[Saega] Nouvelle connaissance

Mort Passage 5-1
Saega

Action Précédente : Royaume des Morts - [Saega] Mort d'un nain

Tout revint à Saega d’un coup. La vue, l’ouïe et surtout la douleur. Il s’effondra au sol, se tenant sa jambe transpercée et brûlée. Autour de lui, la foule peuplant la ville dans laquelle il venait d’apparaître ne lui prêtait aucune attention.

Des dizaines de personnes passèrent près de lui sans même lui accorder un regard. Finalement, une jeune femme se détacha du flot et s’approcha de lui. La vingtaine, dépassant Saega de plus d’une tête et pesant pourtant le même poids que lui. Sous sa courte chevelure blonde voire blanche, ses yeux d’un bleu pâle le regardaient avec pitié.

Elle se pencha vers lui et posa sa main sur la plaie. Aussitôt, la douleur disparut. Saega allait se lever pour la remercier lorsqu’elle le stoppa. De sa sacoche en bandoulière, elle sortit une petite fiole ainsi que des bandages. Elle versa le contenu sur la bande et pansa la plaie avec. Elle termina cela juste au moment où la douleur pouvait à présent s’exprimer de nouveau.

« Merci beaucoup, fit Saega la larme à l’œil à cause de la douleur sournoise. »
« Ce n’est rien, je fais ce que je peux pour abréger les souffrances des gens qui m’entourent. Je me présente, je me nomme Gaellia. »
« Ah, j’avais oublié de vous dire le mien, moi c’est Saega, dit-il en se relevant. »
« Enchantée de faire ta connaissance. Cela fait longtemps que tu es là ? »
« Comment ça ? Je viens juste d’arriver dans… (Il regarda autour de lui) dans cette ville. »
« Non, je me suis mal exprimée. Je voulais savoir si cela longtemps que tu étais mort. »
« Ah. Euh… non… j’en sais rien en fait. Je ne me rappelle plus. Pourquoi ? »
« Parce que la mort m’intéresse, tout simplement. La vie ne vaut la peine d’être vécue que grâce à la mort, non ? »
« Je sais pas. Les deux sont différents, je trouve. Ce qui me manque avec la mort, ce sont les personnes avec lesquels j’étais avant. »
« Il te suffit de récupérer ton étincelle de vie pour ça. »
« Je sais, mais j’ai échoué. J’ai pas réussi les épreuves. »
« Je n’ai pas le souvenir que cela soit si compliqué que ça. »
« Si, ça l’est lorsqu’on demande quelque chose qu’on ne peut pas faire. »
« Et, c’était quoi ? »
« Mentir. »
« C’est tout ? Alors pourquoi ? »
« Je ne pouvais pas. Je respectais trop la personne pour lui mentir. »
« Ah, d’accord. Mais, si tu ne veux pas retrouver ton étincelle de vie, veux-tu m’aider à récupérer la mienne ? »
« Bah, pourquoi pas, si ça ne vous dérange pas. »
« Si ça avait été le cas, je n’aurais pas proposé. Mais, une chose. Arrête de me vouvoyer, ça me donne l’impression d’être une vieille femme. »
« Bah, pourtant c’est pas du tout le cas. »
« Merci. »

Les deux personnes marchèrent un instant, se mêlant à la foule. Mais, Saega avait beau regarder autour de lui, tout lui était étranger. Il ne connaissait absolument pas la ville.

« Dites… euh pardon. Dis, Gaellia, tu sais dans quelle ville nous sommes ? »
« Nope, pas du tout. Mais cela a-t-il vraiment de l’importance ? »
« Bah euh… »

Saega se mit à réfléchir un peu. Oui, cela lui arrivait de temps en temps. Le chef de son village lui avait demandé d’explorer le monde. Mais pas nécessairement celui de Nethfer. Et puis, explorer ne forçait pas nécessairement à devoir connaître le nom de tous les lieux qu’il visitait. Maintenant qu’il était mort, autant en profiter pour faire ce qu’il voulait vraiment faire. Et en attendant de savoir de quoi il s’agissait, il pouvait bien accompagner Gaellia.

« Saega ! Ca va ? demanda la femme en regardant Saega immobile au milieu de la foule qui fonçait autour de lui. »
« Hein ? Euh oui. Sinon non. »
« Non pour quoi ? »
« Bah, pour le fait de savoir où on est. »
« Ah oui, d’accord. Bon, on va où ? Moi, j’irais bien me rafraichir en buvant un coup dans une taverne. »

Saega haussa les épaules, il n’était pas contre, du moment qu’il n’était pas obligé de boire de l’alcool.

Ainsi, ils se frayèrent un chemin parmi la foule omniprésente. Après cinq petites minutes, ils virent une enseigne lumineuse brillant faiblement. Le soleil occultait en grande partie la puissance de l’éclairage artificiel. "Au Bar Tabha" clignotait faiblement.

L’explorateur regardait les lettres lumineuses avec intérêt. C’était la première fois qu’il voyait une telle chose.

« Gaellia, tu sais comment ça fait pour éclairer ? »
« Nope, mais je crois qu’il y a du mage derrière ça. »

Saega frissonna en entendant parler de magie. Il n’avait pas eu de très bons souvenirs récemment avec ça.

Finalement, les deux jeunes gens poussèrent la porte. Ils furent immédiatement agressés.

Mort Passage 5-2
Saega

De l’extérieur, l’établissement paraissait pourtant normal. Mais, là, à peine la porte poussée, ils se firent submerger par le bruit. Suivi de près par d’étranges lumières.

« C’est quoi ce bordel ? cria Saega d’une voix quasiment inaudible. »
« J’en sais rien, mais ça a l’air sympa, répondit Gaellia de la même manière. Allez, viens. »

La femme s’approcha du bar situé sur le côté. Saega fit de même, mais les yeux mi-clos. La lumière l’éblouissait. Elle provenait d’une étrange sphère fixée au plafond, elle tournait sur elle-même. De celle-ci, partait donc des rais lumineux de couleurs variées balayant la salle.

« B’jour, vous prenez quoi ? demanda l’homme du bar. »
« Quelque chose de frais pour moi et… (Elle se tourna vers Saega.) Et toi, tu prends quoi ? »
« Hein ? fit le jeune homme en détachant son regard de la boule à facettes. »
« Je disais, tu veux quoi ? »
« Quelque chose pour ne pas devenir sourd ou aveugle. »
« Non, je ne parlais pas de ça… Laisse tombez, je vais choisir. (Elle fit donc face à nouveau au serveur.) Il va prendre la même chose que moi. »
« Ca roule. Et deux Voluptueuses Glacées, deux. »

Le barman, s’empara avec dextérité de deux verres cachés sous le bar. Il les posa d’un geste vif sur le zinc avant que ces mains ne prennent deux bouteilles, l’une contenant un liquide bleu clair et l’autre un vert fluorescent, parmi une bonne quantité pendues la tête en bas au dessus du comptoir. Il les fit tourner sur la paume de ces mains, jongla rapidement avec et termina par verser une dose de chaque bouteille dans chacun des deux verres. Il refit la même manœuvre avec une bouteille contenant un liquide incolore accompagné par une autre au contenu bleu nuit. Il termina son spectacle en rajoutant dans chacun breuvage, deux petits cubes de glace ainsi qu’une rondelle de citron sur le rebord.

