Un nouveau refuge

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Post n°4
Cardigan



Cardigan parcourut le chemin dans l'autre sens. Par chance, il ne croisa personne, peut-être parce qu'il avait pris l'habitude d'éviter les rues encombrées et bruyantes. L'enseigne de la taverne était balancée par les rafales régulières du vent. Cardigan observa le bâtiment comme s'il ne l'avait jamais vu. Chaque fenêtre, chaque tuile était minutieusement observée, comme si chaque pan de la masure recelait un trésor caché.
A pas de loup, il se dirigea vers la porte et se tint à l'écart de la lanterne qui pendait près de l'enseigne. Il prit une grande inspiration et poussa la porte. Il s'écarta pour laisser passer un tout petit homme, probablement un nain et il pénétra dans l'établissement.
Quelques tables rustiques avaient été disposées à peu près en ligne, comme pour donner un semblant de régularité. Un grand comptoir en bois se trouvait sur la droite et cachait partiellement trois tonneaux en chêne. Derrière le comptoir, un homme avec une barbe abondante servait les clients et essuyait les verres sales. Des poutres descendaient du plafond et traçait une sorte de couloir entre le comptoir et les tables. Quelques clients étaient encore là. Certains, affalés sur une table, dormaient et ne semblaient nullement incommodés par le bruit et la fumée. Du liquide douteux était répandu en de nombreux endroits et le patron avait visiblement abandonné la tâche ingrate qui consistait à nettoyer ces quelques dépôts si abondants.

D'un coup d'oeil, Cardigan jugea l'endroit et il le trouva suffisamment repoussant pour pouvoir s'y installer sans danger.
Aucun serveur. Le patron est sans doute friand d'informations en tout genre s'il sert ses clients lui-même..., pensa-t-il.
Puis, il s'avança dans la salle et se dirigea immédiatement à droite, où il se faufila entre deux hommes costauds et à la mine menaçante. Le patron le reconnut aussitôt, bien qu'en fait il ne connaissait pas son vrai visage mais la toge grise de Cardigan était relativement connue en ce lieu pour qui venait souvent à la taverne. D'ailleurs, le patron ignorait tout de Cardigan et il ne savait pas vraiment comment s'adresser à lui.
- Bonsoir messire, fit le patron. Vous désirez un repas encore? Ou une bière? Ou du vin?
- Non, répondit Cardigan sur un ton sec. Vous avez une chambre libre?
- Heu... Oui, bien sûr, sire. Je peux vous trouver ça, dit le patron visiblement étonné. Il est vrai que Cardigan n'avait jamais retenu de chambre nulle part et sa demande pouvait même être choquante pour quelqu'un qui pensait le connaître.
- Bien, alors montrez-la moi. Et surtout ne posez pas de question.
Le tavernier s'exécuta. Cardigan le suivit et lorsque l'homme le quitta, il s'assura que le verrou de la porte ne pouvait être ouvert de l'extérieur. Il ouvrit également la seule fenêtre de la chambre et jugea de la hauteur.
Pas trop haut, ça ira, au cas où...

Après quelques minutes, il se glissa dans le lit et ne dormit que d'un oeil. A portée de main, sa dague était sortie de son fourreau, prête à s'enfoncer dans la gorge du premier soldat qui lui sauterait dessus...






[MDJ: Il faut retirer le prix d'une nuit à la taverne. Il me faudrait aussi bientôt une mission, de quoi gagner un peu d'argent, si possible :p ]

Alors que Cardigan dormait, quelque chose le dérangea... Il entendit la porte s'ouvrir doucement. Il ouvrit un oeil, pestant contre le tavernier qui s'était probablement laissé acheter. Alors qu'il saissisait d'un geste discret sa dague tout en faisant semblant d'être endormi, la porte se referma avec un léger claquement. Une voix métallique et grinçante l'interpella :

Je ne ferais pas ça si j'étais vous. Quelqu'un m'envoie. Ce quelqu'un sait qui vous êtes. Il vous connaît. Si vous parlez de cette entrevue à quiconque, nous ferons en sorte que vous finissiez enterré vivant dans un trou très profond où personne ne vous retrouvera jamais. Ecoutez moi bien maintenant. Il y a un homme dont nous voulons la mort. Un homme que nous préférons ne pas tuer nous-mêmes. Cet homme s'appelle Sigurd (nv 0). Il a la quarantaine, 1 m 60, les cheveux longs poivre et sel, les yeux verts ; il lui manque els deux dents de devant. Il est éboueur, il est chargé de récurer les rigoles de leurs immondices. Il a une maison au quartier des quais. A l'Est, côté fleuve. Nous voulons que vous le trouviez. Que vous le tuiez. Mais cela doit absolument passer pour un accident. Il ne doit pas y avoir de témoins, ou alors ces témoins doivent être persuadés du caractère accidentel de sa mort. Cela ne doit pas laisser place au doute.

Si vous décidez de refuser cette... opportunité, aucun mal ne vous sera fait. Mais si vous en parlez, nous vous tuerons. Si vous échouez à tuer l'homme, nous vous tuerons. Si le caractère accidentel de sa mort laisse planer le doute, nous vous tuerons. Et vous recevrez 100 écus pour votre peine. Voici 50 écus payés d'avance, 100 autres lorsque le contrat aura été effectué. Vous trouverez ces 50 écus dans votre chambre, sous la 3ème latte en partant du mur opposé à la porte. Si vous prenez cet argent, nous considèrerons que vous acceptez le contrat. Si vous prenez l'argent sans effectuer le contrat sous 5 jours à partir de demain, nous vous tuerons. Si vous réussissez cette mission, il se peut que nous fassions à nouveau appel à vous. Considérez cela comme un test.

Sur ces mots, l'homme dont Cardigan ne savait rien s'en fut aussi vite qu'il était venu, laissant l'assassin dans le doute et la confusion...

[5 écus enlevés pour la chambre]

Post n°5
Cardigan


Le silence revint. Tout autour de Cardigan n'était que ténèbres. Dehors, il faisait encore sombre et le soleil ne se lèverait pas avant plusieurs heures. Cardigan se leva et il tâta la porte de la chambre ; aucun piège n'y avait été placé. Afin de se rassurer complètement, il se pencha sur le sol et palpa le sol à l'endroit qu'on lui avait indiqué. Il y trouva cinquante écus qu'il ajouta à sa bourse. On ne lui avait pas menti.
Mais qui donc est ce "on", se demanda-t-il.
Quoi qu'il en soit, cette mission venait à point nommé. Il y avait longtemps que Cardigan n'avait plus travaillé, son argent diminuait trop rapidement et il avait récemment perdu la plupart de ses possessions. Un contrat de base ne pouvait que le satisfaire. Cela lui permettrait de gagner rapidement et facilement un peu d'argent.

Il quitta aussitôt sa chambre et se débrouilla pour ne pas se faire voir par le tavernier. Par chance, il n'y avait plus aucun client dans la taverne et il quitta celle-ci sans un bruit. Dehors, la pluie faisait toujours rage mais Cardigan ne s'en préoccupa guère, comme à son habitude et il fonça vers le quartier des quais, situé en contrebas de la ville. A cette heure, il ne croisa personne d'autre que des ivrognes.



[MDJ: j'ai accepté la mission et pris les cinquante écus ]
[LL : écu rajouté]