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| Des indécisions sur le chemin à prendre | |
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Naeleny Suiven
Nombre de messages : 15 Age : 43 Age RP : A définir Fiche perso : (Non défini) Date d'inscription : 06/07/2008
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| Sujet: Des indécisions sur le chemin à prendre Mer 9 Juil - 0:40 | |
| Naeleny Suiven Post N° 1Et s’enquit et pleura, Riannëe la belle Auprès de Sikeh l’éternelle, Et se lamenta que son cœur eût choisi L’écho de celui fait de magie Donc que l’amour en elle Provoquait tant de dépits Car jamais un humain ne s’était épris D’un golem de Mithrel ** Ainsi, dans les temps anciens, on appelait le mitril, mithrel… Ou alors le poète a juste changé le nom…** Naeleny arrêta de chantonner la longue complainte le temps de cueillir quelques fleurs et de les mettre dans son sac. Se faisant, le commentaire saugrenu sur l’exactitude linguistique sur le poème s’imposa à la jeune femme qui secoua la tête. A trop être seule, vos pensées vous trahissent et s’égarent et folâtrent tels les agneaux du printemps. Elle fit quelques pas, ramassa des glands et les enfourna sans plus de regard puis reprit la chanson. Je suis de sang et de vie Il est de pierre et d’esprit A quoi bon être la magnifique jouvencelle Si je reste seule sans mon amour fidèle Elle n’avait pas une voix extraordinaire, mais elle chantait juste, et les paroles s’envolaient dans l’air calme de l’après-midi. Les hautes herbes ondulaient comme une mer sans eau, le vent dans les branches produisait des sifflements et grincements et le soleil jouait à cache-cache avec les nuages. Si Naeleny chantait, ce n’était pas par mélomanie. Certes, il était bon d’entendre une voix, ne serait-ce que la sienne, mais elle comptait aussi sur le bruit pour alerter les animaux aux alentours. Elle n’avait pas envie de se retrouver nez à nez avec un sanglier sauvage… Pourtant, elle ne s’égosillait pas. Un peu respect tout de même ! De quel droit dérangerait-elle les lapins, les oiseaux et autres habitants de la plaine, juste parce qu’elle pouvait faire plus de bruit qu’eux ? Et puis, ce n’était pas la peine d’alerter tous les vauriens du coin en signalant « Hé ho, je suis une fille, et je suis seule ici ! » Pour cette même raison, la guérisseuse gardait un œil sur la route qui serpentait à quelques centaines de mètres là, mince balafre de pierre et terre battue dans la monotonie herbacée de la plaine. En cas de besoin et en cas d’arrivée. On ne sait jamais QUI empruntait les routes de nos jours. Personne n’était jamais trop prudent… Naeleny prit son inspiration pour attaquer un nouveau couplet de l’Ode de Riannëe et du Golem, qui contait comment la blonde Humaine, la plus belle jamais vue sur terre, s’était éprise d’un Golem crée par son père. Ne pouvant lui donner une âme et une vie, elle avait supplié la déesse de l’Amour Sikeh de la transformer à son tour en Golem, pour passer l’éternité ensemble. C’était une ballade longue, en vieille langue, qui occupait l’esprit pendant que les doigts cueillaient et collectaient. Mais voilà que Naeleny en avait oublié les paroles. Allons bon, la chose était si longue ! Mais quelle contrariété de ne pas se souvenir… Le visage d’habitude si serein de la jeune femme se plissa de mécontentement puis de concentration. Elle fredonna la musique, murmura les dernières paroles… et cependant rien ne vint. Un soupir. Une moue. Un tapotement du pied contre la terre qui souleva un peu de poussière. Et comme le soleil perçait d’entre deux masses cotonneuses, l’ennui passa. Je promets je serais amante inconditionnelle Les vents et âges passeront dans le ciel Et je demeurerai ici Là où mon cœur s’est promis Que certains trouveront mon sort cruel Et aillent chercher querelle Aux Dieux et ma lubie Mais je demeurerai ici Que ce serment jamais je ne trahis Il est mon cœur, il est ma vie Avec la chanson, elle avait repris sa collecte et sa marche. C’était ainsi que Josper lui avait appris à faire. Ne jamais perdre son temps. A quoi bon s’arrêter pour choisir, alors que dans sa nature tout était bon ? Bien sûr, tout