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Skellos
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Skellos venait d’escalader une façade de plus de cinq mètres de haut. Il était épuisé et sa respiration était haletante . Cependant deux gardes étaient à sa poursuite et il devait absolument les semer au plus vite.
Alors que le premier garde commençait à se hisser sur le toit, Skellos commença à courir sur les tuiles. Quand il arriva au bout de la toiture, les gardes étaient tout deux parvenus à monter.
La maison d’en face était relativement proche de celle où se trouvait Skellos. Il n’eut d’autre choix que de sauter sur celle-ci. Les gardes firent de même. Il étaient solidement entrainés et gagnaient peu à peu du terrain sur Skellos.
L’escroc et les deux militaires passèrent ainsi quatre maisons.
Les gens en bas regardaient cette course poursuite peu banale avec intérêt. Il était rare de voir un tel spectacle dans ce quartier aisé de Port-Pergas.
Sketh arriva au bout de la toiture de la quatrième maison. Il était face à un gouffre de plus de 3 mètres qui le séparait de la maison suivante.

« Tu es fait ! cria l’un des garde. »

Skellos regarda attentivement le précipice. Une fenêtre était ouverte un peu plus bas. Même s’il ne pouvait pas atteindre l’autre toit, il pouvait toujours passer par cette fenêtre en jaugeant bien son saut.
Il hésita à se rendre à la garde pendant un instant. S’il ratait son coup, il s’écraserait comme une crêpe au sol.
Il se décida finalement à sauter. La foule en dessous le regarda passer au dessus d’elle avec un mélange d’emballement et d’appréhension. Les gardes ,eux, s’approchèrent du bord et virent le fugitif accroché aux rebord de la fenêtres. Lorsqu’il réussi à se hisser et à entrer dans la maison, la foule applaudit et les deux gardes se regardèrent d’un air bête.
Pour humilier définitivement les deux militaires, Skellos tira une révérence à la foule avant de se retourner vers l’intérieur de la maison.

L’intérieur était assez pauvrement décoré. Les meubles étaient mal taillés et dans un bois peu noble. Les seules décorations était des fleures sommes toutes banales.
Skellos se trouvait dans la chambre d’un couple à en juger par le lit à deux places planté au milieu de la pièce.
La porte claqua. Le propriétaire avait surement entendu Sketh entrer. Lui n’eut pas le temps de se cacher. L’homme le trouva au milieu de la chambre, un couteau entre les dent.
Skellos s’empressa de le mettre à sa ceinture.

« Sketh ?! C’est bien toi ?! interrogea l’homme .
-Lucius ?!

Les deux se regardèrent stupidement pendant plus de trente secondes.

-Pourquoi est-tu revenu après tant d’années ?

Lucius était le père adoptif de Skellos. Cela faisait plusieurs années que Sketh avait quitté la maison sans prévenir.

-Je dois savoir des choses, improvisa le fugitif.

Dehors, les gardes criait qu’il leur fallait entrer dans la maison au plus vite pour arrêter le fuyard. Skellos écoutait leur conversation en même temps qu’il écoutait Lucius.

-Quoi donc ? Et pourquoi est-tu parti il y a onze ans ?
Lucius était visiblement désorienté. Cette visite inopinée l’avait secoué

-Il y a douze ans en fait. J’ai vingt-huit ans maintenant.
-Qu’importe ! Tu nous a abandonner Edelya et moi !
On frappa alors à la porte.

-Lucius ! Ecoute moi ! J’ai besoin que tu m’aide. Ce sont des gardes qui sont à ta porte. Dit-leur qu’il n’y a personne.
-Mais qu’a tu fais enfin ?!
-Rien…c’est…une malencontreuse erreur. Je t’en supplie ! Aide moi. Nous pourrons discuter ensuite.
-Attends là…

Lucius passa la porte et descendit un escalier pour se retrouver au rez-de chaussez.

Skellos entendit une lourde porte en bois grincer. Puis des murmures.

-Bonjour, monsieur…
-Personne. Il passé par une fenêtre.
-Enfuie. Vous rattraperais pas.
-Merci
-revoir

Lucius revint dans la pièce. Il invita Skellos à le suivre dans le salon.
Il s’installèrent tout les deux autour d’une vieille table de bois ronde.
Lucius versa un peu d’alcool dans deux gobelets en bois.

