[terminé] [Nils Popperpot] Sur la route de Roc-rétif.

Action précédente Mont du Nord

Post n°3


Il prit le chemin escarpé qui rejoignait la Grand-route.
Après avoir chassé la nostalgie et la peur qui le rongeaient, il décida de se refaire son inventaire en tête. Il voulait être sûr de ne pas se retrouver pris au dépourvu le moment venu.
**Alors...un couteau, cent-trente pièces d’or, le dessin de la plante...Il me faudrait trouver du lierre et du Lyfhax... Pour le Lyfhax cela risque d’être compliqué...j’en achèterai à Roc-rétif...Pour le lierre je peux sûrement en trouver dans les ruines du vieux moulin à quelques pas de la Grand-route. **
Il se dit aussi qu’il en profiterait pour essayer de cueillir les fruits comestibles qu’il trouverait sur la route.
Il quitta la route pour reprendre plus vers le nord-ouest en direction des ruines du vieux moulin dans lequel il allait jouer en cachette avec ses amis.
Il pensait y trouver du lierre, car cette plante aime les détritus et les ruines, il le savait car sa mère lui avait donné un moyen mnémotechnique de s’en souvenir, cette plante s’appelle aussi « perce-muraille ».
Il accéléra le pas, conscient des dangers qui rôdent dans ces Monts hostiles, il arriva bientôt au pied des ruines.
Il écoutait et regardait attentivement guettant la moindre présence

[écoute les bruits autour]
[cherche du lierre]
[cherche des arbres fruitiers]

Le vieux moulin dressait sa triste carcasse vers les cieux ; son toit à deux-tiers écroulé menaçait ruine ... Sur un de ses murs à moitié détruits, poussait un fier lierre de très belle taille, qui poussait grand et vaste jusque sur le toit ; à côté de nombreuses jeunes pousses d'une vingtaine de centimètres commençaient à escalader le mur.

Le bruit des oiseaux seul troublait la paisible quiétude de cette journée de début de Sekaï, et Nils pouvait ressentir la chaleur douce de Kegöh, encore exempte de ses feux ravageurs...

(HRP : merci de ne pas trop avancer ton RP, la suite nécessitera mon intervention possible ; que va choisir de ramasser Nils, la grande ou les petites branches de lierre ?)

Alors que Nils commençait à escalader le vieux moulin en ruine, tout un pan du toit, dérangé par le mouvement du lierre qui le soutenait, tomba sur Nils ...

Celui-ci, qui se trouvait à un mètre du sol, reçut une pierre sur le front et sombra dans l'inconscience ...

Il se réveilla, il ne savait pas combien de temps avait passé ; ses jambes étaient coincées sous une lourde poutre ; son bras et son crâne lui faisaient horriblement mal. Il gémit, tandis qu'il essayait de bouger son bras inerte. Pas cassé, mais luxé, certainement ...

Post n°5
<Nils Popperpot>

Quand il reprit connaissance, le soleil avait dépassé depuis bien des heures son zénith.
La première chose qu’il sentit fut la douleur à la tête, et dans un deuxième temps la douleur au bras en voulant s’examiner le front.
Tandis qu’il gémissait, il sentit ses jambes coincées sous cette maudite poutre.
** Et bien si tu commences ta quête par mourir à trois lieues des chez toi, compte pas marquer les annales...** se dit-il, vexé comme un pou.Il s’imaginait si ses parents ou un voisin l’avait retrouvé ici...Il aurait été la risée du village.
Puis, essayant de se soustraire à cette situation, il sembla paniqué à l’idée d’être coincé ici, en proies aux animaux et autres monstres errants...
Cette vision le tétanisa. Les yeux écarquillés, guettant le moindre bruit, il n’entendait hélas que son cœur qui battait à tout rompre et le pic-vert qui s’était logé dans sa tête, en même temps que la pierre, cinq heures auparavant.
Dans un sursaut, il fit un tour d’horizon, tendit son bras valide, tant bien que mal, vers un reste de lambourde bouffée par les capricornes.
Il poussa quelques morceaux de pierres, cala la lambourde sous une partie de la poutre. Il la mit en bascule sur les pierres et dans un effort qui lui soutira un hurlement, appuya de toutes ses forces pour faire levier...sans effets...
Il était ensuqué, affaibli et il faut bien le reconnaître, ridicule.
Mais déterminé, il recommença une fois, puis deux fois. La lambourde commençait à donner des signes de faiblesses, quand il réussit à sortir ses jambes de sous cette poutre.
Il se mit péniblement debout, récupéra sa besace, partit sur le champ en boitant et en se tenant l’épaule gauche. Il titubait, vacillait, tombait puis se relevait et continuait à avancer.
Arrivé dans un pâturage en jachère, il vit non-loin la silhouette d’une charrette.
Il pressa le pas en essayant de marmonner des mots à l’encontre du voyageur.
Dans un dernier effort il se jeta sur la route, à quelques pas d’un vieillard sur sa charrette.