n’était pas que remède, mais les boules de lavande entre les couvertures embaumaient et calmaient les esprits, les racines de pissenlit agrémentaient la soupe d’un goût épicé et l’écorce de pin brûlait agréablement. Alors, chemin faisait, on prenait ici et là et ce n’était qu’au soir, lorsque la journée était finie et que la lumière du feu ne permettait pas d’autre activité, on faisait le tri. Naeleny avait choisi ce côté de la route pour une bonne raison. Elle avait initialement suivi un papillon bleu aux ailes bordées de noir. Un Irisé du Matin. Ils butinaient généralement sur les plantes à suc, et Naeleny aurait bien besoin de jus sucré pour lier ses pommades et potions. Ce n’était pas un ingrédient de base, mais le goût sucré aidait vraiment à faire passer l’amertume de bien des remèdes, et l’odeur délicate mettait en confiance, quand il s’agissait d’une application cutanée. La guérisseuse se devait de refaire son stock. Elle avait traité un ilot de bucherons, trois familles dont quatre jeunes enfants, touchés par une attaque de tiques des ravins. Les insectes s’enfouissaient sous votre peau et les lésions s’infectaient très rapidement. Heureusement qu’elle était arrivée à temps pour éviter le pire ! La jeune femme traquait une volée de perdrix quand elle était tombée sur un piège. Se méfiant de la présence humaine si éloignée de tout, elle avait tout de même remonté la piste jusqu’à cette clairière, où trois huttes se blottissaient autour d’une source d'eau glougloutante. Les bucherons coupaient les bois puis transportaient les troncs plus bas dans la vallée, où un petit village s’occupait de le sécher et de le travailler. Naeleny fut soulagée de savoir qu’elle n’aurait pas à s’arrêter dans le hameau. Les familles avaient troqué ses soins contre des provisions de bouche et autres produits artisanaux. Elle avait accepté le paquet sans même l’ouvrir. Ces gens étaient honnêtes, et pour avoir passer près de neuf jours avec eux, il ne lui viendrait pas à l’esprit de douter de leur sincérité. Cela avait été bon de rencontrer des hommes et des femmes. Eux-mêmes étaient plutôt solitaires et aussi contents de son aide et de sa présence. Nul n’avait jamais mentionné son physique étrange. Un véritable ravissement pour Naeleny qui redoutait son retour à la civilisation. Pour cette raison, la jeune femme n’avait pas encore décidé s’il était bien sage de s’en tenir à son plan. Traverser tout un continent, les océans et presque la moitié d’un autre pays pour rencontrer des mages qui n’auraient peut-être pas la réponse à sa question. Et pire que la déception était bien l’idée de devoir endurer les remarques sur ses hautes pommettes, ses yeux aux reflets étranges et son ossature générale. En dépit du manque de conviction, elle continuait de marcher jour après jour vers la capitale Sipahan… et se trouvant chaque matin de bonnes raisons pour faire un détour et s’égarer dans les plaines et forêt, puis se fustigeant chaque soir pour sa faiblesse et sa couardise. Ces mêmes faiblesse et couardise qui l’empêchaient de marcher sur le chemin, où, tout compte fait elle risquait un minimum de problèmes, et avait au contraire toutes les chances de rencontrer une bonne âme prête à l’aider. Un tourbillon de poussière s’éleva, venant de sa droite et allant à priori dans la direction qu’elle suivait. ** Si la prochaine carriole qui passe a une femme à bord, je l'aborde** se promit Naeleny. ** Hors de question de reste seule avec juste un ou des hommes…** [Résumé: Naeleny marche tout en faisant une rapide cueillette. Elle considère sa situation et regrette son manque de courage quant à atteindre son but. Soudain, une carriole fait son apparition au bout du chemin] [MDJ : qu’est-ce que les bucherons ont donné à Naeleny ? Qui s’approche dans la carriole ?][S : Tu trouves 3 baies d'aubépine et 2 champignons blanc. Les bûcherons t'ont offert de la nourriture, 2 bas-morceaux de viande, 2 fromage, 2 baguette, 4 fruits. Je te rajoute le tout. Dans la carriole, il n'y a pas de femme, mais il n'y a pas d'homme non plus. Il n'y a qu'une dizaine d'enfants (garçons et filles), allant de l'adolescent(e) au nouveau-né.]
