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 Quand chantent les chouettes

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Clane de Malmaison
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MessageSujet: Quand chantent les chouettes   Quand chantent les chouettes EmptyJeu 11 Sep - 3:03

Clane
n°26

[L'attaque de Hautesylves]

Clane, dès qu'il eut fini d'achever les quelques morts qui avaient combattu contre Hautesylve, se retira sur les murailles, contemplant le funeste spectacle qui suivit. Alors que la nuit tombait, abattant son règne peu rassurant, alors qu'un soleil de sang répandait sur la pierre de taille de l'enceinte sa lumière orangée, les vastes troupes du seigneur nécromancien Agramand s'ébranlaient pour investir les différents arbres qui composaient la cité de la sombre forêt. Ils s'introduisaient dans chaque habitation, dans chaque bâtiment, cherchant abri contre les flèches et les carreaux de la garde de Hautesylves. Une voix douce mit fin à sa rêverie.
“Seigneur mercenaire... ?”
“Hum ?”
“Mon maître vous a demandé de le rejoindre après que vous ayez terminé votre...”, le jeune magicien hésita sur le mot à utiliser, “... votre combat.”
“Certes, certes, gentil mousse de la grande arche de la magie, mais je ne sais pas où vit ton maître.”
“Veuillez me suivre, je vous guiderai.”
Et Clane le suvit. L'apprenant le mena jusqu'à l'arbre gigantesque qui trônait au centre de la petite place pavée, au centre de la cité. C'était le coeur de la ville, et c'était là que la Grand-Mage ainsi qu'une grande partie de l'élite de la magie norgorienne s'affairaient, donnant des cours, disputant des théories, rédigeant des thèses sans fin et fouettant des apprentis qui rédigeaient trop lentement leurs thèses. Clane resta un moment abasourdi devant la porte principale du lieu, bien qu'il l'ait déjà vu il y a fort longtemps.
“Par ici.”, se rappela à lui le disciple, qui contourla une racine gigantesque pour prendre une porte dérobée, invisible aux yeux de l'étranger.
Ils furent plongés dans une semi-obscurité coupée à intervalle régulier par de petites sphères oblongues. Elles éclairaient d'une lumière tamisée et bleutée le corps millénaire de ce chaîne vénérable rongé de toutes parts par les rats de bibliothèque et leurs tunnels sans fin. Ils s'enfoncèrent ainsi dans le mastodonte d'un autre temps, passant et repassant dans des couloirs que Clane aurait juré avoir déjà traversé s'il ne devait pas presser le pas pour tenir l'allure de son guide, jetant parfois des regards amusés en direction du grand diable qui s'en voyait pour tenir le rythme tout en faisant bien attention de ne pas trop lever la tête.

Les voix étaient petites, sinueuses. La course, labyrinthique. Son guide, un enfoiré de son père.
“Halte, halte.”, haleta sire Clane.
“Ah ?”, répondit le petite mage, faussement surpris.
Et ils firent halte dans l'une des petites pièces circulaires qu'ils avaient de nombreuses fois traversé.
“Où sommes-nous donc ?”
“A Hautesylve, dans le Grand-Arbre, voyons, quelle question.”, plaisanta l'apprenti, satisfait de sa saillie.
“Humour de mage.”, marmonna dans sa barbe le rétifien, qui continua à aspirer à grande gorgée l'air, lequel semblait plus rare et plus étouffant.


Dernière édition par Clane le Jeu 11 Sep - 4:43, édité 2 fois
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Clane de Malmaison
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MessageSujet: Re: Quand chantent les chouettes   Quand chantent les chouettes EmptyJeu 11 Sep - 3:36

Clane
n°27

“Barbe de con.”