« Et voilà, m’dame. Glacés comme il faut. »
« Euh… merci. »

Gaellia avait été ébahie par la prestation du serveur. C’est la première fois qu’elle voyait ce genre de spectacle. Elle avait plutôt l’habitude de voir un tavernier servir une bière dont la mousse occupait la moitié de la chope en la posant brutalement sur le comptoir.

« Saega, ça… »

Il n’était plus là. Ce dernier, une fois habitué au boucan et aux lumières aveuglantes, s’était dirigé vers l’endroit d’où provenait la musique, à l’opposé du bar. Car, il s’agissait bien de musique, même si beaucoup de monde pouvait en douter. Il se tenait devant un pavé ayant à peu près le même gabarit que lui. Le bloc vibrait énormément. Il pulsait au rythme des Bom-Bom-BomBomBom-Bom qui jaillissait de son enveloppe.

Malgré le fait qu’il soit habitué au vacarme, il ne put rester longtemps près des enceintes. Alors, qu’il retournait au comptoir vers Gaellia, il remarqua un phénomène qu’il n’avait pas aperçu ni à l’aller ni en entrant. Pile, face à la porte, après quelques tables, trônait une vaste estrade au bois luisant. Et sur celle-ci, des personnes bougeaient leur corps d’une drôle de manière. Ils donnaient l’impression de souffrir de démangeaisons horribles. Ils pratiquaient cette activité pour la plupart par paire. Certains semblaient se mouvoir au rythme des pulsations emplissant l’air.

Il parvint tout de même à rejoindre Gaellia après avec assisté à ce spectacle.

« Dis, Gaellia, tu sais ce qu’ils ont ? demanda l’explorateur en désignant les personnes sur la grande estrade. »
« Oui. D’après ce que j’ai compris, ils dansent sur la musique qu’on entend. Il parait que c’est très à la mode ce genre de chose. »
« Ah. »

Saega ne voyait pas quoi dire d’autre. Il imaginait la danse autrement. Son premier souvenir de danse se référait à une ronde que tous les enfants faisaient autour d’un feu tandis qu’un adulte jouait d’un instrument dont il ne se rappelait plus le nom. C’était quelque chose de convivial et de sain. Pas comme cette démonstration chaotique.

« Tiens, voici ton rafraîchissement, fit la femme en tendant le verre. »
« Merci, répondit Saega en le prenant. Mais, c’est quoi ? Ca à l’air vraiment bizarre. »
« Je sais pas, mais c’est très désaltérant. »

Gaellia avait déjà fini un verre. Et en attendant Saega, elle en avait demandé un autre. Elle le tenait dans ses mains.

« Viens Saega, il paraît que c’est plus… agréable (Elle avait hésité avec supportable) à l’étage, dit-elle »
« D’accord, fit-il en la suivant. »

Ils empruntèrent les marches près du comptoir et accédèrent à l’étage. Le vacarme était moindre par rapport au rez-de-chaussée. Il n’y avait pas grand monde. On aurait même pu dire qu’il y régnait une ambiance mortelle.

Ils s’installèrent à la première table qui s’offrit à eux. Et, à peine installé, un homme immense s’approcha d’eux.

[MDJs, que veut l’homme ? Discuter, se battre, donner une quête à Gaellia pour qu'elle puisse récupérer son étincelle de vie, danser, jouer, autre chose ?
Faites-le agir comme bon vous semble en gros ^^]

"Gaellia ? Oui, j'sais qu'c'est vous. Vous voulez récupérer vot' étincelle de vie j'suppose ? Bon, suivez moi." Dit-il avec un regard en biais vers Saega voulant dire. Bouge pas ou t'es mort une deuxième fois.

[J'en dit pas plus car le bonhomme en face de vous n'est pas un ange de la mort mais un voleur d'étincelle de vie. Il a échoué dans sa quête pour retrouver son étincelle de vie (comme Saega) et il doit maintenant tuer quelqu'un en quête de la sienne pour espérer avoir une nouvelle chance. Si tu la laisses seule, elle va donc se faire buter ^^.]

Mort Passage 5-3
Saega

L’homme avait proposé à Gaellia de le suivre pour qu’elle puisse récupérer son étincelle de vie. Au passage, il avait tenté d’intimider Saega.

« C’est urgent ? Parce que j’aimerais bien terminer ma boisson. »
« Non, soupira l’homme. Mais… »
« Asseyez-vous en attendant monsieur, proposa Saega. »

Le nouveau venu s’assit à contrecœur. Le temps que la jeune femme finisse son verre. Heureusement pour lui, ce fut bref.

« Ah ! Ca fait du bien. J’en reprendrais bien un… Ah non, j’ai autre chose à faire. »

Elle se leva, suivie par l’homme qui l’avait accostée.

« C’est bon, je vous suis. »
« Attendez-moi, fit Saega. Je viens avec vous. »
« Z’êtes sûr ? insista l’homme. Ca pourrait être dangereux. »
« Bah, et alors ? »
« Z’avez pas peur d’mourir ? »
« J’en sais rien. De toute façon, je suis déjà mort. »
« Z’êtes sûr d’vouloir faire ça ? Vraiment sûr ? demanda-t-il à nouveau en tentant de le menacer du regard. »

La manœuvre était trop subtile pour que Saega ne la remarque.

« Bah, oui, j’ai déjà dit à Gaellia que je l’aiderai. »
« C’est réglé alors. On peut y aller alors ? »
« Oui, répondit l’homme d’une voix agacé. Suivez-moi. »

Les trois personnes plongèrent à nouveau dans un monde chaotique. Ils avaient quitté leur havre de paix. Ils étaient assaillis par la musique (ou le vacarme selon les goûts). L’homme se déplaça jusqu’au comptoir. Il se pencha vers le barman.

« J’veux aller faire un tour de l’autre côté. »
« Pas d’problème Mirarck. Je t’ouvre. »

Le serveur se pencha et actionna un mécanisme. Une porte jusqu’alors invisible s’ouvrit à mi-chemin entre les escaliers et le comptoir.

« V’nez avec moi, criailla Mirarck. »

Gaellia et Saega le suivirent donc, et passèrent la porte mystérieuse.

Elle se ferma après leur passage.

[MDJs, pouvez vous me dire quelle est cette salle, et aussi ce que va faire Mirarck ?]
[LL : Ben il veut la tuer pardi. La salle est une salle ou il fait totalement nuit mais il voit dans le noir car c'est un elfe salope ... Euh un elfe nyctalope. Pis ben il va buter Saega au passage ^^.]

Mort Passage 5-4
Saega

Saega franchit l’ouverture à la suite de Gaellia. Aussitôt après, il se retrouva dans le noir. Dans un claquement sec, la porte s’était refermée.

Il ne voyait plus rien. C’était le cas aussi pour Gaellia. Mais, il entendait un souffle, une respiration. Celle plus forte de Mirarck. L’impatience, l’avait accélérée.

« Vous ne pourrez pas m’échapper, souffla-t-il comme un buffle. »
« Pourquoi voudrait-on vous échapper ? demanda Gaellia calmement. »
« Tout simplement, pour tenter de sauver votre vie. »

Le raclement d’une épée sortant de son fourreau confirma ces paroles. Un chuintement, suivi par le cri de douleur de Gaellia. Sa jambe venait de se faire entailler. Il posa le genou au sol, tandis que l’elfe ricanait.

