[Saega] Une traversée rapide

Post n°97
Saega

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Enfin, ils avaient quitté Hek’Adir. Ils pouvaient apercevoir les contours de la ville s’estomper au loin. D’après le capitaine, le voyage devrait prendre qu’une journée. Cela devrait les faire arriver le lendemain peu avant le couché du soleil.

Le groupe se sépara sur le pont. Anhiya passablement exténuée se mit en quête des cabines. A son grand malheur, il n’existait pas de telle marque de luxe sur le bateau qu’elle maudit. Seuls deux dortoirs communs s’offraient à elle sur le pont inférieur. En désespoir de cause, elle pénétra dans le premier. L’odeur qui s’offrait à elle sur le pont passait pour parfumée par rapport à celle qu’elle devait supportait dans ce dortoir. Comble de malheur, les lits étaient une notion étrangère aux marins, ceux-ci se contentaient de hamac se balançant au gré des mouvements du navire. Serrant les dents et les poings, jurant, pestant, et tapant du pied, elle ne s’en allongea pas moins sur l’une de ces couches de corde.

Le chasseur de primes, Jovaris, toujours portant le cadavre de Saega sur son dos, lui, se rendit vers la cale afin d’y déposer son fardeau. Alors qu’il descendait difficilement à cause de la charge, il se remémorait les réticences du capitaine. Mais, un supplément d’or l’avait rangé à sa cause. En contrepartie, l’homme aux cheveux bleus devait laisser le mort dans la cale, mais loin des marchandises. En parlant de marchandises, il n’y en avait pas tant que ça, ce qui laissait de la place pour y entreposer le corps bien conservé. Jovaris posa son compagnon contre une cloison. Puis, ayant un peu de temps libre, et voulant assouvir un peu sa curiosité fouilla la pièce.

Le prêtre était accoudé à la poupe du vaisseau. Il avait le regard perdu dans le lointain. Il apercevait encore quelques détails du village. Mais, ils se faisaient plus rares et moins précis rapidement. C’était bon signe, cela voulait dire que le navire avançait à bonne allure. Puis, lorsque seule une étendue bleue s’étendant à l’infini était visible, il laissa ces pensées vagabonder. Il essaya de se rappeler à quand datait sa dernière visite à sa fille, et dut reconnaître que cela faisait déjà plus de trois années. Il réfléchissait à ce qu’il allait bien pouvoir lui dire et surtout à la manière dont Telanie le recevrait.

Pendant ce temps là, la jeune femme avait fini par sombrer dans un sommeil profond. Elle y fit un rêve assez étrange. Elle était beaucoup plus jeune et était avec sa mère lorsqu’un homme entra dans la salle. Il ressemblait fortement à Saega. Mais, elle se cachait derrière les jambes d’Idraya qui envoya le jeune homme apprendre la magie. Plus tard, elle le revit. Seulement, pour une raison inconnue, elle en avait peur. Et après l’avoir mordu, elle s’était enfuie. La partie la plus étrange de ce rêve suivie. Elle rencontra une araignée qui semblait connaître Saega et parlait avec lui. Puis sans crier gare, sept-pattes lui fonça dessus et la piqua au cou. Alors qu’elle sentait ces forces l’abandonner, l’explorateur avait tenté d’extraire le poison. Mais, un ange avait interrompu le jeune homme puis l’avait soignée. Ensuite, elle se vit vieillir jusqu’à atteindre son âge actuel. Elle discuta même brièvement avec le fulvéo de Saega. Mais, le plus troublant dans ce rêve, c’est qu’il paraissait tellement réel.

Jovaris avait fini son inspection de la cale. Dans celle-ci, il n’avait rien trouvé de vraiment passionnant. Mais, au moins cela lui avait permis de passer le temps. Le navire transportait principalement de la laine, celle-ci était noire. Il ne connaissait pas l’animal dont elle provenait, mais il s’en fichait. Il savait qu’elle était douce et soyeuse au toucher pour l’avoir vérifier. Il se doutait donc qu’une fois la laine travaillée (comment ? aucune idée, et surtout aucune importance), celle-ci devrait donner un fil, un tissu et des vêtements d’excellente qualité. Il y en avait seulement une faible quantité, mais ce chargement devait valoir plus que son pesant d’or. Et, à part ceci, il y avait de quoi réparer le vaisseau en cas d’avarie. Il avait aussi remarqué quelques tonneaux d’eau douce ainsi que d’autres contenant de la nourriture.

La nuit était déjà bien avancée, mais Franel n’avait aucune envie de dormir. Il n’en ressentait absolument pas le besoin. A chaque fois qu’il n’était pas chez lui, il n’arrivait pas à dormir, quoiqu’il fasse. Ce n’est pas qu’il ne voulait pas, mais il ne ressentait pas la fatigue. Il mit ce temps à profit pour prier ces dieux, Morken et Miren sous le regard étonné de quelques marins dont c’était le quart. Ces prières finies, qui durèrent tout de même deux heures, afin d’attendre l’apparition du soleil, il observa le ciel. Plus précisément, il admirait les étoiles.

Au petit matin, le prêtre s’émerveilla devant la beauté de l’aube. Pendant ce temps, Anhiya et Jovaris dormaient encore. Finalement, la journée continua comme elle avait commencé. Il faisait beau et rien d’intéressant ne se passa. Le seul événement d’importance survint en début de soirée, la vigie aperçut les contours de Port-Pergas. Enfin, leur voyage maritime touchait à sa fin.

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