Cette phrase s'imposa dans son esprit. Le chevalier, terrifié par l'intrusion prit à deux mains son gourdin, jetant des coups d'oeil malveillants en tout sens, prêt à se servir de son imposante masse comme il avait su le faire sur beaucoup de monde, vivants et morts confondus.
“Qu'est-ce que !?”, s'écria-t-il, sur ses gardes.
“Mais quoi donc, seigneur mercenaire ?”, sourit le disciple.
Clane se calme en lançant un regard assassin à son compagnon d'infortune.
“Comment t'appelles-tu, fils ?”, grogna-t-il sur un ton de menace.
“Satus, fils de Garht.”, répondit l'autre sur un ton affable, indifférent au ton de son vis-à-vis.
“Et moi Clane. Clane de Malmaison.”
“Vous êtes un Malmaison ?”
“Oh ouais.”, se gonfla d'orgueil le vieux chevalier.
“Nous avons eu un apprenti qui se faisait connaître sous le nom de Eugard de Malmaison. Ce type-là est resté dans les annales.”
“Ah. Un illustre mage qui a su découvrir quelque magie non moins illustre, j'imagine.”
“C'était pas le genre du bestiau. Ca non. Un vrai mangeur de pute. Toutes les courtisanes le connaissaient, et lui aussi, il les connaissait toutes par coeur. Il a mis le feu à trois chambres de l'auberge, et on l'a renvoyé lorsqu'on l'a pris sur le fait.”
“En train de besogner ? Vous êtes astreint au célibat ?”
“Nan. En train de voler des parchemins et des reliques pour se payer ses putes.”
“...”
“Ouais. On l'avait même appelé Eugard le mâlemaison de passe, bahahaha.”
“...”
“Eh bien... votre parent était plus riant, lui.”
La conversation s'éteignit ainsi, et Clane, qui s'était levé de nouveau, regardait un trou béant dans le plafond. Il était lui aussi éclairé par les sphères bleu ciel qu'il avait vu dans les couloirs et se demandait bien à quoi pouvait servir un couloir creusé dans le plafond, et ce de façon tout à fait verticale. Satus anticipa sa question.
“Oui. C'est un couloir. Les mages l'empruntent pour atteindre le niveau supérieur plus rapidement. Ils usent des sorts de lévitation. Hautesylve est fier de son architecture complétée par la magie.”
“Beaucoup de gens utilisent cette voie ?”
“Oh non. La maîtrise des magies a beaucoup baissé à Hautesylve. Quelques maîtres l'empruntent lors des réceptions pour épater la galerie, mais sinon, c'est trop fatiguant. Les maîtres elfes, autrefois, les utilisaient toujours. Ce sont de puissants sorciers, mais ils sont partis, maintenant.
“Ah ! Et puis y'a les disciples qui reviennent du bordel, aussi. Ils escaladent comme ils peuvent pour rejoindre plus vite leur cellule et éviter de tomber sur des gardiens. Je me rappelle d'une fois où Duhir et moi étions...”

“Ouais ouais, c'est bien gentil tout ça, mais il s'agirait d'y aller, maintenant.”
“...”
Et sur ces quelques mots encourageants, ils reprirent le chemin. Satur, vexé, accéléra le pas, mais Clane commençait à prendre le coup. Ils arrivèrent dans un autre secteur de l'Arbre, semblait-il. Les couloirs étaient plus larges, plus grands, mieux éclairés et enrichis parfois enrichis de tapisserie. Des petites fenêtres permettaient une ouverture sur le monde extérieur et prodiguait de l'air pur au chevalier, qui se serait cru mourir étouffé s'ils avaient persisté dans le secteur précédent. Enfin, ils firent face à une grande porte sphérique, lourdement sculptée. L'apprenti tapa dans ses mains, et la porte roula sur le côté dans un bruit de vieille porte de temple.



Dernière édition par Clane le Jeu 11 Sep - 4:45, édité 2 fois
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MessageSujet: Re: Quand chantent les chouettes   Quand chantent les chouettes EmptyJeu 11 Sep - 4:34

Clane
n°28

Le spectacle qui s'offrait aux yeux de Clane avait quelque chose de... magique. Bref, cela collait assez bien au lieu, pourrait-on se dire après coup, mais à première vue, le tout était fantastique, incroyable.
C'était une vaste salle circulaire comme il en avait vu tant avant d'arriver jusqu'ici. Seulement, elle devait être habitée par quelque puissant enchanteur, car elle était deux fois plus grande que la plus grande pièce jamais vue dans cet arbre. Un chaos sans nom y régnait, bien que l'on pût distinguer au fond de la salle un lit immense et lui aussi circulaire, encerclé de rideaux épais et cramoisis.

