Un nouveau départ ...

Post N° 65
Post précédent : Port-Pergas, Les quartiers marchands

L’ingénieur et l’inconnu entrèrent dans l’auberge, et Agrath glissa 10 pièces d’Or au tenancier.

Y m’faut un salon part’culier, à l’abri d’s oreill’ indiscrèt’, si vous m’comprenez.

Oui, bien sûr, nous avons ce qu’il vous faut. Une fois la porte fermée, vous ne serez plus dérangez, la salle est insonorisée.

Tandis que l’aubergiste emmenait les deux hommes à la pièce en question, Agrath glissa 15 pièces supplémentaires au tavernier.

Ca s’pour êtr’ sûr d’pas êtr’ dérangés, avec un’ bouteill’ d’vot’ meilleur vin.

Tout de suite Monseigneur, et je veillerai personnellement à ce que personne ne s’approche de la porte.

Tandis que les deux hommes s’installaient, l’aubergiste apporta une bouteille et deux verres, la déboucha et versa le liquide vermeil dans les gobelets.

Voila, bonne discussion messieurs.

Agrath se leva, ferma la porte hermétiquement, et regarda par le trou de la serrure que l’aubergiste ne les espionnait pas mais surveillait bien que personne ne les dérange. Puis il s’assit, tandis que l’autre homme prenait la parole :

Mais…

Agrath, agrath Trak’nard désormais, le coupa Agrath…

Heu… D’accord… Agrath. Mais je te croyais mort !

Je pourrais dire de même. Bon sang Nissias, la dernière fois que je t’ai vu tu t’étais pris une épée dans le ventre et tu t’étais écroulé sur un tas de cadavres !

Oui, mais cette terrible nuit où nous fûmes trompés, l’épée passa entre l’estomac et la rate. Un miracle m’a dit par la suite le chirurgien qui m’a soigné. Quand j’ai été touché y’avait des ennemis partout. On était plus qu’une dizaine en état de se battre. Alors j’ai fait le mort. De toute manière avec une épée dans le bide j’aurais pas pu faire grand-chose (l’homme eut un rire sinistre)… Bref, je me suis couché au milieu des cadavres, je me suis enfoui sous un bras, sous une jambe ou un torse de nos camarades tombés, et j’ai attendu que ces salauds se foutent le camp. J’aurais jamais pensé m’en sortir pour de bon, mais bon, la vie s’accrochait à moi comme un démon à l’âme d’un damné. En fait ça aurait été relativement facile, si ces enfants de salauds avaient pas foutu le feu avant de partir. J’ai dû attendre qu’ils décampent, mais le temps qu’ils soient partis, l’incendie consumait l’ensemble du village, la chaleur se faisait sentir, et pour en sortir j’ai dû passer au milieu des flammes. J’en ai gardé quelques séquelles, comme tu le vois sur mon visage. Un fermier m’a recueilli a moitié mort un kilomètre plus loin, à moitié brûlé et toujours cette satanée épée dans le ventre ! Je soupçonne qu’au début me croyant mort il comptait prendre ma bourse, les morts n’ont pas besoin d’or comme on dit, mais heureusement c’était pas un mauvais bougre, et il m’a amené au chirurgien le plus proche. J’ai plus revu ma bourse, mais qu’est-ce qu’un peu d’or face à la vie ? Le médecin m’a dit que c’était un miracle que j’aie tenu tout le trajet, puis que j’aie survécu par la suite… Mais, je parle, je parle, et toi par quel miracle te retrouves-tu à parler en face de moi alors que je te croyais mort depuis 10 ans ?

Eh bien moi c’est la rivière qui m’a sauvé. Nos hommes tombaient comme des mouches, je me suis vite retrouvé isolé. Quand j’ai vu qu’il n’y avait aucun espoir, que je ne pouvais plus sauver personne, j’ai essayé d’atteindre la rivière. J’ai culbuté 2 ou 3 ennemis, et j’aurais pu réussir, si j’avais pas pris autant de coups. Tu vois, moi aussi c’est un miracle que je m’en sois tiré. J’ai fait le mort dans la rivière, et à passer pour noyé j’ai bien failli en devenir un vrai. J’ai été recueilli par de braves gens, et je suis resté longtemps avec eux. Il m’a presque fallu 10 ans pour me remettre de mes blessures. Ca fait moins de six mois que je suis de retour sur les routes. Certaines vieilles blessures, physiques comme mentales, sont encore mal refermées, mais c’est un plaisir qu’un autre s’en soit tiré ! Un miracle même ! Tu sais si d’autres encore s’en sont sortis ?