Dernière édition par Naeleny Suiven le Mar 5 Aoû - 15:26, édité 1 fois | |
| | | Naeleny Suiven
Nombre de messages : 15 Age : 43 Age RP : A définir Fiche perso : (Non défini) Date d'inscription : 06/07/2008
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| Sujet: Re: Des indécisions sur le chemin à prendre Ven 11 Juil - 12:58 | |
| Naeleny Suiven Post N° 2
Naeleny resta un instant interloquée par cette vision. Une dizaine de gamins entassée dans une carriole, conduite par un cheval qui, bien que marchant de bon train, avait vu des jours meilleurs… ** Alors ça! Mais qu’est-ce qu’ils font, ces gamins ? Sans parent ou adulte ? **
Inquiète pour eux, mais toujours sur le qui-vif, la guérisseuse s’élança dans les hautes herbes à grands pas, cherchant à couper à travers le champ pour rejoindre la charrette en peu plus loin sur la route. Elle y arriva bien avant eux, ayant mésestimé l’allure du cheval et la longueur des circonvolutions de la route. Aussi elle attendit, bien droite debout sur le côté de la route.
Alors que la charrette avançait, elle put distinguer le conducteur, un jeune garçon, tout juste sorti de la grande enfance, pas même encore un adulte, à peine un adolescent qui dissimulait derrière sa grande carrure et des muscles développés sa nervosité et sûrement une voix qui muait. Derrière lui, une jeune fille, juste au dessus de la douzaine, tenait dans ses bras un nourrisson. Probablement pas le sien, puisque Naeleny doutait qu’elle fût pubère depuis assez longtemps pour porter un enfant. Et tout autour, calée entre les sacs de patates et les paniers en osier, une demi-douzaine d’enfants, âgés entre les dix ans et les six mois.
Naeleny se troubla encore plus. Quelque chose ne collait vraiment pas. Bon, des gamins qui voyageaient seuls n’était pas une chose extraordinaire, bien que peu courante dans une partie d’Amresia si près d’une grande ville – encore plus près de la capitale. Là où la guérisseuse avait grandi, il n’était pas rare que les enfants assistaient leurs parents dès leurs six ans, conduisant les charrettes ou engins de labour, ou s'occupant des menus travaux de la ferme. Elle-même avait plusieurs fois « découchée » dès ses huit ans, logée dans une ferme plus loin, incapable de rentrer chez elle, à cause de la pluie, d’une vache malade ou autre.
Mais les gamins des villes étaient beaucoup plus protégés. Non, pas protégés. Ils avaient leurs lots de souffrance. Eux-aussi devaient faire face à des responsabilités, mais ils oscillaient entre un cocon de protection et un environnement urbain presque plus sauvage que celui naturel. Pff, les humains étaient des prédateurs bien plus effrayants qu’un lynx affamé…
Quelque part, elle se sentit obligée de tirer ça au clair. Elle se décala encore plus sur la route. Cette fois, il était impossible de ne pas la voir. Pourtant, elle ne décela aucun changement dans le rythme de croisière du cheval et nul geste de la part du conducteur qui indiquait qu’il allait ralentir – ou mieux encore, faire un détour. Non, l’attelage continuait droit devant.
