multicolores. C'était impressionnant mais Golgoth n'avait jamais été très sensible au jonglage. Cependant un des jongleurs attira son attention, il faisait rouler sur lui, principalement sur ses bras et mains, une boule de métal parfaitement sphérique. De plus, elle devait sûrement être creuse sinon elle aurait été trop lourde, elle devait donc coûter assez cher. Et on aurait dit que la boule rouler toute seule comme magique, c'était la première fois que le forgeron voyait ce type de jongleur.

Le spectacle fini, Golgoth se mit à chercher un groupe de voyageurs qui partirait le lendemain pour Hautesylve. Ses recherches le ramenèrent sur la grande place, pour voir le "chef" de la troupe de saltimbanques. Ces derniers partaient en effet le lendemain pour Hautesylve. Comme il importait peu que quelqu'un les accompagne ou non, le forgeron apprit qu'il n'aurait qu'à les rejoindre à la sortie sud le lendemain à 11 heures, il ordonnerait le départ à cette heure-ci.


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