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 Le camp rétif

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Clane de Malmaison
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MessageSujet: Le camp rétif   Le camp rétif EmptyLun 22 Sep - 19:12

Clane
n°56

[Quand chantent les chouettes]


Devant ce spectacle cher à ses yeux, Clane passa un gant de cuir dasn sa barbe blonde. On s'y croyait. Le pays lui manquait, depuis quelques jours déjà. Malrys était un ancien de la caserne des Rétives, et son neveu Dalw, eh bien, c'était son neveu, un vrai enfant du Nord. Ces hommes portaient le sang des grands rois du Nord, ils vivaient Nord, mangeaient Nord, pillaient Sud pour Nord. Bref, c'était de vrais nordiques. Et, en vrais nordiques, ils jaugeaient déjà les hommes qui avaient installés leur camp, cherchant déjà les différences qui permettraient de se distinguer voire de les combattre.

“L'union fait la force, mais la division fait passer le temps”, comme disait le célèbre proverbe des Rétives. Aussi Clane salua celui qui semblait être le capitaine, demandant d'où il venait et pourquoi il était là.
“Nous venons aider ces sales mutins de mages. Non pas que ça nous fasse plaisir, mais disons plutôt que le Seigneur de Roc-Rétif a quelque chose à rappeler à Agramand, comme qui dirait une dette de sang et le goût du fer dans la gorge. Et puis comme ça, on forme les bleus.” Il désigna une petite bande qui se donnait des airs de durs. “C'est de la noblesse de cour. Ils sortent de l'Académie Royale de Roc-Rétif et croivent être meilleurs qu'nous. Et vous, quel bon vent ?”
“Nous sommes des Malmaison, et comme tous bons Malmaison, nous cherchons la gloire et l'or à travers le danger. Bref, la routine.”
Et les deux hommes de palabrer encore tandis que Malrys, un vétéran de la garde rétive saluait d'un air goguenard d'anciens camarades, qui ne semblaient pas voir d'un bon oeil l'arrivée de feu leur frère d'armes.

On s'installa tous autour de l'immense feu de camp et commença à chanter des chansons de guerre rappelant les mérites des fils de Nord et des défaites qu'ils avaient infligé aux Perginois et autres traîtres à la nation. Un homme se mit même à jouer d'un instrument qu'il aurait dû laisser dans sa tente, au son qu'il en tirait. Bah, on chanta plus fort et plus soûls pour essayer d'oublier cet affreux bruit, jusqu'à ce que Malrys le fit taire d'une insulte bien sentie. Le soldat, qui semlait avoir quelque passif avec le basané, se leva d'un bond et sauta à la gorge du malheureux. Lequel malheureux, d'une prise de bras, écrasa la main de son adversaire contre un rocher. Le garde cria et lâcha l'arme, surpris. Un combat qui se transforma en lutte s'ensuivit, et, après un moment de silence gêné, les soldats du Nord se remirent à chanter et à parlotter, tout en pariant à ce moment sur la victoire de l'un et de l'autre des pendards.


[Quels sont les effectifs des patrouilles morts vivantes ? Y a-t-il d'autres informations à connaître ?]


Dernière édition par Clane de Malmaison le Mar 23 Sep - 20:40, édité 4 fois
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MessageSujet: Re: Le camp rétif   Le camp rétif EmptyLun 22 Sep - 21:51

n°16

Quand chantent les chouettes

Alors que les discussions et récits accaparaient tous les membres du campement, le chef de la bande de Rétifiens entama le partage du repas tandis qu’un homme présentait un tonnelet dont émanaient des odeurs à même de désinfecter n’importe quelle plaie. Nulle n’était besoin de présentation. Tout bon Nordique savait que cette liqueur avait été concoctée dans une quelconque ferme de montagne isolée. Le genre de breuvage que les gens du coin versent dans l’eau en hiver afin qu’elle ne gèle pas, ou qu’ils utilisent en cas de maux de gorge. Généralement, le malade affirme se sentir beaucoup mieux après et ne pas avoir besoin d’en reprendre une deuxième fois.

D’un geste, la brute en charge de la troupe ordonna de faire circuler la boisson.

- Aaah je vois que notre brave Valandarr a pensé à prendre des provisions ! Mes amis : régalez-vous ! C’est le sang du Nord qui s’apprête à cautériser votre palais. Har har !

Ce fut dans une ambiance bonne enfant, ou de soudards en vadrouille, que l’on commença à s’enivrer, tout en dévorant à pleines dents le cochon braisé. Pour un peu, on se serait cru dans une taverne de Roc-Rétif, la présence de morts-vivants à quelques lieux exceptée. Néanmoins, il est des hommes qui savent mériter leur surnom de « Trouble-Fête ». Aussi, sans que personne ne sache exactement pourquoi, le ton paru monter entre Dalw, décidemment incorrigible, et un autre guerrier. Décidés à ne pas être à nouveau expulsés du camp, les Malmaison proposèrent un combat de lutte pour départager les deux bougres. Tous applaudirent à l’annonce de cette nouvelle distraction et les paris furent pris.

Un instant plus tard, les deux hommes se trouvaient face à face, en pagne, prêts à en découdre. La tradition voulait qu’ils gardent le silence, mais le jeune chevalier s’autorisa une remarque sur l’ascendance de son adversaire, une vague histoire dans laquelle se mêlait la mère de ce dernier ainsi que les filles de joie de Port-Pergas. Cette insinuation parut faire son effet puisque, le début du duel à peine lancé, l’homme se ruait sur Dalw, qu’il projeta au sol comme s’il ne s’agissait que d’un vulgaire fétu de paille.

Décidé à laver l’affront, il couru sur le jeune homme, prêt à se jeter sur lui, les mains en avant, afin de l’étrangler. Le jeune nobliau parut prendre peur, se recroquevilla sur lui-même, ramassa ses genoux au niveau de son abdomen, puis, alors que son adversaire était tout proche, les déplia d’un coup sec, frappant le Rétifien au ventre, lui coupant le souffle…


Dernière édition par Dalw de Malmaison le Mar 23 Sep - 20:57, édité 1 fois
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Clane de Malmaison
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MessageSujet: Re: Le camp rétif   Le camp rétif EmptyLun 22 Sep - 22:51

Clane
n°57

Le pauvre soudard tenta bien quelque parade, mais il avait perdu le rythme et déjà le neveu de Clane s'en donnait à coeur joie. Evitant une tentative piteuse venant du poing devenu chancelant de son adversaire, il l'entraîna avec lui en faisant un tour sur lui même avant de la lâcher à pleine vitesse et lui asséner un vilain coup de pied dans le dos. Le malheureux tenta bien quelques feintes, mais Dalw n'était pas prêt à lâcher sa proie, s'essayant à améliorer son jeu de coude et de savates généreusement offertes à l'hôte.

La victoire vint avant l'humiliation totale et irréversible du soldat qui cracha du sang. Un ange passa, puis il rit avec entrain. “Fils de putes de Malmaison ! On peut dire que vous vous y connaissez en coups de main. Allez, je te paye la prochaine rasade. Je m'énerve vite, mais je ris fort. Ne me refuse pas ce verre de vin !”, et sans attendre la réponse du Malmaison, il saisit la chope d'un des ses amis et l'absorba sans autre forme de procès. Clane salua intérieurement l'épreuve de volonté que le soldat et son palais blessé devaient subir sous l'effet de l'antigel qui servait de bois de chauffage pour la soirée. Une fois que celui-ci s'effaça dans la masse en allant jouer aux dés contre Malrys qui déjà lui lançait un sourire carnassier, Clane se leva à son tour.

Joyeux, il n'en était pas pour autant ivre. Il était, simplement, d'humeur généreuse. Sans oublier qu'il voulait dispenser sa science à son cher neveu. Chancelant donc vers le jeune homme encore debout et à moitié dévêtu, il le regarda d'un air distant et lui dit.
“Eh bien mon neveu, je vois que tu te débrouilles à la lutte, mais qu'en est-il de ton wushu ?”, s'enquit l'oncle bienveillant, faisant référence à cette vieille notion tout droit sortie du patois nordique et qui, en ancien troll signifiait “sagesse du corps” (personne n'avait jamais su pourquoi on prétendait des origines trolles à un tel mot ni comment on aurait pu connaître ce terme, puisque les humains ne côtoyaient pas les Trolls).
“Eh bien ? En garde !”, et sans attendre l'avis de Dalw, il se plaça dans la position du chêne avant de lancer quelques coups de poings dans son neveu déjà récalcitrant. Un combat à mains nues s'ensuivit donc, plus animé et plus codifé qu'à la normale. Le début fut plutôt maladroit, car Clane ne voulait pas trahir ses ancêtres en maniant mal cette pratique que ses ancêtres avaient développé avant lui (sans oublier qu'il avait pris l'habitude de rajouter quelques coups bas au style classique, à force de squatter les bagarres d'auberges). Dalw devait être dans le même cas, mais il avait la jeuensse pour lui. La lutte s'engagea docn vraiment, formant un balais harmonieux et pourtant terriblement violent. Les gnons étaient évités à ras, et les coups de pied n'avait jamais été portés aussi haut. Bientôt les positions changèrent et le rythme s'accéléra.

Clane, agacé d'être ainsi mis à mal par le propre fils de son frère, ne tarda pas à corser les choses. Enervé par les réactions exacerbées de Dalw, il se concentra quelques secondes avant que ses avant bras comme ses paumes brillent de mille feux. Ceci fait, il enchaîna les coups sous le regard hagard d'un Dalw qui ne comprenait pas pourquoi chaque frappe le brûlait. Quelqu'une dizaine de secondes passa et Dalw fut mis à terre.
Clane rit et dit.
“Apprends que c'est le vieux gingembre qui pique le plus. Ta face vient de se prendre la technique des Paumes Ardentes de Malmaison en pleine action. Je t'apprendrai cette technique, si ton wushu continue à s'améliorer.”, déclara Clane qui, après un sourire paternaliste, alla chercher une nouvelle chope, tanguant comme un bateau sous la houle d'une tempête.