« Pourquoi vous faites ça ? demanda durement Saega. »
« Parce que ma vie ne peut r’prendre tant qu’elle est là, répondit-on en riant. »
« Quoi ?! Vous devez tuer pour revivre ? »
« Oué, héhéhé. Héhé. »

Saega sentait monter en lui la colère. Encore une personne qui ne respectait pas la vie, qui la méprisait, qui ne pensait qu’à lui.

Entretemps, Mirarck, son épée à la main, avait à nouveau porté un coup. Gaellia avait basculé sur le côté à temps pour ne récolter qu’une légère estafilade sur son flanc gauche. Elle étouffa le cri qui menaçait de sortir en se mordant les lèvres.

Même si elle ne voyait pas celui qui voulait lui ôter sa vie, elle n’allait pas se laisser faire. Elle prit à son tour sa lame, une petite dague. Elle donna quelques coups à l’aveuglette.

« Hahaha, tu crois faire quoi ? dit-il en donnant un coup de pied dans la main armée de Gaellia. »

Elle lâcha un petit cri, ainsi que sa lame. Elle tintinnabula en touchant le sol.

« Gaellia ! Ca va ? demanda Saega d’une voix angoissée. »
« Moui, mais… »
« Mais pas pour longtemps. Hahaha. »

Saega qui était lui debout se dirigea aussi rapidement que l’obscurité le lui permettait vers les voix de la jeune femme et de l’assaillant. Alors que Mirarck allait donner le coup de grâce, Saega trébucha sur Gaellia et prit le coup à sa place. Une gerbe de sang gicla de la nouvelle blessure au dos, heureusement trop peu profonde pour endommager sa colonne vertébrale.

« Haaaaar ! cria Saega en sentant la lame couper sa chair. Mais, pourquoi ? Pourquoi tenez-vous tous à me tuer ? rugit-il. »

Gaellia avait senti Saega la bousculant dans le dos, puis une goutte du sang du jeune homme gouttant sur son visage. Il était blessé. Il lui avait sauvé la vie au péril de la sienne. Dans la position qu’elle occupait, elle était incapable de se battre. Aussi, décida-t-elle d’aider son sauveur comme elle le pouvait.

« Hahahahahaha ! gloussa l’elfe en voyant le sang de Saega le recouvrir. »

La femme tendit le bras pour inhiber la douleur de Saega. Au même moment, ce dernier se laissa complètement envahir par la colère. Son sang bouillait. Puis, il s’enflamma.

La flammèche qui apparut, puis disparut aussi vite sur sa joue en y laissant une marque circulaire la déstabilisa. Gaellia toucha Mirarck.

La blessure de Saega se cautérisa rapidement sur l’effet de la chaleur. La femme luttait contre la douleur fulgurante qui avait pris possession de son corps. Les éraflures qu’elle avait lui faisait souffrir le martyr. Elle s’était recroquevillée pour tenter d’échapper à la douleur.

L’elfe voyait les flammes prendre de l’ampleur sur ces vêtements et sa peau, mais il ne ressentait aucune douleur. Seulement, une chaleur agréable.

« Hahahaha !! Hahaha !! Vous ne pouvez rien contre moi ! Vos tours de passe-passe sont inefficaces sur moi ! Hahahaha !! railla Mirarck. »

Il se tenait droit debout entouré par le feu. Il paradait devant Saega et Gaellia en vainqueur. Saega le fixait avec un regard haineux. Gaellia ne le voyait pas, la douleur l’empêchant de faire autre chose que de penser à la souffrance.

Puis, trente secondes passèrent. L’aide apportée par la femme disparut. La douleur qu’elle éprouvait régressa. Mais la fureur de Saega, elle, était intacte.

[MDJs, comment réagit Mirarck ? Sachant qu’il est recouvert en grande partie de flammes, dont une bonne partie a déjà attaqué ses chairs. Et que la douleur qu’il ne ressentait pas jusque là, vient de faire sa réapparition d’un coup.]

L'elfe était désormais bien visible, et sa peau commençait à se parcheminer par endroits. La douleur lui vint d'un coup, il laissa tomber son arme et tenta d'étouffer les flammes. Sans succès. Il partit en courant vers la porte, comme une flèche, en hurlant.

- Rhaaaa, t'as pas l'droit ! J'veux viiiiiiivre !

Il s'écroula avant d'atteindre la sortie, fumant, mais pas détruit. Il s'en tirerait. Une autre porte s'ouvrit, à l'opposé de la première.

On y voyait une espèce de forêt prise dans les brumes, quelques marches descendaient vers un sentier, le tout baigné d'une lueur sépulcrale. Bizarrement, plutôt que de rappeler une veillée angoissante, l'endroit inspirait plutôt confiance.


[Donc une sortie, dis moi si tu veux ramener ce perso chez les vivants ou triper chez les morts, que j'avise un scénar ^^]

Mort Passage 5-5
Saega

L’elfe hurla lorsqu’il ressentit la douleur du feu se propageant sur lui. Il courut vers l’entrée. La haine qui avait pris possession de Saega disparut elle aussi. Et, avec elle, partirent les flammes. La personne à terre redevenait invisible aux yeux de Gaellia et Saega.

Au même moment, une porte, à l’opposée, s’ouvrit. Une faible lueur pénétra dans la salle. Seulement suffisante pour éclairer les deux humains, et projeter des ombres nullement rassurantes.

Luttant contre la douleur, ils se levèrent péniblement. Ils regardèrent vers la sortie. Il s’agissait d’un lieu verdoyant envahi par la brume. La femme parvint à apercevoir à travers le voile, un sentier menant vers l’inconnu.

Cependant, l’inconnu était plus attirant que le connu qu’il se trouvait à portée immédiate.

« Allez, viens Saega, dit Gaellia en le prenant par le bras. »
« Mais… et… le monsieur ? »
« Quoi ?! lança-t-elle en s’arrêtant brusquement. »
« Euh… non. Rien, répondit Saega ne voulant pas déclencher de conflit. »

Ils atteignirent l’encadrement, franchirent les quelques marches se dressant devant eux et posèrent le pied sur le sentier.

Aussitôt, une bourrasque souffla. Un claquement. La porte s’était fermée. Elle n’était plus visible. Ils étaient à présent dans une forêt, non pas inquiétante, mais pas rassurante pour autant une fois que l’on était dedans.

Gaellia remit ses cheveux en place, tandis qu’elle regardait les alentours.

« Il y a un petit lac au loin, au bout du chemin, dit Saega. »
« Ah bon ? Je ne le vois pas. »

Saega n’ayant rien vu de prime abord, avait amplifié sa vision. Il avait vu l’étendue comme s’il se trouvait à un pas. Il avait aussi remarqué des remous étranges à sa surface, mais n’y avait prêté attention.

L’explorateur fit un pas sur le sentier. Puis un deuxième. Et, il s’écroula. Il dévala ainsi la piste de terre en roulant sur lui-même sur une bonne centaine de mètres. Heureusement, un arbuste présent sur sa route le stoppa. Malheureusement, il se brisa le bras au passage. Le même que le chef gobelin lui avait cassé de son vivant.

Le hurlement fit s’envoler tous les volatiles à dix kilomètres à la ronde. Dans le ciel, un observateur attentif aurait donc pu y voir un petit oiseau solitaire au plumage gris s’éloignant lentement et difficilement.

Il fallut un certain temps à Gaellia pour rejoindre Saega. Le chemin était traître. Le jeune homme l’avait appris à ces dépens. Marcher en ne voyant rien, n’aidant pas.