Au milieu de la pièce, une table, quelques chaises, et cet homme qu'il avait rencontré avant d'en terminer avec les morts vivants. Accoudé à la table, il avait l'air pensif et, sur la main qui soutenait sa tête, une bague d'un vert émeraude scintillait d'une lueur étrange. Une couronne de sphères azurées flottaient doucement au dessus de la table, répandant ainsi une lumière douce et envoutante.

Le vieux mage accoudé partit d'un grand rire franc. Sa voix était toujours aussi charmante qu'auparavant, et son rire chaud ne faisait qu'apaiser un peu plus ses vis-à-vis. Puis d'un coup la lueur de la bague faiblit pour s'éteindre complètement, et alors les yeux du mage cessèrent de n'être qu'entrouverts pour fixer les nouveaux arrivants. Le regard marron pailleté d'or perça les chairs du chevalier rétifien, qui ne sut que dire ni que faire devant l'attitude inquisitrice du mage. Satus finit par briser la glace.
“Vous étiez encore en discussion avec maître Faelys, maître ?”
Un silence passa, puis le maître mage sourit.
“Oui. Ce vieil elfe et son humour douteux me manquent. Avant ma mort, je retournerai dans la forêt interdite, rien que pour entendre ses blagues sur les nains.” Il se tourna alors vers Clane. “Vous la connaissez celle-là : Comment font les nains pour se torcher ? Ils courent tout nus dans l'herbe !” Et le mage de pouffer de rire, suivi par son disciple Satus. Clane resta là, pétrifié devant le fou-rire des deux mages. La situation se calma, et lorsque le maître mage essuya une petite larme de joie, le rétifien s'écria.
“Mais, cette blague est... est...”
“Nulle ?”, le coupa le maître. “Vous ne comprenez pas. Nous autres les mages passont les plus belles années de nos vies à nettoyer les incontinences de nos maîtres et à tuer nos yeux dans des bibliothèques. Alors, voyez-vous, notre humour, nous le trouvons un peu comme nous pouvons. Mais d'ailleurs, qui êtes vous ?”
“Je... mais ! Vous m'avez abordé sur les murailles, vous aviez dit que vous vouliez vous entretenir avec moi !”
“Ah...”, ajouta-t-il, peu convaincu. Puis. “Ah ! Oh ! Oui. Certes. Oui oui oui, bien sûr”, son visage s'illumina de nouveau. “Je me nomme Llacius, fils de Seibhe, archimage et conseiller de la Grand-Mage. Je suis ravi de vous rencontrer.”
“Nous nous sommes déjà rencontré ! Rappelez-vous, sur le chemin de ronde de la muraille !”
“Ah... Oh ! Non, non, ce n'était qu'une illusion. Une image, entendez-vous ? Enfin bref. Je suis heureux de vous rencontrer, Messire... ?”
“Clane, Clane de Malmaison, chevalier rét...”

“Un Malmaison ? Saviez-vous que nous avions eu un Malmaison. Un certain Eugard. Nous nous plaisions à l'appeler le Mâl...”
“Je sais, je sais.”, l'interrompit Clane, agacé. “Pourquoi vouliez-vous me voir, maître Llacius ?”
“La Grand-Mage veut que nous aidions les troupes à tenir le siège contre les armées d'Agramand. Comme je ne voulais me contenter d'un sort d'euphorie pour les familles des morts et des mourants, j'ai pensé vous enseignez une recette propre à une poignée d'enchanteurs de Hautesylve. Connaissez-vous le feu grégeois, Messire Clane ?”
“J'en ai entendu parlé. Les pirates de l'ancien temps l'avaient interdit à cause de sa puissance, et depuis, il a disparu.”
“Pas tout à fait. Je connais ce secret, et je vais vous l'enseigner, si vous le permettez.”
Clane, d'abord surpris, ne répondit rien, puis accepta avec joie. Ce vieillard semblait fantasque, mais qui ne l'était pas dans cette bourgade étrange ? Il n'allait pas refuser son hospitalité et son enseignement. Qui pouvait se vanter d'avoir été élève d'un archimage sinon d'autres archimages, des dizaines de disciples morts dans des conditions troubles et une poignée de faquins du genre de Clane ?
Ainsi, Llacius se mit promptement à la tâche, et avec Clane il fit de nombreuses expériences suivies d'explications claires, limpides, à la grande surprise du chevalier. Après une heure de travail et un verre de tisanne, Llacius cessa toute activité.
“Bien. Il vous faut partir à présent, Messire Clane. Nous continuerons tout ceci demain, si vous êtes encore en vie. Bonsoir, Messire.”
Et sans autre forme de procès, Satus le mit dehors et le raccompagna jusqu'à la place. Clane eut beau tenter d'apprendre pourquoi ce revirement si soudain, Satus se contenta de lui servir des imbécilités ou banalités. En quelques minutes, ils étaient dehors, et Clane s'en alla comme il était arrivé, plein d'appréhension.