Post n°6
<Nils Popperpot>

Nils se réveilla en sursaut, grimassant par la même occasion. Ce réveil un peu brutal lui avait relancé sa douleur à l’épaule gauche.
C’est le fracas d’une porte et des voix qui beuglent qui l’avait surtout tiré de son sommeil.
Une vieille dame, petite, rondouillette et courbée et un jeune homme étaient entrés dans ce qui ressemble à une vieille ferme, typique de la région.
Nils était là, enveloppé dans une couverture sur une paillasse, à proximité d’une cheminée. Les deux individus étaient sortis de nulle part et s’engueulaient fermement :

Non Gwendéric !, non c’est non !, tu vas aller nettoyer le poulailler ! Et c’est marre ! dit la vieille dame en s’affairant dans ses marmites en cuivres.

Mais, Maman chérie, je te...

Le jeune homme se fit couper la parole par celle qui semblait être sa mère :

Faux cul ! lui dit-elle,

Vieille sorcière ! rétorqua le jeune homme en fronçant les sourcils.

Alors, dans un mouvement rotatif, la mère s’empara d’une pelle à tarte, balança sa jambe à soixante degrés et propulsa de tout son poids la pelle à tarte en direction de celui qui devait être son fils.
Celui-ci dans un mouvement désespéré se jeta sur le coté, agrippa maladroitement le montant en bois brut de l’étagère à casseroles, se vautra dans un fracas digne de boucliers en mêlée, emportant avec lui l’artillerie lourde de mémé, tout cela, sous l’œil effaré de Nils.
Les derniers bruits de cuivres résonnaient dans la pièce et un homme de faible posture, visiblement marqué par le temps apparu sur le pas de la porte.
Et alors que la vieille dame, armée d’une louche en bois, s’apprêtait à égorgé son fils, ponctuellement couronné d’une marmite, il dit :

Arrêt’ don’ ça, mémé, z’avez réveillé l’gômin!
Et toi Gwen tu vas nettoyer l’ poulailler et refair’ une étagère, sinon je te rabote les fesses ave’ un pèle-patates mô...

Le vieil homme se dirigea vers Nils.
Et Nils, légèrement embarrassé lui dit :

Bonjour...euh...excusez moi, je ne voulais...euh...pardon je m’appelle, enfin je suis...euuuuh...je suis où ?

Le vieil homme vint s’asseoir à côté de lui, et regardant son fils sortir bêtement de la maison, lui gueula :

Et tô intérêt de finir avant c’soir, sinon ça va sentir l’sôpin !...

Il se tourna vers Nils avec un large sourire édenté

Et ben qu’est c’qu’tu m’ô fait, gômin ?
T’étais tout dans l’ flabada hier ?

Le feu crépitait et mémé rangeait ses casseroles et ses marmites.
Après une minute de silence pendant laquelle Nils avait cligné deux fois des yeux, en fixant le vieil homme, il répondit :

...par...pardon ?

Ben c’est mô qui t’es r’péché su’ la Grand-route, qu’tétais étalé su’ ma cariole comme bouse au soleil...lui répondit le vieil homme.

C’était vous l’homme à la charrette ? dit Nils

Ben pardi ! qu’tu veux qu’ce so’ qui ? lui répliqua le vieil homme en souriant.