-Alors pourquoi as-tu quitté la maison, il y a douze ans ? Commença Lucius.
-J’avais besoin d’air et de vivre ma propre vie. Ici je n’était bon qu’a travailler avec toi dans ton atelier miteux toute la journée.
-A ce que je vois ce que tu fait aujourd’hui est…
-Il faut bien que je gagne ma vie ! coupa Sketh
-Ce n’est pas la meilleure des façon de la gagner.
-Au moins j’ai choisi ce que je fais.
-…
-Où est Edelya ? interrogea subitement Skellos.

Lucius baissa la tête et ferma les yeux.

-Edelya est morte. Peu de temps après ton départ.
-Je…je suis désolé
-Elle a été touché par une étrange maladie. Le médecin ne pouvais rien…
-Tu vis seul dans cette maison depuis douze-ans alors ?
-…oui.

Lucius le forgeron releva la tête. Il semblait ne pas vouloir s’étendre sur le sujet.

-Dit-moi pourquoi es-tu venu alors ? Seulement pour échapper aux gardes ?
-Et bien… je sais que tu ne m’a pas tout dit sur mes vrais parents !
-Hum... Oui… Je pense que tu es en âge de savoir.
-Quoi ?! Tu ne m’as pas tout dit ?

Lucius dévisagea Skellos qui s’était levé de sa chaise. Sketh avait dit cela sans savoir que ces parents adoptifs ne lui avaient pas raconté la vérité.

-Je vais te raconter comment tu es arrivé ici. Ecoute bien .
C’était une nuit du mois d’Agate. Le froid et la pluie formaient des grêlons et les éclairs illuminaient le ciel. Moi et Edelya ne parvenions pas à dormir à cause du tonnerre. Nous étions bien au chaud dans notre lit.
A une heure très tardive, quelqu’un frappa la porte. Edelya me fit signe de ne pas aller ouvrir, que c’était surement un mendiant qui recherchait un toit pour la nuit
Seulement, les coups sur la porte s’intensifièrent.
Je descendit alors pour voir qui c’était. En ouvrant la porte, je découvrit un homme d’une quarantaine d’année avec un bébé dans les bras.
Cet homme c’était ton père Sketh.
-Et moi j’était le bébé ?
-C’est Exact. L’homme me dit ton nom et te mit dans mes bras. Il me fit jurer de veiller sur toi et ne jamais te parler de lui
Alors que je lui proposait d’entrer se reposer, des gardes de la ville sont arrivés. Ils m’ont demandé si tu était mon fils. J’ai répondu que oui.
Ils ont ensuite emmenés ton père.
-Mais…pourquoi ?! Les gardes t’ont-ils dit pourquoi ils l’avaient emmenés ?
-Non, Sketh... Les malfaiteurs sont généralement emmenés à Roc-rétif pour y être emprisonné. Ton père y avait été surement emmené.
-Je dois y aller !
-Tu ne compte quand même pas essayer de le retrouver ?!
-Lucius. Je te remercie de m’avoir aidé.

Il posa la main sur l’épaule de son père adoptif.

-C’est de la folie ! Ton père est probablement mort ! Ca n’est même pas sûr qu’il soit à Roc-rétif ! Il ne te reconnaitra pas !
-Adieu.

Skellos semblait déterminé et le forgeron savait bien qu’il ne pourais pas le dissuader de partir.

-Attends… Tu ne peux pas entamer un voyage jusqu'à Roc-rétif comme ça. Viens, suis moi.

Skellos suivit Lucius jusqu'à une petite armoire. Le vieil homme déplia un vieux manteau de tissu. Le manteau était en mauvais fil. En plus de ça il était troué à plusieurs endroits.
Si Skellos aurait voulu le revendre il n’aurais guère pu.

-Prend-le. Si les gardes on vu ton visage, il ne serait pas étonnant qu’ils aient donné ton signalement . J’ignore ce que tu as fait et je ne veux pas le savoir ! Va à présent. Et sache qu’en dépit de se que tu crois, moi et ta Edelya t’aimions. Nous ne savions peut-être pas te le montrer."

Sans dire un mot, Sketh sortit de la maison en enfilant son manteau. Comme ça il ressemblait à un clochard. Ca n’était pas plus mal.
On pourrais dire que Skellos était parti sur un coup de tête sans trop réfléchir. En réalité non.
Cela faisait un moment qu’il pensait à retrouver ses parents. Il se les était même imaginés morts.
Alors que l’on lui disais où était son père, il ne pouvais pas l’ignorer.
De plus rien ne le retenait à Port-Pergas. Il n’y avait pas d’ami, pas de famille, pas de maison. Il y avait juste la garde à sa poursuite.

[Ajout du manteau miteux. L'utilité n'est que pour passer inaperçu en mettant la capuche sur sa tête et éventuellement se protéger du vent.]
[S : Manteau ajouté.]

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