[Attaque de Hautesylves]
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MessageSujet: Re: Quand chantent les chouettes   Quand chantent les chouettes EmptyVen 12 Sep - 0:28

Clane
n°35

[Attaque de Hautesylves]

C'était le matin, et le chevalier se remettait de sa cuite. Il se remettait bien. Et vite. Le décor n'aidait pourtant pas.
Il était retourné dans cette grande pièce, l'appartement supposé du maître mage Llacius. Le chaos y régnait toujours, mais la table centrale avait changé. Elle n'était plsu carré et entourés d'une ou deux chaises de factures simples. A leur place, une grande table en bois ronde, doublée de cuir accueillait divers plats et aliments. Elle était plus basse que la précédente, comme si le poids qu'elle supportait l'empêchait d'atteindre sa pleine taille.

Confortablement assis sur un pouf de tissu fin, le maître mage Llacius savourait une tartine de pain frais et de miel. A ses côtés et sans manière, une poignée d'acolytes s'empiffrait, butinant dans les différents petits pots de porcelaine décorés qui jonchaient la grande table. Confiture de fruits que Clane ne connaissait même pas, miels de toutes les sortes, beurre blanc, beurre d'arachide et beurre rouge (???), huile de blé, huile de tout. Les crèmes, les sauces envahissaient le regard encore endormi de Clane, qui était lui aussi assis sur l'un de ces gros coussins. Sa position ne le mettait pas à l'aise. Il était entouré d'une foule de mages dans une salle qu'il ne connaissait pas vraiment. Et puis il n'arrivait pas à s'assoir sur ces satanés poufs.

“Mangez, Messire Clane, il vous faudra des forces pour faire... eh bien, ce que vous êtes venu faire à Hautesylve.”, le pressa Llacius en montrant de la main une petite coupe contenant un liquide bleu à l'adresse d'un de ses disciples.
“Vous voulez dire, sauver votre cité des griffes d'un seigneur nécromancien à moitié fou voulant détruire le monde et, plus directement, votre logis ?”, grinça Clane, perplexe devant la légèreté du mage face à la situation extérieure à son champ de vision directe.
“Oui, oui, cela même, Messire Clane.”, balaya-t-il la question d'un geste vague et juste avant d'engouffrer dans sa bouche béante un bout de quignon trempé dans la lotion bleue.
Clane oublia ses préoccupations et continua à avaler les diverses... choses qui trônaient sur la table. Il fallait bien avouer ques ses papilles criaient de jouissance, et que des miels aussi sucrés et fruités, il n'en connaîtrait plus que dans les enfers.
“Encore un peu de tisanne ?”, lui proposa un disciple tout en versant l'infusion dans le petit bol gravé du chevalier. Plus il buvait de cette concoction, plus l'atmosphère apaisée de l'endroit semblait l'imprégner. Il ne doit pas y avoir que de la citrouille dans cette tasse, pensa Clane, un peu trop détendu. Le repas s'éternisa excessivement d'après le rétifien, qui ne goûtait guère les discussion sur le dernier sujet de parchemin d'Idraya et des vingt cinq parchemins de critiques qui avaient été faits quelques jours plus tard.
“Bien !”, conclut au bout d'un moment maître Llacius. Il se leva d'un coup tout en écartant de sa main blanche ses apprentis qui déjà s'égaillaient. Une fois disparus, le vieil oiseau tourna son attention vers Clane, lui sourit, puis dit.
“Seigneur, ça a été un charmant déjeuner. Je ne voudrais pas vous chasser, mais nous avons beaucoup de projets en cours et je me dois de...”
“Attendez une minute ! Je croyais que vous vouliez continuer à m'enseigner les rudiments du feu grégeois.”
Llacius le jaugea un instant, les sourcils froncés.
“Mais, maître mercenaire, nous avions convenus que je vous apprendrez tous ça les soirs, et non pas les matins. Il faut savoir s'imposer des limites, dans la vie.”, le vieillard le considéra encore un instant avec appréhension puis aller vaquer à ses occupations, abandonnant sans autre forme de procès un Clane éberlué.
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MessageSujet: Re: Quand chantent les chouettes   Quand chantent les chouettes EmptyVen 12 Sep - 1:00

