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 L'occupation nous garde de l'oisiveté

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AuteurMessage
Clane de Malmaison
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Clane de Malmaison


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L'occupation nous garde de l'oisiveté Empty
MessageSujet: L'occupation nous garde de l'oisiveté   L'occupation nous garde de l'oisiveté EmptyVen 5 Sep - 22:11

Clane
n°9
[Au coeur de Roc-Rétif]

Le lendemain, les hommes de la maison se rendirent dans les bâtiment de la Corporation Minière de Roc-Rétif. C'était, autrefois, une simple association de pauvres mineurs sans grand intérêt, mais lorsqu'on avait découvert les gisements de métaux précieux qui firent la richesse de Roc-Rétif et la puissance de la famille royale, le petit regroupement s'était transformé en une machine huilée, chromée, articulée par le pouvoir royal et représenté par l'un de ces notables de la ville qui n'avait jamais mis les pieds dans une mine ou les mains sur une pioche. La bâtisse de la CMRR, entourée de bannières aux couleurs chamarrées et frappées des initiales de la puissance organisation, rendait bien compte de l'importance qu'avait pris la mine à Roc-Rétif. La grande porte de bois noir, sculptée et protégée par deux gardes qui semblait achever de se réveiller, laissait entrer sur une vaste pièce centrale. C'était autrefois l'entrepôt de la mine. La place avait cependant été réorganisée avec brio. Rendue chaude et accueillant grâce aux trois cheminées qui étaient enchâssées sur les murs mitoyens et perpendiculaires à la porte d'entrée et aux tapisseries représentant les exploits des rois de Roc-Rétif ainsi que des différents éminences de la Corporation, s'y trouvait en son milieu une grande table bien faite et un jeune homme à l'air avenant et au minois non moins bien fait.

“Puis-je vous aider, ba... Ah ! Orik.”, entama l'homme chargé de l'accueil, “qui diable amènes-tu donc ?”
“C'est-là-t-y mon beau-frère, voyez-vous, maître Langlas. Y'l'a tout perdu y'a peu. Sa ferme a brûlé, y'l'a pu rien ! J'viens humblement requérir son inscription après serment sur les règles du roi, en tant que parent d'un mineur. C'est un bon gars, maître Langlas. Il obéira bien, y travaillerons bien, j'en réponds bien d'islui.”
“Bien-bien-bien”, se contenta de répondre son vis-à-vis, celui qu'Orik appelait Langlas. “Eh bien, si tu réponds de lui... mon bon Orik...”, rêvassa l'homme, qui pensait aux cent mineurs qui venaient de périr la veille même dans un effondrement et à comment les remplacer. “Je pense que je ne puis m'opposer à cela. Il devra donc être inscrit au registre après qu'il eut accepté et juré sur les règles du roi, qui régisse notre honorable Corporation.” Et puis maître Langlas commença à parler de différentes vétilles techniques et juridiques à Bûchot, le mari de Marta, parlant de charges, de taxes et d'autres choses qui faisaient baisser chaque fois un peu plus les gages du pauvre homme, qui se contentait d'écouter le verbiage inintelligible de son futur supérieur d'un air hagard, perdu.
L'affaire conclue après encore quelques bonnes minutes d'explications digressives et sans intérêt, on se prépara à rentrer à la maison car on avait faim, mais Langlas prit à parti Clane.

“Hé vous, brave homme, n'êtes-vous point intéressé par la vie intrépide des mineurs de la Corporation ? La camaraderie virile, l'étalage de force brute, la recherche de la richesse, l'aven...”
“Garde fermé ton caquet, jurandier ! Je suis chevalier et ne peux point accomplir ce genre de tâches, tu le sais bien ! Maintenant, fi, sinon je m'énerve !”, rugit Clane, qui avait trop faim pour échanger des salamalèques avec l'amoureux des règlements. Ce dernier se tut donc, souhaita la bienvenue et le bonjour à Bûchot, puis retourna à faire semblant de travailler, tandis que les hommes sortaient en direction des quartiers populaires.

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