[Kronen] Un sympa bout de chemin

Post n°4
<Kronen>

[HRP : Action précédente dans "Tristerive", "Auberge du repos éternel"]

Kronen prit la route dès son réveil. Il dépassa les portes de Tristerive, et marcha en direction de Port-Pergas. La fraîcheur ambiante achevait de le reveiller, et il se dirigeait aveuglement, sondant la route de ses pieds avant chaque pas. De ce fait, il avançait très lentement, et l'esprit presque reposé, essayait de penser.
*Ce froid me brûle mais il ne vaut pas la neige ! Qu'elle me manque !*
Cette amour de la neige, l'aveugle l'avait depuis longtemps; elle a été son berceau, où il avait failli rendre l'âme. Paradoxalement, il avait ensuite découvert une grande affinité pour la neige, la glace, le froid, la mort...
Il marchait encore en titubant lorsqu'il distingua le bruit d'une charette arrivant de derrière lui ; celle-ci se plaçant derrière lui, il entendit le souffle rauque d'un boeuf, et la voix d'un paysan :
-Hé grand'pa, tu va te bouger ton cul, oui !
Alors, Kronen se retourna et le fixa de ses yeux morts.
-Tu t'fous de moi ou quoi ? Avance !
-Joli temps n'est-ce pas, les oiseaux volent haut dans le ciel ? demanda-t-il en décrivant une courbe de son bras.
-Putain de bordel ! s'exclama le paysan en décendant de sa charette, j'vais t'apprendre le putain de respect, moi !
-Allons, restons polis,dit Kronen, alors qu'un poing fusait vers lui. Le choc l'atteignit au visage, et une douleur se repercuta dans sa tête. Il bascula en arrière et s'affala par terre.
-Que ça te serve de leçon, sale gueux !
Le goût du sang inonda la bouche de l'aveugle, et il poussa un faible gémissement. Il se redressa non sans peine, et une fois qu'il fut à peu près en face de son adversaire, celui-ci s'exclama :
-T'en a pas eu assez ? T'en veux encore, c'est ça ?
-La haine engendre la haine, reste calme et tu restera en vie, réplique froidement Kronen.
-Tu...tu me menace c'est ça ? Il y eu un léger tintement de métal, et il comprit aussitôt que le rustre cherchait une arme. Sans réflechir un instant, Kronen se jeta sur lui, mais se fit puissament repousser. Il entendit le souffle d'un objet dans l'air, et il l'esquiva une première fois, mais lors d'un deuxième coup, il sentit du fer se planter dans sa poitrine, et il s'effondra par terre. *Ce devait être une bêche...*
Son agresseur le souleva, et le balança sur le bord de la route, puis il reprit son chemin. Une fois seul, tel un pantin désarticulé, il fit pris d'une soudaine envie de rire, et les soubresauts de sa poitrine faisant rejaillir la douleur, il s'arrêta et recracha du sang. Il retomba ensuite, pris d'une soudaine envie de dormir.
*Ce n'est pas moi, c'est le monde qui est aveugle...*

Post n°5
<Kronen>

Les papillons virevoltaient. Une douce brise berçait Kronen, allongé au milieu d'un champ d'herbes folles et vertes. Le ciel était bleu, un soleil étincelait en son centre, un astre tout blanc au dessus de la tête de l'aveugle. Cette blancheur rayonnante, immaculée, emplissait peu à peu tout le ciel, puis la terre...Tout se chamboulait peu à peu, le paysage se dérobait pour laisser place à un blanc immense et vertigineux. Kronen flottait dans ce décor immateriel, et des voix lui parvenait. Tout d'abord des murlures, des chuchotements, puis des paroles se mêlant les une aux autres, un tumulte incessant de hurlement, proférant des phrases incompréhensibles. Les cris pourtant s'apaisaient peu à peu, tandis que dans cet univers pur, une tâche noire naissait, et se diffusait. Un mal atroce tenaillait le crâne de Kronen, et il se tortillait en hurlant de douleur. La noirceur avait peu à peu rongé ce monde, dont elle avait vite conquis toute la surface.
Et alors, Kronen saignait. Au moment où le sang ne coulait plus, où son corps ne bougeait plus, où son esprit ne fonctionnait plus, lorsque le froid envahissait son corps, dérivant vers un sommeil san fin, une voix lui parvint d'outre-tombe :
Kronen, dans la neige tu es né, et dans la neige tu tomberas, relève toi et vis, jusqu'à ton heure.
Et les images se dissipèrent.

Post n°6
<Kronen>

Kronen sortit de sa torpeur. Un air frais lui embaumait le visage, et s'insinuait lentement dans son corps, passant outre le tissu déchiré de son vieu manteau. Le première chose qu'il sentit fut une présence. Une respiration regulière assez proche de lui.
Comment vous sentez vous ?
Le blessé mit un temps à considérer où il était, pourquoi il y était et qui était cet homme devant lui.
Ca va aller ?
Il gromella en signe de réponse.
Il tenta ensuite de se remettre sur pied, mais ses jambes fébriles refusèrent de le porter, et il s'affala par terre. L'inconnu se précipita vers lui afin de le soutenir, et déclara qu'il n'était en aucun cas capable de marcher.
C'est alors qu'il entendit son sauveur s'éloigner, et interpeller un passant, lui demandant de l'aide.
La fatigue le reprit et il sombra rapidement dans un profond sommeil.

[HRP : Action suivante : Tristerive, Habitations]