Il en fallait plus pour impressionner Naeleny. Elle en avait vu d'autres. Après tout, elle connaissait ce qu’il y avait de pire dans la nature humaine : la guerre. La guerre pour nulle autre raison qu’une envie de posséder plus qu’un homme et sa famille ne pouvaient mettre en culture. Des membres amputés, des intestins déversés, des cris et les odeurs d’infections et de purulences. Ou encore, des gros bonshommes capables d’étrangler un taureau à mains nues en train de pleurer et couiner parce qu’ils avaient un bobo ici ou autre. Des énergumènes tellement fiers d’être grands et pleins de muscles qu’ils refusaient d’être malade et qu’il fallait convaincre de force de se faire traiter. – « Arrêtez! » ordonna-t-elle avec toute la puissance et détermination froide dont elle était capable… ce qui représentait une certaine dose.
Avec une réluctance évidente, le jeune garçon qui menait tira sur les rennes et le cheval s’arrêta abruptement, se cabrant même un peu. Naeleny lui tendit la main, pour qu’il s’habituât à son odeur et le flatta, une caresse sur le museau et l’encolure. L’animal était fatigué, et il mériterait une bonne pause, un passage de l’étrille et peut-être un soin. Le mors était trop serré, blessant les gencives, et il semblait commencer à perdre un fer. Et oui ! Les guérisseurs ne soignaient pas que les bêtes à deux pattes. Ils officiaient aussi comme vétérinaires. En quinze ans, depuis qu’elle avait commencé son apprentissage auprès de Josper, Naeleny avait aidé à la mise-bas de veaux, agneaux et poulains à tour de bras, soigné pattes, yeux, infections et fractures animales plus souvent que sur les maitres.
Dans le charriot, nul ne pipait. Très étrange, parce que n’importe qui aurait été dans son bon droit de s’étrangler de rage et de lui demander des comptes. Mais le jeune garçon se contentait de la regarder examiner la bête d’un œil noir tandis que la jeune fille tentait de calmer le nourrisson qui gémissait. – « Je suis Nealeny Demi-Lune, guérisseuse itinérante. » se présenta-t-elle. La jeune femme avait “renoncé” à son nom de famille d’adoption, Suiven, à la mort de Josper, afin de reprendre son titre de Demi-Lune. A une époque assez lointaine, les guérisseurs et les druides formaient des communautés très liées, nommées selon le nom du grand-maître. Ainsi, les élèves partageaient tous le même titre, un peu comme les noms de famille. Et les gens connaissaient ses titres : Demi-Lune, Nuage Noir, Roncevelle… Des titres presque aussi respecté que les titres de noblesses, les ducs et marquis de Patati… Mais avec le temps, les liens s’étaient desserrés et beaucoup d’apprentis s’étaient tournés vers l’étude de la magie, abandonnant les lectures et lois de la nature. Certaines lignées s’étaient complètement éteintes, et avec elles, des techniques de potions et de guérison. Josper lui-même n’avait jamais eu de frère d’apprentissage, et Naeleny était désormais la dernière des Demi-Lune.
