[Glorac] Racolage actif.

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[Post n°66]
<Glorac>

Le barde avait quitté son confrère quelques heures plus tôt, en début de matinée. Il s'était débarbouillé à un lavoir des quartiers d'habitation. Le cataplasme d'Erlijioa avait effectivement cicatrisé ses plaies, ne laissant que quelques traces blanchâtres, la peau cicatrisée. Là où il avait été blessé, Glorac sentait comme une gêne. Il se souvint du conseil du druide, et se promit de le suivre : il ne forcerait pas sur ses muscles, ne prendrait pas le risque de rouvrir ses blessures.

Après ses ablutions matinales, le troubadour avait pris la direction des quais, et s'était ostentatoirement adossé à un mur. Il avait pris un air avenant et regardait les badauds passer. Il fredonnait avec légèreté des paroles faisant étalage de sa propension à égayer les traversées, ne cachant nullement qu'il voulait, par tous les moyens, aller en Djel'Fa. Enfin, presque tous. Il avait repoussé les avances de deux vieux nobliauds au regard lubrique. Il y avait des limites, même pour le Fol.
Sa chance parut en fin d'après-midi. Sous la forme d'une bourgeoise, visiblement veuve à ses vêtements de crêpe noir. Le barde lui donna environ quarante cinq ans. Elle était un peu forte, de taille moyenne, les cheveux bruns grisonnants et les yeux verts. Elle avait encore du charme, et semblait sûre d'elle.

- Bonjour, jeune homme, dit-elle, avec un regard appréciateur sur le barde.
- 'jour m'dame.
- J'ai cru comprendre que vous proposiez quelques... menues distractions, en l'échange d'un voyage pour Djel'Fa ?
- En effet m'dame, dit le barde en s'inclinant. J'dois rallier Sryam, du monde à y r'trouver.
- Bien. Il se trouve, très cher, que j'ai réservé une place pour la traversée de ce soir. Nous passerons la nuit en mer, j'ai loué une cabine. Cela vous tenterait-il d'égayer ma morne soirée ?

Le barde eut une pensée étrange. Comme quoi ce qu'il allait dire et faire n'était pas moral. Puis sa conscience haussa les épaules au milieu de la foule d'idées fantaisistes qui avaient élu domicile sous son crâne. Après tout, il devait aller à Sryam, et il n'avait pas dix ans pour y parvenir.

- Bien sûr ma dame, j'en serai même honoré.
- C'est arrangé alors. J'aurai votre billet. Retrouvons nous dans deux heures, ici même.
- Selon votre volonté, répondit le barde.

Il fit un baise-main dans la plus stricte observance des règles de galanterie, effleurant du bout des lèvres la peau de celle grâce à qui il pourrait traverser, même si l'idée de partager sa cabine cette nuit présageait une certaine fatigue le lendemain. Puis il partit boire un verre de vin épicé à une taverne proche, laissant trainer ses oreilles et faisant passer le temps.






Glorac attendait son rendez-vous. Qui arriva avec quelques minutes de retard, et deux larbins portant une énorme malle, rouges à cause de l'effort fourni. Arrivant à son niveau, la "cliente" hocha la tête. Le barde lui donna le bras, et ils gravirent ainsi la passerelle. Ils furent accueillis par le capitaine.

- Bienvenue à bord. Que cette traversée vous soit agréable, dit-il en faisant une révérence maladroite.
- Merci, mon brave, répondit la compagne d'un soir du troubadour. Je vous fait entièrement confiance pour que cette petite croisière se passe sans anicroche.

Puis un matelot les guida jusqu'à leur cabine, et fit un discret clin d'oeil au ménestrel en partant. Les deux laquais de la dame posèrent la malle dans la cabine et partirent en gloussant vers les hamacs qui leur étaient attribués, tandis que retentissaient les ordres du capitaine et le vacarme de la chaîne de l'ancre, que l'on remontait.
La bourgeoise ferma la porte, verrouilla le loquet et se tourna vers le barde. Puis elle l'enlaça et le précipita sur la couchette. Le barde eut juste le temps d'apercevoir, par le hublot, les quais qui s'éloignaient, teintés de la lueur orangée du coucher de soleil, avant que le décor ne soit masqué par la chevelure grisonnante de son employeuse.


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[Amis MDJ, merci de me retirer 3 pièces d'or pour le verre de vin épicé.]

[ Eliz : Fait ]



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