Non, je crois pas, et je pense que 2 miracles sont assez pour le bon Dieu, qu’il n’en ait fait un troisième. Mais sinon, qu’est-ce que tu deviens ?

Je n’ai pas eu encore trop le temps de faire quoi que ce soit, comme je te le disais cela fait peu de temps que je revis vraiment à nouveau. Maintenant je suis Agrath Trak’nard, et je passe pour un rustre ingénieur raté sans grande ambition « Qui parl’ comm’ s’il avait d’la purée dans l’bouch’, t’vois » (Agrath rit doucement). Mais ça me pèse de plus en plus. Cependant si on apprenait que je suis encore vivant, m’est avis que je ne le resterais pas longtemps. Cependant je pense que personne ne pourrait me reconnaître. J’ai beaucoup changé en 10 ans. Le roi de Port-Pergas m’a vu aujourd’hui, et il ne m’a pas reconnu. Pourtant on a bossé plusieurs fois pour lui, et il connaissait mon visage. Et toi ?

Ben moi aussi je me garde bien de proclamer partout que je faisais partie des Nettoyeurs tu t’en doutes, mais j’ai eu moins de soucis que toi, pas besoin de me travestir à ce point personne ne me connaissais, je n’étais qu’un simple soldat. Sinon je survis, je sers de garde par ci par la, deux ou trois petits boulots, j’ai même été docker, pour survivre tu vois, c’était ça ou détrousser les riches fils à papa qui avaient trop arrosé leurs sorties du Kévi soir… Sinon, tu as des projets ? Enfin… Je veux dire… Tu comptes… Tu me comprends quoi ?

Justement il semble qu’au cours de cette bataille des derniers jours, j’aie fait forte impression à notre comte. Il m’envoie à Roc-Rétif, pour faire taire un certain Baron pro-guerre ; il semble que le roi lui porte un peu trop d’attention à ce sujet, et s’il pouvait disparaître… Dans un accident, ça arrangerait tout le monde. J’ai hésité à accepter, c’est une mission délicate. En cas de réussite, la récompense est plutôt modeste eu égard aux risques encourus. Si l’on échoue, que ce soit par notre capture ou notre mort, notre fuite, ou encore si le meurtre ne ressemble pas assez à un accident ou un simple meurtre d’une bande de voyous et éveille l’attention, nous ne serons pas couverts. Mais c’était une trop bonne occasion de me remettre au boulot, et surtout de faire du tort à notre vieil ennemi le Roi, la Peste l’emporte ! Mais… Si ça te tente, de repartir comme avant, je t’embauche tout se suite !

Nissias se leva, sous le coup de l’émotion, et serra la main d’Agrath, sur le coup de l’émotion.

Pas une seconde je n’hésiterai ! Tu es le meilleur chef que j’aie jamais eu, et un ami ! Mes années passées avec toi sur les routes ont été les meilleures ! Les Nettoyeurs sont de retour !

Nissias et Agrath saisirent leurs verres, et trinquèrent.

Aux Nettoyeurs !

Aux Nettoyeurs !

Ils vidèrent leurs verres, légèrement haletants, puis sortirent de la salle et louèrent deux chambres à l’aubergiste.


[HRP : 25 Or + 15 Or = 40 Or à m’enlever (10 Or pour le salon privé, 15 Or pour la discrétion de laubergiste, 5 Or x 3 pour une chambre pour 3 nuits)]
[HRP : me rajouter un guerrier des monts du Nord (Nissias) et m’enlever l’Or et l’expérience qu’il coûte]

[J : Enlevé : 40 or à l'auberge, 400 or et 60 xp pour le guerrier des Monts du Nord]

Post suivant : Les Portes de la Ville, La Mission Commence ...