Dernière édition par Clane de Malmaison le Mar 23 Sep - 20:35, édité 2 fois
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Dalw de Malmaison
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MessageSujet: Re: Le camp rétif   Le camp rétif EmptyMar 23 Sep - 11:46

n°17

Le vieux savait encore s’y prendre ! Dalw avait été surpris par la maîtrise que l’ancêtre avait de la technique des Paumes Ardentes et il comptait bien lui faire goûter, lors d’une prochaine occasion, sa maîtrise de La Rage du Loup Gris. Il aurait alors tout le loisir de voir à quel point le jeune roseau fringuant pouvait en remontrer au chêne vénérable. En attendant, il avait des verres à se faire offrir, ce qui ne se refusait pas. La démonstration de force avait eu le mérite de lui attirer le respect de la bande, qui l’intégrait désormais complètement à leurs rangs. Certains, dans leur état d’euphorie, n’hésitaient pas à lui donner du « mon seigneur ». Le bon noble était celui qui savait montrer à ses gens pourquoi il dirigeait. Les Malmaison n’avaient pas failli.

Puis, afin de digérer, l’on sortit les peaux de bêtes qui serviraient de couchettes, dont les odeurs laissaient présager qu’elles n’étaient pas encore tout à fait mortes. Pour le récompenser de sa victoire, Dalw obtint une épaisse fourrure moelleuse, sans doute celle d’un ours. Là, il prit enfin un peu de repos. La journée avait été chargée, il avait retrouvé un oncle, vu des camarades se vider de leur sang sous ses yeux, s’était vidé les gonades en compagnie d’une charmante gueuse, avait participé à plusieurs rixes : Il ne regrettait pas d’être venu. Ici, il se sentait terriblement vivant.

Dans le fond, une seule chose lui manquait : le pillage. Jusqu’ici, il devait se contenter de l’hypothétique solde touchée en tant que défenseur de Hautesylves. Les évènements de la matinée n’étaient donc pas un mal : moins il y avait de survivants, plus les parts seraient potentiellement importantes. Néanmoins, il regrettait de n’avoir pu mettre la main sur quelque butin. Leurs malheureux adversaires avaient la fâcheuse tendance à ne rien porter de valeur, tout au plus d’antiques babioles rouillées, ce qui retirait son charme aux escarmouches. On lui avait certes parlé de cavaliers maudits, sans doute d’anciens nobles, mais en homme pragmatique Dalw jugea qu’il valait mieux éviter de les affronter. Restait donc peu d’opportunités : séduire une quelconque officielle de la région ou, parfois, mais pas toujours, plus dangereux, tenter une nouvelle sortie.


« Oncle Clane ? » Marmonna le chevalier. « ‘gueule m’r’pose jeune con » lui répondit une voix empâtée. « Je me disais…on a vu plusieurs jolies demeures et…enfin vous voyez…les morts ne semblent pas portés sur l’or…donc peut-être…enfin…ce serait bête de se contenter de ce qu’on veut bien nous donner, non ? » continua un Dalw imperturbable. Il y eut un instant de silence que le vieux Malmaison ponctua d’un « C’es bien mon neveu… ».

Trouble-Fête laissa son regard vagabonder sur la bande de Nordiques. Ils avaient beaucoup de points en communs. Il était sûr que les convaincre serait un jeu d’enfant. Le tout, était de savoir précisément ce qui pouvait les attendre dehors. Sans autre préambule, il lança : « L’un de vous a-t-il des informations sur les patrouilles des deux fois nés ? »



[QUESTION POUR MDJ : Quelles sont les effectifs des patrouilles circulant à l'extérieur? Y a-t-il d'autres choses que l'on se doit savoir?]
Trois patrouilles circulent dans la ville :
1 Ere : 5 Demon mineurs, 5 Goules gardes, 3 Mages, 10 Archers, une liche puissante
2 Eme : 15 Zombies lanciers, Goules gardes x 5
3 Eme : Cavalier maudits x 9 + Rognarok (Niv 5)
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MessageSujet: Re: Le camp rétif   Le camp rétif EmptyMar 23 Sep - 22:13

Clane
n°58

L'homme à qui l'on avait posé la question les regarda de ses grandes yeux de boeuf mal dégrossi.
“Que qu'nous soyons quoi ?”
“N'avez-vous pas d'information sur les troupes environnantes ? Vous voulez tenter une sortie en aveugle ?”
La main de Clane vint violemment frapper son propre crâne. L'affaire était mal engagée. La petite compagnie de Malmaison partit donc en direction de la tente du capitaine. Il ne semblait pas être levé, aussi prit-on les devants et entra-t-on dans sa tente. C'était un joli décor. Cet homme et sa garnison avaient dû prendre leur temps pour partir à la guerre et les tonnes de... choses qui traînaient dans la grande tente laissaient à penser qu'ils avaient fait un voyage lent mais paisible. Des peaux d'ours couvraient le sol pourtant dallé, des coffres étaient placés un peu partout sans grand ordre, recouvert de tapisseries, lesquelles étaient souvent à même les murs de tissu, créant une atmosphère tiède agréable et créée par les braséros qui jonchaient un peu partout la tente.
Au milieu de tout ça, le capitain. Et autour, quelques lits où ronflaient sans honte la future élite rétive. Clane crut même apercevoir un mignon ou une pute, il ne sut dire. Le chevalier de Malmaison se racla la gorge. Pas de réponse.
Le Malmaison réitéra donc son raclement de gorge tout en assénant un violent coup de pied dans le lit du capitaine, qui s'éveilla comme sorti du plus beau des songes.
“Le bonjour, capitaine. Moi et ma coterie nous inquiétions du manque d'informations dont disposaient les fils du Nord sur la situation des troupes ennemies.”
“C'est sans importance voyons ! A Roc-Rétif, ils ne purent rien faire contre notre acier ! Il en sera de même ici, pas besoin de préparer outre-mesure l'expédition d'aujourd'hui !”
Clane laissa passer un ange, jetant un coup d'oeil perplexe à son neveu. Ceci fait, il se retourna et dit.
“Capitaine, nous nous ferons un honneur de jeter un oeil sur les lieux que nous allons visiter. Comme ça, nous connaîtrons bien la situation de la ville et les morts ne pourront pas nous fuir à moins d'avoir des ailes !”
Le capitaine sembla persuadé par la proposition et offrit à boire aux Malmaison. Clane but une petite gorgée, gargarisa une seconde puis prit congé du capitaine négligent.

Une fois sorti de la tente luxueuse, il commença à aviser son neveu et Malrys le Basané.
“Bien, cet officier me semble un brin présomptueux. Nul doute que nous saurons prendre en charge sa petite troupe avant qu'il ne fasse de bêtise. Et puis, vu son orgueil, il finira avec une flèche de morts avant la fin de la journée. Que pensez-vous d'une petite promenade avant le début de la bataille ? Je ne veux pas partir à la sauvette, et si nous devons fuir, mieux vaut repérer la meilleure façon de le faire."
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MessageSujet: Re: Le camp rétif   Le camp rétif EmptyMar 23 Sep - 23:44

n°18

Dalw acquiesça. Il n’était pas nécessaire que le commandant survive, au contraire. Il espérait juste qu’il y aurait suffisamment d’hommes qui s’en tireraient afin de vanter à la cour de Roc-Rétif l’aide des Malmaison. De toutes façons, il semblait évident que quitter Hautesylves lui soit nécessaire dès la fin des hostilités. Après, pourquoi pas le Nord ?

Prudent, le jeune nobliau se concentra un instant, répétant des paroles devenues désormais familières, jusqu’à ce qu’il sente un petit levier se matérialiser dans son esprit. Sa capacité de Malmaison à perdre sa forme charnelle était désormais prête, elle n’attendait plus qu’un ordre de la volonté du chevalier. On racontait que des assassins rôdaient, ne pas se ménager une porte de sortir relevait du suicide. Il savait que son oncle en possédait une identique. Son regard passa sur Malrys, le basané se paraissait se porter étonnement bien pour un homme blessé il y a de cela quelques heures. Les médecins de Hautesylves faisaient des miracles. Du moment que l’on revenait avec au moins une once de vie, il était envisageable de survivre.

« Bien bien mon oncle, je suppose que tu ouvres la marche ? L’exemple et toutes ces sottises que racontent ceux qui s’apprêtent à mourir ? »

Si Clane avait été un dieu du tonnerre, sans doute que son regard aurait anéanti au sens propre son jeune neveu. N’était pas de nature divine, il se contenta de lancer un « La jeunesse d’abord. »

Les portes s’ouvrirent donc pour vomir deux Malmaison et un basané, tous trois peu enclins à prendre la direction du groupe. Sous leurs yeux attentifs au moindre mouvement, s’étendait la ville de Hautesylves. Le spectacle était étrangement bigarré. Tantôt des ruines fumantes d’une demeure, tantôt un arbre séculaire autour duquel s’était paresseusement enlacée une délicate maison des arts. Dalw, en fouine chevronnée, nota surtout tous les lieux possibles où se mettre à couvert. A pas rapides, les trois combattants gagnèrent une position à l’abri des regards. Ils se déplaçaient sans bruit, afin de ne pas attirer l’attention sur eux. Leur but était uniquement d’obtenir des informations, non d’engager les hostilités.