Clane
n°36

Après avoir arpenté les boyaux du Grand-Arbre pendant ce qu'il pensait être plusieurs dizaines de minutes, il arriva enfin à l'une de ces entrées parfaitement dérobées qui permettaient l'accès à l'intérieure de l'arbre un peu n'importe où. Lorsqu'il sortit, le soleil était déjà bien haut, scintillait dans les frondaisons des arbres immenses, et, fait plus prosaïque, deux gardes maintenaient un Malrys Juli hargné et ligoté on ne savait où. Au vu de la résistance qu'opposait le mercenaire à la peau cuivrée aux deux soldats, la destination ne devait pas être si enviable que ça.
“Mais lâchez-moi, catins verrolées. Entends-tu, fils de chienne ? J'ai enfoiré ta mère, et ta centaine de pères m'a applaudi et m'ont fait boire le vin dans son...”
“Hep soldat !”, héla Clane, qui voulait savoir ce qui s'était passé. “Le bonjour, messires. Où emmenez-vous cet homme ? A-t-il commis quelque tort ?”
“Cela n'est pas votre affaire, mercenaire, laissez-nous passer où il vous en cuira !”, le ton était à la menace. Pas étonnant dans la part de cet arrogant Hautesylvien.
“Allons... allons, je suis persuadé qu'en ces sombres temps, les hommes de valeurs doivent se serrer les coudes. Nous n'allons tout de même pas nous battre et provoquer des troubles alors même que nous sommes assiégés.”, déclara innocemment Clane en dévoilant sa masse d'armes, longue, lourde, en repos mais terriblement menaçante. Les soldats firent vite l'addition : un mercenaire armé plus un autre ligoté mais fou furieux moins deux soldats pouvait signifier un mort. Un mort pour rien. Aussi l'autre soldat prit la parole.
“Il a agressé le cuisinier. Le vieux Jael refusait de lui donner une deuxième tasse de vin, alors cette bête là l'a frappé au visage, sans autre forme de procès. On l'emmène devant l'un des capitaines. Il doit être jugé.”, l'homme, qui avait d'abord l'air plus conciliant, semblait prendre très au sérieux cette affaire, et dans sa voix, il y avait comme de l'indignation. Peut-être que les rixes entre soldats n'était pas monnaie courante à Hautesylve ? A cette hypothèse, Clane haussa les épaules. Les soldats étaient peut-être plus disciplinés ici, mais ils avaient comme tout le monde, des inclinations.
“Perdre un homme pour un incident sans gravité est peut-être trop...”
“Il a essayé d'égorger le vieux Jael avec sa mâchoire !”
“C'est bien ce que je dis : pourquoi perdre un homme aussi vigoureux alors que nous pourrions tous oublier cette histoire ?”
“Il doit être jugé !”, s'écria le premier soldat.
“Je pense que vous l'avez déjà suffisamment rossé. Et puis, je peux porter caution pour ce brave homme.”
“Mais...”, continua le premier.
“Laisse-le parler, Yohn, il n'a pas l'air d'être un mauvais bougre.”, l'interrompit son collègue, qui voyait où voulait en venir le chevalier.
“Disons que pour une bourse de cinquante pièces d'or, nous pourrions tous oublier ce qui s'est passé.”
“C'est ridicule, vous osez nous...”
“Bah ! La guerre ne sera pas toujours là, et lorsque le siège sera levé, il y aura des dégâts. Il faut bien se faire son petit pécule.”
“100 pièces. Chacun.” dit le deuxième soldat, lapidaire, après un moment de silence.
“Mais non, Herl ! Je ne me laisserai pas corrompre à... il faut... que... la justice... tout ça...”, hésita le soldat Yohn en voyant le chevalier se saisir de sa bourse et en sortir l'or. Avant qu'il ne perde toute sa dignité en faveur de l'argent, il déclara. “Ce sera 150 chacun !” Clane grogna, jeta un regard mauvais à Malrys le ligoté puis commença à grommeler. Comme Herl ne voulait pas perdre une si belle prise, le collège de soldats commença à marchander. Au bout d'un moment, on se mit d'accord sur 250 pièces d'or à partager à deux. On se serra la main, puis on libéra Malrys.