Elle attendait, la tête légèrement inclinée, la réponse du conducteur. – « Ouais.» Ah… ce n’était pas vraiment ce qu’elle espérait. La jeune fille, derrière le taciturne, s’agita, visiblement en proie à un conflit intérieur. De là où elle était, Naeleny pouvait entrapercevoir la peau fripée du bébé. – « Désirez-vous que j’examine cet enfant ? » – « … s’il vous plait... » murmura la gamine. – « Manea! » rugit le garçon. – « C’est une étrangère ! On ne peut pas lui faire confiance !» – « Voyons, mon garçon…» temporisa Naeleny, « je suis guérisseuse, pas membre du guet. Le fait que vous ayez volé cette charrette ne m’intéresse pas plus que ça pour le moment…» La fille eut un glapissement aspiré tandis que le garçon grondait et tirait une vielle dague toute rouillée. – « Pose ça, tu risque de te blesser et d’attraper une infection. Personne ne t’a appris à prendre soin d’une lame ? » Naeleny repoussa le bras facilement, preuve que le garçon n’avait pas l’intention de l’attaquer et fit le tour de la charrette pour que Manea lui tendît le bébé. A peine plus de six mois, il souffrait de déshydratation et par conséquence d’une fièvre. Elle soupçonnait aussi une malnutrition…
La jeune femme savait déjà ce qu’elle voulait savoir, dans les grandes lignes. Une bande de gamins, des rôdeurs, tous orphelins, qui s’étaient regroupés pour pouvoir survivre. Il en existait plusieurs centaines, des groupes ainsi composés. Ils venaient et vivaient en ville principalement. Orphelins, fugueurs, ou enfants laissés à eux-mêmes, abandonnés par des parents saouls ou trop pauvres. Certains s’échappaient aussi des mines ou d’autres activités où ils étaient maltraités. Dans ce cas, Manea et le taciturne étaient clairement les chefs, le « papa et la maman ». Un coup d’œil confirma une certaine ressemblance entre certains d’entre eux. Ah… – « Il faut du repos pour ce petit. Je pense pouvoir faire une infusion qui le soulagera, mais je dois trouver les ingrédients et préparer le tout. » Le garçon grogna encore une fois, visiblement mécontent. « De toute façon, votre cheval est fatigué. Il n’ira pas bien plus loin ce soir. J’ai vu une petite rivière plus bas et je suis sûre que nous trouverons un endroit pour camper. »
Une nouvelle fois, il grogna mais commença à faire tourner la charrette dans la direction indiquée. Apparemment, lui aussi se faisait du souci pour le bébé. Naeleny monta près de lui sur le banc du conducteur et continua d’examiner et le bébé et le reste des enfants. Tous sales, inquiets, un peu maigres mais en relative bonne santé. Deux garçons et une fillette, respectivement dans les dix, sept et trois ans, se tenaient près de Manea, probablement des frères et des sœurs. Une autre gamine, dans les six ans, tenant un tout jeune enfant, était aussi brune et taciturne que le conducteur. Et encore deux autres enfants… – « Où alliez-vous comme ça?» Le silence tomba comme une pierre perce la surface d’un lac. L’ainé regardait fixement devant lui, à la recherche d’un endroit où camper, suivant le cours de la rivière. Naeleny soupira lourdement. Quelle tête de mule. « Est-ce que vous avez blessé quelqu’un en volant cette charrette ? » – « Non! Enfin, Bruinen l’a assomé…» s’écria Manea. – « Et quand bien même il serait mort, il ne l’aurait pas volé!» cracha ledit Bruinen. « On s’arrête ici! » La carriole stoppa et tous descendirent. Bruinen donna des ordres autour de lui: chercher du bois, chasser du gibier, s’occuper du cheval… Les enfants se dispersèrent dans les hautes herbes, et bientôt, il ne resta plus que les deux plus grands et Naeleny. – « On va pas vous payer, pour le bébé!» dit brusquement Bruinen. – « Je m’en doute. Mais partager votre repas et peut-être la charrette pour un bout de route sera suffisant. » – « Vous savez pas où on va!» – « Effectivement. Où allez-vous? » – « Ça ne vous regarde pas!» – « Bruinen!» – « … j’espère que vous savez que vous avez peu de chances d’avoir une meilleure vie à Sipahan que celle que vous avez quitté. La vie est chère là-bas, et les rues ne sont pas sûres. Une bande de gamins sans adulte ne trouvera pas à se loger, à moins que vous n’ayez un savoir-faire particulier. Sinon, c’est la rue, avec les clochards et les autres orphelins…» – « Et qui vous a dit que nous voulions rester à Sipahan ? Nous, on va partir à Norgod!» – « Ah bon ?» – « Ouais!» – « Mais… pourquoi? » – « On va devenir riche là-bas !» – « Comment ça?» – « … » – « Il ne faut pas croire les rumeurs ! Norgod n’est pas mieux qu’Amresia. L’or et les trésors y sont tout aussi rares… En plus, même en vendant le cheval, la charrette et les provisions, vous n’en tireriez même pas le prix d’un ou deux passages dans un bateau.»
