A la poursuite des gobelins

[Le commerce nous garde de la guerre]

Les deux hommes connaissaient bien cette partie des monts du Nord. Ils s'accompagnèrent donc pendant tout le reste de l'après midi, marchant à un rythme soutenu vers l'avant poste royal. Clane hésita parfois sur la bifurcation à suivre et emboîtait le pas au soldat qui se nommait Malrys. Lequel soldat souriait alors avec goguenardise, content de démontrer une fois de plus sa supériorité sur Clane. Supérieur, il semblait l'être : aussi grand que le chevalier, il portait des cheveux d'un noir d'ébène coupés court. Tout son corps était d'un brun qui était rare même chez les plus vieux marins, et pourtant, ses muscles secs et son visage arrogant ne semblaient pas connaître les rides. Il fallait aussi ajouter que ce soldat était encore un jeune homme d'une décade de moins que Clane. Cependant, ce dernier ne semblait pas angoissé : il lui restait toujours son honneur de noble, et son expérience.
La nuit tombait lorsqu'ils arrivèrent à l'avant poste royal. Ils firent connaître leur nom et leurs intentions, puis furent accueillis à l'intérieur. On leur assigna les lits de deux soldats morts puis on les délaissa. La pièe était exiguë, les lits proches et le froid mordant. Tout était là pour créer une atmosphère de camaraderie.
“Tu n'as pas une tête à venir de Roc-Rétif, Malrys.”
“C'est parce que j'en viens pas. Le nom de Juli ne te dit rien ?”
“...”
“Je vois... je vais pas user ma langue à expliquer mes origines pour un type qui ne touchera pas la récompense.”
“A demain, alors...”
“Ouais.”

Un matin glacé les réveilla tous les deux. Ils se levèrent d'un bond et, étant tout habillés, ils rejoignirent la garnison de l'avant-poste, avec lesquels ils discutèrent puis prirent quelque nourriture. Une fois le soleil tout à fait éveillé, ils partirent par là où s'enfuirent les gobelins, le pied leste et le sommeil léger. Il ne fut pas difficile pour les deux hommes, qui semblaient connaître la forêt, de suivre la piste laisser par les bribes des troupes gobelines battant retraite. Plusieurs nuits passèrent, apaisant les longues lieues que les deux éclaireurs dévoraient chaque jour. Bientôt, ils tombèrent sur les reste de la troupe ayant tenté le diable contre l'avant-poste. Ils avaient été rapides, et les peaux-vertes avaient dû ralentir leur allure, assurées qu'aucune troupe d'importance ne s'enfonceraient dans les monts du Nord, et surtout obligées de s'occuper de certains des leurs, blessés pendant l'assauts. Ils ne devaient plus être très loin de leur campement initial, aussi prenaient-ils leur aise.

[Lorsque l'on parle de récompense]

[Aux MDJ : Combien reste-t-il de gobelins ?]
Erg : 3 Détrousseur (Niv 0) et Un casseur (Niv 1)

La nuit tomba et Clane et le soldat décidèrent d'installer leur campement ici, non loin du feu de camp des gobelins, qui se situaient en contrebas, visible par rapport aux deux hommes, qui étaient sis plus haut dans les montagnes.
Les deux hommes s'endormirent immédiatement et lourdement, du sommeil lourd du chasseur qui sait sa proie proche et vulnérable. La nuit se passa. Elle était froide, car on n'avait pu faire de feu, contrairement aux quatre fuyards gobelins.
Malrys réveilla Clane avant l'aube. Ce dernier remit sa cape de laine sur son dos et demanda d'une voix encore empâtée.
“Quezeguegue ?”
“Allez, lève-toi. Il faut que l'on abatte ces sales gobelins.”
“Quoi ? Mais nous ne savons même où se trouve leur campement principal comment veux-tu que...”
Le garde de Roc-Rétif l'arrêta. Il désigna ensuite une direction avec sa main. Il s'en dégageait plusieurs colonnes de fumée.
“C'est là bas qu'ils se trouvent. Maintenant que nous savons où est leur satanée base, ils ne nous servent plus à rien. Si jamais ils reviennent jusqu'aux leurs, ils les informeront précisément sur la tournure des événements, et ces derniers posteront des soldats tout autour de leur campement. Peut-être enverront-ils une seconde expédition. Et dans ce cas-là, ils nous trouveront, et nous tueront.”
“Soit. Allons donc finir ces fuyards.”

Les deux hommes descendirent donc la pente boisée qui les séparaient des quatre gobelins. A pas de loup, ils se cachèrent entre les arbres, observant la sentinelle gobeline. C'était les dernières heures de son quart, et elle commençait à fatiguer de rester là à regarde l'obscurité et écouter le silence de la forêt. Clane fit signe à Malrys de se taire et de ne pas le suivre. Il murmura quelques paroles inintelligibles, se signa de quelque hiéroglyphes étranges, puis s'enfonça vers le feu de camp, devenant aussi visible qu'une ombre.

Glissant d'un pas preste en direction de la sentinelle qui s'était penchée vers les braises du feu pour essayer de ranimer un peu ce dernier, la main gauche de Clane vint attraper à la mâchoire le garde malheureux, l'empêchant ainsi d'émettre le moindre son, puis, de sa main droite armée du coutelas, lui trancha d'un geste net le cou. Il posa lentement le cadavre à la tête branlante et fit ensuite un geste à Malrys pour qu'il le rejoigne.