« Mais… pourquoi… comment… Non, mais tu as joué ton coup comment pour te casser le bras ? se moqua-t-elle sans pouvoir s’en empêcher. »
« Je sais pas. J’ai vu le lac. Puis, après j’ai plus rien vu. »
« Et là, maintenant, tu vois ? »
« Je sais pas. J’ai les yeux ouverts ? »
« Oui. »
« Bah, non alors. »
« Tsss. Bon, bouge pas. Je vais voir si je peux trouver de quoi soigner ton bras. »
« Bon, bah d’accord. »

Tandis que Gaellia partit à la recherche d’herbes médicinales, Saega ne bougea pas de sa position comme demandé. C’est-à-dire qu’il était étendu, face comme terre, son bras cassé appuyant toujours contre l’arbuste. Pour ne pas aspirer de terre, il inspirait lentement et expirait fortement.

La femme s’éloigna du blessé, et du chemin d’une vingtaine de mètres. Elle fouilla le sol, et l’herbe. Mais en vain. Il augmenta donc la distance la séparant de la piste à cinquante mètres. Toujours rien. Elle passa à cent mètres.

Elle vit un éclat aussi bref que pâle du coin de l’œil. Elle se dirigea vers lui. Arrivée à l’endroit où elle pensait l’avoir vu, elle remarqua quelque chose sur l’arbre le plus proche d’elle.

A cent cinquante mètres de là, Saega avait dépassé le stade de la douleur. Il s’était évanoui.

[MDJs, pouvez-vous dire ce que Gaellia a vu sur l’arbre ? Sinon, se passe-t-il quelque chose ?
Alors, le Fol, concernant le parcours chez Nethfer. Saega compte bien y rester jusqu’à sa mort ^^ Mais, là, il aide Gaellia à récupérer son étincelle de vie.
Donc, Gaellia compte partir, et revivre, tandis que Saega non.
En gros, prévois un scénar pour permettre à Gaellia de partir. Après, tu pourras te faire plaisir avec Saega en le laissant errer chez les Morts.]
Erg : C'est une genre de libellule dégoutante, une genre de libellule avec quatres grosse pattes et des mandibules.

Mort Passage 5-6
Saega

Gaellia en voyant la grosse bestiole sur le tronc se demanda comment elle avait fait pour ne pas la remarquer auparavant. Il s’agissait d’une sorte de libellule géante. Elle était aussi longue que Gaellia était haute.

Elle sentait les yeux de l’insecte vriller en elle. Comme s’il pouvait lire dans ces pensées. La tête se pencha d’un air, puis de l’autre. La femme se surprit à imiter la bestiole. Elle n’arrivait plus à détacher son regard de celui, pénétrant, de la libellule.

Son esprit plongea dans les deux abysses s’ouvrant devant elle. Alors qu’elle l’avait trouvée répugnante au premier abord, Gaellia changea d’avis lorsqu’elle s’enfonça encore plus profondément dans les tréfonds de l’esprit de l’agrion.

La créature d’un aspect morne avait un esprit coloré. Contrairement à l’endroit où elle habitait, elle était pleine de vie. Dans un sens, elle ressemblait à Gaellia.

Un quart d’heure passa. La connexion entre la femme et l’insecte géant ne s’était pas rompue. Et Saega gisait toujours inconscient sur le sol. Gaellia apprenait une multitude de choses au contact de la libellule. Pareillement pour la libellule. Saega, lui, n’apprenait rien. Il avait sombré dans le néant.

Elle n’aurait jamais pensée que la mort pouvait revêtir tant de formes. Elle s’extasiait devant ce miracle de la mort. Qui aurait pu penser que la mort avait tant d’attraits ? Qui aurait cru que la mort puisse vivre ainsi ?

Pourtant, plus la mort attisait son âme, plus son étincelle de vie était brillante et flamboyante. Pour Gaellia, la vie ne valait la peine d’être vécue que si on pouvait mourir. Elle en avait eu une nouvelle fois la confirmation au contact de la libellule.

Le contact rompu, elle se souvint de qui elle était. Et aussi de Saega.

Elle allait se diriger vers le jeune homme lorsqu’elle retourna la tête vers la libellule. Cette dernière était partie. Et, se dit-elle, elle devait en faire de même. Bien qu’apaisante, la forêt n’en était pas moins étrange. Et, surtout, elle devait trouver de quoi soigner Saega.

Elle arriva enfin près de l’évanoui. Il avait l’air en paix. Comme si ce qui se passait autour de lui n’avait aucun impact sur lui. Mais, cet instant de sérénité cessa brusquement. Gaellia réveilla Saega.

Il ouvrit les yeux péniblement et immédiatement fut assailli par la douleur. Il jura, pesta contre sa maladresse. Mais, en son for intérieur, il savait pourtant qu’il avait eu de la chance, il aurait bien pu mourir. Une telle pensée le surprit car il était déjà mort. Mais, il ne s’en souciait déjà plus quelques secondes plus tard.

« Merde, rouspéta Gaellia, j’ai oublié de ramasser de quoi te soigner. Attends encore un peu, je reviens vite. »

Saega n’eut pas le temps de réagir que la femme était déjà repartie. Mais, cette fois, bien que la souffrance était atroce et menaçait à chaque instant de le faire perdre connaissance, il entreprit de changer de position. Il essaya de s’adosser contre l’arbuste qui lui avait sauvé la vie.

Gaellia était à nouveau repartie à la recherche de plantes pouvant soigner ou du moins apaiser l’explorateur. Cette fois, elle alla dans une autre direction que la première fois.

Elle s’éloigna aussi davantage. Elle était à près de trois cents mètres du blessé. Et, pourtant, elle n’avait encore rien trouvé. Elle commençait à désespérer. Elle décida donc de faire marche arrière, mais pas en ligne droite, en faisant un grand détour. Tout cela pour inspecter la plus grande zone possible.

[MDJs, Gaellia va-t-elle trouver de quoi soigner Saega ?
Va-t-elle trouver autre chose ? Si oui, quoi ?
Va-t-il arriver quelque chose à Saega durant l’absence de Gaellia ? Si oui, quoi ?]

[Brise : Elle trouve de quoi te soigner, enterré à une faible profondeur. C'est la libellule qui lui dit où se trouve ce qu'il faut; dedans, il y a de quoi te soigner, tu trouves ce que tu veux mais juste de quoi te soigner ; il n'arrive rien à Saega]

Mort Passage 5-7
Saega

Gaellia poursuivait sa recherche, mais aucune trace de végétaux pouvant soigner quoi que ce soit. Et, plus elle se rapprochait de Saega, plus elle désespérait de trouver quelque chose.

Alors, qu’elle pouvait voir le blessé, elle remarqua un mouvement non loin de lui. Il s’agissait de la libellule. Intriguée, elle courut vers la bestiole, et passa à côté d’un Saega étonné en coup de vent. Mais, le temps qu’elle arrive, il n’y a plus rien, à part la trace de ces pattes dans la terre.

Se demandant ce que pouvait bien faire la libellule ici, elle regarda de plus près les marques imprimées dans le sol. Il lui sembla apercevoir quelque chose, il s’agissait d’une fleur d’ange. Elle creusa pour l’extraire délicatement de son carcan de terre sans abîmer ces racines, lorsque ces mains cognèrent une surface dure et râpeuse d’un bruit sourd.

