Nouveau départ, nouveaux horizons

Krov Bolvarag

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"Il me tarde de quitter cet endroit." Déclara Drachmor.

"Pourquoi n'irions nous pas dans la sombre et verte contrée de Norgod, ce mystérieux pays sur lequel courent tant de légendes fantastiques? Pourquoi refuser une telle aventure? D'autant plus que nous ne n'avons jamais quitté notre continent, nonobstant du fait que Norgod n'est qu'à quelques lieus du rivage amresian…"

Sceptique, Drachmor ne répondit pas immédiatement. Après avoir considéré les paroles de Krov, il secoua la tête en signe d'approbation, et répondit : "Bonne idée, pourquoi pas après tout? La traversée est peu coûteuse et souvent sans encombres, même si j'ai toujours préconisé aux aventuriers de partir en mer un jour à la météo irréprochable, je redoute plus que tout un accident en mer qu'ailleurs; je m'y sens encore moins en sécurité…le fait que je tienne debout sans qu'il y ai un sol sous mes pieds me fait perdre toutes mon assurance. De plus, il faudra garder en tête que la menace mort- vivante provient de là bas; vigilance est le maître mot dans ces situations."

"C'est d'accord, mais, je n'ai pas l'envie que nous nous y éternisions : il reste tant de choses à faire ici." Ajouta Krov avec enthousiasme.

"Le tour du monde sera pour un autre jour, tu as bien raison! L'idée de quitter ma douce Amresia pour trop longtemps me fait horreur. Trouvons sur le champ un marin qui voudra bien volontiers nous emmener de l'autre côté le plus rapidement possible; s'attarder est tout à fait inutile." Approuva Drachmor.

Ils marchèrent avec empressement le long des quais, à la recherche d'un homme qui leur semblait disposé à les faire traverser la mer, en fonction de l'humeur qu'il affichait et de l'état de son bateau.

"Oh là, fier marin! Auriez vous la bonté de nous faire traverser jusqu'au proche continent de Norgod?" héla Krov à un marin. La personne interpellée leva la tête rapidement avec surprise, cligna des yeux plusieurs fois avant de répondre :

"Z'êtes fous? Avec la tempête qui se prépare? Merci, non; je préfère mourir un autre jour : on m'attend, chez moi."

"Et quand serait-ce possible alors, le plus tôt serait le meilleur." Demanda Krov.

"Bé…demain, ça s'ra bon! V'nez, je vous offre le logis pour cette nuit!"

"Il est bien sympathique celui là, on a de la chance. En général, après une rude journée de travail; en trouver un de réceptif et de près à t'écouter c'est extrêmement rare." Chuchota Drachmor à l'oreille de Krov. Ce dernier rit dans sa barbe, et emboîta le pas au marin qui déjà était partit à vive allure.

"Je suis rentré!" cria le marin à l'attention de sa femme. Une grosse femme replète à la mine inquiète fit son apparition un torchon dans les mains et lui répondit :

"Ah, enfin! Je me faisais du soucis. Je m'en fais tellement de ces jours, tu sais!"

"Hé oui, depuis ce que subi Maldroc, c'est compréhensible…"

"Excusez nous de nous mêler de ce qui nous regarde absolument pas, mais y a t-il un problème quelconque? Pouvons nous vous être utiles?"

"Ah, voilà, euh…je dois emmener ces hommes de l'autre côté, en Norgod; demain."

"En Norgod? Dieu soit loué! Je vous en supplie, aidez nous! Mon frère Maldroc, qui habite à Vieilletombe, est victime de vols répétés, et toute la famille sombre dans le désespoir et la misère!"

Drachmor fronça des sourcils et demanda : "Quel genre de vol?"

"Des filous! Des brigands qui viennent, comme ça, à la tombée de la nuit, et qui profite du fait que mon frère ne peut pas passer la nuit éveillé puisqu'il doit aller travailler le lendemain. Mais pire encore, le fruit de sa journée de travail est rongé par les voleurs, qui piquent ses meilleurs poissons dans son entrepôt. Il payerait quiconque pourrait au moins lui venir en assistance. Et puis, bien sûr, le paiement n'est pas ingrat et la somme plutôt confortable, même si elle est fonction de plusieurs choses…"

"Nous verrons ça demain. Nous allons à présent nous retirer, repos et nourritures nous attendent. Nous vous promettons, gente dame, que demain sera mâtiné d'un nouvel espoir pour votre frère, celui de voir ce cercle vicieux enfin cesser de tourner continuellement en rond." Drachmor leva la main devant la réaction d'un trop plein de soulagement de la femme et ajouta "Je vous demanderai simplement de nous laisser partir. Nous payerons comme la coutume l'exige pour la nuit. A présent, je vous souhaite une bonne nuit. Allez, viens Krov."

Pendant tout ce temps Krov était resté interdit, son maître suffisant à son audience. Il le suivit sans un mot dans une chambre indiquée par le marin, ferma la porte et se jeta sur le lit.

"Heureusement que je n'avais pas à parler, je peine tellement à articuler les mots tant l'énergie me fait défaut!"

"Dans ce cas, mangeons; puis ensuite, dormons! Une autre journée nous attends, et la nuit prochaine risque de d'être fort courte. Qu'en dis tu de cette affaire?"

"Que venir au secours d'un pauvre homme ne peut être qu'une bonne action. De plus, animé par des soucis pécuniaires, je crois que lui porter assistance sera bien payé…"