...par...pardon ?... lui dit Nils

Ben oui, c’est mô ! fit le vieil homme en hochant la tête

Oh merci monsieur pour votre aide ! je vous suis infiniment reconnaissant. Mais je ne voudrais pas abuser et il me semble que j’ai déjà bien profité de votre hospitalité...

Le vieil homme se leva et, quittant la pièce, s’adressa à Nils :

Et qu’c’est quoi son nom ?

Nils, monsieur, Nils Popperpot, pour vous servir.

Ben Bouge pô, petit Nils, t’es tout pété. Y fô qu’tu te requinque et la mémé, elle va t’ préparer la gamelle. Quand t’ irô mieux t’ irô te vautrer sous une aut’ carriole si ça t’bottes.

Nils n’avait pas compris un traître mot de ce que lui avait dit le vieil homme, la seule chose qu’il savait, c’est qu’il pouvait se reposer encore un peu et qu’il mangerait aujourd’hui.

[30 exp RP]

Post n°7
<Nils Popperpot>

Deux jours étaient passés. Nils avait eu le temps de faire plus ample connaissance avec cette famille paysanne.
Gwendaroc le patriarche, lui avait bandé la tête, avait pensé les plaies au mollet et lui avait immobilisé le bras gauche dans une écharpe en laine.
La mémé, comme tout le monde l’appelait, lui avait recousue son pantalon avec du gros fil en coton et nettoyée ses habits, éliminant que très peu les traces de sang et de boues.
Pendant ce temps là, Nils leur avait expliqué sa quête, qu’est ce qu’il lui était arrivé avant de croiser Gwendaroc sur la Grand-route, et où il comptait se rendre avant de finir ici.
Les petits vieux s’étaient pris d’affection pour cet aventurier en herbe, ce qui n’était pas le cas de Gwendéric, le fils.
Nils avait de toute façon compris que Gwendéric, dernier du nom, n’aimait pas grand monde, était légèrement caractériel, et fainéant de surcroit.

Nils s’était levé avant tout le monde, avait préparé ses affaires quand il croisa Gwendaroc et mémé, au sortie des paillasses.

Bonjour ! s’écria Nils tout jouasse mais encore frêle, alors que Gwendaroc se dirigeait vers la table commune en se grattant le derrière du crâne hirsute.

Ben ten, t’ô vu ça la mémé, le poussin est sorti d’lô coquille, comme qui dirait ! dit-il en s’asseyant.

Nils empli de bonne volonté, leur dit :
Si vous voulez, je vous cuisine le déjeuner, asseyez vous ! je m’occupe de tout !

Hola ! holaaaaa ! s’écria la mémé à son tour, Reste tranquille, gamin, je tiens encore à manger car la journée s’annonce rude, vas t’asseoir, t’es gentil...

Mais je voudrais juste vous remercier de votre accueil...je pourrais peut être vous aider à faire quelque chose...tiens ! je pourrais aider Gwendéric à ramasser du bois en forêt ou bien...

Gwendaroc lui coupa la parole :

Ben nô mé dit ben hoôooooo, machin, qu’tu va t’tenir tranquille oui ? t’étais foutu comme un corbeau môlade...non qu’tu vô te reposer et pis c’est tout...tiens prends du lard et mônge...

Nils le rejoignit à la table et leur dit :

Vous savez, je pense que je pourrais reprendre la route pour aller à Roc-rétif. Mais je refuse de partir sans avoir payer mon solde ! Vous m’avez été d’un secours énorme et je tiens à vous rendre la pareille.

.Bé tais-tô et mônge...lui répliqua Gwendaroc en se coupant un morceau de lard

Alors Nils se leva, alla chercher sa besace, ouvrit sa bourse et posa 25 pièces d’or sur la table.
Gwendaroc en perdit son morceau de cochon...

Alors acceptez ces quelques sous en échange...vous n’étiez pas obligé de faire ce que vous avez fait pour moi et je pense que j’aurais pu faire une croix sur la totalité du contenu de cette bourse si vous ne m’aviez pas recueilli et soigné, j’aurais été la proie de trolls ou de voleurs, voir même d’un guérisseur peu scrupuleux...

