Le commerce nous garde de la guerre

[L'occupation nous garde de l'oisiveté]

L'après midi, Clane, le mari et le frère partirent à la foire. On allait y vendre les légumes et les fruits avant qu'ils ne pourrissent et ne soient mangés par la vermine. La vente ne fut pas difficile, mais assez pauvre, car on était en pleine période des moissons, et tous les grands agriculteurs venaient écouler leur surplus à la ville, où les prix étaient meilleurs qu'en campagne. Ainsi, le petit stock de la famille, qui se composait d'une multitude de fruits et de légumes, eut dû mal à trouver un bon prix, et l'on dut, faute d'avoir quelque cellier pour épargner aux légumes les flétrissures qu'apporte la chaleur, vendre moins cher que prévu.

Heureusement, les quelques miettes qui restaient sur les bras des hommes furent vendues à un aubergiste de bonne renommée à des prix plus qu'honorables (ce dernier n'avait pas prévu un tel afflux dans son établissement, et à présent il se retrouvait sans réserves dignes de ce nom).

Comptant rapidement l'or qu'il avait accumulé pendant la foire, Clane mit tout cela dans sa bourse, au grand dam de son compagnon, le mari de Marta, dit Bûchot, qui pensait qu'on allait lui remettre l'argent de ses récoltes. Il avala sa salive et regarda le chevalier, appréhendant ce qu'il allait dire. Ce dernier, qui flairait la méfiance, tâcha de le rassurer.
“Nulle crainte, mon bon ami, je tiens juste à garder les 120 pièces d'or que nous avons réussi à dégager en vendant cette maigre réserve, pour plus de sécurité.”
“C'était 130 pièces d'or en tout, Messire.”, lui rappela Orik, le frère de Marta, qui avait suivi les deux hommes.
“Ha ! Ah bien sûr, j'ai dû rater mes calculs.”, déclara Clane en faisant un geste évasif de la main, une sorte de “on s'en fout” gestuel.
L'or en poche, on fit de nouveau avancer le cheval et la charette, mais un escouade de soldat escortant un hérault portant les armes du roi de Roc-Rétif arrêta leur avancée.
« Ecoutez ! Il y a quelques jours, l'avant-poste Nord était assiégé par une horde de gobelins, qui furent vaincus. D’après nos sources, ils auraient fui dans les Monts du Nord mais n’auraient pas eu le temps de remonter à leur base. Ainsi, pour celui qui est assez courageux, le but de la mission est de partir en éclaireur, de trouver le campement gobelin et de ramener les informations aux lieutenants du roi. »

Clane ne put résister à l'attrait de l'aventure, laissant les deux hommes qu'il accompagnait en leur promettant de revenir très bientôt, il fendit la foule des badauds et s'approcha du hérault.
“Je suis volontaire.”, cria-t-il plus pour la foule que pour le hérault.
“Bien, Messire, comment vous nommez-vous.”, s'enquit le hérault.
“Clane de Malmaison.”, déclara-t-il sur le même ton que précédemment.
Alors que les soldats expliquaient à Clane comment se rendre aux abords de l'avant-poste, un autre homme traversa la foule.
“Je suis aussi volontaire.”
Le hérault, cette fois-ci, ne répondit pas tout de suite.
“Soldat Malris Juli, n'avez-vous donc pas d'obligation ici même, dans votre garnison de Roc-Rétif ?”
“Plus aucune, j'ai reçu ma solde et on m'a remercié pour mes services. Je suis libre comme l'air.”, justifia l'homme d'un sourire méchant que les autres soldats ne partageaient pas, bien au contraire.
“B... Bien, dans ce cas-là, vous partirez tous les deux, mais la récompense ne sera offerte qu'à un seul de vous deux ! Que le meilleur l'emporte !”

[A la poursuite des gobelins]

[Aux MDJ : Pourrait-on me retirer les 120 légumes et les 20 fruits ainsi que m'ajouter 130 pièces d'or ? Merci d'avance.]
[LL : Jte fais ça.]

[Lorsque l'on parle de récompense]
Le lendemain, une fois remis de sa cuite avec Malrys, Clane s'en alla au quartier des marchands. Il avait, en effet, des emplettes à faire, et des objets à vendre. Il passa donc à charette sous les nombreuses enseignes qui s'ébranlaient sous le vent du nord et les mains des gosses qui arrivaient à les atteindres. La matinée était bien entamée, et c'était un moment plein. Beaucoup d'agriculteurs écoulaient leur récolte tandis que les femmes des paysans les plus idiots ou les plus amoureux – ne jamais emmener sa femme à la ville est l'une des grandes règles du mariage – lorgnaient d'un air dangereux les soies des merciers, les joyaux des bijoutiers, les aphrodisiaques des apothicaires. Il ne faisait pas trop froid, à cette heure de la journée, et beaucoup faisaient leur balade avant le dîner sous un soleil chaud et une nuée de marchands ambulants criant leurs offres sensément exceptionnelles, de trouvères sans le sol moquant un passant trop avare et de petits pauvres fouinant dans les poches des bourgeois.

C'était une belle journée durant laquelle il n'eut pas de mal à vendre la charette, car les paysans de passage, en plus de vendre venaient souvent acheter, et notamment de quoi transporter leur récolte de la saison prochaine. Il essaya donc de marchander un peu pour tirer un bon prix puis, une fois l'or en main et la charrette disparue, il s'en alla vendre la masse de mauvaise facture qu'il avait pris sur le cadavre du soldat gobelin, assassiné quelques jours auparavant, puis le chaudron qu'il avait trouvé dans la chaumière calcinée des paysans.
Il acheta ensuite un sac de cuir, dix huiles de feu, cinq fioles vides, ainsi que d'autres ingrédients dangereux et marrants.
Ceci fait, il rentra chez ses hôtes.

[Au coeur de Roc-Rétif]

[ Vente de :
-Charrette : 450 po.
-Masse médiocre : 45 po.
-Chaudron : 45 po.
Total : 540 po.
Achat de :
-10 fioles d'huile de feu : 40 po.
-5 petits cuirs : 25 po.
-10 os à moëlle : 5 po.
-5 petis sacs de charbon en poudre : 25 po.
-1 Sac en cuir : 50 po.
-1 savon : 1 po.
Total : - 145 po.
Achat - Vente = 395 po.]
[LL : Jte fais ça]