Lendac
Poste n°1Lendac a enfin débarqué sur la terre promise, celle qui pourrait lever le voile sur ses origines. Il fermait les yeux et respirait les embruns venant de la mer, comme si le vent pourrait lui souffler la réponse. Evidemment, il ne se passait rien. Il se tenait là, immobile, au milieu de la foule, au milieu des marins et autre voyageurs animés par d’autres objectifs, plus ou moins proche de ceux de Lendac. Il se tenait là, sur le quai 8, le quai flottant des petites embarcations.
Il avait pris le billet le moins chère. Les gens étaient légèrement rustres, c’est un fait, mais il n’eu pas de problèmes durant la traversée, mise à part peut être un ou deux bagarres que Lendac attribuait à la proximité de tout ces voyageur. Car pour qu’un voyage soit le moins chère possible, il fallait bien entendu l’amortir avec le plus de monde possible. Et les conditions du voyage étant sommaire dans ce bateau nommé « Rafiot 5 », les seuls personnes acceptant de payer le voyage était soit fauché comme l’était Lendac, soit des barbares en mal d’aventure.
Il décidât, au bout d’une trentaine de secondes, de réouvrire les yeux. Il avait eu rarement l’occasion, au cours de sa vie passée dans le désert, de voir autant de monde. Le monde était pressé. Il poussait Lendac, afin qu’il se décide à avancer.
« Hey, bouges toi, duchnoc ! »
« Les gens sont vraiment stupides pour s’arrêter sur le ponton alors que les autres déchargent ! »
« Y en a qui ont rendez vous là »Et je passe les expressions les plus indélicates. Pourtant, Lendac n’y prêtait pas une grande attention. La seule chose qui le gênait , c’était surtout qu’il ne passait pas inaperçus. Se fondre avec la population signifiait faire comme tout le monde. Bousculer, décharger, insulter, transpirer, avancer. C’était cette dernière action que devait faire Lendac.
Il commençait maintenant à avancer. Plus il s’enfoncait dans cette folle foule, plus les odeurs iodées apporté par le vent était remplacer par des odeurs de sueurs, de saleté, et d’égout. Les docks n’étaient pas l’endroit le plus riche de la ville.
Tout en avançant vers le centre, il commençait à compter les pièces qu’il avait dans sa bourse. Il était subjugué par le fait que tout le monde ignore tout le monde. Ce n’était pourtant pas un coin qui manquait de population, ni de population qui avait besoin d’attention d’ailleurs.
Sur les côtés, des mendiants, des troubadours, des diseuses de bonne aventure, des escrocs. Le seul qui retenait vraiment l’attention de Lendac, c’était le troubadour. Vêtements déchirer, l’air triste, le visage sale, ce n’était pas le troubadour du roi. Il ne manquait pourtant pas de talent. Il roulait à merveille les « r » de sa chanson
Lendac l’écouta jusqu’à la fin.
- Spoiler:
Dans le port-pergas
Y a des marins qui chantent
Les rêves qui les hantent
Au large de port-pergas
Dans le port-pergas
Y a des marins qui dorment
Dans la melasse
Le long des berges mornes
Dans le port-pergas
Y a des marins qui meurent
Pleins de bière et de races
Aux premières lueurs
Mais dans le port-pergas
Y a des marins qui naissent
Dans la chaleur épaisse
Des langueurs lassent
Dans le port-pergas
Y a des marins qui mangent
Sur des nappes trop blanches
Des poissons ruisselants
Ils vous montrent des dents
A croquer la fortune
A décroisser la Lune
A bouffer des haubans
Et ça sent la morue
Jusque dans le coeur des frites
Que leurs grosses mains invitent
A revenir en plus
Puis se lèvent en riant
Dans un bruit de tempête
Referment leur braguette
Et sortent en rotant
Dans le port-pergas
Y a des marins qui dansent
En se frottant la panse
Sur la panse des grâces
Et ils tournent et ils dansent
Comme des soleils crachés
Dans le son déchiré
D'un accordéon rance
Ils se tordent le cou
Pour mieux s'entendre rire
Jusqu'à ce que tout à coup
L'accordéon expire
Alors le geste grave
Alors le regard fière
Ils ramènent leur batave
Jusqu'en pleine lumière
Dans le port-pergas
Y a des marins qui boivent
Et qui boivent et reboivent
Et qui reboivent encore
Ils boivent à la santé
Des putains de port-pergas
D’ Hek-Adir et d'ailleurs
Enfin ils boivent en masse
Qui leur donnent leur joli corps
Qui leur donnent leur vertu
Pour une pièce en or
Et quand ils ont bien bu
Se plantent le nez au ciel
Se mouchent dans les étoiles
Et ils pissent comme je pleure
Sur les femmes infidèles
Dans le port-pergas
Dans le port-pergas
Une fois sa chanson terminée, Lendac lui donna une pièce d’or. Il y avait des gens bien plus malheureux que lui dans le monde. Si une personne pouvait être heureux grâce à une seule pièce, alors il se devait de l’aider.
Il ne restait plus à Landac que 119 pièces. Il pensait, continuant son chemin vers le centre marchant de Port-Pergas, que sa fortune ne lui suffirait sûrement pas pour traverser le continent comme il le redoutait. Ses objectifs actuel lui apparaissait d’une limpidité évidente.
** Premièrement : trouver des indices sur mon père. Il aimait boire ainsi que les jolies filles
deuxièmement : trouver un travail qui paye plus que la chasse. Peut être que la taverne pourrait apporter les réponses à ces deux questions.
Et puis de toute façon, toute cette eau m’a donné soif**C’est peut être là que son aventure allait commencer. A la taverne. On y trouve informations, repos et divers métisses. Il lui fallait maintenant trouver les bons mots, ceux qui décriraient le plus son père, ceux qui le rendrait unique. Car un homme aimant les filles et aimant boire, c’était courant dans une taverne.