Elle déblaya un peu plus de terre, et mis à jour une petite boîte en bois. Elle la prit, la débarrassant de la poussière la recouvrant, puis essaya de l’ouvrir. Elle n’eut pas besoin de forcer. Quelle ne fut sa surprise lorsqu’elle y découvrit de quoi panser les blessures de Saega. Comme quoi, le royaume des Morts était bien adapté à la surmort.

« C’est bon, j’ai ce qu’il te faut, dit-elle en rejoignant l’explorateur. »
« Humf, parvint à sortir Saega. »
« Bon, maintenant, tu ne bouges plus, sinon… »

Elle déchira la manche de la chemise du jeune. Elle mesura la gravité de la blessure, et la détermina lorsque Saega poussa un petit cri de douleur alors qu’elle n’avait fait qu’enlever la manche.

« Bon, je te préviens, ça va faire mal. Tu devrais mordre quelque chose. Mais pas moi, évidemment. Tiens, prends ce bout de bois. »

Elle lui fourra une branche moussue dans la bouche, puis s’attela à sa tâche. Elle saisit le bras cassé, et d’un mouvement brusque le redressa. La branche se cassa en deux, et des larmes de souffrance coulaient le long des joues de Saega.

Gaellia utilisa ensuite le matériel contenu dans la boîte pour soigner la blessure. Avec ce qu’elle avait utilisé, le bras devrait être remis assez rapidement. Mais, seulement s’il restait au repos. Pour s’assurer que tel serait le cas, elle lui conçut une attelle à l’aide de ce qui jonchait le sol et d’un des bandages de la boîte.

A présent que la blessure la plus grave était soignée, elle pouvait s’atteler aux autres, résultant de l’attaque surprise de l’elfe.

Une heure plus tard, les soins étaient terminés. La boîte était aussi quasiment vidée.

Maintenant, qu’allaient-ils faire ? Se reposer de suite ou alors essayer de rejoindre le lac avant ?

[MDJs, se passe-t-il quelque chose ? Comme par exemple, un ange venant donner une quête à Gaellia. Ou alors comme une bête sauvage (ou non) décidant de les attaquer (ou non ^^). Ou bien, un changement de décor aussi soudain qu’inattendu. Ou alors, autre chose ^^]

Soudain, le bras de Saega se mit à luire sous l'action d'un produit que Gaellia avait utilisé. L'attelle explosa sous la pression invisible qui s'exerçait, et Saega hurla de douleur tandis que les bandages, rongés, tombaient au sol en lambeaux. Lorsqu'il rouvrit les yeux, environné d'une fine poussière scintillante, le beaume s'était évaporé de la blessure qui... N'existait plus. Sa chemise n'avait pas résisté à la mystérieuse alchimie, et tomba en morceaux. Tandis que Gaella et Saega se remettaient de leurs émotions, une biche d'argent, vive comme le vent, passa devant eux en trois bonds grâcieux et continua son chemin...

(à toi de voir ce que tu en fais )

(HRP : incohérence dans ton inventaire : Jovaris n'a pas d'indication quant au type de troupe, ce qui veut dire qu'il n'a aucun, absolument aucun statut ni armement. Mets un type de troupe connu, sinon mets au moins 2 indications courtes : guerrier elfe ou mage humain par exemple. Dans ce cas il faut préciser son équipement en dessous des troupes, s'il en a, sinon cela signifie qu'il n'a rien)

Mort Passage 5-8
Saega

« Wow, c’est la première fois que ça me fait ça. Je ne pensais pas que mes soins étaient si efficaces. Je devrais peut être mourir plus souvent. »

Puis, elle regarda Saega, anciennement blessé. Elle pouvait voir les tatouages qu’il arborait.

« Je crois aussi que tu devrais te rhabiller aussi, dit-elle d’un air faussement gêné. »
« Je veux bien, mais avec quoi ? »
« Ah… »

Saega avait réussit à lui damer le pion. Elle ne savait que répondre. Mais, une biche argentée vint la sortir de l’embarras en surgissant devant eux pour aussitôt disparaître en sautant au début d’un petit bosquet.

« Vite Saega, suivons-là, lança-t-elle heureuse de la diversion. Elle peut nous mener vers mon étincelle de vie. »
« Mais, je croyais que… »

Gaellia tira sur le bras à présent guéri du jeune homme et le fit se lever. Sans l’attendre davantage, elle se mit à suivre la biche.

En deux bonds, l’animal avait réussit à doubler la distance la séparant de ces poursuivants. D’un autre, elle se réceptionna sur un arbre couché. Elle stoppa sa course, tourna la tête vers les humains. D’un air dédaigneux ou en donnant au moins l’impression, elle se détourna et reprit sa progression.

« Mais, c’est qu’elle se moque de nous en plus, grogna Gaellia en haletant. »

La biche savait où elle allait, mais pas ceux qui la suivaient difficilement. Mais, invariablement et inlassablement, ils s’éloignaient du chemin, du lac ainsi que de la forêt. Les arbres se faisaient plus rares. Ils étaient remplacés par des buissons étendus et denses.

La biche avait ralentie l’allure pour permettre aux deux-pattes de la suivre. Elle bondissait avec élégance et grâce au dessus des fourrés tandis que les deux humains devaient les traverser en force.

Sensiblement, l’air changeait. Il charriait une légère odeur iodée caractéristique de la proximité avec la mer.

Brusquement, la végétation laissa la place à de la pierre. Les trois êtres étaient prêts d’une falaise tombant à pic dans les flots turbulents. Dans les cieux, un astre éclairait la scène. Etait-ce la lune, le soleil ou autre chose ? Personne ne le savait, excepté Nethfer et peut être la supposée biche.

Le cervidé se tenait majestueusement au bout d’un prolongement rocheux surplombant la mer. Il semblait attendre.

« Enfin… on t’a… rattrapé, dit Gaellia complètement essoufflée. »
« Euh… ça va Gaellia ? Ton visage est tout blanc, s’inquiéta Saega. »
« Oui… ça… va… bien, parvint-elle à répondre difficilement. Il faut… juste que… je… reprenne… mon souffle. »
« D’accord, mais tu n’as pas peur qu’elle s’échappe ? »

Elle fit non de la tête pour économiser de l’air.

Finalement, la femme réussit à reprendre sa respiration normale et la biche n’en avait pas profité pour décamper.

Gaellia se dirigea vers l’animal et le toisa d’un air qu’elle espérait hautain.

« Alors, tu sais comment je peux récupérer mon étincelle de vie ? »

Devant elle, à la place de la créature quadrupède se tenait à présent une magnifique femme vêtue en tout et pour tout de… bah rien du tout. Elle se trouvait dans le plus simple appareil nullement gênée.

« Dis, tu ne pourrais pas te vêtir ? »
« Quel intérêt ? Cela ne changerait en rien ce que tu devras accomplir. »

[MDJs, que doit accomplir Gaellia ?]

B : Elle doit trouver le "Shferi" (à toi de découvrir ce que c'est) et lui prendre une larme. Larme de rire, larme de tristesse et larme de souffrance, chacune a des capacités spécifiques et totalement différentes. Tu peux broder la réponse de la femme dans ton rp.

Mort Passage 5-9
Saega

« Et que dois-je accomplir alors ? »
« Oh, rien de bien compliqué. Il te suffit de prendre et ramener des larmes de shferi. Pour être plus précise, il m’en faut trois. Trois différentes. Une de rire, une autre de tristesse et une dernière de souffrance. »
« Pas difficile ? Je veux bien, mais c’est quoi un shferi ? »
« Ah… si tu ne sais pas ça, je ne peux rien pour toi. Mais, comme tu m’as l’air… sympathique, je vais te donner un indice. »

La femme dénudée se rapprocha plus de la pointe élancée surplombant les flots. Elle regarda en contrebas et observa une vague se fracasser contre la falaise. Puis, sans regarder Gaellia, elle continua.