La mémé en délaissa sont fourneau et vint s’approcher de Nils

Ecoute, nous sommes génés de...

Je vous crois mémé, mais rassurez vous, bien moins que moi... Après le repas, je partirai pour Roc-rétif... il termina sa phrase en lui exprimant un chaleureux sourire et s’assit.

Mais bond’diô de bondiou...qu’est ce qu’tu m’fait lô ? tu vas pô donner de la piésaille à chaque bonshommes qui t’dit l’bonjour nô ?...EEeeet pis qu’est que t’y vô faire, au juste, à Roc-rétif ?

Je vous l’ai déjà dit, Gwendaroc je passe y faire des provisions et je vais aller à la recherche de la plante mystérieuse...Je ferais le tour de Norgod, d’Amresia s’il le faut mais je trouverai cette plante et je deviendrais un grand Apothicaire...dit Nils fièrement

Un blanc caractérisé ponctua cette phrase, Gwendaroc et mémé le regardèrent fixement, éberlués, et se regardèrent ensuite, puis éclatèrent de rire...

Ben qu’t’arrive pô à cueillir du lierre, qu’tu va pô me faire croir’ qu’tu va t’enfler un d’mi-troll si t'en crois'un, BbbBOoUuUUAaah aah aah ah !!!
Alors que Nils, visiblement vexé, essayez de cacher sa malaise, Gwendaroc et mémé se fendaient la margoulette, à proprement parlé...

Ben didon’ gômin, t’es franch’ment fendard tô... dit Gwendaroc en s’essuyant les joues des larmes qui avaient coulées. Sinô plus sérieusement, je dô descendre vers le villôge voisin, su la route de Roc ‘jurd’hui, si qu’tu veux on s’fait un bou’d’trajet su’ la carriole, tout deux ?

Ce n’est pas de refus dit Nils.

Sur ce, ils finirent de manger et du temps que mémé essayait de tiré son fils de la paillasses, Nils et Gwendaroc attelèrent la carriole.
Une fois tout le monde prés, Nils et Gwendaroc dirent une dernière fois au revoir à mémé et Gwendéric puis s’en allèrent sur la Grand-route en direction de Roc-rétif.

[MDJ: Soustraire 25 pièces d'or à l'inventaire et rajouter une écharpe en laine, s'il vous plaît, sauf objection]

[+ écharpe en laine - 25 Or]

Un ours se dressait, sur ses deux pattes arrière, les pattes avant levées, poussant un grognement ... L'animal, surpris de trouver sur son chemin les deux humains, semblait hésiter entre l'ignorance et l'attaque ...

Post n°9
<Nils Popperpot>

Nils se décomposa, laissant échapper son bout de lierre tout cramé.
Gwendaroc, encore sous le coup de surprise de l’ombre majestueuse et du grognement animal, se retourna lentement, très lentement vers l’ours, le dévisagea, et se retourna lentement, très lentement vers Nils.
Les chevaux ayant sentis l’odeur de l’animal, commencèrent à paniquer.

Gwendaroc, qui était un homme du pays, connaissait ces situations. Il chuchota presque ces quelques mots :

Nils...écout’ mô bien...lô...tu’t’côlme...j’vô compter jusquô 10 et j’vô donner l’coup d’rênes...

1...
2...

Alors que l’ours semblait être attiré par les chevaux, il paraissait hésiter entre bondir du haut de ce perchoir, ou courir et rejoindre la route plus en amont pour pouvoir ce farcir un steak. Il tournait et se retournait, salivant abondement.

Nils, calmement, se dirigea vers la carriole.

3...
4...

L’ours, qui avait vu Nils bouger, se figea un moment dans sa direction.
Nils marqua un temps d’arrêt...

Gwendaroc qui ne regardait que devant lui, continuait son décompte calmement :

5...
6...

Le jeune homme, mort de trouille, ne savait pas s’il devait ne plus bouger ou continuer sa trajectoire vers la charrette.

Gwendaroc, qu’est ce que je fais ?! Attendez ! Je crois qu’il me regarde !

7...
8...

