Réveil... Ou pas

Agrath Trak'Nard
Post N° 130

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Agrath se réveilla ; il sentait encore la souffrance de l'éclair d'ombre dans son coeur... Il regarda autour de lui, et s'aperçut avec effroi qu'il flottait. Et son corps était translucide. Il cheminait sans souvenir de s'être mis en marche, au milieu d'une contrée désolée, peuplée d'abres sans feuilles rabougris, le ciel sombre et nuageux cinglant d'éclairs la morne plaine.

**Serais-je mort ? Damnation ! Je me rappelle cet endroit... Mais... Non...**

Alors qu'il ressassait ses pensées, soudain la plaine disparut, et il se retrouva au milieu d'une vaste salle ; au bout de celle-ci, un trône d'un blanc laiteux soutenait une silhouette dans l'ombre, visiblement encapuchonnée, mais dont on ne voyait rien qu'un vague tissu mangé par l'obscurité. La silhouette semblait fixer Agrath du regard, puis se mit à rire doucement, avant d'ouvrir la bouche d'une voix étrangement métallique.

Ainsi, te revoila devant moi Agrath, serais-tu mort ? Je n'attendais pas cela de toi, mon ami.

C'mment connaissez vos mon nom ? et où suis-j' ? J'me rappell' cet endroit mais pourtant j'ne...

Allons, cesse donc ce petit jeu ! Parle donc normalement. Ne crois-tu pas que je sais tout sur toi ? Tu n'as toujours pas deviné qui j'étais ?

Nethfer...

La silhouette le regarda d'un oeil amusé : Peut-être, oui. Presque. Tout ceci est-il illusion ? Ou est-ce réel ? Peut-être rêves-tu tout simplement ? Peut-être vas-tu te réveiller ? Ou bien es-tu réellement au royaume des morts comme une âme en peine ? Avoue que tu te poses ces questions.

Agrath hocha la tête lentement. Suis-je mort ?

Mort ? Mort ? Tu es mort, plus que vivant en tout cas. Mais tu as l'âme chevillée au corps, Agrath. Voila 3 fois que tu viens devant moi, et pourtant je ne puis encore te réclamer. Eh oui, je me souviens de toi, tu as la mauvaise habitude de tromper la mort, et cela ne me plait guère, vu que la mort, en quelque sorte c'est moi ! (la silhouette partit soudain d'un éclat de rire strident). Je me souviens encore de quand tu es venu à moi la première fois, encore adolescent, presque mort de faim ; mais les mercenaires t'ont récupéré. Ont-ils bien fait ? Je ne sais pas ; eux ont eu le bon goût de me rejoindre par la suite, mais toi, tu as encore survécu ; oui, une deuxième fois tu es venu à moi, couvert de sang, à moitié mort, et voila que ces fermiers t'ont récupéré. Tu as toujours la bonne idée de trouver des gens pour te sauver quand tu es au plus mal. Crois-tu que tu vas t'en sortir une troisième fois ? et crois-tu que tu le mérites ?

Je ne sais pas. Je fais ce que j'ai à faire.

Et qu'est-ce que c'est ? Te venger ? Et après ? Que te restera-t-il ensuite ? Une fois Halfgar mort, que feras-tu ? Tu pourras me rejoindre alors si tu n'as plus rien à faire ou à vivre. Tu as pris le nom d'Agrath, mais penses-tu donc que son rôle se limite à la vengeance ? On dit qu'un nom, même un surnom, se mérite. Tu as voulu lui rendre hommage en faisant cela. Mais mérites-tu ce surnom que tu t'es accaparé ?

Agrath réfléchit... Non. (il baissa la tête). Non. Plus rien n'a d'importance désormais. 10 années de ma vie. 10 années j'ai survécu pour me venger. C'est cela qui m'a soustrait à vous. Le désir de vengeance. La volonté de faire payer à ce porc la vie qu'il m'avait volée, cette vie que j'aimais, me battre et vivre avec ces hommes qui croyaient en moi.

La vengeance t'a déja sauvé. on dit que rien ne peut sauver deux fois. Peut-être que l'esprit de la vengeance ne te sauvera plus, peut-être qu'il est trop tard désormais pour toi ? Je sens comme un doute en toi. Comme un doute, oui, qui pourtant recouvre une certitude, une affirmation de plus en plus fortes. La vengeance est la encore, mais je sens autre chose, autre chose de tellement plus fort ! (La silhouette poussa un soupir). Eh bien, Agrath, il semble que je ne puisse pas t'avoir, du moins... Pas encore !

disant ces mots, il fit un geste de la main, et d'ailleurs Agrath se demanda comment il pouvait le savoir car il ne la vit pas à proprement parler... Mais ses réflexions s'arrêtèrent la car juste après il se sentit propulsé hors de cette dimension, sentant quelque part un appel farouche, l'appel de son corps qui se languissait de son esprit...

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[HRP : Ce post ne comptera pas pour les passages de niveau]