« Tu trouveras ce que tu cherches sous l’eau. »
« C’est donc un poisson ? »
« Non. »
« Mais alors comment fait-il pour vivre dans l’eau ? »
« Je n’ai jamais dit qu’il vivait dans l’eau. »
« Mais… tu as dit qu’il vivait sous l’eau. »
« Exactement. »
« Ah, dit Gaellia en réalisant la nuance dans les propos de l’autre femme. »

Elle revint vers Saega qui regardait bizarrement la femme nue. Gaellia se permit un sourire en voyant l’air ahuri de l’explorateur.

« Alors, on se rince l’œil ? demanda-t-elle avec un air malicieux. »
« Euh… non. Je ne me rince pas l’œil. Pas besoin, j’ai pas de poussière dedans. »
« Hum, hum. Alors pourquoi la regardes-tu si étrangement ? »
« Ah… c’est à cause de son grain de beauté qu’elle a sur la fesse droite. Il a une forme qui me fait penser à une tortue. »
« Hum… oui mais bien sûr. Et pourquoi pas à un lézard ? lança-t-elle sarcastiquement. »
« Bah, maintenant que tu le dis… »
« Non, mais je disais ça pour rigoler. »
« Ah, pardon alors. »
« Pas grave. Bon, maintenant, si je me concentrais sur ce shferi. Qu’est ce que ça peut bien être ? se demanda-t-elle à voix haute. »
« Bah, on verra lorsqu’on sera sous l’eau. Non ? »

Gaellia ne répondit pas, mais acquiesça intérieurement. Elle se rapprocha de la femme qui n’a pas bougé depuis. Elle regarda avec appréhension l’eau.

« On peut aller sous l’eau depuis où ? »
« Pourquoi chercher alors que la réponse se trouve sous tes yeux ? Ou plutôt sous tes pieds. »
« Tu veux dire que je vais devoir sauter d’ici ? »
« Je ne dis rien. La manière dont tu rejoindras l’eau ne me regarde pas. Mais tu as raison en disant que le point de départ est ici. »

La jeune femme détourna son regard de la mer. Elle n’avait pas peur de l’eau, ni de la hauteur. Mais, la réunion des deux l’effrayait pourtant. Cependant, elle se résolut à faire le grand plongeon. Pour récupérer son étincelle de vie, elle était prête à tout.

« Saega, tu fais quoi ? Tu restes ici ou tu viens avec moi ? »

Elle espérait que l’explorateur viendrait avec elle, car elle ne se sentait pas très rassurée par l’épreuve.

« Bah, pourquoi pas. Si je peux t’aider, je viens. Je passe en premier ou après toi ? »
« Hum… comme tu veux. »

Saega se rendit que le choix qu’on lui offrait n’en était pas vraiment un. Il passa en premier. Il sauta, les jambes droites, le plus loin possible du bord. Le plouf qui résulta de son plongeon signala son arrivée.

« C’est bon Gaellia. Tu peux venir, entendit la personne interpellée faiblement à cause du ressac. »
« Bon, quand faut y aller, faut y aller. »
« Bonne chance, lança la femme nue juste avant que Gaellia ne saute à son tour. »

Elle arriva saine et sauve dans l’eau. Mais, son épreuve ne faisait que commencer.

Mort Passage 5-10
Saega

Gaellia et Saega étaient dans l’eau. C’était déjà un bon point. Seulement, ils ne savaient pas vers où ils devaient aller ensuite. De plus, les vagues les poussant vers la falaise ne les aidaient pas.

« On va où maintenant ? questionna Saega. »
« Je ne sais pas exactement. Je sais seulement qu’il faut aller sous l’eau. D’après ce que j’ai… » Une vague un peu plus haute que les autres força Gaellia à boire la tasse. Après avoir toussé un peu, elle continua. « Ca doit être une grotte sous l’eau que nous cherchons. J’espère seulement qu’elle n’est pas trop loin de la surface. »
« Moi aussi, approuva l’explorateur. »

Ainsi, à tour de rôle, ils sondèrent les fonds marins, tandis que l’autre se fatiguait pour rester la tête en de l’eau en étant balloté par le courant. Heureusement, près de la falaise, le fond, sablonneux, n’était pas trop loin ; uniquement cinq-six mètres.

Une heure passa rapidement, ou lentement. Vite lorsqu’ils plongeaient. Beaucoup moins lorsqu’ils attendaient. Ils avaient passé au crible en vain la zone la plus proche que le piton rocheux surplombait. Et, la surface étudiée n’était rien par rapport aux étendues infinies couvertes par l’océan.

Gaellia menaçait de céder au désespoir lorsqu’une gerbe d’eau l’aspergea. La femme nue venait de plonger devant elle. Cette dernière émergea de l’eau et fit un seau périlleux. Elle était toujours aussi peu vêtue, mais à la place de jambes, elle avait une queue de poisson recouverte d’écailles.

« Eh, ça ne va pas de faire ça ! Tu as failli me noyer, cria-t-elle. Tiens, tu es une sirène, demanda-t-elle en se calmant après avoir vu l’étrange appendice. »
« Non, je suis pas une de ces créatures, mais prendre leur apparence m’aide dans ce milieu. »
« Tu es venue te moquer ou pour m’aider ? »
« Aucun des deux. Je suis venue me désaltérer. »
« Dites, si ça ne vous ennuie pas trop, on pourrait continuer, osa dire Saega qui fatiguait. »
« Dis, tu pourrais nous donner un autre indice, demanda Gaellia en ignorant les paroles de Saega. S’il te plait, rajouta-t-elle avec un instant de silence. »
« Bon, puisque vous semblez si empoté, vous les humains, je veux bien daigner vous renseigner un peu, lui répondit-on d’une voix dédaigneuse. Suivez-moi ! »

Et la sirène plongea dans les flots. Gaellia réprima le juron qu’elle voulait lancer et prit sa respiration avant de la suivre. Saega qui n’avait pas suivi le débat se contenta d’inspirer le plus d’air possible et de mettre la tête sous l’eau à son tour.

Tous les trois s’enfoncèrent dans la mer se rapprochant rapidement du fond. Puis, ils s’éloignèrent de la côte. Seulement, au bout d’à peine une minute, Saega n’avait presque plus d’air en réserve. Son visage virait au cramoisi et il agitait ses bras et ses jambes frénétiquement pour remonter à la surface.

Le guide sentant le danger menaçant le jeune homme se retourna. Elle lâcha un soupir puis entreprit de créer une sphère d’air autour de Saega et de Gaellia. Pouvant à nouveau respirer, Saega se calma et se relâcha.

La traversée des flots reprit. Au bout d’un temps indéterminé, s’étant probablement suffisamment éloigné de la terre ferme, ils s’enfoncèrent davantage. Une lumière faible laissa la place progressivement aux ténèbres. Pourtant, les deux humains parvenaient toujours à suivre leur guide.

Puis, au milieu des ténèbres, un point lumineux apparut. Et, il grossissait tandis qu’ils nageaient vers lui. La taille se stabilisa et prit la forme de l’entrée d’un tunnel. La femme les menant stoppa et montra aux deux autres la direction à suivre. Puis, elle partit, laissant cependant la bulle d’air les protégeant.