Et alors que Nils se précipitait vers la charrette, faisant fi de ses douleurs au mollet, Gwendaroc hurla :

10 !!!!...

...A la grande stupéfaction de Nils...

Dans un même temps, les rênes fouettèrent les chevaux qui partirent au triple galop, Nils qui croyait avoir deux secondes de rab, courait après la charrette en gueulant, l’ours bondit du monceau de colline et Gwendaroc hurla une onomatopée Nordique qui sert à faire avancer les vaches...

Nils, à qui la peur lui avait fait retrouver ses jambes, courait à la hauteur de l’attelage et criait à l’encontre de Gwendaroc :

Mais qu’est que vous m’faites là, il y a 9 après 8 !!

Et Gwendaroc de lui répondre :

J’m’en fous, ché pô compter !!!

Nils bondit dans un mouvement assez approximatif, dû à son épaule fragile et son mollet blessé. Il se tint accroché sur l’extérieur droit de la carriole et se glissa péniblement dedans.
A l’arrière de cette charrette. Il n’y avait qu’une pelle, un sac de provision, et des restes de bottes de foin. C’était une carriole sans bâche, et Nils pouvait nettement voir l’ours qui courait derrière.

Plus vite, Gwen ! , il nous rattrappe !.

Chuis au taqué, lô ! gômin ! dit le vieillard.

L’ours, stimulé par la viande fraîche, se rapprochait de l’arrière de la charrette. Nils commença par lui balancer de morceaux de bottes de foin. Mais, vu la vitesse de croisière, les morceaux de bottes de foin se dispersaient au contact de l’air, n’inquiétant pour le moins du monde l’ours.
Alors que l’animal était à un bon mètre de la carriole, Nils saisit la pelle.
L’ours bondit sur la carriole et Nils lui infligea un premier coup de pelle dans le museau.

Oh bé qu’ek tu fais, lô...dit le vieillard qui se retournait pour voir d’où venait se bruit sourd de métal.
Nô nô nô, tu m’côsse pô la pelle, lô ! laisse lô, t’as compris, l’petit ?!

L’ours, surpris, perdit deux ou trois mètres sur la charrette.
Mais il faut bien l’avouer, un coup de pelle ne peut pas avoir raison d’un ours et il revint à la charge.
Nils pas mécontent de son astuce, reprit confiance :

Allez papy !, tiens bon les rênes, je m’occupe de ce tas de graisses !
L’ours bondit à nouveau et Nils réitéra sa frappe :

Bouïng ! [coup de pelle]

Et le vieillard de gueuler :

Lôche la pelle !!!

Bouïng !! [re-coup de pelle]

Lôche la pelle, qu’je te dis gômin !!!

Les chevaux filaient à vive allure, relativement à ce que peuvent faire deux vieux chevaux de trait. L’ours qui commençait à être très énervé, bondit plus violemment que les autres fois, arracha la pelle de moitié et une partie de l’arrière de la carriole.
Nils se retrouva avec un moignon de manche de pelle entre les mains, l’équivalent d’un cure-dents pour l’ours.
En même temps que son arme, il avait perdu également son excès de confiance et partit retrouver Gwendaroc à l’avant.

Qu’est ce qu’on fait maintenant ! On va jamais s’en sortir !

Le vieillard, après avoir donné deux coups de fouet supplémentaire, lui dit :

L’prôchain’ tour de guet, l’est dans quelques lieux, il fô l’tenir encor’ un ch’tio peu !!!

Alors Nils, aperçu le sac de provisions bringuebalant à l’arrière, en sortit l’énorme cuisseau de porc séché et le tenant tel un gourdin se remit en position défensive.

Ah nô nô nônônôno, pas l’cuissô gômin !, qu’tu déconn’ à plein régime lô !!!!

On a pas le choix, Gwendaroc ! lui rétorqua Nils.

L’ours revint à la charge et Nils lui envoya un coup de cuisseau dans les molaires.
Mais cette fois l’ours parut moins incommodé de cette attaque.
Et après trois ou quatre painfles, justement calés, Nils comprit que l’ours s’était pris d’affection pour ce morceau de cuisseau.
Alors dans un éclair de clairvoyance, Nils abandonna le cuisseau sur la route, ce qui stoppa immédiatement l’ours.
Alors qu’ils filaient à toute blinde, Gwendaroc et Nils regardait s’estomper la silhouette de l’ours sur le chemin.
Six lieues plus loin, ils atteignaient le hameau voisin.