Rassuré d'avoir mis bas la surveillance du petit camp, il se dirigea vers une seconde peau verte. Après avoir sommé silencieusement Malrys de ne faire aucun bruit, il posa de nouveau sa main gauche sur la gueule d'un maraudeur et pointa sa lame ensanglantée au niveau de la gorge vulnérable de ce dernier. Mais le gobelin, au contact du gant de Clane, se réveilla en sursaut et mordit de toutes ses forces son assaillant, lequel poussa un cri silencieux avant d'enfoncer son long couteau dans l'épaule de sa proie et de retirer sa main des dents de l'ignoble créature, qui déjà poussait un cri de douleur et d'alarme en direction de ses deux compagnons encore en vie.

Cet appel aux armes aurait sonné le glas de Clane si Malrys n'avait pas été là. Lui et son épée ne tarda pas à prendre en compte la situation et, ainsi, à faire tournoyer sa lame en direction des gobelins déjà sur pied. Avant qu'aucun des deux gobelins ne comprennent ce qui arrivait, il avait déjà tranché la jambe d'un détrousseur qui pencha puis tomba à terre en poussant des hurlements dignes du pire des gorets. Le casseur, armé de sa lance de mauvaise facture lui faisait à présent face, jouissant de la longueur de son arme. Tandis qu'un balais s'engageait entre le basané et le gobelin sous les cris stridents du détrousseur estropié, Clane luttait contre celui qui l'avait mordu. Son assaillant, s'il n'avait pas la force du nordique, n'en était pas moins armé de griffes qu'il tentait d'enfoncer dans sa large cape de laine. Les deux guerriers trouneboulaient, l'un tentant de griffer et de croquer l'autre, lequel essayant tant bien que mal de saisir le coutelas enfoncé dans l'épaule du gobelin.

De son côté, Malrys était en mauvaise posture. Trop confiant en son expérience et sa taille, il s'était laissé berné par le rusé casseur, qui à présent avait réussi à faire trébuchet son adversaire et comptait faire sortir ses tripes. Mais, alors qu'une ouverture se profilait pour le casseur, il reçut en plein dos le couteau de chasse d'un Clane hurlant “Malmaison !”. Renversé par la douleur, il s'écroula par terre, et Malrys, d'un geste ample, ne tarda pas à le décapiter.
Tandis que Clane fouillait les affaires du camp et regardait d'un air dégoûté sa main blessée ainsi que les traces de griffures laissées par le second détrousseur qu'il avait vaincu, Malrys demanda.
“Comment as-tu fait pour te débarrasser du croqueur ?”, il parlait du second adversaire.
“Je n'ai rien fait. Il a dû tellement gesticuler qu'il s'est entièrement vidé de son sang. Ou bien il a trop enfoncé mon coutelas lorsqu'il tentait de se dégager de notre corps à corps.”
Malrys rit à cette anecdote.
“Qu'est-ce qui est si drôle ?”
“La vie est bien fragile.”, il pointa son épée vers Clane. “Tu imagines combien de fois j'aurais pu mettre fin à ta vie, pendant cette expédition ?”
“Mais... je t'ai sauvé la vie, comment peux-tu... ?”, grinça Clane, qui croyait avoir à faire à de nouvelles menaces.
“Ne t'inquiète pas. La récompense ne m'intéresse pas. Je voulais juste tirer ma révérence sur un coup d'éclat. Et maintenant allons interroger notre compagnon.”

Clane avait complètement oublié le gobelin unijambiste, qui pourtant continuait à les nommer de tous les noms. On s'y faisait, au bout d'un moment.

[Aux MDJ : Que trouve-t-on sur et autour des cadavres ? Que nous révèle le gobelin après torture ? Que distingue-t-on du campement (nombre, fortification, etc.). Merci d'avance !]
Erg : Il te dit qu'il y a environ 10 Gobelins dans un campement composé de trois tentes. Tu trouves deux masses médiocre et 20 Or, dis moi au prochain post ce que tu gardes.

On commença la séance de torture à coup de poing. Le pauvre gobelin, qui déjà devait atrocement ressentir son absence de jambe droite, n'avait peut-être pas mérité une telle tempête de coups. Surtout que les questions ne vinrent qu'après la phase 1, dite des coups. Une fois qu'on le crut à point, on commença à lui poser des questions sur le campement situé de l'autre côté de la forêt, à quelques lieues de là. Il parla promptement, mais mentit.

Malheureusement, Clane parlait plutôt bien l'orc, et savait comment pensaient ces sales “bâtards de sang-vert”. Aussi l'interrogatoire se prolongea, et après une petite heure où ce “sale bâtard de sang-vert” prononça des versions toutes plus aberrantes les uns des autres, il révéla enfin la vérité. On décida, alors, de mettre fin à sa vie. Cette triste décision prise, ils mangèrent les restes des provisions des gobelins, prirent ce qui avait de la valeur ainsi que les deux masses d'armes médiocres. Comble de l'humanité, Malrys décapita les deux gobelins qui avaient encore une tête, puis enfoncèrent les quatre chefs sur la lance du casseur, ressemblant à présent à une sinistre brochette.

Ceci fait, ils redescendirent vers Roc-Rétif, afin de toucher la récompense. Ils furent aussi rapides qu'à l'aller, car cette fois-ci, s'ils ne se pressaient pas, la pente allait en leur sens, bien qu'elle les fatiguât d'autant plus. Au deuxième jour de leur retour, ils aperçurent enfin la vallée où se trouvait Roc-Rétif, ainsi que la butte sur laquelle trônait la citadelle royale, contemplant les murailles de pierres qui barrait la route vers le sud aux nordiques.

On discuta un moment avec les gardes, qui ne savaient s'ils devaient se réjouir de voir des hommes d'armes arborer fièrement une lance sur laquelle étaient empalées quatre gueules de gobelin, puis on se dirigea vers le Donjon afin de faire un rapport aux lieutenants du roi.

[Roc-Rétif]
[Ajout de 2 masses médiocres, 4 têtes de gobelins, et 20 pièces d'or.]
[LL : Je te rajoute ça]