Mort Passage 5-11
Saega

La suite se passa rapidement. Ils furent aspirés dans le tunnel sans rien pouvoir y faire, même en luttant de toutes leurs forces. Saega força tellement qu’il perdit connaissance.

Il ne revint à lui que plusieurs heures plus tard. Il se trouvait allongé sur de la mousse dans une pièce sèche, chaude et bien éclairée par des sortes de torches à la lueur verdoyante.

La première chose qu’il remarqua en se réveillant, ce fut l’absence de vêtements le recouvrant. Il était complètement nu. On pouvait parfaitement apercevoir ces tatouages et toutes les cicatrices, preuves d’une vie mouvementée.

Il était complètement affolé. Tout d’abord à cause de sa nudité, car il se souvenait portant des habits il y a peu de temps, et aussi parce qu’il ne savait pas où il se trouvait. Il se leva pour essayer de régler au moins d’un de ces problèmes. Une fois debout, il vit que ces habits pendaient à une excroissance rocheuse du mur.

Il les prit, et se rendit compte qu’ils étaient secs et n’avaient aucune trace de sel malgré le séjour prolongé dans la mer qu’ils avaient subi. Il faillit se brûler en touchant la pierre sur laquelle ils reposaient.

Saega enfilait ces vêtements lorsqu’une personne entra dans la pièce.

« Saega ? Ah, tiens, tu es déjà debout ? Quoi ? demanda la nouvelle arrivée en voyant la tête qu’il faisait. »
« Euh… bah, je suis entrain de m’habiller, alors… »
« Ah, ça ? Ne t’en fais pas pour moi, j’ai déjà vu pire. »
« Peut être, mais je pensais surtout à moi, là. »
« Ah. Dépêche-toi alors, si ça te dérange tant que ça. »

Saega s’habilla en hâte, en maugréant et tournant le dos à Gaellia. Cette dernière grimaça en voyant les blessures de son dos. Mais, elle eut aussitôt après un sourire coquin lorsqu’elle baissa son regard sur son postérieur.

« Pas mal, commenta-t-elle. »
« Hein ? Quoi ? fit le jeune homme qui se retourna une fois complètement vêtu. »
« Non, rien de spécial, je pensais à voix haute, dit-elle avec un grand sourire. Bon, puisque tu es prêt, tu vas pouvoir faire connaissance avec le shferi. »
« Et c’est quoi un shferi ? »
« Pas quoi, mais qui. Et tu le sauras bien assez tôt Saega. »

Saega suivit donc Gaellia qui semblait savoir où se rendre. C’est donc après une petite dizaine de minutes de marche que la jeune femme s’arrêta devant une porte circulaire en pierre. A côté reposait une masse. Elle s’en saisit et frappa la porte avec à deux reprises.

« Mais arrête Gaellia, tu vas tout casser ! hurla Saega. »
« Ne t’inquiète pas pour si peu. C’est le seul moyen pour prévenir de notre présence. »
« Entreeeez, gronda une voix grave. »

La porte roula pour laisser passer Gaellia et Saega. Après un moment d’appréhension, le jeune homme pénétra à la suite de la femme.

Mort Passage 5-12
Saega

La salle dans laquelle ils entrèrent était immense. Le plafond, à une douzaine de mètres de hauteur, miroitait comme de l’eau. Deux séries parallèles de colonnes en pierre lisses joignaient l’entrée de ce qui semblait être un trône. A chaque colonne, une torche diffusant de la lumière verdâtre éclairait la pièce. Sur le trône, en os d’un quelconque monstre marin blanchi par le temps, se tenait assise une silhouette paraissant ridicule par rapport au gigantisme du reste de la scène.

« Avancez, dit la personne sur le trône. »

Mais cette fois, la voix était moins grave. Elle ressemblait à celle d’un enfant. Ce qui se révéla être vraiment le cas lorsque Gaellia et Saega obéirent à l’ordre donné. Un garçon d’environ sept ans. Un visage fin et impassible surmonté d’une tignasse blonde. Ces deux yeux gris fixaient les deux humains.

« Stop, n’approchez plus ! Qui êtes-vous et que faites-vous ici ? »
« Je me nomme Gaellia, et lui c’est Saega. Et, si nous sommes ici, c’est afin de pouvoir récupérer mon étincelle de vie. »
« Et comment comptez-vous vous y prendre ? »
« Je dois faire ce que l’on me demande. Je dois obtenir de vous des larmes. »
« Pour quelle raison vous donnerais-je quelque chose d’aussi précieux ? »
« Parce que c’est le seul moyen pour elle de revivre, intervint Saega. »
« Et alors, la mort fait partie de la vie. Il faut savoir l’accepter lorsqu’elle survient. »
« Mais pourquoi ?! Pourquoi une personne qui est morte n’aurait-elle pas le droit d’essayer de revivre ? »
« Je dis seulement que ce que vous voulez est trop important pour ce que vous voulez en faire. »
« Donc, je ne peux espérer avoir trois de vos larmes ? demanda Gaellia. »
« Exactement. »
« Mais, ce n’est pas juste, s’exprima l’explorateur. »
« Que sais-tu de ce qui est juste et ne l’est pas ? Pourquoi devrais-je céder ce que je possède de plus cher au monde sans contrepartie ? »
« Je… Bah… je sais pas. Mais pourquoi vous dites ce qu’il y a de plus cher au monde ? »
« Venez, je vais vous montrer pour que vous compreniez. »

L’enfant se leva et traversa la pièce, passant devant l’homme et la femme. Il en sortit, et les mena à travers un dédale de couloirs et de pièces pendant plus d’une heure. Gaellia qui avait pourtant passé le temps que Saega avait mis à récupérer pour explorer les lieux ne reconnut pas le chemin employé.

« Voilà, nous y sommes. »

Devant eux, une immense paroi translucide. Derrière elle, se trouvait d’immenses cristaux. Chacun luisait d’une lueur différente. Il y en avait treize.

« Voici mon trésor. Dans chacun de ces cristaux, une de mes larmes y est enfermée. »
« Pourquoi ? demanda naïvement Saega. »
« Pour protéger mon passé. Pour protéger mes souvenirs. Pour protéger ma vie. »
« De quoi cherches-tu à les protéger ? »
« De moi. »
« Mais pourquoi ? Pourquoi vous vous feriez du mal ? »
« Oh, ce ne serait pas volontaire. Mais, si mes souvenirs, et avec eux mes émotions revenaient, je ne sais pas comment de temps je tiendrais. »
« Donc, si j’ai bien compris, tu ne veux pas me donner tes larmes de peur que tu les détruises. »
« Oui. »
« Mais Gaellia ne va pas pouvoir revivre alors, déclara Saega tristement. Eh, dit-il après un éclair fugace de génie, elle en a seulement besoin le temps que l’ange lui redonne son étincelle de vie. Après, elle pourra vous les rendre, non ? »
« Non, ce n’est pas possible car dès qu’elle aura récupéré son étincelle de vie, elle ne pourra accéder à ce lieu. »
« Oui, mais moi, je le pourrais encore alors. Alors, vous en dites quoi ? Vous lui prêtez vos larmes, et dès qu’elle a eu ce qu’elle veut, je reviens vous les rendre. »
« Qui me dit que vous tiendrez parole ? »
« Moi. Je vous le promets. Je vous jure que j’y ferais très attention. Je suis prêt à vous laisser ce que vous voulez en échange. »

[MDJs, pouvez-vous donner la réponse de l’enfant (qui est aussi le shféri de la quête) ? S’il est d’accord pour prêter ces larmes, en échange de quoi. Et, la quête de Gaellia est-elle réussie alors ? Si oui, peut-elle enfin récupérer son étincelle de vie ?]