Bruinen et Manea échangèrent un regard inquiet. Ah, leurs plans venaient de tomber à l’eau. Avec un soupir, Naeleny tendit le nourrisson à Manea. – « Je vais chercher de quoi soigner cet enfant. Je pense pouvoir également vous aider, mais il va falloir me faire confiance. Nous en reparlerons quand je reviendrai…»
[Résumé : Naeleny rencontre un groupe d’enfants/ado abandonnés, clairement en fuite après le vol de la charrette et tente de les aider.] [MdJ : Je cherche des ingrédients « simples » pour faire une tisane contre la fièvre pour le bébé – pas de lotion ou autre – du style : écorce de saule, graine de pavot, etc. Je suis aussi prête à utiliser quelques unes de mes ressources propres. Est-ce que je trouve ça ? Est-ce que Bruinen va me faire confiance?] [S : Pour faire des décoctions et autres qui ne se trouvent pas dans les savoir-faire disponibles et ne relevant que du RP, tu n'as pas besoin de faire appel à nous. Sinon, tu trouves de quoi faire ta tisane. Mais, Bruinen ne te fait pas encore confiance, contrairement à certains des autres enfants.] | |
| | | Naeleny Suiven
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| Sujet: Re: Des indécisions sur le chemin à prendre Mar 5 Aoû - 16:03 | |
| Naeleny Suiven Post N° 3
Naeleny haussa les épaules en un geste de frustration. Quelle tête de mule, ce gamin ! En elle-même, elle savait que ce n’était pas uniquement de la faute de ce Bruinen, mais qu’une lourde partie de responsabilité reposait sur les épaules des adultes qui l’avaient abandonné et/ou maltraité. Et maintenant, il était taciturne, méfiant à la limite de l’agressivité. Et il était clairement amoureux de cette Manea. Cette dernière était encore ignorante de ce fait, mais Naeleny était prête à parier gros que la fugue non préparée des enfants était liée à la jeune demoiselle. Elle grandissait et promettait d’être assez jolie. Peut-être que le maître des enfants avait tenté des choses normalement interdites sur une gamine ? Ou de s’en débarrasser en faveur d’une auberge ou d’un bordel, troquant de l’aide contre un repas chaud ou un peu de compagnie ?
Quoi qu’il en soit, elle devait les réorienter. Elle se sentirait coupable de ne pas faire son possible – et au-delà – pour les dévier de ce plan complètement absurde qui était de s’embarquer pour Norgod. Ceci dit, c’était bien de se poser comme défenderesse des pauvres, malheureux et orphelins, mais que pouvait-elle faire ? Elle-même s’apprêtait – quand elle se serait enfin décidée – à partir pour le continent nordique. Et elle n’avait pas d’argent pour tout le monde, et encore moins l’envie de se coltiner toute la marmaille. Naeleny savait que la situation géopolitique de Norgod était pour le moins trouble. Alors, devoir se tailler son chemin avec une demi-douzaine de gamins maladifs, grand merci, mais non. Il n’y aurait eu que les plus grands, ou même un petit tout seul, elle se serait peut-être laissé attendrir. Après tout, elle pourrait peut-être prendre un apprenti et former des Demi-Lune à son tour.