[Attaque de Hautesylves]

[Me retirer 250 pièces d'or et me rajouter un garde niveau 2 en troupe nommée (Malrys Juli). Merci d'avance !]
[LL : Normalement, tu ne peux pas avoir de troupes nommées dont le niveau est superieur au tien. Mais comme c'est juste une histoire de paperasse qui te retiens au niveau 2, je te le rajoute ^^.]
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MessageSujet: Re: Quand chantent les chouettes   Quand chantent les chouettes EmptyMar 23 Sep - 20:24

Clane
n°53

[L'attaque de l'entrepôt]


Le chemin fut long. Très long. Le vieux chevalier n'était pas dans son assiette, et les couloirs du palais du Conseil semblaient avoir changé de place depuis sa dernière visite. C'était insensé, et pourtant, il dut mettre plusieurs de dizaines minutes de plus à découvrir le vaste appartement de maître Llacius. Frappant à la porte ronde, on lui ouvrit également et l'introduisit sans plus attendre.

Maître Llacius se trouvait avec un autre mage. Il avait un air digne, ses épaules étaient fortes et son visage assez régulier. Bien que sa robe de cérémonie semblait marquer une rang important, l'étiquette n'était pas au rendez-vous. Llacius et son hôte semblait s'amuser comme des petits fous à jouer à un jeu incompréhensible. L'invité lança une flèchette sur ce qui semblait être trois petites cibles en bois voltigeant autour des deux hommes. Llacius quant à lui semblait bouger ces petites palettes, car l'invité, lorsqu'il rata l'une des cibles, poussa un rire ennuyé suivi d'une grossièreté puis but un verre d'un plateau que Clane venait de découvrir. Le spectacle continua ainsi quelques instants et, après quelques verres, les deux mages semblaient rire plus que de coûtume.

“Ce n'est pas du jus de citrouille, ça...”, insinua le chevalier à l'apprenti qui tenait le large plateau carré.
“Si monsieur.”, s'exclama le disciple, étonné. “Pourquoi ne serait-ce pas du jus de citrouille de Pethius ? Les mage aussi aiment à boire un peu d'alcool de temps en temps, surtout dans le jeu du Kouban.”
Clane laissa tomber s'assit sur l'un des poufs qui meublaient la pièce sans autre forme de cérémonie. Tandis qu'il laissait les deux mages s'amuser à moitié ivres morts, il se rendit compte qu'une nouvelle fois, la salle avait changé. La table à manger ou/et à travail avait disparu, laissant place à quelques tapis et peaux rares, tandis que les tapisseries des murs d'écorces semblaient décrire de nouvelles scènes animées.

Toutes ces incohérences finirent d'achever la migraine de Clane, qui n'en pouvait plus et grinçait des dents sans discontinuer. Heureusement, le jeu du Kouban se termina rapidement, l'invité ayant réussi à rattraper son excédent de points grâce à l'épreuve du traineau. Ainsi, après quelques tours de jeu, dont le lancer de bébés chiens et la taille d'une fleur à l'aide de dés rouges, ainsi que d'autres épreuves abracadabrantes, l'invité fit ses salutations à Llacius et Clane puis partit.


Dernière édition par Clane de Malmaison le Ven 26 Sep - 20:48, édité 5 fois
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MessageSujet: Re: Quand chantent les chouettes   Quand chantent les chouettes EmptyMar 23 Sep - 20:28