Mort Passage 5-13
Saega

Saega vit avec joie que l’enfant acceptait sa proposition ; Gaellia allait pouvoir revivre. Il le suivit donc docilement dans une pièce étrange. Et se plaça comme demandé au centre de l’étoile.

Alors, il vit le garçon s’approcher de lui. Puis, sans prévenir, une lueur verte, de plus en plus puissante, sortit du corps de l’explorateur. Mais, plus la lumière gagnait en puissance, plus Saega souffrait. Il ne pouvait en aucun cas se soustraire à la douleur, ni arrêter le rituel. La souffrance l’empêchait de bouger, mais nullement d’hurler.

Après dix minutes interminables, il put voir devant lui Hysturyl, son compagnon qu’il n’avait plus vu depuis un moment. Il avait des tonnes de questions à lui poser, mais il n’avait pas la force de parler.

Il se laissa donc guider par le shferi et par son ami. Ils arrivèrent à la sortie, là où Gaellia attendait. Sentant le malaise de Saega, la jeune femme voulut l’aider. Mais, la lueur l’en empêcha en lui disant qu’il s’en occupait.

Elle voulut protester, mais le garçon lui fit signe de partir. Avant de pénétrer dans l’eau, Gaellia prit une grande inspiration et plongea. Saega la suivit peu après, laissant Hysturyl derrière lui en sachant qu’il le reverrait bientôt.

Il n’aurait jamais pu revenir à la surface vivant sans l’intervention de celle qui leur avait ordonné de trouver le shferi. Cette dernière les attendait dans l’eau et les enveloppa d’une bulle protectrice.

Le retour à la surface se déroulant bien, mais lentement. Aussitôt au pied de la falaise, les deux humains sentirent des remous autour d’eux. Puis, les flots s’élancèrent dans les airs pour atterrir sur la terre ferme avec eux. Ils se retrouvèrent gisant sur le dos, mais arrivés à bon port.

Presque aussitôt, la femme étrange apparut devant Gaellia attendant les larmes. Elle se les vit remettre rapidement. Elle ouvrit le flacon et contempla la splendeur des larmes, puis raferma le flacon l’air satisfait. Elle les lui rendit après.

« Tu as rempli ta part du contrat, je vais donc remplir la mienne. »

Gaellia sentit une chaleur inhabituelle dans son corps, puis le vit luire un instant. Elle venait de récupérer son étincelle de vie.

« Maintenant que tu as récupéré ton dû, je vous laisse. »
« Non, cria Saega, attendez ! Est-ce que vous pouvez m’aider à rendre les larmes ? »

Mais, elle avait déjà plongé dans l’eau sans écouter Saega. Le jeune homme voulait accompagner Gaellia jusqu’à la fin de son voyage, mais il désirait aussi revoir et libérer Hysturyl qu’il venait juste de retrouver. Le choix fut rapide, mais difficile.

« Au revoir Gaellia, dit-il avec regret. »
« Pourquoi donc ? Tu pars ? »
« Non, mais je dois aller chercher Hysturyl. Et, tu seras déjà partie lorsque je reviendrais. »
« Peut être pas. Qui sait ? Allez, va, rajouta-t-elle devant le visage étonné de Saega. »

Gaellia lui tendit la fiole contenant les larmes.

Saega prit son courage à deux mains pour rassembler toute ces forces et son courage, puis sauta une nouvelle fois à l’eau. Et, contrairement à la première fois, il connaissait à présent le chemin à emprunter. Il s’immergea complètement, avec une grande inspiration, que lorsqu’il se trouva au-dessus de l’entrée de la grotte pour diminuer l’effort à fournir.

Le trajet sous-marin fut laborieux. Ces muscles le faisaient souffrir à chaque mouvement. Mais, s’il s’arrêtait, c’était la mort qui l’attendait. Le fait qu’il se trouve déjà dans le Royaume des Morts n’y changerait rien. L’entrée fut donc vite atteinte, mais il restait un bon bout de chemin immergé à parcourir.

Saega sentit une immense douleur dans la poitrine au moment où il voyait enfin la sortie. Il commençait à suffoquer. Le manque d’air se faisait sentir, mais la fatigue l’empêcha de paniquer. Les derniers mètres, il les franchit, il ne sut comment. Le manque d’oxygène ayant brouillé sa vision. Ce fut donc avec bonheur qu’il accueillit l’air qui entra dans ces poumons.

Dès qu’il eut suffisamment récupéré son souffle, il partit à la recherche d’Hysturyl. Mais, il n’eut pas longtemps à chercher, le shferi le trouva rapidement. Ce dernier le mena à la salle des larmes et après que Saega lui eut rendu ses biens et qu’il les ait remis à leur place, ils partirent vers la pièce au pentacle.

A nouveau, l’enfant demanda à Saega de se mettre au centre du symbole mystique. Mais, Husturyl refusa que l’explorateur ne le fasse. Il réclama au contraire que le shferi le libère seulement. N’ayant aucune envie de discuter, et Saega ayant ramené à bon port ses larmes, il s’exécuta.

« Hysturyl, ça faisait… »
« Plus tard Saega, l’interrompit-il. Pour le moment, contentons-nous de rejoindre la surface. »
« Au revoir, fit Saega à l’adresse de l’enfant. »

Ce dernier ne répondit pas et les quitta. Le trajet du retour fut plus aisé que l’aller, bien que Saega ne menace de tomber de fatigue. Htsturyl avait utilisé une partie de son pouvoir pour le faciliter.

Le jeune homme semblait épuisé mais satisfait lorsqu’il refit surface en compagnie de la lueur verte qu’était Hysturyl.

« Comment on va remonter ? Parce que là, j’en peux plus. »
« Ne t’inquiète pas pour ça. »

Autour d’eux, la mer d’agita violemment et se mit à bouillir. De la vapeur d’eau les enveloppa rapidement les rendant aveugle à ce qui les entourait. Saega eut une sensation de mouvement. L’instant d’après, la vapeur disparut brutalement, il put voir qu’il était à présent dans un lac près du bord. Il nagea vers la terre ferme.

Il sentit sous sa main de l’herbe. Le décor qui l’entourait était émerveillant. Un souvenir par si lointain que cela refit surface, et il se rendit compte qu’il se trouvait à présent au Cercle Vert, enfin non loin de lui. Espérant que Gaellia ne soit pas encore partie, il tituba, plus qu’il ne marcha, vers le puits de lumière qu’il avait déjà emprunté une fois. Saega fut donc étonné lorsqu’il vit que Gaellia était encore présente.

« Mais... je croyais que… »
« Que quoi ? Que j’étais partie sans t’avoir remercié ? »

Et, sans laisser à Saega le temps de réagir, elle l’embrassa sur la bouche. Ce fut bref et elle le conclut par un petit " Merci " espiègle. Puis, elle quitta ce monde pour retourner dans celui des vivants. La surprise se peignait sur le visage de l’explorateur, mais pour peu de temps. La fatigue reprit ces droits, et il sombra dans un sommeil profond en rêvant de la dernière chose qu’il venait de vivre. La lueur verte se rapprocha de lui comme pour veiller sur lui et ces songes.

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