[superbe RP ! 40 exp pour le RP, 20 exp pour le combat]

Post n°10
<Nils Popperpot>

Gwendaroc et Nils s’engouffrèrent dans le hameau à pleine vitesse, semant ça et là de la paille et des morceaux déchiquetés de la charrette. Ils s’arrêtèrent sur la place du village, à proximité du puits. Les miliciens qui les avaient vus débouler, s’étaient précipités vers eux, quelques villageois présent vinrent les voir et contempler la scène.
Les Miliciens ouvrèrent le bal :

Que ce passe t-il ? Vous avez l’air d’avoir des ennuis !

Gwendaroc, descendit de la carriole et marmonna :

D’prôblèmes, d’prôblèmes...bah oui, d’prôblèmes !...l’marmot, lô, il m’a pourri un cuissô d’huit mois d’âge et lô pelle à mémé !!...bon diou d’bondiou !!!

Le milicien regarda ses compères, haussèrent des épaules sans dire un mot, puis réitéra sa question :
Non, mais....euh....vouououous...vous allez bien, j’veux dire ?

Nils prit la parole :
On a été prit en chasse par un ours à quelques lieux du village sur la Grand-route, mais ça va pour nous, merci...

Sur ce, le milicien fit un signe à deux archers, visiblement des gardes forestiers, qui se dépêchèrent sur la Grand-route, à la sortie du village.Nils et Gwendaroc faisait le tour de la charrette pour examiner les dégâts. Nils voyait bien que Gwendaroc était saoulé de cette mésaventure et il avait l’impression d’être pris pour responsable.

Ecoutez, Gwendaroc, dit-il, je suis désolé pour la charrette...eeeet...et....pour la pelle aussi...jeeeeee...

Gwendaroc se retourna et le regarda fixement avec un œil noir. Nils ne connaissait pas ce versant là de la personnalité de Gwendaroc. Alors avec un soupçon de trouille dans la voix et une petite goutte de sueur sur le front, il dit tout bas :

...eeeeeeeet...pour le cuisseau de cochon....aussi....pardon...

Gwendaroc laissa exploser une colère noire, tant bien verbale que gestuelle :

Ah bé oui tien’ parlons en, dit, du cuissô !...huit mô d’âge, faisandé maison...pôr la mémé !...et toi qu’tu files à bectance à lô bête, lô-bas !...Non mais qu’ce serait été mon gômin...mais qu’je l’ôrais filé à bouffer à l’ours plutôt qu’perd’ mon bout de cochon !!!! ouiii !!....

Quand il eu finit sa logorrhée, un silence implacable suivie. Il avait en face de lui, en premier plan, Nils qui le bloquait du regard, bras tombant le long du corps, et, en deuxième plan, une petite troupe de villageois qui avait adopté la même attitude que Nils...
Un gamin se mit à pleurer, la foule se dispersa d’en un raclement de gorge, signe de malaise, même les miliciens qui avaient assistés à la scène, tournèrent les talons en sifflotant, l’air de rien...

*******************

Une heure plus tard, dans l’auberge du village, assis à une table encombrée de plats, hélas tous raclés, Nils était complètement épaté par la quantité astronomique de nourriture que venait de s’envoyer Gwendaroc. Le vieillard avait retrouvé sa jovialité. Il avait encore sa serviette accroché au col et venait de finir le quignon de pain, s’essuyant la bouche, il dit à Nils :

Ah bé lô, j’tai pô menti, nô ?...c’est pas d’lô pisse de Griffon, qu’tô bu, lô, hein ?
Et l’repôs, c’est l’rôpas des grands chefs, nô ?....

Nils ne bougeait toujours pas fixant désespérément les plats vides. Gwendaroc reprit :

Bô sinon, pour t’à l'heure, lô, non mais j’dit qu’on s’en ai bien sôrti, nô ?
Et pis un cuissô, c’est un cuissô, on va pas en faire tout un plat, nô ?

