[Saha] Un trapeur blessé bien étrange [terminé]

Post N° 29

<Saha>

[Récit précédent : "les routes de Norgod" Cf "Sur un sentier, vers Port Pergas"]

Saha continuait sa route tranquillement, mais après avoir passé le gué, bien fortement protégé, d'ailleurs, pour un simple gué, Saha savait qu'il n'était plus très loin de Port Pergas et, même avec ses blessures, il perdrait moins de temps car il reconnaissait le chemin.

Alors que Port Pergas dessinait lentement son horizon, Paluche et Goulu jouaient désormais ensemble tels deux frères, tantôt se chamaillant en roulant dans l'herbe, tantôt en se poursuivant.
Les voir ainsi mettait du baume au coeur de Saha, repensant à leurs mères respectives, dont il portait les peaux avec lui. Il voulait arriver vite, afin de pouvoir les utiliser comme il l'entendait. Il avait remarquer que deux des peaux de lapin qu'il possédait commencaient à pourrir, mais elles étaient encore vendables, selon lui, et, pour peu qu'il parviennent a trouver un marchand pas trop inquisiteur, il ne remarquerait peut être même pas leur état.

Arrivant enfin à la porte de la ville, Saha avait soigneusement entrepris d'intercaller les peaux défectueuses entre les peaux en bon état, quand il reconnu le garde qu'il avait rencontré à son arrivée, la première fois, en ville.
Celui ci paru surpris de voir le Paladin dans un tel tableau, s'aidant d'une béquille pour marcher, se repérant pas un étrange mystère les yeux fermés, des peaux de bête dépassant de toute part de sa besace, suivi d'un louveteau et d'un ourson.
Après avoir pris le temps d'observer le spectacle, le garde hélla Saha qui arrivait à sa portée.
-Ma foi, on peut dire que vous avez des choses à raconter, depuis notre dernière rencontre, le paladin... peut être pas toute heureuses, visiblement... disait le garde en regardant le pantalon rougit par le sang séché et sa chemise en lambeaux. Dommage que je n'ai pas de sous sur moi, sinon je vous aurais bien invité à la taverne boire un coup, que vous me racontiez tout ça...j'ai bientôt fini ma garde...si vous avez besoin de parler...
Visiblement, le garde espérait silencieusement que Saha lui offre ce verre, ce qui fit sourir Saha.
-Dommage, en effet, et encore plus dommage que j'ai bien trop de choses à faire avant la tombée de la nuit, également, et que je n'apprécie que très moyennement la..."convivialité" des tavernes. Saha tournait son visage souriant, les yeux fermés, vers le garde, pour lui faire comprendre que, tout cordialité préservée, il n'avait aucune envie de découvrir cet homme, et encore moins de s'ouvrir à lui.

Le garde grommela un instant, et repris.
-Oué, bah, si vous voulez entrer avec les deux phénomènes de foire derrière vous, il faudra les attacher...

Saha savait qu'il ne s'agissait que d'une basse vengeance, mais il n'en était pas moins embété, car les seules cordes qu'il avait étaient ses six collets et le septième cassé, dont il avait tout de même conservé les restes de chanvre.

-Je vous en prie, mon bon garde, je n'ai pas de corde adaptée, si ce n'est mes collets, ne pourriez vous pas fermer les yeux, tout comme moi ? Saha avait un petit sourir en coin, pour marquer l'ironie, tentant d'adoucir le garde récalcitrant.

-Veux paaas l'savoir. c'est soit ça, soit une amende de di.. heu... quinze pièces d'or par animal.

Saha avait compris que le garde comptait se prendre un pourcentage sur la taxe, mais de tout façon, il estimait que dix pièces d'or était déjà trop.
Saha sorti donc le collet cassé, qu'il réparra d'un noeud solide, pour l'occasion, et cinq autres collets, qu'il dénoua, puis renoua entre eux en deux longues cordes solides.

Goulu regardait curieusement Saha, alors qu'il fixait la première corde à son cou. Quand ce fut le tour de Paluche ce dernier jouait avec la corde, compliquant la tâche de Saha, déjà diminué par ses blessures.
Une fois les compagnons enfin attachés, le garde ne trouva plus rien à redire, à son grand malheur, et lassa donc entrer Saha dans la ville...

[5 collets utilisés]
[2 cordes de chanvre créées]

[Récit suivant : "quartier marchand" de "Port Pergas" Cf "le jeune marchand"]