Clane
n°54



“Ah ! Sire Clane !”
, s'écria Llacius, comme s'il venait de s'apercevoir de sa présence. “Alors, comment se passe vos... vos escarmouches contre les... enfin vos ennemis ?”
“Très bien.”, trancha le chevalier, agacé par le manque d'intérêt total que portaient les mages à la guerre qui faisaient rage dans leur propre bourgade. “Je viens de terrasser quatre démons sous les murailles de Hautesylves après que notre troupe puisse ramener viandes et vivres à l'intérieur de la seconde enceinte. J'ai d'ailleurs ramené quelques doigts de ces horribles monstres.”
“Des doigts de démons ? Oh oh oh ! Laissez-moi voir cela !”, dit le mage, tout chamboulé. Clane lui tendit la bourse qui en était pleine, et le regarda examiner les griffes et les doigts. Le mage les reposa rapidement.
“Vos démons semblaient un peu rabougris...
“Que... Quoi ? Comment ose-v... ?!”
“M'en laisserez-vous quelques dizaines, seigneur Clane ?”
“Bien entendu.” Un sourire d'enfant se dessina sur le visage ridé de son hôte. “Mais je ne viens pas pour cela, maître mage.”

Et Clane lui expliqua comment l'esprit d'un démon le harcelait à chaque fois qu'i ltentait de trouver le repos. Le maître écouta attentivement, puis proposa une de ses infusions “spéciales”. Clane rechigna d'abord, puis se laissa faire. Il ne savait ce que mettait le maîtr mage dans ces “infusions”, mais en tout cas, elles faisaient leur petit effet, et pendant plusieurs heures, il dormit d'un sommeil paisible sur l'un des poufs de Llacius.

On le réveilla bientôt, lui expliquant qu'il avait déjà dormi tout son soûl, c'est-à-dire quelquels heures. Il se leva donc, prêt à rejoindre le reste de l'armée, mais Llacius, avec l'inconstance que lui connaissait à présent le chevalier, lui porposa de lui expliquer un jeu bien spécifique aux mages de Hautesylves. Clane, reposé et plein d'entrain, accepta volontiers. A son grand dam, car Llacius, après s'être enchevêtré dans une suite d'explications techniques incomréhensible pour tout profane, tenta d'illustrer ses descriptions avec force tours de magie, avant de se rendre compte que Clane n'était pas capable de tels charmes. Il songea un instant, et lui proposa de manger un peu pendant qu'il lui expliquait comment il fallait fabriquer un mélange incendiaire. Clane accepta cette fois-ci avec plus de réserve, mais totu ce passa bien, et bientôt il réussit à développer cinq mélanges incendiaires.

[Rajoute de 5 cocktails molotov et soustraction de tous les ingrédients. Merci d'avance !]
[LL : pas assez de matos.]


Dernière édition par Clane de Malmaison le Mar 23 Sep - 20:54, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Quand chantent les chouettes   Quand chantent les chouettes EmptyMar 23 Sep - 20:31

Clane
n°55

Lorsqu'il redescendit de son nuage et de l'arbre, il était comme apaisé. Les élancements s'étaient tus pour laisser place à un corps encore endormi par la drogue qu'on avait mis dans la “tisane” qu'il avait ingurgité et ses maux de têtes s'étaient presqu éteints. Et puis.

Et puis Malrys intervint.
“Hé baltringue.”, le salua-t-il de sa cérémonie toute particulière tout en lui saisissant une épaule.
“Catin, quoi donc encore ?”
Malrys lui jeta un regard assassin. Un ange passa où les deux hommes se fixèrent en chien de faïence, puis le basané renifla et continua, comme s'il n'avait pas fait attention à la saute d'humeur de son compagnon d'armes.
“J'étais avec les gars quand il y a eu du grabuge avec ton neveu...”
“Quoi ? Comment ça ?”
“Eh bien je faisais une partie de dés avec Nhoya et Ghinis. On jouait au Kjall par les règles de Tristerive sur loi d'Eidde à l'argent et Nhoya avait réussi à tirer un sept pour la quatrième bataille sur trois. T'imagines que Ghinis et moi, avec nos cinq sur sept et un sur...”
“Je parlais de mon neveu.”, le coupa le chevalier qui n'avait pas du tout envie d'entendre parler d'une partie de Kjall qui se passait sans lui (ce jeu était passionnant !).
“Ah. Ouais. Ca. Bah il va se battre avec une brute de Hautesylves à cause d'une donzelle.”