Dernière édition par Dalw de Malmaison le Mer 24 Sep - 10:54, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Le camp rétif   Le camp rétif EmptyMer 24 Sep - 1:25

Clane
n°59

Le trio infernal s'en alla donc dans les grandes rues de la petite bourgades. Arpentant nerveusement les routes de la cité, ils ne tardèrent pas à se jeter sous des fourrés et observer, éperdus, une patrouille fournie en démons, en morts vivants, en squelettes et en liche. Ils tremblèrent tous, mais fut-ce à cause de l'aura glaciale qui se répandait autour d'eux pendant le passage du prince des armées des morts ou à cause de la peur qu'elle provoquait chez tout homme ? L'escouade passa, et les trois hommes, après un moment d'hésitation, se relevèrent.
“Tu les as compté, Malrys ?”, demanda le chevalier de Malmaison.
Le Basané opina du chef d'un air grave, peu rassuré par cette étrange expédition. Ils continuèrent leur route, toujorus sur leur garde. Bientôt, on arriva à une sorte de petit carrefour qui distinguait la route du plancher des vaches de la route de ponts de cordes qui s'élevait et rejoignait la cime des arbres. Le petit groupe hésita sur le chemin à suivre. La route de corde semblait plus sûr, et les vivants étaient plus aptes à se mouvoir dans un tel environnement, au contraire de bouts d'os animés par quelque volonté pas assez adroite pour en faire des acrobates avertis.

Mais alors qu'ils tergiversaient, ne nouvelle patrouille fit son apparition. Les hommes s'égaillèrent immédiatement. L'un sous un buisson, l'autre derrière un mur, le dernier en montant le pont menant à tout un entrelacs de chemins de bois et de cordes. La patrouille passa, indifférente, et les hommes se rassemblèrent de nouveau. Après une nouvelle discussion, on proposa de monter ce drôle de chemin qui menait vers les arbres, car on y aurait une meilleur vue tout en restant discret (les chemins étaient souvent cachés par des nuages de feuilles). Les ombres étaient allongées, car le matin venait d'arriver, et le soleil brûlait toujours les troncs centenaires des arbres de Hautesylves.

Sous ce décor idyllique, les trois hommes continuèrent leur opération d'éclaireurs. Clane, qui avait pris l'habitude de se repérer au premier coup d'oeil, ne tarda pas à situer les différentes maisons et quartiers, ainsi que les abris possibles et autres coins facilitant une retraite stratégique (bien entendu). Une fois monté assez haut dans les arbres, ils s'arrêtèrent un instant dans une petite cabane suspendue qui ressemblait étrangement à une maison pour oiseaux géants. Cependant, à la place de nourriture ou autre auge d'eau, au milieu de la pièce unique de l'abri se trouvait un piédestal sur lequel se trouvait un étrange marteau de facture modeste et de bois. Du toit sourdait une douce lumière, et nos protagonistes, après cette petite ballade, se sentir d'humeur à une pause dans cette retraite si sûre...
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MessageSujet: Re: Le camp rétif   Le camp rétif EmptyMer 24 Sep - 12:31

n°19

L’atmosphère de la bâtisse paraissait irréelle, une beauté presque éthérée. A même le bois, étaient gravées de fines arabesques qui s’enchevêtraient amoureusement tandis que le sol était recouvert de fourrures qui semblaient autant d’invitation au repos. Il flottait ici une odeur de vieux bois ainsi qu’une autre chose indéfinissable mais qui propageait une sensation de douce quiétude. Comment croire, qu’un instant auparavant, ils voyaient s’avancer les légions des morts ? Que le souffle de la Grande Faucheuse était devenu palpable ? L’endroit semblait un artefact d’un autre monde, d’une réalité perdue depuis des éons. Tant d’horreurs indicibles pourrissaient aujourd’hui le monde comme la lèpre gâte un visage autrefois parfait.

« Il serait plus sage de marquer une pause. Vu la taille des patrouilles, mieux vaut éviter d’avoir à leur échapper. » murmura Clane, les autres approuvèrent d’un grognement.

Tous trois, ils étendirent leurs membres encore un peu endoloris. Tâchant, pour quelques instants, d’oublier les odieuses créatures aperçues peu auparavant. Ils savaient désormais que tenter une sortie avec la seule force des Rétifiens risquait de ne pas suffire. En combat régulier, chaque groupe de deux fois nés était à même de faire face à un contingent de soldats bien entraînés. Seule la ruse, comprendre et utiliser le terrain, comme lors de l’attaque de l’entrepôt, leur permettrait de vaincre.

Un tressaillement.

Quelque chose avait bougé, tout près. Aucune parole ne fut échangée entre les trois hommes. Ils se déplacèrent très lentement, veillant à ne pas attirer l’attention. Puis, sans un mot, dégainèrent leurs lames. Le bruit provenait d’un amas de couvertures, dans un coin de la pièce. Ils se positionnèrent en demi-cercle, de manière à ne laisser aucun espace libre à ce qui se cachait là. Clane adressa un hochement de tête à Dalw, il déglutit et, d’un coup sec, tira les couvertures, dévoilant ce qui se cachait en-dessous.

Ils manquèrent de peu de lâcher leurs armes sous le choc.
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MessageSujet: Re: Le camp rétif   Le camp rétif EmptyMer 24 Sep - 13:24

Clane
n°60


Recroquevillée, acculée dans un coin de la cabane, comme sertie à même le bois, une petite créature, blonde et blanche, cachait son visage en sanglotant silencieusement. Une petite fille, ici. Au milieu d'un champ de bataille, une petite fille se cachait, abandonnée ou perdue, sûrement, dans le chaos de l'invasion. Comment était-ce possible ? La voilà qui essayait de gratter le bois, comme pour s'enfuir. Elle était terrorisée.

Considérant un moment la scène avec suspicion, Clane finit par ranger l'épée qu'il avait dégainé quelques secondes plus tôt, se tournant vers Malrys et Dalw, comme pour leur demander la marche à suivre, ou du moins avoir leur avis. Le silence s'installa, troublé par les sanglots et les grattements des ongles de l'enfant sur la paroi. Malrys, fixant Clane de son regard caractéristique, fit le geste de l'égorgement d'une manière nette et rapide, sousentendant par là qu'on ne pouvait ni se permettre de la laisser là, de peur que les morts vivants ne s'en servent pour quelque maléfice ou tactique, ni s'autoriser à l'emmener, de crainte qu'elle ne s'oubliât lorsqu'une patrouille traverserait. Déjà que les hommes faits avaient du mal à cacher la sensation pénible qui les prenait dans ces situations-ci, qu'en serait-il d'une enfant esseulée ?

Clane, comme par réflexe, jeta un regard assassin au Basané et, le chef déniant une proposition si ignoble, se détourna des deux compagnons d'armes pour contempler l'enfant.
“Comment t'appelles-tu ?”, s'enquit le chevalier à voix haute, indifférent aux possibles espions qui pouvaient les entendres. La fille arrêta un instant de gratter pour sangloter de plus belle. Si elle s'était tournée vers le groupe, elle ne regardait toujours pas les visages des trois soldats, et gardait son visage dans ses mains.
“J'ai dit.”, menaça Clane d'un ton autoritaire, patriarcal. Le timbre impératif fit son petit effet, car la jeune fille répondit soudainement d'une voix ténue.
“Esdoria, seigneur.”
“Bien.”, fit le “seigneur”, content de son résultat. “Nous sommes des hommes de Hautesylves. Nous allons t'amener en lieu sûr.”
La jeune fille ne répondit rien, mais, entre ses doigts, on voyait ses pupilles déshabiller les trois hommes d'armes. L'attitude n'était pas à l'ouverture ou la confiance.
“Eh bien ? Que signifie ?”
“Vous... ne ressemblez pas à des soldats du Conseil... vous ressemblez à ces hommes qui se cachent dans les maisons.”
Clane balaya ces supputations d'un geste de la main puis montra le fourreau de son épée à l'enfant. C'était un fourreau dans le plus pur style de Hautesylves.
“Nous allons te sauver, alors ne fais pas la capricieuse et suis-nous, à moins que tu ne veuilles attendre que les morts viennent manger tes chairs.”

Cette menace n'eut pas l'effet escompté, et la petite fille se recroquevilla de nouveau, détournant son visage des trois hommes. C'était mettre une lourde reponsabilité sur le dos de cette pauvre enfant complètement déboussolée.
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Dalw de Malmaison
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MessageSujet: Re: Le camp rétif   Le camp rétif EmptyMer 24 Sep - 22:37

n°20

Dalw soupira. Il n’était vraiment pas fait pour les enfants. Normalement, quand on annonçait leur venue, il était préférable de fuir. Si, au moins, ils étaient tombés sur quelque jeune donzelle à la croupe rebondie ! Mais il avait fallu qu’il tombe sur ce petit être qui semblait annoncer de futurs ennuis. Et puis…et puis quelque chose taraudait le Nordique. Tandis que son oncle mettait un genou à terre pour murmurer quelques paroles réconfortantes à l’enfant comme « Allons viens ou tu y passeras » ainsi que « Seule une pauvre sotte demeurerait là, tu n’en es pas une, n’est-ce pas ? » voire « Ma patience a des limites espèce de… » la suite se noyant dans sa barbe tandis qu’il essayait de se calmer, le jeune Malmaison essayait de retrouver ce qui l’avait frappé.

« Qui se cachent dans les maisons » voila ce qui l’avait percuté. A sa connaissance, aucune mission d’avant-poste n’avait été lancée. La conversation de la veille lui revint en mémoire. « Des assassins rôdent… » un frisson glacé parcouru l’échine du nobliau. Quelque part, quelqu’un les avait peut-être suivis. Il chassa cette pensée de son esprit. Ils étaient mobile et nul n’aurait l’idée de les défier sans avoir l’avantage du nombre « ou d’être particulièrement dangereux » susurra une voix reptilienne aux relents méphitiques venue du fond de son crâne.


« Petite, nous sommes de fiers guerriers du Nord venus…euh…défendre au nom de la gloire et de l’honneur…ainsi que pour le bien des habitants, ta cité ! » lança un Dalw hésitant Pour toute réponse, la petite se recroquevilla d’autant plus. « Sache que nous maîtrisons désormais la situation, ce matin nous avons pu prendre le contrôle de l’entrepôt et trouver à manger, ainsi que du miel ! Tu aimes le miel, petite ? » il se maudit tant il était bas mais il fallait actionner le levier invisible de l’esprit de celle qui répondait au nom d’Esdoria.