Nils toujours le regard hagard, lui répondit :

Ben vu tous ce que vous venez de bouffer en compensation, je pense que non... on va pas en faire tout un plat....

Sur ce, l’aubergiste vint à la table :

Et voilà l’addition, messieurs , dit-il

Gwendaroc, enleva sa serviette et, se dirigeant vers la sortie, dit :

Bô bé merci Nils, j’va m’occuper des bêtes, lô...

Nils prit la note, marqua un temps d’arrêt, se tourna vers l’aubergiste et, perdant un tantinet patience, lui dit :

42 pièces d’or ! Mais c’est de la folie !

Et bé qu’est ce qu’ y a, tu veux qu’je te rappelle c’qu' il a commandé ton père ?

Non mais, je veux di...bon d’abord c’est pas mon père dit Nils agacé, ...et puis ça me paraît un peu cher, quand même...

L’aubergiste, sans se dégonfler lui coupa la parole :

Une bique de saumon sur son tapis de légumes
Un civet de poisson-chat et quatre dos de calamar farcis,
Un tonnelet,
Deux pains ronds,
Un fromage de tome entier
Et un verre d’alcool fort.

...A la vache !...s’exclama Nils.

Merci qui? merci papa ! Et encore j’ai pas compter la saucisse que t’as bouffer avec ton pain...lui dit l’aubergiste sur un ton mesquin,c’est cadeau maison, alors ?

Oui bon ben tenez...c’est bon...

Nils desserra le lacet de sa bourse, sortit la monnaie nécessaire et après avoir payé le tavernier et rangé sa bourse dans sa besace, il sortit de l’auberge.
Puis il revint dans l’auberge et gueula dans le cloaque :
...Et pis c’est pas mon père !! et claqua la porte.

Quand il arriva dehors, c’était le début d’après midi. Il faisait beau, la place du village grouillait des gosses, qui se tapaient dessus avec des bâtons. Ils se faisaient des répliques des batailles de Port-Pergas, signe que la guerre trouvait ses échos dans tout Norgod. Des femmes revenaient de la cueillette, un tanneur laissé s’échapper l’odeur forte du cuir
Nils alla rejoindre Gwendaroc, prés du puits où il abreuvait ses chevaux.

Bon et bien, Gwendaroc, c’est ici que nos chemins se séparent. Dit Nils sur un ton solennel, merci pour tout ce que vous avez fait pour moi. Remerciez la mémé pour moi, également.

D’rien, p’tit gôrs, lui dit le vieillard, çô m’a fait plaisir, ‘galement. Tiens, fiston, prends ço, t’en aurôs besoin.
Gwendaroc se dirigea à l’arrière de la charrette et lui donna le sac avec le reste de provisions.
Je te dô bien çô...

Nils tendit sa main à Gwendaroc. Gwendaroc commença par tendre la sienne et finalement se jeta dans les bras de Nils.

Allez, bon courôge, p’tit, repôsse nous voir d’temps à aut’.

...Aïe...oui d’acccord... grimaça Nils...mais vous me faites mal au bras, là....

Oh pôrdon...rétorqua Gwendaroc en lâchant Nils.

Je vous promets de repasser vous voir un jour...conclu Nils.

Nils vérifia le contenu du sac de provisions. Il y avait un saucisson, un pain rond, une gourde en peaux de bêtes. Il profita du puits pour remplir la gourde.
Les deux amis se dirent au revoir d’un signe de la main et Nils récupéra la Grand-route en direction de Roc-rétif.
Dans deux heures au plus, malgré sa faible constitution, il serait à Roc-rétif.

Action suivante "Chapitre 1: Escale à Roc-rétif"

[MDJ : Retirez 42 pièces d’or de l’inventaire et rajoutez un sac en toile de jute, un saucisson, un pain rond et une gourde en peaux de chèvre pleine, s’il vous plaît]

[un sac en toile de jute, un saucisson, un pain rond et une gourde en peaux de chèvre ajoutés (pleine ou vide dépendra de ton RP) ; 42 Or retirés]