La migraine de Clane semblait reprendre. Les deux mercenaires se rendirent sur le lieu de l'exploit. C'était au milieu du campement, entre deux feux collectifs, que la masse des soldats s'était agglutinée autour d'un spectacle dont Clane devinait la teneur. Il écartait quelques balourds avec la main leste et raffinée qu'on lui connaît, grognant dans sa barbe que ce gosse le tuait déjà, et tomba sur le centre d'intérêt de la soldatesque. Dalw, son cher et fragile neveu, fixait effrontément un de ces anciens paysans de deux mètres vingt de haut qui faisaient la gloire de la garde et la moitié des pillages lors des soirs de victoire. Ce dernier louchait douloureusement sur le beau visage haineux du neveu, prêt à frapper très (très) fort.
“Holà, holà, qu'est-ce qui se passe ici ?”, s'itnerposa Clane, n'ayant pas envie que les Malmaison réduisent la récompense que Hautesylves leur devait.
“Cette bouse a tournicoté autour de ma Dylahee !...”
“J'ai pas fait que tournicoter, si ça t'inquiète.”, lança l'espiège petit enfoiré de Dalw. Clane retint, avec l'aide de Malrys, la grande brute.
“Il plaisante, il plaisante. On revient de l'entrepôt. On est trop crevé pour faire quoique ce soit à une jeune fille. Et puis la mort de tous ces camarades, c'est tellement horrible.” Il prit un air de contrition qui sembla inspiré le bêta. “Sans oublier que nous sommes des Malmaison, et l'honneur des Malmaiso...”
“Des Malmaison ! Ta loupiotte a dû y passer sous tous les angles.”, excita un soldat qui crut bon de ne pas se faire connaître le géant à présent fou furieux. La dispute allait se transformer en algarade lorsque le lieutenant arriva. Il demanda ce qu'il se passait ici, et le géant lui répondit que sa régulière avait été violée par les Malmaison. Ces derniers nièrent avec force hurlements et menaces, mais le lieutenant, connaissant la réputation des Malmaison à Hautesylves, apaisa les esprits avant d'expliquer aux mercenaires qu'ils ne pouvaient plus être dans les rangs de la grande armée du Conseil, car ils créaient trop de contentieux.

C'en était fini de leur carrière mercenaire à la solde de Hautesylves.

[Le camp rétif]
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Dalw de Malmaison
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MessageSujet: Re: Quand chantent les chouettes   Quand chantent les chouettes EmptyMar 23 Sep - 20:53

n°15

l'attaque de Hautesylves

« Ah ah donc on était dans le foin, derrière l’espèce de grange que vous pouvez apercevoir là-bas, lorsque…voyons mon oncle, ne tirez pas une tête pareille, on vous prendrait pour un homme du Nécromancien Aha » Dalw avait cette capacité innée de s’attirer des ennuis mais avec le sourire. Aussi, tandis que Clane tentait de retrouver quelques antiques prières afin d’implorer les Dieux que sa solde ne s’envole pas, le jeune nobliau, quant à lui, vantait la croupe de la dénommée Dylahee. Ce fut donc un trio aux humeurs variées qui, au fil d’une petite marche qui les éloignait de la garde de Hautesylves, approcha du campement des renforts de Roc-Rétif.

Il fallait bien le reconnaître, l’atmosphère semblait déjà toute autre. Des odeurs de bêtes, de sueur et de bière émanaient de ce groupe de tentes montées de manières disparates. On y voyait des hommes, forts comme des buffles, arborer des vêtements à même de lutter contre des climats bien plus rudes que ceux de Hautesylves. Un autre monde à quelques pas à peine. Au centre, un immense feu de camp, au-dessus duquel un cochon de lait cuisait, paraissait faire usage de lieu de réunion.


« Bienvenue à la maison »
murmura Dalw à l’adresse de son oncle qui approuva d’un grognement.

Un homme, qui tenait plus de l’ours, la pilosité mis à part (il était chauve comme un œuf mais compensait par une barbe épaisse) s’occupait de tailler quelques belles tranches de viande.


« Salutations, quel plaisir de voir d’autres fils du Nord par ici ! » Lança le jeune Malmaison, en opportuniste d’expérience.

« D’autres Rétifiens ? Venez donc prendre place à nos côtés ! On ne savait justement pas qui devrait tenir le rôle de conteur pour la soirée. Apportez un peu de distraction autour de ce feu et vous serez récompensé par cette brave bête qui cuit sur notre foyer. » Rétorqua celui qui paraissait tenir lieu d’officier.


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