Elle parut hésiter. Puis son ventre se mit à gargouiller.
« Ha ha je crois qu’il répond pour toi ! » murmura un Dalw en affichant son sourire qu’il espérait le moins carnassier. « Allons, viens, moi aussi j’ai terriblement faim, je n’attendrai plus longtemps avant d’engloutir quelques bonnes tartines ! » La petite parut se calmer. Elle sécha ses larmes et tendit sa main en direction du Nordique, pour l’aider à se relever ? Il tendit la sienne.

Un changement, il le dénota immédiatement.

De la peur, de l’horreur pur venaient de s’installer sur le visage de la fillette, sa main n’était plus tendue pour obtenir de l’aide mais pour indiquer la cachette du monstre « sauf que ce monstre est bien réel » hurlèrent toutes les cellules du cerveau de Dalw. Trop tard, bien trop tard...l’assassin abattit sa lame sur la nuque du jeune Malmaison, qui explosa en une myriade de gouttelettes argentées, à la plus grande stupéfaction de l’agresseur.

L’acier entama son chant tandis que les épées étaient sorties du fourreau.


[Dalw a actionné sa compétence *Homme d'eau qu'il a préparé peu auparavant*]
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MessageSujet: Re: Le camp rétif   Le camp rétif EmptyJeu 25 Sep - 1:10

Clane
n°61

L'assassin ne perdit pas de temps devant cette incohérence de la nature et se jeta sur les deux autres soldats. Vif comme l'éclair, il ne tarda pas à arriver entre les deux hommes surpris, dont l'un eut à peine le temps de parer un coup juste et foudroyant en pleine poitrine tandis que l'autre recevait avec grâce un coup de pied agile. Clane fut donc projeté contre un mur par la puissance du coup tandis que Malrys, avantagé par sa maîtrise de l'épée et la longueur de sa lame par rapport à la dague de l'assassin, s'élanca dans un bref et violent combat. Le tueur perdit rapidement du terrain et, bientôt acculé, ne tarda pas, en une pirouette, à disparaître par une des petites lucarnes qui perçaient la cabane.

Un instant de calme passa, puis Malrys, alors même qu'il se retournait, se prit les deux jambes de l'assassin qui avait resurgi par une autre des petites fenêtres nues en pleine poitrine. Déséquilibré et propulsé, il s'écroula dans les bras d'un Clane encore essoufflé par le vilain coup qu'il avait pris en plein bide. Une fois les deux hommes d'armes remis en place, ils fixèrent d'un regard méchant l'antagoniste, qui attendait avec arrogance ses ennemis, assuré qu'il était d'avoir la victoire facile sur ce grand diable maladroit et cet homme à l'allure inquiétante et à la peau basané. L'assassin ne devait pas être un très bon physionomiste ! car Clane, avec la balafre qui lui couvrait le visage ainsi que son corps musculeux et lourd était aussi terrifiant que les yeux froids de meurtrier de Malrys. On n'aurait pas aimé avoir un tel homme en face de soi, alors deux du même bois, ce n'était pas conseillé !

Aussi, en un combo que le tueur n'imaginait pas, les deux soudards tranchèrent l'air om se trouvait quelques fractions de secondes avant celui qui était devenue une proie. Il esquiva encore quelques coups combinés avec une grande agilité et tenta même, lors d'une attaque particulièrement effrontée de Malrys, d'enfoncer une étoile d'acier entre ses amigdales. Mais ça ne fonctionnait pas, et alors qu'il était de nouveau acculé par les deux vétérans contre un mur, il sembla défaillir sous sa cagoule. Les tremblements, les mouvements de sa tête, tout indiquait une soudaine panique dans l'attitude de l'assassin pris au piège. Cela ne fit que renforcer la fougue des deux combattants qui, délaissant une minute leur garde, chargèrent avec allant sur la future victime.

Laquelle future victime évita avec sang-froid la charge mal coordonnée et, dans une virevolte majestueuse, planta sa dague jusqu'à la garde dans l'épaule gauche de Malrys, qui suffoqua sous le coup. Les deux soldats du Nord reculèrent d'un bond tenant du réflexe comme de la peur de telle sorte que le couteau resta planté dans le dos du Basané, qui trébuchait déjà, les yeux écarquillés comme si on le trempait dans un bain bouillant. Et pourtant, si ses yeux fixaient le sol avec une insistance inquiétante, il ne criait pas. Il se contentait de serrer sa mâchoire, au risque de briser sa dentition lumineuse. Cela laissait Clane quasi seul contre l'assassin, qui déjà reprenait l'assurance dont il s'était déparé quelques secondes plus tôt.

Un goût amer remplit la bouche du chevalier, qu'il reconnut comme le goût de l'impuissance du benêt qui s'était laissé piéger comme un damoiseau. Il tint donc à distance l'assassin tout en protégeant Malrys, chancelant sans grande habileté. Devant protéger le Basané, Clane était deux fois plus exposé, et bientôt, les griffes qu'avait fait apparaître l'assassin sur ses deux mains gantées de noir ne tarderaient pas à venir lacérer son visage ou, pire encore, son entrejambe délicate.
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MessageSujet: Re: Le camp rétif   Le camp rétif EmptyJeu 25 Sep - 18:23

n°21

Clane en était réduit à s’interroger sur la nature humaine ou non de son adversaire tant ce dernier semblait à même d’éviter tous les coups qui lui étaient portés et ce avec une facilité déconcertante. En plus de cela, le vieux chevalier manqua, par deux fois, de finir énucléer d’un coup de griffes. Pourtant homme d’expérience, le Malmaison ne tarda pas à sentir son corps donner des signes de fatigue. Selon toute évidence, il ne pourrait supporter un pareil rythme encore longtemps. Le combat paraissait bien mal engagé.

Il para sans encombre une dague qui s’approchait dangereusement de son visage, mais ne vit que trop tard la faille qu’il laissait au niveau de sa hanche. Déjà, il pouvait imaginer la sensation de l’acier perforant sa chair, le sang se répandant à flots réguliers sur ses vêtements…

Le coup ne vint jamais.

L’incompréhension ainsi que la rage qu’elle engendrait se lisaient sur les yeux de l’assassin tandis que, de son ventre, émergeait la pointe d’une épée. Dans son dos, aussi vêtu qu’au premier jour, se trouvait Dalw. Le Nordique ressorti sa lame de la plaie ainsi ouverte. Un sourire mauvais était apparu sur son visage tandis qu’il jubilait déjà à l’idée de sa victoire facile.
« Crains la puissance des Malmaison, sombre idiot ! »

Mais, contre toute attente, l’homme d’Agramand parvint à pivoter sur lui-même, ses griffes venant cruellement entailler le torse non protégé du pauvre nobliau qui parvint tout juste à se jeter contre l’un des parois afin de ne pas finir empalé. Clane réagit immédiatement. Sa lame esquissa un arc de cercle avant que l’assassin ne la bloque de ses deux mains. Dalw, encore sonné, en profita pour foncer, la lame en avant, sur son adversaire. Ce dernier, trop agile, frappa du bout de sa botte l’intérieur du genou du chevalier, qui perdit son équilibre. Déjà une griffe se levait, prête à en finir avec le jeune Nordique.

Une gerbe de sang aspergea les trois hommes. Malrys était revenu dans la bataille et, d’un geste précis, était parvenu à trancher net la main de l’assassin, qui porta sa main valide à son moignon. Il était temps de mettre un terme au combat. Clane releva le pommeau de son épée, prêt à décapiter l’homme du Nécromant. Doté d’une volonté dépassant l’entendement, l’homme encagoulé frappa l’arrière de son crâne contre le visage du vieux Malmaison qui, sous le choc, tomba au sol. Sans doute à demi assomé.

L’espion relâcha, pour la première fois, un râle de douleur alors qu’il perdait l’équilibre. Dalw, au sol, avait sectionné la cheville de l’homme, sa lame tranchant à la fois chair et os. Immédiatement, Malrys vint planter son arme dans la gorge découverte de leur ennemi, qui mourut en un immonde borborygme sanglant qui les hanterait pour bien des nuits. Durant de longues secondes, ils n’osèrent prononcer le moindre mot.

Ce ne fut qu’après avoir calmé ses tremblements que Dalw entreprit d’arracher des lambeaux de tissu aux vêtements de leur ennemi, afin de bander ses plaies. Puis, sans trop perdre de temps, il récupéra ses biens, son corps encore victime, de temps à autre, d’un spasme nerveux.


[un assassin en moins]
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MessageSujet: Re: Le camp rétif   Le camp rétif EmptyJeu 25 Sep - 22:16

Clane
n°62

Son sang n'avait jamais dû avoir un goût aussi bon. L'assassin lui avait peut-être perforé la lèvre inférieure du chevalier avec son coup de tête aussi inatendu que bien placé, mais il était mort, et ça, ça valait tout le sang du monde s'écoulant dans toutes les bouches du monde. Aussi Clane léchouilla tranquillement sa lèvre inférieure tout en absorbant le sang qui sourdait, fixant en même temps le cadavre de cet homme qui fut si vif quelques secondes plus tôt. Après être assuré qu'il n'allait pas se relever, transporté par le second souffle que l'on connaît aux vilains et autres tueurs aux nerfs d'acier, la petite compagnie se laissa tomber à terre, le temps de reprendre empire sur elle-même.