La guérisseuse s’arrêta un instant, interloquée par le cours de ses propres pensées. Un apprenti ? A seulement 23 ans, elle ne se sentait pas prête pour endosser le rôle et la responsabilité de maître. Mais Josper étant mort, elle restait la dernière Demi-Lune, et à moins qu’elle ne rencontrât ou se décidât à se mettre en relation avec un autre maître pour parfaire ses savoirs, Naeleny savait tout ce qu’elle avait à savoir. Se sentait-elle si seule qu’elle voulût prendre un apprenti ? Dans ce cas, elle ne prenait pas la décision pour une bonne raison. Il fallait absolument trouver un élève avec le talent inné ET la vocation. Le métier de guérisseur était dur et éprouvant, et surtout chargé responsabilité. Donnez une potion mal dosée et vous pouviez finir par tuer un patient. Etablissez un mauvais diagnostic et c’était la fin de votre carrière. Il fallait aussi côtoyer les maladies, les blessures, la misère… Passer de longues heures à chercher des remèdes et à les préparer. Un métier souvent ingrat…
Non, en y repensant, elle n’allait prendre personne comme élève. Pas encore. Mais c’était une pensée qu’elle reconsidérerait rapidement… Une bonne décision, mais qui ne réglait toujours pas le problème de Bruinen, Manea et compagnie… que faire avec tous ces gosses…. ? Ils ne semblaient pas avoir de compétences particulières. Bon, certaines tâches ne demandaient pas autre chose que de la bonne volonté et un peu de force : ramasser le foin, traitre les vaches ou récolter les haricots… Si ces gamins avaient été trouvés près de son village, Naeleny était presque sûre qu’on aurait trouvé un usage pour les paires de bras supplémentaires. Et les femmes du village ne rechignaient jamais à prendre soin d’un bébé ou jeune enfant, particulièrement s’il était sevré.
Lentement un plan se forma dans la tête de notre guérisseuse. Oui, son village était assez loin d’ici. Mais avec une bonne charrette et un cheval bien entretenu… peut-être trois jours ? En plus, ils avaient des sacs de patates avec eux… Ne restait plus qu’à convaincre Bruinen… ou Manea, qui, en faisant les yeux doux à Bruinen, le convaincrait bien mieux que tous les mots de Naeleny… Avec un soupir de contentement, la jeune femme se redressa. Elle s’était accroupie pour déterrer des Echinacées. Ces plantes servaient à tout : antibiotique et anti-inflammatoire surtout, plus quelques effets ici et là. Une bonne tisane pour tous, même le cheval. Elle devra aussi examiner sa bouche et son sabot.
Les mains pleines de sa récolte, Naeleny rentra « au camp » qui s’était rapidement érigé. Apparemment, les enfants avaient l'habitude de dormir à la belle étoile. Un petit feu, dont le foyer était clairement défini par un rond de pierre. Des carcasses de lapin rôtissaient sur leurs bâtons et la guérisseuse nota que les peaux avaient été soigneusement grattées et mises de côté. Se pouvait-il que Bruinen ou Manea eussent un coup de main dans le domaine de la tannerie ? Qu’importe, ce n’était pas ça qui allait garantir une vie confortable au groupe.
Naeleny s’assit en tailleur à même la terre et sortit son matériel : bol de bois, pilon, sachets d’herbes séchées ou racines écrasées en fine poudre… Son stock était bien bas, mais en ajoutant les trouvailles de la journée, la jeune fille réussit à concocter deux breuvages. L’un était pour le bébé, une tisane jaune foncé, pour l’hydrater, riche en fibres pour compléter son alimentation qui semblait souffrir d’un sevrage trop rapide. L’autre pot était une décoction simple, pour calmer les esprits. Son grand bol de bois passa autour du feu, et même Bruinen y trempa les lèvres, mais seulement après que Manea l’eût fusillé du regard. Quand Naeleny le récupéra, il était vide. Elle le nettoya rapidement et s’attaqua à la préparation d’une pate visqueuse pour les gencives du cheval. Après s’être assurée que le bébé dormait tranquillement, sa fièvre pour le moment calmée, elle se leva et examina le cheval.
Aussitôt Bruinen vint à ses côtés et se comporta comme un maître légalement possesseur de l’animal. Au fond, il devait se faire du souci pour sa monture, un vieux hongre fatigué, mais doux et encore capable de rendre des services, pour peu qu’on le traitât bien. Naeleny était un peu nerveuse. Elle n’avait pas l’habitude de côtoyer de jeunes adolescents. Elle savait qu’il ne fallait pas les traiter comme des enfants, pour autant, ils n’étaient pas assez mûrs pour assumer la pleine charge et responsabilité d’un adulte. Aussi s’appliqua-t-elle à lui parler normalement, comme elle l’aurait fait à un citadin inquiet pour sa monture. | |
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