Arrivée de Skarn, Sarney, Marise et Louisa

Skarn

Post 12

Le groupe ne bougait pas. Personne ne pipait mot, trop occupés a regarder en l'air. L'architecture du village était d'une exeptionnelle beauté. Aucun doute que ce n'était pas des humains ordinaires qui avaient pu faire une telle prouesse. L'endroit était infecté de magie. Skarn serait resté des heures a contempler les maisons et le ciel bleu éclatant. Ce ciel qui leur avait tellement manqué depuis plusieurs jours.

- Maman,pourquoi tout le monde nous regarde?

Interpellé par la phrase de Louisa, Skarn se mit a regarder autour de lui. En effet, les gens les regardaient d'un air étonné. Un semi- elfe accompagné de deux humains, dont une gamine, tous avec les vetements sales, des yeux tirés avec un regard de betes traquées. Ils devaient puer a 20 mètres a la ronde. Ce qui les inquiétait le plus, c'était ce grand homme a l'imposante épée, enveloppé dans son manteau, avec ses cheveux noirs éclaircis d'une mèche blanche. C'était lui meme. Avec sa barbe qui avait poussée dans la Sombreforet, il ne devait ni etre présentable, ni etre engageant.

- Je n'aime pas leurs regards.
- Marise a raison. Mais je présume que nous n'avons guère le choix hein? Je nous vois mal faire demi tour et aller dans la Sombreforet.

- Nos regards a nous ne doivent pas etre très aimables je pense. Restons calmes et polis et nous n'aurons aucune raison d'avoir des ennuis.

- Ou allons nous Skarn ? Demanda la jeune femme.

* Depuis quand on me pose ce genre de questions ? * pensa Skarn

- A l'auberge, ou a ce qui y ressemblera. Nous sommes sales et épuisés. Ah, au fait, Louisa...
- Oui ? demanda la petite fille d'un air innocent.
- Lache ce couteau. Ces elfes aboient beaucoup, mais ils ne mordent pas.

D'un air mi-figue , mi-raisin, la jeune fille remit son couteau en place. Il est vrai que elle et sa mère les avaient gardés depuis leur altercation avec Skarn a Dejimen. Il frisonna en pensant aux sévices que les deux humaines avaient subies. Si elles retrouvaient une seule de leurs tortionnaires, nul doutes qu'elles passeraient a leur tour de l'autre coté de la barrière, qui séparait les hommes ordinaires des meurtriers. D'un air hésitant, s'attendant a voir les passants ( une écrasante majorité d'humains et d'elfes ) se jeter sur lui a tout moment, il se mit en marche, leur sourit de l'air le plus engageant qu'il connaissait ( il ne parvint qu'a faire un rictus déplaisant ), Skarn entra, suivi par Sarney, qui, comme toujours, gardait son calme olympien en toutes circonstances. Marise et sa fille Louisa se mirent a leur emboiter le pas .

La Sombreforet était définitivement derrière eux.

- Excusez moi monsieur.
L'elfe regarda Marise d'un air insondable. La jeune femme essaya de se mettre autant que possible en valeur.
- Pouvez vous nous indiquer l'auberge la plus proche s'il vous plait ? continua Sarney a la place de l'humaine.
- Et pourquoi je ferais ca?

Etrange comme les gens étaient hostile. Skarn avait toujours entendu parler d'Hautesylve comme un charmant petit village, avec une population acceuillante et disponible. Il se rendit peu a peu compte que les regards convergeaient vers lui, et son bras déchiqueté par une morsure très reconnaissable. Celle d'un loup. Ils devaient penser qu'il avait été mordu par un lycan et qu'il véhiculerait la maladie. Compréhensif.

- Nous avons traversés la Sombreforet. Je suis gravement bléssé. Je suis fatigué de voyager avec une malade ( il désigna Marise ) et une enfant. S'il vous plait.

L'elfe passa la main dans ses éblouissant cheveux blonds. Il fixa Skarn d'un air hostile.

- Suivez le chemin vers la droite. Le grand batiment. Je vous ai a l'oeil humain.

- Et pourquoi ?

- Vous ne vous en rendez peut etre pas compte... mais vous nous regardez comme si vous alliez nous mordre. Quand je vous ai vu, j'ai cru que vous alliez sortir votre épée et vous mettre a nous massacrer. Je le vois au fond de vous. Vous pouvez essayer de vous le cacher, mais vous etes un meurtrier. Votre regard est celui d'un homme qui se prépare a commettre une hécatombe. Je vous déconseille de regarder les autres habitants trop longtemps dans les yeux.

- Vous etes d'accord avec lui ? demanda Skarn alors que l'elfe partait a l'opposé de la directon qu'il avait indiqué.

- C'est normal qu'il pense ca. Depuis les loups, il est normal que tu sois sur le qui-vive. Ton expression, pour une personne qui ne te connait pas, est facilement interprétable de cette manière. Ne te tracasse pas. On y va ?

C'était la première fois que Marise se mettait a le tutoyer en dehors des disputes.

suite : l'auberge de Hautesylve.