La jeune fille, terrorisée par le combat sanglant, vint se jeter sur la grosse carcasse de Clane, qui faisait illusion en tant que figure paternelle et, également, celui qui était le moins couvert de sang. Elle sanglota alors, et répétait des phrases inintelligibles, entrecoupée de pleurs et de reniflements que Clane, qui avait été père, maudissait, repensant à tous les enfants qu'il avait laissé derrière lui pour ne pas s'en occuper. La vie était mal faite.
“Le monstre qui voulait... ouin. Des squelettes qui marchaient... bruits d'osselets... cris... terreur. Ouin.” couinait la fillette tandis que le seigneur du Nord lui tapotait gentiment le dos comme pour en sortir un rot et susurra à son oreille comme il l'aurait pour un mouton apeuré par quelque coup de vent. “Allons. Allons, c'est fini à présent... tututu... sèche-moi ces petites larmes, dougoudougoudou.”
Et la scène se perpétua encore un certain temps. Pas assez pour rassurer complètement la jeune blondinette épleurée, et pas assez non plus pour présever quelques reste à la dignité de Clane, qui levait les yeux au ciel avec agacement.

Une fois le groupe assez remis, ils se relevèrent d'un bond et se dirigèrent vers la sortie, inspectant précautionneusement les différentes issues et fenêtres avant de se risquer à faire un pas dehors. Avant de partir, Clane déchira un pan de l'habit du traîne-savate qu'ils avaient savaté et se tourna vers la jeune fille. Elle la regarda avec ses grands yeux ronds, sans comprendre.
“A présent, je vais te bâillonner, jeune fille. Il y a trop d'horreur dehors, je ne peux pas te laisser paniquer et nous faire tous tuer.” Il avait cessé, en effet, d'user de diplomatie. “Tu vas être une grande personne et ne pas faire l'enfant.”, mais alors qu'il prononçait ces mots, elle recommença à trembler comme une feuille et ses yeux luirent tels ceux d'un animal traqué.
Assez excédé par ces efforts trop peu récompensés de résultat, Clane décida d'user de sa magie pour la faire obéir à ses ordres. Se concentrant quelques instant, il s'immobilisa tout à fait et projeta sa volonté dans l'esprit déjà brisé de la rescapée.

Ne cherchant pas à venir détériorer encore plus une santé mentale peu solide, il emplit le petite crâne de bonheur et de joie, créant quelques artifices grossiers martelant d'extase la jeune fille, qui ne tarda pas à considérer Clane et ses comparses avec une confiance ainsi qu'à voir dans le bâillon une forme de salut que lui proposaient les gentils chevaliers servants. Ceci fait, Clane bâillona l'enfant pour l'empêcher de voir et de crier, pris d'une migraine légère mais encore résistant.

Une fois tous sortis et le cadavre mis dans un coin de la cabane, Clane mit l'enfant sur son épaule, et la troupe s'élança sur les chemins de cordes et de planches des rues aériennes. Ils longèrent les arbres immenses, puis redescendirent à leur premier accès. Une fois sur le plancher des vaches, ils reprirent conscience du danger, qui rôdait partout en ces temps troublés. Ils se mirent à l'abri et louvoyèrent avec aisance entre les ruines et les manoirs éclantants jusqu'à arriver aux Portes...
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MessageSujet: Re: Le camp rétif   Le camp rétif EmptyVen 26 Sep - 17:27

n°22


La semence du nord était généreuse, mais les moissons étaient maigres. Pour une demi-douzaine de donzelles porteuse d’un quelconque bâtard, l’on pouvait s’estimer satisfait si le géniteur demeurait avec l’une d’entre elles. Nomades dans l’âme, la plupart ne supportaient pas d’apprendre cette nouvelle. Peu souhaitaient jeter l’ancre si tôt. Quand les faits devenaient évidents, que le ventre de la gueuse s’arrondissait, il était alors souvent temps de sauter en selle et de quitter la ville, avant que des frères et cousins ivres de rage ne vous prennent en chasse. Aussi, si la chose n’avait plus de secrets pour eux, ce qui en découlait quelques années plus tard, comme consoler un enfant en pleurs, ne faisait nullement partie de leur formation. Tout au plus savait-on que l’on pouvait leur confier les tâches ingrates impliquant de se rendre dans des lieux étriqués.

Pour toutes ces raisons, Dalw s’abstint avec grande noblesse d’intervenir. Son oncle se débrouillait à merveille, ou tout du moins c’est lui qui avait les pieds dans la bouse, pas de raison qu’ils soient deux ou, pire, que les places soient échangées. Et puis, c’était lui le plus ancien. Cet argument douteux faisait office de loi pour le jeune Malmaison, qui, cette fois, passa davantage de temps à vérifier qu’ils n’étaient pas suivis. De temps à autre, des élancements le prenaient. Aujourd’hui, la mort n’avait été qu’à quelques pouces. Néanmoins, ces considérations morbides furent vite oubliées tandis que la porte s’ouvrait sur le camp des vivants. Déjà, les premiers curieux se massaient. Quelles nouvelles rapportaient-ils ? Etaient-ils sortis pour sauver cette enfant ? Il fallait parfois savoir jouer avec la réalité. Le jeune chevalier y veilla.


« Comme nous le pensions, le premier niveau n’était pas totalement désert ! Cette pauvre enfant n’aurait eu que peu de chances sans notre flaire. Désormais, elle est saine et sauf, et nous veilleront à ce que les choses demeurent ainsi. Foi de Malmaison ! »

L’énormité du mensonge ne parvint aucunement à l’affecter. Cela faisait longtemps qu’il avait effacé la notion de bien et de mal de son esprit, afin d’y remplacer par celle « d’utilité ». Dans la foule, il y eut quelques « ho ! » surpris et ébahis à la fois. Des mercenaires qui avaient pris tant de risques pour une petite de la région, alors que cela n’entrait pas dans leur contrat! Ceux qui la reconnurent hurlèrent de joie, remercièrent les Dieux, et les trois hommes au passage. Leur réputation était faite. Peu importait leur volonté réelle. Les gens désiraient du rêve, qu’on leur vende de la magie, de l’espoir et Dalw était un expert en vente de produits inconsistants.
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MessageSujet: Re: Le camp rétif   Le camp rétif EmptyVen 26 Sep - 20:46

Clane
n°63

Clane savoura un instant l'atmosphère agréable (on les acclamait, tout de même !) de la situation, mais il dégrisa bien vite lorsqu'il vit quelques gardes aux sourires peu convaincus. Le chevalier se dirigea donc vers nos gaillards, le sourcil froncé.
“Eh bien, mes gars, qu'y a-t-il ? N'êtes-vous donc pas heureux de voir un homme ramener à vous une enfant, esseulée, traquée par les bêtes des Enfers ?”
Les hommes haussèrent les épaules, et l'un d'entre eux se fit la parole de tous.
“Nous l'aurions sauvé tôt ou tard. Les lieutenants sont même en train de mener un assaut sur le quartier des mages. On n'a pas besoin des nordiques ici. Vous êtes pas les bienvenus, vous autres ; et encore plus le violeur.”
Clane hésita à mettre sa main dans la face du soldat, mais il préféra faire taire sa vindicte pour ne pas créer de remous entre les Rétifs et les hommes de Hautesylves (et également pour ne pas finir abattu par un coup d'épée d'un ancien compagnon d'armes, certes).

Le bain de foule pris et les acclamations pris, la foule s'égailla et tous reprirent leur place. Les nordiques retournèrent également dans le petite camp qu'ils avaient formé et vaquèrent à leurs occupations. Pendant que les hommes rangeaient, lavaient leurs armes ou s'en équipaient, les trois Nordiques étaient inspectés par quelques guérisseurs de Hautesylves qui, assez bons pour passer outre les différences entre les deux nations ou bien assez exaltés par la découverte et le sauvetage de la jeune fille, s'attelaient à découvrir les blessures qu'avait laissé l'assassin. Je dis de l'assassin, car il était seul. Même dans la version des reîtres il était seul, et pourtant, les dieux savent à quel point ils aimaient à gonfler leurs exploits. Ils s'en étaient gardés cette fois-ci, de peur que la fillette ne mette en question ce qu'ils diraient, et se contentèrent de quelques coups de force tout à fait crédibles.

Une fois remis de leurs blessures, Clane et Dalw se dirigèrent vers le capitaine de Roc-Rétif et s'entretinrent avec lui. Ils lui firent un bref récapitulatif des patrouilles qu'ils avaient croisé, et Clane tenta sans grande réussite de dessiner un plan à peu près consistant de la zone qu'ils avaient exploré. Une fois que le capitaine les eut examiné, il jeta un coups d'oeil aux deux Malmaison et leur demanda leur avis sur la question.
“Je pense”, partit Clane sans ambages, “que nous devons nous poster dans diverses maisons pouvons nous servir de fortification, d'abri mais également de zone sûres pour une retraite rapide et ordonnée. Nous avons croisé une patrouille dans cette zone-là.”, il montra un amas de coups de crayons représentant une ruelle particulièrement étriquée, un vrai coupe-gorge. “Cet endroit est tout à fait constitué pour une possible embuscade, et les issues, il me semble, sont également capables de nous faire sortir d'une bataille trop périlleuse sans difficulté.”

Ceci dit, il laissa le capitaine contempler la carte et marmotter dans sa barbe d'un air pensif. Clane se tourna vers son neveu, attendant sûrement confirmation de ses dires.
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MessageSujet: Re: Le camp rétif   Le camp rétif EmptySam 27 Sep - 19:07

n°23

Dalw maugréa dans sa barbe rasée de presque près. Le plan de son oncle était risqué. Certes, les troupes ennemies, en passant dans la ruelle, subiraient un feu nourri venant de toutes parts. Cependant, si elles concentraient leurs forces sur l’une des maisons, ses occupants n’auraient que peu de chances de s’en tirer. Le chevalier avait pu récemment tester l’efficacité toute relative de l’eau bénite. Il maugréa d’un ton las : « Une embuscade est sans doute un des meilleurs moyens de venir à bout de nos ennemis, cependant cela nous contraindrait à abandonner les chevaux. Or, de ce que nous avons pu voir, nous en aurions l’utilité. » Il gratta son menton d’une main gantée avant de continuer « Face à nous, il y a certes une patrouille composée en grande partie de lanciers, donc à même de bloquer notre cavalerie. Par contre, il existe également une patrouille de démons et une autre de chevaliers maudits. Là, nous ne pourrions nous passer de nos bêtes. »

Au sein de la tente, il perçut de vagues hochements de tête. La situation était délicate. Les hommes avaient conscience de se livrer à un jeu dangereux. L’ennemi était présent en grand nombre et mal préparer une sortie pouvait les mener à la mort et, pire encore, au déshonneur. Sur les parois de leur centre de commandement improvisé, les ombres des combattants paraissaient se mouvoir à un rythme martial. Dalw le savait, les pertes seraient nombreuses. Le capitaine le tira de ses pensées.

« Le semi-nain est parti avec de nombreux hommes, afin de reprendre le quartier des mages, paraît-il. Ce qui signifie que le gros des troupes du Nécromancien, ainsi que son attention, seront focalisées sur cette bataille. » Le jeune Malmaison approuva et ajouta « Cela veut dire que nous avons deux possibilités : participer à la libération de cette partie de la ville ou empêcher le reste des troupes ennemies de s’organiser. Gahn étant déjà parti, le rejoindre maintenant n’en vaudrait pas la peine. Il serait plus intéressant de conserver notre liberté de mouvement, afin d’intervenir, si nécessaire, le moment venu. Nous avons la possibilité d’éradiquer la vermine qui pullule dans les rues, c’est une opportunité à ne pas rater. »

Ses yeux passèrent sur le croquis esquissé par son oncle. « Il nous faut trouver où se positionneront nos cavaliers, ainsi que choisir comment répartir nos hommes. Nous devons réduire le nombre de deux fois nés chargés de la surveillance de la cité. »

Dalw avait essentiellement une chose à l’esprit : d’ici quelques heures, il aurait peut-être l’opportunité de posséder un rapide coursier. Possession non négligeable alors que les ennemis pullulaient.
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MessageSujet: Re: Le camp rétif   Le camp rétif EmptySam 27 Sep - 22:10

Clane
n°64


Les jours et les heures se répètent, se remémora Clane avant d'ajouter, et on continue à massacrer cette charogne sur pattes. Inspirant profondément, il se releva lentement et fixa la compagnie que ses yeux observaient, froids. C'était une fière troupe du Nord, avec toutes les caractéristiques qu'on leur connaissait. Des hommes puissants, à l'allure imposante, au regard dur et à la langue mal dressée. Déjà quelques-uns se tapotaient avec leur bouclier ou leurs gants, échangeant des oeillades arrogantes à la recherche de quelque réconfort ou quelque faiblesse chez le frère d'armes qu'on jouxtait. La masse amorphe s'anima donc ainsi avant de s'immobiliser complètement lorsque le capitaine répéta, pour le principe, le but de leur expédition chez les mages, ces citoyens-là qui, des siècles auparavant, avaient trahi le vrai roi en profitant des guerres qui frappaient le pays. Il rappela à tous qu'ils étaient des Rétives et promit d'un air peu riant qu'à tous les lâches qui laisseraient à cette cité de lâches un souvenir capable d'entacher l'honneur du Roc, il les tuerait eux-mêmes, et ce, dans les pires des conditions. Il s'étendit encore sur ce sujet, menaçant de répandre les pires récits sur les déserteurs, de requérir devant la couronne que leurs familles ne soient pas épargnées, mais déclassées et chassées des terres que la faiblesse de leur maître leur avait pris.

A ce discours, peu de commentaires. On regardait, maussade, le capitaine aller à son cheval, et après quelques nouveaux regards en biais aux camarades, on se mit à sourire et penser avec quelle ardeur on tuerait ceux qui étaient déjà morts. Sur cet entrain silencieux, ineffable, la troupe sortit par la grand-porte de l'Ouest avant de se disperser pour descendre au sud et, bientôt, prendre connaissance des lieux. Une fois un endroit judicieusement affectionné par Clane, la petite escoaude interrompit sa marche à pas de loup. Devant les yeux des fils du Nord faisait face une artère de la ville croisée par une autre rue plus modeste mais également assez grande (elle devait mener à la grande artère extérieur.

“Cette grande rue sera rapidement arpentée par quelques troupes. Nous pouvons cacher nos archers et arbalétriers dans les maisons alentours de ce croisement, tandis que les cavaliers se cacheront sur la ruelle sécante. Les fantassins à pied, quant à eux, se dissimuleront derrière quelques buissons jusqu'à ce qu'ils repèrent une troupe à notre convenance. Ceci fait, ils feindront de prendre peur devant les sbires d'Agramands. La troupe, excitée par cette retraite, poursuivront nos hommes. A ce moment, ces derniers se retourneront et abattront quelques mélanges incendiaires afin d'enrayer leur avance tandis que nos archers déverseront leurs traits. Les cavaliers chargeront alors, lorsque les morts-vivants seront pris entre les tirs et l'attaque de nos fantassins.
Bien sûr, cette opération demande à ce qu'il y ait le plus possible d'archers protégés derrière de bons murs, et que les cavaliers se composent essentiellement de lanciers et d'épéistes.”

[Aux MJ : Est-ce que les archers à cheval laissent leurs chevaux à des épéistes ou des lanciers ?]
Non
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MessageSujet: Re: Le camp rétif   Le camp rétif EmptyDim 28 Sep - 13:26

n°24

Les yeux du jeune Malmaison parcouraient les façades décrépites des habitations de ce qui avait dû être un quartier populaire avant que l’armée des morts n’entre en ville. D’ici peu de temps, des mares de sang recouvriraient le sol de terre sombre, il fallait espérer qu’il s’agisse de sang démoniaque. Les Nordiques disposaient de cinq archers ainsi que du même nombre d’arbalétriers. Ce n’était pas énorme, mais suffisant pour opposer un feu croisé à même de mettre à mal une patrouille. Les ennemis devaient être amoindris un maximum avant d’engager le combat au corps à corps. Ici, il n’était pas question de facteur psychologique : ceux qui étaient morts ne craignaient pas cet état.

« Hors de question que je laisse mon cheval à la piétaille ! » lança un cavalier muni d’un arc de bonne facture, témoignant d’une certaine richesse. « Une charge de cavalerie serait bien plus destructrice si elle disposait de l’avantage du nombre ! De plus, posté à l’abri au sein de l’une des demeures, vous pourriez abattre les ennemis sans avoir à vous occuper de votre monture ! » Grogna Dalw. Les archers à cheval échangèrent des regards puis firent non de la tête. La noblesse du Roc était trop fière pour laisser la troupe monter leurs destriers.

Les Malmaison pestèrent mais il était évident qu’il était impossible de faire changer d’avis à ces ânes bâtés. Aussi, les hommes se répartirent de la manière suivante : deux arbalétriers, accompagnés de quatre fantassins, s’installèrent au premier étage d’une maison dont le rez-de-chaussée était dépourvu de fenêtres. De l’autre côté de la rue, les trois derniers arbalétriers prirent place dans une bâtisse à peu près similaire, accompagnés du commandant Nordique, d’un aide de camp, ainsi que de ses gardes du corps. Les dix cavaliers s’installèrent dans une arrière cour déserte, de manière à pouvoir venir rapidement dans la bataille. Il fut convenu que les cinq archers ouvriraient la marche, faisant feu sur l’ennemi avant de se replier tandis que les lanciers chargeraient une fois les deux fois nés bloqués dans un corps à corps sanglant. Enfin, les cinq derniers fantassins se dissimulèrent dans la ruelle. Ils avaient été choisis pour leur rapidité de déplacement. Ils étaient munis de trois mélanges incendiaires, les autres ayant été répartis équitablement entre les groupes installés dans les maisons.


« Mon oncle » entama Dalw « où se posteront les lames des Malmaison ? »
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MessageSujet: Re: Le camp rétif   Le camp rétif EmptyDim 28 Sep - 14:58

Clane
n°64bis

“Enfoirés d'archers... pas foutus de refiler leurs chevaux... j't'en paierai moi d'la piétaille... 'foirés de.. grmbl.”, voilà dans sa substantifique moelle ce que marmonnait un Clane énervé. Uen charge de seulement cinq lanciers n'aurait jamais la force d'une charge de dix cavaliers. Foutus archers, trop arrogants pour délaisser leur monture. Bien sûr, Clane comprenait parfaitement ce sentiment, mais c'était des risques en plus pour lui et ses compagnons d'armes. Rempli de mauvaise foi, il se retourna vers Dalw et lui dit.
“On va se planquer avec le capitaine et les autres. J'vois pas pourquoi on se ferait courser par des morts-vivants alors que ces fils de catins nous laissent dans la mouise. Enfoirés d'archers...”, et le manège reprit.

Ceci dit, ils rejoignirent rapidement le capitaine et ses feudataires les plus puissants, se préparant à recevoir la patrouille qui arriverait. Pour la première fois depuis de le début de la campagne, lui semblait-il, il se signa et pensa aux hors démoniaques qui leur restait à affronter. Il était étonnant que sous un ciel aussi bleu, sous un jour aussi éclatant d'une vie calme et invitant à la contemplation, la paix, que le sang pouvait être versé et formé des torrents pourpres. Les hommes se regardèrent tranquillement, se rassurant les uns les autres, et puis on attendit l'arrivée des morts vivants. Clane et Dalw devaient prier que les hommes ne soient pas assez stupides de jeter quelques mélanges incendiaires sur des chevaliers maudits si jamais ils les croisaient, tandis que Malrys s'amusait avec ses doigts et un dé sûrement pipé.

A l'extérieur, la situation était toute autre. Les cinq “coureurs”, avaient dû se cacher derrière le mur d'une maison ou les buissons qui jouxtait l'artère pavé. Grâce à l'architecture botanique répandue et importante de la bourgade, ils n'eurent donc guère de mal à se cacher. Ils eurent cependant plus de difficultés à se rassurer eux-mêmes. Le fait d'être en avant ligne, attendant des morts vivants pour jeter un mélange incendiaire puis leur tourner leur dos pour fuir avait quelque chose de peu réconfortant. Sans oublier qu'on ne savait pas combien il y avait de patrouilles et de quoi elles se composaient.

On attendit donc, le coeur dans la gorge, les jambes tremblantes et, pour seule chaleur, la petite flamme qui brûlait, nécessaire pour la mise à feu des mélanges. Bientôt, on entendit les bruits irréguliers et mous des membres moribonds d'une patrouille morte vivante. Traînant le pas de cette non-chalance si horrible pour les esprits humains, la garde, qui se composait essentiellement de zombies s'appuyant sur des lances de facture médiocre, bien que quelques créatures à la mine plus farouche et à la démarche plus active semblait surveiller les extrémités de la troupe. Il fallu quelques instants aux cinq hommes poru se rappeler ce qu'ils devaient faire. Une fois qu'on leur fit signe, ils se préparèrent. Celui qui devait lancer le projectile ferma un instant les yeux, récita silencieusement une prière courte et pragmatique (sauve-moi des griffes de la mort maudite était le premier voeu qui venait à tout homme avec sa raison) et se leva pour cibler et lancer de toutes ses forces le mélange incendiaire allumé.

Les hommes n'attendirent pas de contempler le spectacle et les morts qui déjà tombaient, mais s'en allèrent se cacher dans la ruelle sécante dont nous avions parlé, cherchant à ramener dans leurs filets cette patrouille qui appréhendait déjà la situation.

[Question aux MJ : Quels sont les dommages provoqués par le mélange incendiaire ?]


Dernière édition par Clane de Malmaison le Mer 1 Oct - 10:43, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Le camp rétif   Le camp rétif EmptyDim 28 Sep - 15:27

n°25


Durant un instant, pas un Nordique ne parut respirer. Tous retenaient leur souffle, à l’exception des cinq lièvres qui, paraissant oublier le poids de leurs armes, fuyaient à toutes jambes à l’autre bout de la rue. Par chance, aucun deux fois né n’était muni d’un arc. Pourtant, cela ne semblait pas suffisant à les rassurer. Le néant qu’ils lisaient dans les orbites vides de leurs adversaires ressemblait à mille bouches infernales prêtes à les engloutir. Certaines goules avaient perdu des lambeaux de chair entier, si bien qu’elles étaient désormais dotée d’un éternel sourire carnassier. Bientôt, des sons qui ne devaient pas être se firent entendre, la troupe suivait les quelques vivants, décidée à les intégrer à leurs rangs.

Dalw observa rapidement les hommes tapis dans l’ombre, prêt à se poster aux fenêtres le moment venu. De solides gaillards, pour qui la plus belle des morts était de périr sur un champ de bataille, en entendant les cris d’agonie de leurs ennemis. Combattre des morts ne faisait pas partie de leurs habitudes. Des adversaires qui continuaient à combattre si on leur tranchait un membre, qui ne prononçaient pas le moindre mot. Ici, il n’était pas question de cri de guerre, juste de râles d’outre-tombe, des abominations indicibles que les vivants ne devraient jamais entendre, des paroles impies réservées aux terres maudites de la Faucheuse.


« MAINTENANT » hurla quelqu’un non loin du jeune chevalier. En réponse à ce signal, les arbalétriers se postèrent aux fenêtres et firent feu sur les non-vivants. Puis, sans perdre se temps, se retirèrent afin de recharger tandis que, des deux côtés de la rue, un homme jetait un mélange inflammable par la fenêtre, en plein sur la patrouille. La haine était perceptible dans l’air, l’on pouvait sentir la tension des hommes qu’ils tentaient de dissimuler dans un excès de zèle. Des langues de flammes ravagèrent un instant les rangs ennemis, qui ignoraient tout de la douleur. Le jeune Malmaison crut entrapercevoir un zombie au crâne traversé par un carreau le fixer de ses yeux morts. Il fut secoué par un haut le cœur. A peine eut-il le temps de lancer sa formule rituelle, l’Homme d’Eau des Malmaison, que le commandant levait haut son épée en dévalant les escaliers. La mêlée allait s’engager !

Les portes s’ouvrirent en fracas des deux côtés de la rue tandis que les hommes se déversaient. Les lièvres avaient arrêté leur course, tiraient leurs armes du fourreau. Ils se prirent même à sourire, en voyant les renforts présents là où ils les attendaient. Quelques
« POUR LE ROC ! » et « MALMAISON » fusèrent tandis que, déjà, on percevait la charge des archers montés qui s’apprêtaient à lâcher leurs traits mortels.


[Dalw a préparé sa compétence homme d'eau.
question aux mj : quels sont les dommages provoqués par les 2 autres mélanges incendiaires et les 5 carreaux d'arbalète? Ils visent la patrouille n°2 : 15 Zombies lanciers, Goules gardes x 5]

[S : Les 5 carreaux font mouche, mais seule une goule meure. Sinon, les 2 mélanges incendiaires, touchent et mettent le feu à 6 zombies et à 3 goules. 3 zombies et 1 goule succombent au feu.
Les mort-vivants en feu risquent de mourir assez rapidement, mais aussi de propager le feu à ce qu'ils touchent (autre mort-vivant, matériau inflammable, et bien sûr vous ^^)
Donc, il reste 12 zombies dont 3 en flammes et 3 goules dont 2 en feu.]
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MessageSujet: Re: Le camp rétif   Le camp rétif EmptyDim 28 Sep - 17:30

Clane
n°65


Les hénissement des chevaux, excités par leur cavalier, surgirent au milieu du chaos tant sonore que général qui s'emparait de la troupe des morts. Bientôt vinrent chanter les cordes des arcs tendus des archers montés qui s'étaient préparé à viser les têtes nues ou les dos vulnérables des morts vivants qui s'agglutinaient en cherchant à atteindre les cinq “lièvres” qui les avait mené dans cette embuscade. Les flèchees lâchés, les archers se mirent sur le côté, laissant place à mouvement d'autant plus important. Les cinq chevaliers armés de lances se lançaient à la charge.

Sus aux morts, ils foncèrent, lance baissée, sur l'amas de chairs mortes qui, harcelé par des troupes qui sortaient des maisons à sa droite et à sa gauche ainsi que par les lièvres qui commençaient à le provoquer, n'eut pas le temps de réunir une véritable barrièr de lance à opposer aux fers mortels des chevaliers lancés à toute blinde. Le choc fut douloureux pour les deux camps, mais une fois le raz de marée passé, une que les chevaliers eurent dépassé la troupe d'Agramand, l'escouade des zombies était en morceau, dispersé par les vents furieux qui venaient de les traverser. Certains avaient même été piétinés durant l'assaut.

Et puis les morts vivants se relevèrent, directement attaqués par les soldats du Nord venant de toute part. L'assaut le plus meurtrier fut celui de la petite troupe composé du capitaine, de ses deux lieutenants ainsi que des Malmaison qui, sans ambages, découpait les membres ennemis avec allégresse, rugissant de rage et de peur, avançant sans discontinuer pour empêcher les rangs des morts de se reformer.
“Malmaison ! MALMAISON !”, s'écria Clane à en perdre haleine et en tranchan d'un geste précis le bout de bois qui servait à l'un de ses adversaires de lance. Ceci fait, il continua à marcher épaule contre épaule avec Malrys et un autre soldat du Roc, formant une véritable barrière d'acier impitoyable, réduisant en charpie la chair molle et faible de la racaille d'Agramand. L'avancée les grisait, et déjà ils haletaient, pris par le plaisir de la victoire que l'on hume déjà et le mauvais coup qui vous fait tout perdre.

[QMJ : Quels sont les dégâts que produisent le tir des archers ? De la charge ?]

[2 des zombies en flammes meurent, 1 survit et perd un niveau (abîmé). 1 goules en flammes meurt et l'autre s'éteint et perd un niveau. . La charge blesse 6 zombies de plus et les flèches sont peu opérantes : 1 zombie est blessé car la flèche lui emporte une partie de la tête.]

[Restent donc : 2 zombies nv 1, 8 zombies nv 0, 1 goule nv 1, 1 goule nv 2.

[Pertes humaines : Un humain au choix est désarçonné lors de la charge et haché menu (mort quoi), en tenir compte dans la suite de ton rp en le précisant]
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MessageSujet: Re: Le camp rétif   Le camp rétif EmptyDim 28 Sep - 22:21

n°26

C’était pour ça qu’ils vivaient. Ecraser ses ennemis, les voir mourir devant soi et entendre les lamentations de leurs femmes. Malheureusement, les deux fois nés ne répondaient pas entièrement à leurs besoins, mais les Fer-nés savaient s’en contenter. Fer-nés, car bercés dès le plus jeune âge dans l’acier extrait des froides montagnes du Nord. Sitôt qu’ils savaient marcher, leur destinée leur était contée. Vivre et mourir par l’acier. La lame était leur seule vraie compagne. De l’aube au crépuscule de la vie, elle les suivrait. Dans le fer ils étaient nés, par et avec le fer ils quitteraient ce monde. Là était leur voie. Le seul bien qu’ils emporteraient dans l’autre monde, serait la gloire qu’ils auraient arrachée de leur vivant. « MALMAISON ! POUR LA GLOIRE ! » Brailla Dalw le Fer-né en tranchant le bras d’un sbire des Enfers.

La fièvre de la guerre s’était propagée comme la peste. La peur s’était muée en boisson des Dieux, conférant la force de frapper toujours et encore plus fort. Le chevalier bloqua de son bouclier une lance ennemie et abattit sa lame en arc de cercle, ouvrant les entrailles de la bête humaine qui relâcha un cri guttural.
« ROOOOOOC ! » hurlèrent les cinq chevaliers en passant au travers les rangs des morts tel le plus effroyable des blizzards. Des lambeaux de chairs furent arrachés aux corps des chiens d’Agramand, des os se brisèrent sans que leurs propriétaires ne fléchissent, l’un trouva la force d’abaisser sa pique qui perfora la mâchoire d’un Fer-né, pour ressortir de l’autre côté de son crâne qui éclata dans une pluie vermeille. Un instant, le corps parut demeurer en suspens dans les airs, puis Malrys abattit sa puissante épée sur le zombie qui s’effondra.

Non loin, une lame brisa un os, un cri, la victime était humaine. L’un des lièvres chuta au sol, où trois de leurs adversaires le perforèrent de leurs lances. Les Fils du Nord, ivre de rage, redoublèrent leurs efforts, taillant dans les chairs animées par nécromancie.
« Malmaison ! A moi ! » beugla Dalw tandis qu’une abomination munie d’un hachoir à viande disproportionné lui fonçait sus. Il bloqua la lame au-dessus de sa tête, en profitant pour frapper l’entrejambe de la bête du bout de sa botte, sans obtenir plus de résultat que de faire reculer le zombie de quelques pas. L’être de chairs putrescentes ouvrit une gueule béante pour laisser échapper un cri sépulcral aux relents méphitiques et reprit sa marche. Ses coups étaient lents mais dotés d’une puissance hors du commun. Le jeune Malmaison ne parvenait pas à reprendre l’opportunité, n’occasionnant que des blessures légères à son ennemi.

Bientôt, il se retrouva acculé à une paroi. La chose sans nom leva haut son arme, prête à fendre l’imprudent mortel en deux, puis l’indicible magie qui l’animait parut se dissiper tandis que la créature était perforée des lames de Clane et Malrys, venus au secours du jeune Dalw. Il n’eut que le temps de les remercier d’un hochement de tête, déjà on les rappelait à la bataille, un Fer-né hurlait, le visage en sang, tandis que les hordes de non-vivants paraissaient se délecter de sa douleur.


[moins 1 zombie nv0 et une goule niveau 2. Un garde lvl 2 tué et un autre blessé (et j'ai écrit la mort du chevalier : P)]
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MessageSujet: Re: Le camp rétif   Le camp rétif EmptyDim 28 Sep - 23:23

Clane
n°66

Clane resta un instant pétrifié devant ce spectacle digne des pires boucheries du Roc. Et puis une flèche de ses alliés mordit la peau de son dos d'un peu trop près, et le fin filet de sang qui sourdait de ses habits lui rappela le danger de sa situation. Il para ainsi le fer d'une lance qui semblait vouloir mieux connaître l'intérieur de son crâne, puis se détourna après un coup de pied dans son assaillant vers le cadavre de feu le chevalier lancier. Pris d'une rage qu'il ne sut contrôler, il trancha en deux le mort qui se repaissait des jambes de l'infortuné, criant des imprécations et cris de guerre caractéristiques des brigands et de Malmaison.

Ce dernier, peu remué par la perte de la moitié de son corps, se traîna jusqu'à lui avant que l'acier de Malmaison ne lui coupât la tête. Contrairement à son compagnon d'armes, le second zombie affecté au déchiquetage du Rétifien fut plus vif et, avant que le glaive de Clane ne puisse s'abattre, il se décala pour ensuite bondir sur lui. Le choc fut violent, et tous deux tombèrent, le cadavre ambulant sur le dessus, tentant avec une vigueur que le chevalier ne lui aurait jamais prétendu de lui arracher la gorge de ses dents rongés par les verres et son haleine pourrissante. Sans son épée, il était contraint à se servir de son long couteau de chasse, qu'il dégaina d'un geste ample qui s'en alla épouser la chair molle du dos de son adversaire. Sans résultat. Clane fut obligé, par un effort surhumain, d'attraper le reste de cheveux du monstre et de tirer son chef en haut avant trancher sa gorge d'un coup rapide.

Le zombie remua comme pris de spasmes, Clane se dégagea de son emprise terrifiante, se leva et planta sa lame dans la cervelle morte de la créature.

[Soustraction de deux zombies.]


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MessageSujet: Re: Le camp rétif   Le camp rétif EmptyLun 29 Sep - 10:31

n°27

L’acier chantait en mordant les chairs, faisait chuter une pluie vermeille qui paraissait répondre aux hurlements des Fer-nés. Là, au milieu de cette tempête où s’affrontaient la Vie et la Mort, ils croyaient participer aux guerres des froids monts du Nord, lorsque le blizzard s’abattait sur les combattants, que ces derniers en étaient réduit à combattre en aveugles, que le simple contact du métal sur une peau nue se révélait dangereux. Les cris, ils étaient pareils à la charge des trolls dévalant la montagne. Le sang battait aux tempes des guerriers, déjà ils croyaient entendre les tambours de guerre. La marche des Fer-nés sur la vermine goblinoïde.


« LA GLOIRE SERA MALMAISON » hurlait le jeune chevalier au cœur du maelström. Une lance buta sur son bouclier, il la réduit à un bout de boit insignifiant d’un coup de lame mais le fer d’une pique vint lui mordre l’épaule, le contraignant à reculer. La bête chargeait à nouveau. Le Fer-né agrippa le manche et désarma l’être contre-nature. Ce dernier continua à avancer et frappa l’humain au visage, qui parut fléchir sur le coup tandis que sa lèvre éclatait. Il se releva en grognant, crachant une salive rougeâtre. Son sang avait un goût ferreux, le sang des Fer-nés. Le liquide brûlant dévalait l’œsophage de Dalw, il se sentait terriblement vivant. Relâchant un cri digne des horreurs du Nord, il releva brusquement sa lame, venant l’encastrer sous le menton du deux fois né, dont la cervelle déjà corrompue se répandit aux alentours.

Sans chercher à se comprendre, il se laissa aller à un rire dément tandis qu’autour de lui les combats faisaient toujours rage. Il était là avec ses frères de sang. Il effectua un moulinet avec son arme, qui parvint à faire reculer l’un des zombies au milieu d’un groupe de Nordiques, qui s’en donnèrent à cœur joie, promettant de renvoyer la bête dans les sombres abîmes. De son côté, le commandant des Rétifs n’était pas en reste. Sa lourde épée paraissait décoller les membres avec une facilité déconcertante. Il ponctuait chacun de ses carnages de grognements qui tenaient plus de la bête que de l’homme.

La bataille tournait à leur avantage
«VICTOIRE POUR LES FER-NES ! » hurla Dalw, « VICTOIRE POUR LES FER-NES » lui répondirent les voix de ses compagnons tandis qu’ils redoublaient d’effort.

[un zombie en moins]


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MessageSujet: Re: Le camp rétif   Le camp rétif EmptyLun 29 Sep - 18:39

Clane
n°67

Clane s'était embourbé au coeur même d'une petite escouade de morts ayant réussi à se reformer malgré le surnombre et la surprise qu'avaient su mettre de leur côté les fils du Nord. Emporté par sa colère et une étrange inclination qu'il n'avait pas le temps d'analyser plus en longueur mais qui ne semblait pas venir vraiment de lui, il s'était fait un passage, suivi d'un des gardes royaux, à grands coups de haches et d'épées dans la masse grouillante des cadavres animés que l'on découpait sous les frondaisons agités par le vent de Hautesylves. Les arbres, la douce brise qui les berçait, toute la bourgade, la forêt elle-même, semblait encourager le massacre que les soldats avaient l'honneur de présenter ; et pourtant, l'ondulation des chênes pluriséculaire tenait du désarroi, comme si, entredéchiré par deux tendances extrêmes, les bois criaient qu'on arrête et qu'on continue à la fois.

Bien sûr, aucun soldat ne s'en souciait. Tous étaient trop occupés à submerger les derniers îlots de résistance qu'essayait tant bien que mal de maintenir cette troupe trop mal préparée et sans commandement réel. Une joie invincible avait pris le coeur des hommes, qui, à chaque nouveau cadavre qui jonchait le sol trempés de sang et de pus, se rappelait à quel point la magie noire et ses sbires étaient faillibles devant le bon acier du Roc. Les hommes d'armes ne faiblirent point, et au contraire, l'exaltation qu'insuffla cet enseignement renouvela leur moral. Des petits groupes d'hommes se défendaient méthodiquement à l'aide de leurs boucliers pour ensuite, comme un seul homme, abattre leur glaive sur les créatures qui s'opposaient aux bannières sanglantes des Rétifs.

Mais revenons à Clane, qui s'était retrouvé, par on ne sait quel facétie du dieu de la Guerre, au milieu de trois lanciers d'Agramand qui comptaient bien le charger pour enfin venger l'un des leurs – du moins c'était là le sentiment de Clane, ne se doutant pas que ces aberrations n'avaient plus souffle assez puissant pour construire un tel raisonnement, aussi normal soit-il pour un Homme – et essentiel pour un Rétif. Les morts-vivants s'élancèrent donc sur le chevalier, qui détourna du tranchant de son arme une lance et en bloqua deux autres d'un ample geste de son bras de bouclier. La dernière, malheureusement, il ne put que la ralentir grâce, toujours, à son fidèle acier. Le fer de l'arme maudite vint érafler sa côte gauche. Une blessure superficielle, certes, mais une blessure quand même, infligée par une de ces abominations sans nom. D'un long cri, il rejeta loin de lui les fers des lancers pour se concentrer sur l'auteur de l'outrage. A force de moulinet et de passes d'armes, il désarma le zombie et, sous une pluie de carreaux et de traits, perça l'abdomen froid de la bête. Ne se souciant guère des derniers morts qui l'avaient assailli une poignée de secondes plus tôt et qui, à présent, tenaient difficilement la distance contre les compagnons d'armes du chevalier, il retira son épée souillée pour jouer encore un instant avec les membres bientôt moignons de l'adversaire malheureux, qui, une fois à terre sans espoir de ne jamais se relever, fut décapité d'un coup, d'un seul, par ce fils du Nord aux pupilles dilatées et au timbre rauque criant dans le fratras du combat, le cliquetis des épées et des cottes, un "MALMAISON !" triomphateur.

[Un zombie en moins.]


Dernière édition par Clane de Malmaison le Mar 30 Sep - 20:43, édité 1 fois
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